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fe tuoient eux-mêmes , comme on le prouve par
plusieurs exemples} mais fous les. empereurs,le$
fuicides volontaires étoient privés de la fépulture :
Homicida fui infepultus abfiùatur 5 & leurs biens,
foit qu’ils cri eulTent difpofé ou non , étoient cqn-
fifques au profit du prince. C'eft pourquoi Tacite
remarque comme un rafinement de la cruauté de
T ib è re , d'avoir forcé plufieurs perfonnes à fe
donner la mort, parce qu'il affe&oit de faire enfe-
velir les fuicides , & de permettre l’éxécution de
leur teftament, tandis qu'il privoit de ce double
avantage ceux qui periffoient par la main du bourreau
: Et quia damnati, publicatis bonis, fepulturâ
prohibebantur 3 eorum qui de fe Jiatuebant, humaban-
turcorpora , manebant tentamenta 3pretium fefiinandi.
S UILLJA, famille romaine dont on a des
médailles :
RR.R. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Le ûirnom de cette famille e ft^ R ir z r jr^ .
s u 1
médailles depuis deux cents ans, ou des autres
états & royaumes , comme l’a pratiqué Bizot dans
fon hiftoire métallique de Hollande.
Les médailles des colonies , pourroient faire-
chez les curieux, qui aimeroient la géographie
ancienne , une fuite fort nombreufe 3 Fort agréable
& fort aifée , avec le fecours que nous avons
maintenant pour la former , & pour la bien entendre
On parle de ces villes, où lés romains
envoyoient des citoyens, (oit pour décharger
Rome 4’ un trop grand nombre d habitans, foit
! pour recompenfer les vieux foldats, en leur dif*
| tribuant des terres & des établiffemens. On don-
! noit auûi le nom de colonies à des villes que les
romains bâtiffoient de nouveau > & 1 on ac-
cordoit le même titre à d'autres villes -, dont
les habitans obtenoient le droit de citoyens
romains , où le droit du pays latin. Ces
villes confervoient le nom de colonies , ou de
municipes -, foit qu'elles fuffent fituées dans la
Grèce, foit qu'elles le fulfent ailleurs > car
les grecs regardoient ce mot _*o*»v<* , comme
un mot confacré , qu'ils avoient adopté par
refpeét.
SUITES des médailles. Les différens métaux
des médailles , forment naturellement trois fuites
différentes 5 mais on en peut former d'autres plus
recherchées, par l'ordre & l’arrangement des médaillés.
La futé du moyen bronze , eft la plus
complette & la plus aifée à former, puifqu'on
la peut pouffer jufqu'à la décadence de l'empire
Romain en Occident, & jufqu'aux Paléologues
en Orient. Dans l'antique , on forme d'ordinaire !
les fuites par le côté de la médaille, que l'on ap- !
pelle la tête. On met dans le premier ordre la
fmte des rois. Dans le fécond , la fuite des villes
grecques ou latines. Dans le troifième , fe rangent
les familles romaines , qu’on appelle confu-
laires. Dans le quatrième, lés impériales. Dans
le cinquième, les déités. On y pèut ajouter une
fixième fuite , qui feroit compofée des perfonnes
illuftres , dont oh a des médaillés.1
Le nombre de médailles de colonies , devien-
droit bien plus grand pour en former des fuites ,
fi l'on y ioignoit toutes les villes qui ont frappé
des médailles en leur nom, fans confidérer fi
elles font impériales ou non, fi elles font grecques
ouiatines : mais pour perfectionner un cabinet en
ce genre , il faudroit y placer comme tête , ce qui
eft revers dans les impériales ; en forte que la
figure de l'empereur, n'y feroit confidérée que
fecondairement.
Quelques antiquaires ont formé une fuite particulière
des médailles impériales de petit bronze.,
frappées en Egypte,ou,pour abréger,a Alexandrie.
D'autres ontaufïi raffembléles Quinaires, pour
On fait auffi des fuites des médailles modernes.
La fuite des médailles des papes , ne commencé
qu'à Martin V en 1430. Depuisce-temps-là, on a
une fuite des papes bien complette , au nombre
de cinq ou fix Cents. On pourroit auffi faire unè
fuite des empereurs , depuis Charlemagne 3 pourvu
qu'on y mêlât les monnoies. Mais à proprement
parler,on ne peut commencer qu'à Frédéric II
en 1463. La fuite des rois de France, eft la plus
-nombreufe ■ & la plus confidérable parmi les modernes.
Il eft vrai que pour les deux premières
races 3 il fe faut contenter des monnoies. Mais
fous la troifième , on commence à trouver qùeU
ues médailles avec les monnoies. On peut faire
e même des fuites de toutes lès perfonnes illuf-
tres , dont oa trouve a fiez communément des
SULÈVES, divinités champêtres, qu'on trouve
au nombre de trois , fur un ancien marbre ;
elles font affifes., tenant des fruits & des épis'.
On nê fait point l'origine de leur nom.
SULLA pour S y lia , furnom de la famille
ÇoKNSLlA.
SU L P IC IA , famille romaine, dont on a des
médailles.
RRR. en or.
C. en argent.
RR. en bronze.
Les furnoms de cette famille 3 font casba ,
S U M
Gallxjs , Maxim us , P aterculus , Q uirinus 3
Ru f us.
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
S U L P I C I A N U S , furnom de la famille
Q uiiictia.
SUMAC, Rhus. Les anciens fe fervoient de
fes graines pour affaifonner différents mets$ &
Bellon, d i t , que de fon temps, les turcs en
ufoient encore de même.
S UMEN 3 le ventre de la truie. Les romains
en étoient très-friands. Mais cet excès nuifoità
l'abondance de la chair de cochon , parce qu'on
tuoit les truies pleines pour avoir le Jumen
plus délicat. Une loi des cenfeurs, une d’Alexandre
Sévère, & une de l'empereur Julien I I ,
défendirent ce luxe deftruCteur.
SUMES , les carthaginois honoroient Mercure
fous ce nom, qui fignifioit, en langue punique,
le meffager des dieux.
SUMMCENIUM3 lieux voifins des murs de
Rome, où fe retiroient les femmes débauchées.
Martial ( 3.82,1. ) les appelle à caufe de cela fum-
m ce ni a nas uxores.
SU MM A reipublics, la principale force de la
république.
S UMM A N A L I A. Les fummanales étoient des
gâteaux de farine , faits en formé de roue , dit
Feftus. Vivès a cru que ce mot venoit du dieu
Summanus, d'autres, comme Rhodigin, ( ant Lect.
L. I X , c. 10. difent fuminalia 3 & le tirent de
fumen mamelle , tetine de truie qui allaite.
S U MM ANUS 3 un des dieux des enfers : les my- i
thologues ne s'accordent point fur cette divinité:. •
Ovide (Fd/L 6. ), parlant des, temples qu'on rebâtit
en, l’honneur de ce dieu, pendant la guerre
contre Pyrrhus , témoigne que l’on ne favoit pas \
bien quel dieu c'étoit.^ Pline lé naturalise ( hift.
nat. liv. 11. , c. 52, ) dit qu'on attribuoit à Sum- '
manus , les Foudres & les tonnerres , qui arri-
voient pendant la nuit} au lieu que ceux qui fe
faifoient entendre de jour, étoient cenfés venir
de Jupiter. Les anciens romains avoient plus de ;
vénération pour ce dieu infernal, que pour Jupiter
même , dit S. Auguftin , ( de la cité de dieu ,
liv. 4. ch. 23.) , jufqu'au temps qu'on bâtit, le
fameux temple du^ Capitole , qui attira alors tous
les voeux des romains , & qui fit oublier jufqu'au
nom de Summanus : cependant, il avoit encore
un temple à Rome du temps de Pline , auprès
de celui de la Jeuneffe, & une fête qu'on célébroit
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| le vingt-quatre de juin. On lui immolait deux
J moutons noirs , ornés de bandelettes noires.
1 Macrobe affure, avec vraifembjance, que Summanus
n'eft qu'un furnom de Pluton , que c'ell:
l'abrégé de Summus Manium , 1e chef & le fou-
verain des Mânes, ou le prince des dieux de l'enfer.
Cicéron, ( au liv. 1. de la divination ) raconte
que Summanus avoit une ftatue , qui n'etoit
que de terre , placée fur le faîte du temple de
Jupiter } cette ftatue ayant été frappée de la foudre
la tête ne s'en étant trouvée nulle par»;,
les aufpices confultés répondirent que le tonnerre
l'avoit jettée dans le Tybre : elle y Fut effectivement
trouvée toute entière à l'endroit qu'ils
avoient défigné. Voyes^ Plu to n .
S U M P H O N E IA , s tm <doneia. Calmet veut
que la fumphoneia ou fyntphonie des hébreux , foit
la vielle ; mais je crois ce dernier inftrument d'une
invention bien plus récente. Je fuis plus porté à
fuivre le fentiment de Kircher & de Bartholoccius,
qui en font l'efpèce de cornemufe la plus fimple,
appellée encore aujourd'hui [ampogna ou fampogna
par les Italiens. Tout détermine à fe ranger de
ce côté là , la reffemblance des noms , la lignification
même du mot fumphoneia ( plufieurs tons)
qui convient parfaitement à la cornemufe. Ce
dernier inftrument eft d'ailleurs une invention très-
ancienne. ( F .D .C . )
La fymphonia , décrite par Ifidore ( 2. 22. ) ,
reffemble au tambour des modernes , & l'on en
jouoit de même avec des baguettes : fymphonia
vulgo appellatur lignum cavum , ex utrâque parte
pelle extenfa ; quam virgulis kinc et inde mujici
feriurrt. Eitque in ea gravis & acuti fuavijfimus
cantus.
SUNIADE : Minerve avoit un temple au haut
du promontoire deSunium, qui étoit à l'entrée de
l'Attique, & qu'on appelle aujourd'hui le cap
Colonne, parce qu'il refte encore de ce temple
dix-neuf colonnes , qui font debout. Minerve fut
appellé de-là Surùade.
S UNTONA T O R , chef de muficiens. On lit
cette épitaphe dans une infeription recueillie par
Spori (Mifcel. érudit, antiq. feél. 6, p. 234. ).
S UOVE T AU R IL IA , ou les facrifices du
bélier , du verrat & du taureau. ( Mot compofé
de fus , un verrat, ou pourceau , à’ovis , une
brébis , & de taurus ^un taureau) : c'étoientles
plus grands & les plus confidérables facrifices
que l'on offrît à Mars. Ce facrifice fè faiioit pour
la luftration ou l'expiation des champs , des fonds
de terre , _des armées, des villes & de plufieurs
autres chofes, pour les fanétifier, ou les expier, ou
les purifier, & pour attirer la protection des dieux
par cet aCte de religion. Les fuovctaurilia étoient