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Pr&pofittü fibuU , celui qui avoit foin des boucles,
des ceintures 8c des agraffes précieufes des
habits de rempereur.
Pr&pofitus domus régit; intendant de la màifon
impériale.
Pr&pofitus labari, celui qui portoit la bannière
devant 1' empereur.
Pr&pofitus l&torum j celui qui régilToit les bien-
Fonds publics > car le mot L&te, ou terre, l&tic& - lignifie
les champs.
Pr&pofitus largitionum , le tréforier des largeffes
de r empereur. .
Pr&pofitus menfit3 le maître-d'hôtel de la cour.
Pr&pofitus militum, le commandant des troupes
fur les places frontières.
Pr&pofitus palatii y le major-dôme. ’
Pr&pofitus provinciarum y l'infpe&eur des frontières'
de la province.
Pr&pofitus tyrii te#triai y l’infpeéteur de la fabrique
ds la pourpre ou de l'écarlate, &c.
PRÆRO GATIVA - CENTURIA | centurie-
Çrérogative , celle des centuries' à laquelle il etoit
échu par le fort de donner la première fort fuffrage.
La voix de cette centurie étoit de la plus grande
importance ; lorfque l e . fort étoit tombé fur
e l le , les magiftrats l'appéïloient, & la faifoient
entrer dans les retranchemens, pour recueillir fon
a,Yls.: Qu*a pr&rogabatur fiententiam, ideo pr&rogativa
1 ' rfP°"dant Ifcaution. Varron nous apprend
la différence qui! y a entre pr&s 8c vas. Cet
auteur s explique ainfi : Sponfior & pr&s & vas, neque
iidem 3 neque res a quibus zi, fied dijfimiles } itaque pr&s
qui a maglfiratu interrogatur m pu'plicum ut pr&Jîet y a
qtto y & tum rejpondet'r; dicitur pr&s.. Ainfi cet auteur
ne diftingue pr&s de vas, qu'en ce que le
premier s'obligeoit envers le public, & le dernier
envers les particuliers. Ce mot "compofé dè
pf& où pro 8c de às 3 fignifie un homme ricne, oui
a dequoi répondre, & de-là s'eft formé le mot
pr&dia , qui fignifie biens, riçhcjfes.
, celui des prêtres faiiens qui
conduifoit leur danfe , leur marche tumultueufe.
PRÆSENTALJS y infpeêfeur. des' pc-ftes, qui
yeUoit a ce que perfonne .ne courut fans la per-
million de l'empereur. Il accompagfioit la cour partout
où elle fe trartff^rtoit.
PRÆSîCIÆ y les parties des animaux fa-
ctifies , que 1 on coup oit pour les offrir aux
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PRÆSIDES rovinciarum. Lôrfquè d'empire
prit la place de la république, il fe fit un changement
dans l'état, qui influa dans toutes les parties
de 1 adminiftràtion. Augufte ayant divife en deux
parties toutes les provinces , retint pour lui'les
provinces qui étoient le plus expofées aux incur-
nons des ennemis, & laiffa au fenat 8c au peuple
le foin de celles qui étoient plus tranquilles ; il fit
gouverner les premières par des lieutenans-confu-
laires, ou fimplement par des confulaires, qu'on
appelloit auffi pr&fides ou procuratores, fur-tout
lorfque c'étoit des pérfonnes privées que l'on
revetoit dé cette charge : Pr&fidis nomen generale
efi y eôque & proconfities & legati C&fiaris , & omnes
provihcias regentes , Iket fenatores fint , pr&fides ap-
pellantur ( Macer. lib. I. ). Augufte accorda à ces
officiers le droit de porter l'épée 8c l'habillement
militaire, & de pouvoir condamner à môrt un
homme de guerre, droit qu'il ôta aux proconfuis.
Ces derniers ne pouvoient demeurer plus d'un an
dans leurs provinces ; au lieu que ceux-là pouvaient
y refter auffi long-temps qu'il, plaifoit à
l'empereur.
PRÆSIDIUM y mot latin qui défîgne en général
tout ce que l’on met devant quelque chofe
pour la conferver. On l'a employé dans les itinéraires
romains , pour défîg'nér certains ' lieux* hórs des
camps militaires , 8c dans lefquels on tenoit un
certain nombre d'hommes en: 'garnifon / pour
rendre le pays plus affiné1 contre tous les evéne-
mens. C ’eft ce que nous apprend Varron (L . IV .
deling, lat. ) ; Pr&fidium eft dictum 3 quia extra caftra
pr&fidebant in loco aliquo , quo tutior regio 'effet ÿ &
dans ce fens pr&fidium fignifie moins une place
forte , que -les gens de guerre établis dans’un lieu
pour le defendre. On s'en eft --fervi néanmoins
pour défîgner les places où les romains mettoient
des garnifons, foit pour la défenfe du pays contre
les infultes des ennemis, foit pour prévenir les
revoltes des habitans; Auffi avoit-on pour maxime
de cantonner des troupes étrangères dans les provinces
conquifes , afin de les empêcher, par la
diverfité des moeurs 8c du langage , de ménager
des intelligences avec les habitans du pays , & de
faire des projets de foulevement.
Ces places fortes étoient de deux fortes. Les
étoient bâties exprès par les romains, & ne
dirféroieæt eh rien des châteaux qui renfe'rmoknt
des trsupes pour les défendre. C'eft pour cela que
Florus fe fert indifféremment des mots càflella,
cufiodiA y pr&fidia , lorfque , parlant de ces places
que Drufus fit bâtir fur les bords de la Meufe, du
Khin, & des autfes fleuves voifins, il ditr ( L. IV.
c. ult.) : In tutelam provinciarum pr&fidid atque eufio-
di.is ubique dijpofiuit per Mofiam fiumçn, pèr Albini,
1 Fer Vifiurgzm, JSfam per Rheni quidern. ripam quinqua-
' gh.ta amplius cafiella direxit. C'eft du même genre
j de fortereffe que, le rhéteur Eumenius - entend
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parler ( O rat. pro ficholis inftaurandis. ) , quand il
! dit : Nam quid ego alaium & cohortium caftra per-
[ cenfieam, toto Rheni, Ifiri & Euphratis limite refi-
! tituta.
Ces deux témoignages nous apprennent encore
que ces forts ou châteaux bâtis exprès , étoient
; ordinairement fitués fur les rives des grands fleuves
, qui fervoient de limite à l'empire , tels
qu'étoient le Rhin , le Danube & l’Euphrate.
Les autres places fortes n'etoient pas bâties
pour cet objet. C'étoient des villes que l'on chôi-
fiffoit pour y mettre des garnifons , parce que leur !
fituation & leurs murailles les renvoient propres i
pour la défenfe du pays. De cette efpèce etoit
une ville d'Egypte, nommée Nydreum vêtus, ou
Troglcdyticum 3. dans laquelle Pline ( L. VI. c. 33 .)
dit que pr&fidium excubabat. De l'Une ou de l'autre
de ces garnifops , quelques 'places ; dans l’itinéraire
d'Antonin & dans la carte de Peutinger, ont
été furnommées pr&fidium , comme Belleru pr&fidium
8c Famaricetum pr&fidium. Quelquefois même
le nom de pr&fidium fe trouve feul , fans qu'aucun
autre le précède ni le fuive.
PRÆSIGNATOR CÆSARIS. Muratori ( 91 y.
6. ) a publié une infeription , dans laquelle on
lit ces móts. Défignent-ils un officier qui fignoit
avec l'empereur , ou qui fignoit pour lui ?
PRÆSTANA p déeffe des anciens romains.
Arnobé ( L. IV . adyerfi. gentes. ) dit que c'étoit
Luperca ou Luperquë, nourrice de Romulus, que
l’on nommoit ainfi, parce que Romulus montra
plus de force que tous les autres à tirer une flèche
: Qubd in jaculi -mifiione cünclorum pr&ftiterit vi-
ribus. Ainfi ce nom venoit de pr&ftare 3 l'emporter
fur un autre.
PRÆSTIGIATORES y joueurs de paffe-paffe,
bateleurs , qui faifoient des tours avec tant d'a-
dreffe & fi furprenans, qu'ils tenoient du preftige.
Ifidore ( 8. 9.) fait Mercure auteur de cet art, qui
tend à furprendre 8c à tromper les yeux : Pr&ftigium
vero priiis Mercurius dicitur inveniffe ; diclum qubd.
pr&ftringat adem oculorum. Les romains faifoient
paroitre fur leurs théâtres dé ces bouffons qui faifoient
des tours finguliers. A en croire non-feule-
fnent Pline , mais encore quelques pères de l'é-
glife, ceux qui fe mêlent aujourd’hui de pareils
.métiers , font fort peu habiles , en comp£-aifon
de ceux de ce temps-là. 11 y avoit de ces bate-
leurs, qui, par le moyen de certaines machines ,
voloient en l’air , d’autres qui dreffoient des bêtes
fauvages à faire des tours.. On vit à Rome , du
temps dé l’empereur Néron , des éléphans marcher
oc danfer fur dés cordes tendues, d'autres qu'on
avoit dreffés à danfer la pyrrhique , d'autres qui , •
tenant des epées avec leur trompe, fe battoient
les uns contre les autres , à la manière des da-
Antiquites * Tome V, ^ '
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diateurs. Ces baladins devinrent fi communs à
Rome, qu’ils venoient dans les places publiques &
les marchés , vendre leur mitndate , 8c faire des
tours pour attirer le monde j mais ce ne fut qu'a-
pres que Rome fut devenue la maîtreffe du monde,
que ces fortes de gens y abondèrent. Ils étoient
la plupart étrangers & prefque tous de l'Orient;
ce pays en ayant toujours fourni plus qu’aucun
autre.
PRÆSTITÆ ( Muratori * 101. 6. ). Minerve
eft appellée Pr&ftes dans Macrobe , Capella & Ar-
nobe, parce qu'elle fe chargeoit de conduire les
mortels dans les fentiers de la fageffe.
PRÆSTITES. Voyez L a r e s .
PRÆSUL y chef des faiiens. On l’appelloit ainfi
a pr&filiendoparce qu’il danfoit à la tête des
faiiens.
PRÆSUS, en Crête. rrpAizr 8c npAicrßN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en argent.
O. en or.
RRRR. en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Un taureau frappant de la corne.
Une abeille.
Un foudre.
PRÆTENTURÆy poftes avancés, en avant
des camps.
PRÆTEXTA. VoyeTç Prétexte.
PRÆ T E X T A TUS. Ce mot avoit différentes
acceptions :
Pr&textati font les enfans de qualité qui avoient
encore la pretexte.
Pr&textata comedia , une comédie où l'on faifoit
paroitre des grands. 8c des magiftrats , qui avoient
le droit de porter la robe bordée de pourpre. '
Pr&textai& aciiones, actions bonnes ou mauvaifes
faire a^ art*ent a ^es §ranc^ & à des magiftrats de
; Pr&textata vsrba 3 des paroles obfcènes & Iaf-
cives , parce que , dans les jours de noces, on per-
mettoit cette licence, aux enfans qui portoknt la
pretexte.
Pr&textati mores /.des moeurs honteufes , indignes
d’une perfonne.de qualité. Sur la fin d«
la république , il ne fut permis qu'aux s ns de cet
N