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entourer. Dans les théâtres grecs, c'étoient les
palliers.qui féparoient les étages des degrés.
On obferve dans le théâtre de Vérone , au milieu
des gradins , un gradin élevé de deux pieds &
demi, tandis que tous les autres n’ont de hauteur
qu’un pied & un fixième. Ge gradin fervoit
de .palTage.
PRÆ CL AM I TORES. Voyez Præciæ.
PRÆCLAVIUM, partie d’ un vêtement, fur
laquelle devoit être coufue une bande de pourpre,
appellée clavus.
PRJECO y çrîeur, huiflier , officier public,
dont les fonctions , chez les romains , étoient
différentes & en grand nombre. Les crieurs étoiept
employés dans les encans, pour proclamer ce qui
étoit à vendre, & le prix qu’on’en offroit, comme
Je dit Horace :
TJt prsco ad merces turbam qui cogit emendas.
Dans les comices, ils appelaient le peuple pour
venir donner fon fuffrage, & ils annonçoient les
magiftrats qui étoient défignés : Atque illi ubi voce
prscon'is renuntiati funt , dit Tite-Live. Ils invi-
toient à aller aux funérailles, & Varron nous a
confervé la formule dont ils fe fervoient anciennement
: Ollus Quiris letho. datus efi 3 ad exequias3
quibus efi commodum.ire', jam tempus efi y Ollus ex
sdibus effertur. Dans les procès , ils.'alfignoient les
défenfeurs , les demandeurs, les témoins, & ils
lifoient les pièces : Apud veteres, dit Afconius , &
judices y & rei y & accufatores 3 & dejfenfores cita-
bantura prscone prstoris. Ils faifoient faire filence
dans les cérémonies religieufes , & dans les autres
affemblées publiques , auxquelles ils étoient aufli
chargés d’inviter le peuple. Lorfqu’on avoit porté
des lo ix , ils les notinoient telles que les feribes les
leur avoient communiquées. Enfin , ils lifoient
dans le fénat les lettres qui lui étoient écrites , &
avoient encore d’autres fonctions du même genre.
Leur charge étoit fort lucrative, & la plupart
étoient des perfonnes libres.
PRÆÇONINUS y furnom de L. Æljus. Stilo,
qui avoit été crieur , prsco. Vulgo purpura latiore ,
tunics ufos invenimus etiam prscones 3 fieux patrem
L. Ælii Stilonis Prsconini ob id cognominati.
1 PRÆDA TOR y furnom donné' à Jupiter, parce
qu’on lui confacroit une partie des dépouilles
faites fur les ennemis , appellées en latin prsda.
PRÆDIA y toutes fortes de biens, foit en ville
ou à la campagne , dont chaque père de famille
étqit obligé de donner le dénombrement : Nomcn
fundi cujufque 3 & in quâ civitate 3 & in.quo pago fit....
Vinefl. quod vîtes kabeat ÿ çlivetum quod jugerurn^ &c.
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1 Telle étoit loi du cens, par laquelle tous les ci*
toyens, foit de la. v ille, foit de dehors, étoient
obligés de déclarer avec ferment ce qu’ils poffé-
doient de bien, compris fous le nom de prsdium.
PRÆDIA TUS y celui qui eft engagé envers la
république, ou en fon nom, ayant donné fes biens
pour garantie, ou comme caution d’un autre,
près. Tels étoient ceux qui avoient emprunté de
l’argent du tréfor public , dont leurs biens ré-
pondoient.
PRÆDIATORJA L E X 3 loi qui permettoit de
vendre les hypothèques , quand l’emprunteur ne
payoit pas la fournie pour laquelle il les avoit
engagés.
PRÆFARIy invoquer les dieux en commençant
à haranguer le peuple.
PRÆFE CTIAN I ou PRÆFE CTI A T I , étoient
des officiers au fervice du préfet, chargés de faire
exécuter fes ordres & fes jugemens. Leur emploi
étoit bon ; ca r , non-feulement ils tiroient des
provifions des'provinces, mais ils étoient encore
payés par les particuliers de tous les aétes qu’ils
faifoient.
PRÆFE CTURÆ , préfectures. C’étoient des
villes d’ Italie qui étoient gouvernées par des ma*
giftrats romains, félon les loix que ces magiftrats
vouloient leur prefcrire ; & comme ceux-ci fe
nommoient préfets', on donna le nom de préfecture
aux villes vers lefquelles ils étoient envoyés : Préfecture.
he appellantur in Italia 3 in quibus & judica-
batur y & nundins. agebantur, & erat qusdam earum
refpublica y neque tamen magiftratus fuos habebdnt t
in quas legibus prsfeCü mittebantur 3 qui jus dicerent.
La condition de ces villes étoit plus dure que celle
des colonies & des villes municipales, puifqu’elles
n’avoient pas, comme les premières, le droit de fe
choifir des magiftrats , ni, comme les dernières,
de vivre félon leurs propres loix $ mais, chaque
annéè ,. on leur envoyoit de Rome , comme à de
fimplès fujets, des magiftrats pour les gouverner,
& leur rendre la juftice félon les loix romaines.
C ’étoit le fort des peuples qui avoient attendu à la
dernière extrémité pour reconnoître la domination
de Rome , ou qui s’étoient révoltés depuis
qu’ils avoient été conquis. Cette diftinCtion dif-
parut par la publication de la loi Julia 3 par la-
uelle toutes les villes d’Italie reçurent le droit
è bourgeoifie romaine } & tous les privilèges des
colonies , des villes municipales & des préfectures
furent confondus.
PRÆFERICUL UM. Feftus dit que le prsferi-
culum.étoh un vafe large & fans anfe. On donne
cependant ce nom aux vafes allongés ,^garnis
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d'une feule anfe très-élevée, que l'on yoit fur les
médailles & les autres monumens*
Le cabinet de Sainte-Geneviève tfe Paris en
offre plufieurs très4>ien confervés.
«c Arrivé , dit Winckelmann , aux uftenciles
Renfermés à Portici, je commencerai ma deferip-
tion par quelques vafes d’une forme fingulière*
Les plus confidérables & les plus précieux font
ceux qui étoient deftinés aux ufages facrés. Celui
dont le travail eft le plus élégant, paroît avoir
été un feau qui fervoit dans les fàcriftces. Les anciens
le nommoient prsfericùlum. Sa. hauteur eft
de deux palmes deux pouces. Son anfe ceintrée &
mobile , qui, quand elle eft abattue s’ajufte parfaitement
avec le bord du vafe , fervoit a le
porter $ elle eft cifelée comme le vafe même, enrichie
de feftons & d’autres ornemens. Indépendamment
de cette anfe, le vafe a deux grandes &
deux petites oreilles > les premières préfentent,
à l’endroit où elles fe réunifient au vafe , un bufte
de femme porté fur un cygne dont les ailes font
étendues, & le tout eft travaillé en relief. Les
oreilles inférieures & plus petites fe terminent
par le bas en cou de cygne
PRÆFICÆ. Voyez PLEUREUSES* .
PRÆFISCINEy mot dont on fe fervoit anciennement
pour détourner l’envie, lorfqu’on parloit
à fon avantage , comme qui diroit , fans vanité.
On l’employoit aufli pour écarter les enchan-
temens.
PRÆGUSTATQRy qui goûte les viandes,
qui en fait l’eflai : Qüem romani nunc vocant prs-
gufiatorem , dit Athénée , olim grsci prstentatarem
nominaverunt ( Lib. IV . j. C ’eft un ufage des plus
anciens, que les rois, les princes aient pris la
précaution de faire goûter ce qu’ils mangeoient
ou buvoient} & cette coutume eft fondée fur le
foin que des fujets doivent avoir de la fanté de
leur maître > ce qui n’a pas empêché que plu-
fieurs aient trquvé la mort dans ce qui paroifloit
faire leur fanté , comme Alexandre , que l’on
croit avoir été empoifonné par fon échanfon.
PRÆIRE , terme de religion chez les anciens,
quand il s’agifloit d’un voe u , d’un ferment, d’une
confécration , d’une dédicace , &rc. Le prêtre die-
toit la formule, laquelle étoit répétée mot pour
mot par celui qui faifoit le voeu ou Je ferment y
c’eft ce quils appell oient pr&îre vexb.a verbîs, dièter
les termes folemnels , comme dans Tite-Live :
Agedum pontifex 3 P. R. pr&eï verba quibus me pro
legionibüs devoyeam c’eft-à-dire , pontife du peuple
romain , drtes-moi les termes folemnels dont
il faut me fervir pour me dévouer poux le falut de
1 armée*
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PRÆJURARE, prononcer un ferment au nom
de plufieuçs perfonnes, qui le ratifient par un feul
mot. T e l , chez les romains , le centurion pro-
nonçoît un ferment, & fe dévouoit à des peines
graves , s’il y manquoit. Les foldats y adhér
r o ien ten difant chacun Amplement, idem in me
( Fefius. ).
PRÆLUDERE fe difoit des gladiateurs qui
réludoient en fe frappant avec des épées de
o is , & en fe lançant les uns contre les autres
des javelines fans fer J ce que T on appelloit aufli
ventilare.
PRÆMIA, Voyez Pr ix & Récompense.
PRÆNESTE. Voyez Mosaïque & Palb s-
trine.
PRÆNOMEN. Voyez Prénom.
PRÆQRIGA. Voyez P eb.qk.iga,
PRÆPE TES. Les augures appelaient ainfi les
oifeaux favorables * & îes endroits où fe prenoient
les augures favorables.
PRÆPOSITUS veut dire commis, chargé,
prépofé à quelque chofe. Ce nom générique accompagné
d’im -autre qui marquoit l’emploi, étoit
donné, dans les cours des empereurs d’Orient &
d’Occident , à tous ceux qui avoient le commandement
ou l’infpeétion de certaines perfonnes ou
de certaines affaires. En voici des exemples :
Prspofitus argentîpotorii & argenti vefcdrii , étoit
celui qui avoit le foin de la vaiffelle d’argent, ou
de la vaiffelle d’or des empereurs.
Prspofitus barbaricariorum , étoit chargé de faire
faire pour l’empereur toutes fortes de vaiflelles
& d’armes. Il y avoit plufieurs officiers de ce nom
en Occident j un à Trêves , un à Arles , un autre
à Rheims j mais il n’y avoit point de tels officiers
dans l’Orient.
Prspofitus baflags y officier chargé du foin des
habits , du néceflaire & des meubles de l’empereur
, lorfqu il voyageoit. îl y avoit quatre ofS^
ciers dé ce nom pour l’Orient, 8c quatre pour
l’Occident. Le mot bafiaga. vient du grec ««covet-r
|«7y, porter*
Prspofitus corners regalïs, étoit une efpèce de
valet-dë-chamb-re ; mais prspofitus cubiculi étoit le
premier homme de chambre , qui commandoit
aux autres* En vertu de fa charge , il étoit attaché
à la perfonne de l’empereur f à côté duquel il cou-
chôit dans un lit à part j il jouifloit de plufieurs
privilèges & d’un grand crédit.
Prspofitus curforum , fiitendant des poftes^