
Tillage écoit auflî bien de les lavèr à la fin qu’ au
commencement Exhibait -aliquandà talc convi-
vium , ut habcret viginti duo fcrcula ingentium epu-
larum , & per Jingula lavarint , dit Capitolin.
(D . J . )
SERVIETTE. Les anciens s’en fervoient pour
s’eiîuyer les mains, avant d’offrir les facrifi-
ces. Les grecs les appelaient l?ov > &
Virgile dit :
Dantfamuli manibus lympas , cereremque canifiris
Expédiant , tonfifqut feïunt mantilia villis.
On les voit Couvent dans les mains , ou fous
les bras des figures , qui font en grand nombre
fur les monumens & les vafes’ antiques , où ils Ont
été pris mal-à-propos pour des vitts 3 bandelettes
facrees.
Les romains nommoient une ferviette 3 mappa j
mantïie étoit la nappe. Une chofe qui paroîtra
fort bizarre 3 c’eft que long-temps après le iiècle
d’Augufte, ce n’étoit point encore la mode que
l ’on fournît des ferviett.es aux conviés* ils en appor-
toient de chez eux. Catulle fe plaint d’ un certain
Ajîmus 3 qui lui avoit emporte la fienne, & le
menace de le diffamer par fes vers * s’il ne la lui
rènvoie promptement :
bîurricine AJini 3 manu finifirâ
Non belle ut e ris in joco atque -vino.
ToLis lime a negligentiorum.
Et plus'bas :
Quare aut hendecafyllahos trecentos
Expecla. 3 aut mïhi linteum remitte.
Martial dit à peu près la même chofe d’Her-
môsène , homme connu pour de pareils tours d’a-
drefiè. « Perfonne des conviés, dit-il, n’avoir apporté
de ferviette y parce que chacun craignoitles ongles
crochus d’Hermogene : Hermogène ne s-en retourna
pas pour cela les mains vuides j il trouva
le fecret d’emporter la nappe.
Attiderat mappam netno dum furta timentur
hlamile e menfa fufiulit Hermogertes. (D .J .)
SF.RV1LIA* famille romaine, dont on a des
médailles.
RR. En or.
C . En argent.
R. En bronze.
Les fumoms de eette famille, font
A n AL A, CJEPÏO , CASCA } GLMinVS f ISAVRICVS,
JUL£X , R'JLLÜS , V A T I A .
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
SERVUS a pedibus mets > c'étoit le nom qu’on
donnoit à Tefclave, dont on fe fervoit pour les
meffages , & pour porter les lettres , du temps
de la république j car il n’y avoit point alors ae
commodité réglée pour les faire tenir par des
poftes : auffi n’avons nous point de terme qui
réponde exactement aux mots latins, fervus à
; pedibus mets. Celui de valet de pied, qui femble
les. exprimer , n’en donneroit pas une idée affez
jufte. (D . J. )
SESAME. Pline range le féfame, fefatna, fefa-
■ mum , dans la claffe des bleds de mars , 8c Coin—
’ melle dans celle des. légumes. Selon Pline, la
tige du féfame , reffemble à celle des plantes
| ferulacées ; fes feuilles font fanguines , de même
que celle de l’irion } fes lèmences font blanches ,
&■ contenues dans desvafcules en forme de coupes
ou ciboires , comme celles du pavot. Cette
plante reffemble à Yéryfimon, qui croît en A fie
& en Grèce ; il reffemble auffi beaucoup à Tirion,
que les Gaulois appellent velarum , velar ou tor-
telle. L’irion, qui eft plus nourri que le féfame
8c Térylimon, eft une plante rameufe , qui a
les feuilles un peu plus étroites que. celles de
l’ernéa , la roquette , 8c la femence femblable à
celle du nafiurtium, nafitot ou creffon alénois. La
plante , que les grecs appellent kerminon or-
min , eft encore de la nature des précédentes ,
mais elle reffemble plus au cumin } on la féme
en même temps que le féfame 8c Tirion. L’éryfi-
mon, l’ormin & Tirion, ne le cultivent que
comme plantes médecinales , 8c jamais pour la
nourriture de l’homme , ou même des beftiaux:.
aucun animal n’en mange dans les champs.
I Le féfame eft une mauvaife nourriture, qui
appefantit Tefprit sde ceux qui en ufent. Nous
voyons dans Quinte-Curfe ( lib. v u , n°. 4. ).
que les foldats d’Alexandre, dans un befoin pref-
fant, fe contenaient d’en exprimer le fuc huile
u x , dont ils fe frottoient , comme,d’un pré-
fervatif .contre la rigueur du froid. Cependant les
peuples d’Afie cultivoient le féfame, pour en extraire
une' huile avec laquelle ils affaifonnoient
;leurs viandes ; mais cette huile n’ eft bonne qu’à
brûler, 8c probablement, on n’en faifoit pas d’autre
ufage en Italie. ïvîagon , dans Pline, donne
la manière de préparer le féfame pour aliment ,
&fon procédé eft tel : il veut qu’on faffe trem-.
per la graine dans de l’eau chaude , puis qu’on la
frotte au fo le il, pour en détacher la peau} qu’en-
fuite on la jette dans l’eau froide , afin que les
balles furnagent } 8c qu’enfin on la reporte au fo-
leil étendue fur un linge. Tout ce travail de-
.mande beaucoup de célérité , fans quoi 1 e.féfame
fe corrompt , 8c prend une couleur, livide,.
Columelle
Columelle preferit de femer [e féfame après l’équinoxe
d’ automne. Dans les terres humides 3 on le
féme plutôt, dans les terres féches plustard. 11 aime
une terre poulie , ou noire ou graffe, telle qu’il
en a dans la campagne } cependant il vient affez
ien dans les terres rapportées , 88 dans celles
ui étant bonnes de leur naturel, font mêlees
'un peu de fable. On répand de la femence dans
un jugére autant que celle de millet 8c de panis,
quelquefois même deux fetiers de plus. J ai vu
faire cette femaille, dit l’auteur, en Cilicie 8c en
Syrie dans les mois de juin 8c de juillet ( juillet
& août ) , 8c la moiffon s’en faifoit en automne.
Les botaniftes modernes définiffent le féfame
endifant, que fa tige eft férulacée, fes feuilles
rouges & fanguines'; que fes femences blanches
& moindres que celles du lin , font contenues dans
des vafcules} que fa racine eft fimple 8c blanche
} que c’ eft la plante que les Italiens appellent
jugiolina, la jugeoline : ( Metr. de Paucion. ) '
Il eft certain que les romains favoient préparer
le féfame, de manière à le rendre fain & agréab
le , car ils en faifoient des< efpèces de gâteaux:
très-friands , & que ces gâteaux étoient comptés
«ntre les bellaria ou bombons. De-là vient qu’ils
.donnèrent de nom de gâteaux de féfame , aux paroles""
douces & flatteufes , ' que nous nommons
fucrées , par une femblable figure de langage. On
Je.voit dans Plaute. { Poen. 1. 2. 112. ) :
A g. obfecro hcrcle , ut mulfa loquitur ? Ml. nihil
‘ nifi laterculos , .
Sefarhum , papaveremque , triticUm & friclas'
nuces.
Les Egyptiens fe fervent beaucoup de féfame,
tant en aliment qu’en remède , parce qu’il croît
promptement , & qu’il précédé les autres fruits
après les inondations du Nil } il rêçompenfe bien
ceux qui le cultivent de leurs travaux , par la
quantité'de filiques qu’il1 donne.1 Parkinfon prétend
que fe féfame croît dé’ lui-même aux Indes’
Orientales , mais qu’on le cultive en Eg yp teen
Syrie , en Grèce , en Crète 8c en Sicile. Les arabes
ufent'fréquemment dans leurs mets de l’huile
exprimée de la graine de féfame. Il eft vraifem-
blâble que notre féfame ,, n’eft point celui des’anciens}
car les vertus* que Diéfcorid'ë lui aïtribùe,
lie conviennent point aü nôtre. ( D. J. )
SESCLE , poids’ dés roifiains. Voye^ SexTulè.
SESCONGE , monnoie de compte des romains.
Elle étoit repréfentée par ce ftgne :
Elle vaioit :
1 | once,
ou 3 femi-onces.
ou 4 a duelles.
ou 6 ficiliques.
ou 9 fextules. ,
ou 36 fcripüles.
SESCUNCIA , monnoie des anciens romains.
Elle valut, depuis la fondation de Rome jûfqu’à
l’an 485, 2 fols 6 deniers , monnoie aètuelle de
France, félon Paudon.
Elle vaioit alors en monnoie du même peuple :
1 | once,
ou 3 femuncia.
ou 9 fextula.
SESOSTRIS. « On a foutenu, dit M/ P a w ,
( Recherches fur les égyptiens & les chinois , t. I. p.
16. ). qu’il n’y avoit pas d’époque plus favorable
dans Tniftoire de l’Egypte , pour envoyer une
colonie à la Ghine, que l’expédition de Séfofiris,
que j’ai examinée avec beaucoup d’ attention, &
je puis dire que c’eft une fable îacërdotale où il
n’y a pas la moindre réalité. Cette prétendue
expédition â indubitablement rapport au cours
du foleil, comme celle d’Ofiris : auffi voit-on Séfofiris
marcher fans ceffe de l’Orient vers l’Occident
: Venit ad occàfum , -mùndique extrema Séfofiris.
( Lucain , Pharfal. liv. X , v. 176. ). Ainfi il fit le
tour du globe , & conquit pat conféquent la terre
habitable , ce qui n’eft qu’une bagatelle. »
ce. Il ne faut pas dire que tout cela eft écrit fur
. un des obélifques de Rome : car la tradu&ion d'Her-
.mapion, telle que nous l’avons dans Ammietr Mar-
ceflin , eft manifeftement-contredite par un -palfa
ge de Pline qui affure que Tobéiifquè en quel-
tioh contient des obfervations pbilofephiques, &
non des contes de fées. Le Mégafthène , cité par
Strabon, a eu grande raifon fans doute de foutenir
que' jamais Séfofiris n’avoit mis feulement le pied
aux Indes où il n’auroit pu arriver qu’en un temps
ou la célèbre famille de Succandit regnoit encore
fur tout rindouftan. Or les annales de Hndouftan
ne font jamais mention de Séfofiris : tandis que
les bramines ont. conferyé dans leurs livres jufqu’ à
la mémoirè de la vifite qui leur a été rendue par
Pythâgore,} 8c cependant Pythagore n’etoit pas
efeorté, ainfi que le Pharaon.de T Egypte , par
une multitude de brigands , ni fur-tout de iS c co
1 chariots ,<:Qipme parlent lesexagérateurs qui n’ont
jamais fu c.ë 'qùë ie’eft que iSpoo. chariots. »
- cc Quand jè'rëftèchis aux conquêtes des 'canha-
Antiquités, Tome V . uG 0s 5z