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piquure des vers * dit Savary. Ils ont cependant
attaqué, dans quelques endroitsi le cercueil de la
momie qui eft dans le cabinet de Sainte-Geneviève j
Biais ces piquures font peu nombreules. Le fycomore
vit plufieurs fiècles.
SYCOPHANTE , ovzoQetvms 3 calomniateur.
Ce mot, dans fa première origine, 8c pris à la
lettre, lignifie un délateur, un dénonciateur de ceux
qui tranfportent des figues hors de l'Attique : il étoit
formé de wkov , figue, 8c de Qeuvot, j'indique, je
montre, je mets en lumière. Les athéniens man-
geoient beaucoup de figues, 8c les aimoient paf-
fionnément j ils firent une -loi pour défendre
ou on en exportât hors de l'Attique. Cette loi
fut une occafion aux gens -du peuple de s'entr'ac-
culér., & de fe dénoncer les uns les autres ; mais
comme allez fouvènt ces fortes de dénonciations
étoient de pures calomnies, on fe fervit du mot
de fycopkante , pour dire un calomniateur.
SYCO TA , v»x.iTa , de vùxav , figue } c’é-
«oit une efpèce de mets fait de caryca, dont la
douceur, fuivant Galien, étoit amie .des vif-
cères,
SYDEROPOECILUS, nom d'une pierre dont
il eft parlé chez les anciens auteurs, qui ne nous
en apprennent rien, fi non qu'elle fe trouvoit en
Arabie, Son nom femble annoncer qu'elle avoir
des taches de couleur de fer 5 on croit que ç'étoit
un granit.
S Y E U R A , en Pamphylie. c y e a peq n .
On a des médailles impériales grecques de cette
ville , frappées en l’honneur de Néron, de Marc-
Aurele, de Commode, de Caracalla, de Maxime ,
de Gordien Pie, de Philippe jeune, de Salonine ,
de Valérien, de Vérus, de Lucille , de^Sév ère-
Alexandre.
SYÉNÉ ; ville fituée fur la rive orientale du N il,
dans la haute Egypte, au voifinage de l'Ethiopie.
Le marbre nomme fyenites, que quelques-uns appellent
auffi fignites , à caufe qu'il eft tacheté
de points de différentes couleurs, fe tiroir des
montagnes voifines de cette ville. Comme il eft
très-dur,les égyptiens s’ en fervoient pour éternifer
la mémoire des grands hommes , dont ils mat-
quoient les allions, par des caractères gravés fur
des pyramides de ce' marbre , & ils en ornoient
leurs tombeaux. C'eft celui que nous appelions
granit <£ Egypte.
Mais ce n'eft pas par fon marbre que Syéné inte-
reffe les géographes, c’ëftpar la fixation de.fa latitude
fur laquelle Lanauze a fait des' rémarques
très-curieufes inférées dans les Mem. de litterat.
tom. JÇXKIj in~Ÿ' En voici le précis. .
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Pline, (L. II. c. 63 ) altère que le jour du
folftice à midi, les corps 11e font point d'ombre à
Syéné 3 8c que pour preuve on y a'fait creufer
un puits, qui dans ce temps-là eft tout éclairé.
Strabon dit la même chofej 8c félon tous les modernes
, cette obfervation démontre que Syéné eft
\ juftement fous le tropique du cancer, a 23 degrés
30 minutes de latitude jcptenirionale. Delifle même
a embraffé ce fentiment dans les Mémoires de l'académie
royale des fciences, année 1708 , pi 3 70.
Ainfi prefque tous Ls fa vans jufqu'à ce jo«r,
ont établi la latitude de Syéné à environ vingt-
trois degrés 8c demi, parce qu'ils fe font fondés
fur la prétendue immobilité de l'écliptique. L'antiquité
, difent-ils, a placé la ville de Syéné au
tropique, & le tropique eft environ à vingt-trois
degrés 3c demie de l'équateur j donc la latitude
de Syéné eft d'environ vingt-trois degrés 8c demi.
Mais tout ce raifonnement porte à faux, à caufe
de la diminution qui-fe fait infenfibletnent de fiècle
en fiècle, dans l'obliquité de l'écliptique, diminution
qui n'eft plus conteftée aujourd’hui, fur-tout
> depuis que Caffini en a donné les preuves dans fes
élemens d'aftronomie, qu'un autre favant académicien
( L'abbé de La Caille) a trouvé l'obliquité
de vingt-trois degrés vingt-huit minute«
feize fécondés dans i’année 17J2., par fes obferva-
dons faites d^ns l'ile de Bourbon, au voifinage du
tropique,
SYLLA. Voye^ Su l la ,
SYLLABE eft, au rapport de Nicomaque, le
nom que donnent quelquefois les anciens à la
confonnante de la quarte, qu'ils appellent communément
diatejfaron.
SYLLIS, nymphe aimée d'Apollon,,dont elle
eut un fils nommé Zeuxippe, qpi régna à Syçione
après Pheftus 4 fils 4’Hercule.
SYLVE, fylva. Divertiffement 8c jeu public
des romains, qui étoit une efpèce de chafïe. On
conftruifoit une forêt dans le cirque avec de
grands arbres qu'on faifoit porter par les foldats ,
8c que i’on y plantoit. On’ y laehoit quantité de
bêtes que le peuple pourfuivoit comme a la chafle ,
mais qu'il etoit obligé d’a.trapper à la cour-fe ,
parce qu'il n'avoit point d'armes, & parce qu’il
falloit les prendre vives > c ’eft pourquoi on n‘y
laehoit point de bêtes féroces, comme on faifoit
au pancarpe, qui étoit un autre fpeélaçle a peu-
près femblable. Plufieurs auteurs ont même confondu
ces deux divertilfemens, 8c ont prétendu
que c ’étoit le même, connu fous deux différens
uoms. C'étoit le fentiment de Cafaubon, de Cujas
8c de François Pithou. Mais Saumaife, dans fes
correétions 8c notes fur Jules Capitolin, altère
que ces deux fpetlacles étoient différées, que les
^ fÿtvçs
S Y M o
fylves ne durèrent que jufqu'à Conftantin, âprè.s-
quoi l'hiftoire n’en parle plus, quoiqu'elle falfe
encore quelquefois mention du pancarpe. Au
commencement on ne laehoit que quelques petits
animaux dans cette forêt fimtilée, mais l'empereur
Elagabale y fit mettre des boeufs, des chameaux
8c des cerfs. La plus fameufe Sylve dont
parle l'hiftoire, eft celle qui fut donnée par l'empereur
Gordien. Il y avoir deux cents cerfs, trente
chevaux farouches, cent chèvres,, dix élans y
cent taureaux, trois cents autruches, trente ânes
fauvages , cent cinquante fangliers, 'deux cents
chèvres fauvages, & deux cents daims. '
SYM B A CHI, vuft/Zu%ot. C'étoit le nom que
l'on donnoit aux deux prêtres qui étoient-chargés
de purifier la ville d'Athènes dans la fête des
targélies.
SYMBOLE, les grecs appëll oient fou ventSymboles
ce que nous nommons préfages. Foye^
Présages.
Symboles furies médailles.
On comprend,.. fous le nom de fymbolés, les
figures d'animaux 8c autres lignes que plufieurs
villes, mettoient fur leurs enfeignes , 8c fur les.
monnoies qu'çlleS faifoient frapper. Tels font
entr'autres, les fymbolés fuivans, que l’on voit
fur les médailles d'Alexandre j favoir, le fphinx
qui défignoit l’île de Chio j le griffon défignant
i ’île de Téos 8c la ville d'Abdere ; la tête de lion
de profil, Cyzique & Gnide ; la tête de cheval,
Egee de Çilicie; l'abeille, Ephèfe} la rofe l'ilede
Rhodes} l'ancre de navire, Ancyre} la double
hache, l’ije de Ténédos } la torche allumée,.
Amphipolis de Macédoine. 8cc. Il n'eft pas aifé,
faute d'indices fuffilans, de déterminer quelles
font les villes qui ont fait frapper des médaiiles
contenant différens autres lignés , telles que font
celles où l'on voit un foudre, un trident, un feor-
pion, un dauphin, un arc, un caducée, une couronne
, un cafque , une étoile , une proue de navire,
8cc. Quelques autèurs anciens 8c plufieurs
modernes ont parlé de ces fortes de fignes ou jSymboles
, fans que l'on puilfe juger, par tout ce qu'ils en
ont d it , qu'elles font précifément les villes où ont
été frappées les médailles qui contiennent ces
fymbolés 3 parce que/le mêmefymbole a été fou-
yent adopté par des villes différentes, 8c particulièrement
par les colonies qui avoient confervé,,
pour la plupart, les fymbolés des villes d’où elles
tiroient leur origine. C'eft par cette raifon, que
l'on trouve.la chouette fur les médailles des colonies
d'Athènes, le pégafe fur celles des colonies'
de Corinthe, 8cc.
Symboles furies tombeaux des chrétiens des
premiers fiècles. Ces^ fymbolés les font diftinguer,
iAntiquités , Tome V*
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des tombeaux des payensv Les principaux de
ces fymbolés, font une ancre, des poilfons, le
bon pafteur avec des brebis à fes pieds, une
colombe * un navire, une lyre.
SYMBO LUM, anneau donné pour fervir d'arrhes.
Les grecs 8c les romains donnèrent ce nom
( Pline z 5. 1. ) aux anneaux j- parce que cet objet
fe trouvant le plus fouvenr fous la main, étoit
celui que l’on dépofoit le plus fouvent pour
arrhes.
S y ms o lü m défignoit encore un morceau de
bois ou de métal que l'on rompoit en deux , afin
d’en laiffer une portion par forme de reeonnoif»
fànce, entre les mains des deux contra&ans.
Ç'étoit la manière ordinaire de: faire une teflère
d'hofpitalité.
S ym b o lum étoit la marque d’ une dignité quelconque.
Il eft fouvent parlé dans les noveiles
de Juftinien , des fymbola des préteurs commis au
gouvernement des différentes provinces de l'empire
romain.
C ’eft peut-être dans le même fens que les cornes
du taureau facrifié dans un taurobole, appel-
lées autrement vires taurobolii, pouvoient aufli
être appeliées fymbola taurobolii, ainfi qu'on le
voit dans une infeription recueillie par Gruter
(28. 6.)
SYM BO LU S , portrait empreint fur la cire
( Plaut.y Pfeud. 1. 1. ƒ 3. ) :
Ea caufa rpiles hic reliquit fymbolum ,
Exprejfam in cera ex annulo fiam imaginem ,
Ut qui hue ufferret ejus fimilem fymbolum ,
- Cum eo fimul me mitteret........... ..
SYM E , île entre Rhodes 8c Gnide. Athénée
raconte que Glaucus, le dieu marin, ayant enlevé
Syme, fille de Jalemus 8c de Dotis, palfa dans
une île déferte , près de Carie, qu'il appella du
nom de fa femme. Diodore prétend néanmoins,
qu’elle prit fon nom de la femme de Neptune ;
il ajoute que Niréus , ce grand 8c bel homme,
qui amena du fecours à Agamemnon pendant la
guerre de Troyes , fut roi de cetté île , que
poffédèrent enfuite les cariens qui fe trouvoient
les maîtres de la mer.
SYMETHE, nymphe, mère d'Acis.
SYMMACHIÀ , furnom que les habitans de
Mantinée donnèrent à Vénus, parce qu'elle avoir
combattu pour les romains, à la journée d’A&ium>
■ la mollelfe d'Antoine 8c fa paffion pour Cléopâtre,
lui ayant fait perdre la bataille.
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