
Leurs types , qui font une louve allaitant un
enfant, & une cnouette fervent , ainfi que leur
fabrique, à les diftinguer des médailles de Tégéa
en Arcadie.
TEGEEN , furnom de Pan , à caufe du culte
qu’on lui rëndoit à Tégée , ville d’Arcadie.
TEGES , natte tifiùe de paille ou de jonc,
d’où s’eft formé Tégillus , efpèee de couverture,
ou de cape , faite avec du jonc ou des rofeaux,
pour s’en couvrir la tête en temps de pluie :
Ut tigillum pafior fibi fumât , dit Yarron , afin que
le berger prenne fa cape.
TEGILLUM. Voyez T eges.
TÉG Y R E , ville de Béotie, dans laquelle
Apollon avoir un oracle célèbre.
TEICHOPOEUS, Tu%ok!oç ' magiftrats d’A thènes,
eboifis d'ans chaque tribu, pour prendre
foin des murs de la ville.
. TÉLAMON, frère de Pelée, étoit fils d’Eaque
8c d’Endéïs , fille de Chiron. Ainfi les enfuis de
Télamon defcendoieijt des dieux par pltifieurs
endroits. Eaque, fon père, étoit fils de Jupiter ;
Eiadéïs fa mère, • étoit fille du Centaure Chiron,
fils de Saturne , 8c de la nymphe Chariclo , fille
d’Apollon. Télamon époufa Pérybée, fille d’Al-
cathoüs 5 celui-ci étoit fils de Pélops, dont Tantale
, fils de Jupiter, étoit père. Télamon ,jouant
un jour avec Phocus, fon autre frère, mais de,
différente mère , le difque de Télamon bleffa à
la tête Phocus -, & le tua. Èaque, informé de
cet, accident , fâchant que les princes fes fils
avoient eu auparavant quelque différend enfem-
b lë , & foupçonnant un complot entre Télamon
& Pélée , il- les chaffa tous les deux de J’île d’E-
gine , 8c les condamna à un exil perpétuel. Télamon.
monta fur un vaififeau 5 & lorfqu’ ilfu t un
peu éloigné du rivage , il envoya un héraut à fon
père , pour l’affiner que , s’il avoit tué Phocus,
c’étoit par un malheur, & nullement par un
defiein prémédité. Mais Ëaque lui fit dire qn’il
«e remît jamais les pieds-dans fou île , & q u e ,
s’il vouloit fe juftifier , il pouvoir plaider fa
çaufe, de defiiis fon vaiftèau, ou fur quelque digue
qü’il feroit faire. Télamon choifit ce dernier parti
5 il fit une digue auprès du port y d’où il fit
entendre fes raifons : mais ayant perdu fa caufe ,
8c les foupçons d’Eaque ne fe trouvant que
trop juftifiés , il fit voile vers Salamine. Cychréus,
qui en étoit ro i, lui donna fa fille Glauque en
mariage , 8c le lit fon fuccéifeur. Télamon régna
en effet dans l’île dç Salamine. Après fa mort de
Glauque , il époufa Pèribée , fille d’Akathoiis,
roi de Mégaie, dont il eut le célèbre Âjax. F bW
AjAX ) PÉRlBÉiE,
Télamon eut pouf troifîème femme fîéfione î
foeur de Priam j il avoit fuivi Hercule dans la
guerre contre Laomédon ; & parce qu’il fut le premier
qui monta fur les murailles de Troye , Hercule
lui fit préfent d’Héfione, dont il eut Ajax.
. Télamon fe fignala encore en d’autres rencontres
à la fuite de ce héros, comme dans la guerr®
des Amazones, dans le combat contre le géant
Alcyonée.. Il avoir été aufii de l’expédition des
argonautes j 8c s’il n’alla point au fiège de Troye ,
ce fut apparemment la vieillefiè qui Pen empêcha
; mais il y envoya fes deux fils , Ajax 8c.
Tencer. L’ on montroit encore du temps de Pau-
fanias, près de Salamine, le rocher où il s’affit
pour fuivre des yeux, autant qu’il lepourroit,
te vaiifeau fur léqùel ils s’embarquèrent. Il étoit,
encore vivant quand, les grecs revinrent de Troye.
Ayant appris la mort de fon fils Ajax-, 8c que
Tencer , fon autre fils , ne l ’avoit ni empêchee,
ni vengée > il témoigna fon reffentiment à celui-
ci , en le chaflant bonteufement, 8c lui défen-
dant l’entrée de fes états. Il vengea lui-même
la mort d’Ajax : XJlyfîe , qui en étoit là caufe
ayant paru avec fa flotte fur les côtes de Salamine,
Télamon fçut l’attirer dans des rochers , 8c fit
périr une partie de fes vàiffeaux. Voye£ Hésione,
T è u c e r . ;•
Hercule ayant tué le monftre'qui devoit dévorer
Héfîone , délivra la prineefle, 8c la remit
à Télamon pour l’ époufer. Ce fujêt eft exécuté
fur une .mofaïque antique, découverte en
1 7 6 0 ,8c confervée à là Villa Albàni. Ce morceau
fe trouve rapporté dans les monumenti,
N Q. 66.
TEAAMGN, courroie , avec laquelle les grecs
des tems héroïques fufpendoient les boucliets a
leur col.
TELAMONES, nom que les latins donnoren'ï
à ces figures d’hommes , qui fembloïent foutenir
des corniches, 8c que les grecs appelaient r
Telamonem latine, dit Servius( Æneid I. 747 f
grfi.ee Atlanta dici. Ce mét vient de Télamon ,
qui veut dire en -grec , un miférable qui füpporte
le mal avec patience ,* if convient à cès ftasues qui
foutiennent les corniches dans les bâtimens.
TELXINOE „ Y W SêB M H , r ,
TELXIOPE ( Cicéron appelle du fécond
nom la quatrième mufe ( de natur. deor. I. 3. c.
2 1 .) . Aratus lui donne le premier ( T^et^. in
Hefîod. Eçy. A . p. 6 . B. ). .
TELCHINES. Le nom des Telckines étoit devenu
un terme injurieux 8c* fynonyme de ceux
de charlatan , d’enchanteur, d’empoifonneur, enfin
de génie malfaifant. Le favant Fréret. dérive
néanmoins. ce mot Telckine du verbe grec*, qui
Signifie guérir , foulager , 8cc. ( Acad, des ïn f t.
X X I I I . , p. 38), Les -hommes font trop fouvent
injuftes envers leurs bienfaiteurs;, au nombre def-
rquels ces Telckines î\ décriés méritent une place
.diftinguée. Quoiqu’ils euflènt commencé à fe fer-
vir de pratiques- fuperftitieüfes , comme les Jongleurs
iroquois , ou les piayes Caraib-S , ils pa-
roifient cependant avoir. exercé ks premiars la
•médecine vétérinaire, 8c être devenus fort habiles
dans la métallurgie. .( Strab. . ,l. X I F , p. 4ÿQ.
Diod.l. y. §. Ovid. ):jc e qui fait croire qu'ils
étoient les ouvriers de la faux de Saturne ( Strab.
loc. cit. Euftath. ad Diottyf. v. J04. LaStantad Stat.
fylv. I. I V . v. 47 i oc c , ( du trident de Neptune
{ Eufiath. ad Homer. t. I. p. 771. ) , des» ftatues
d’Apollon 8c de Junon,. à Linde 8c à Çamire
( Diod. I. V. §. yy. ) villes de T île de' Rhodes ,
où ils avoient pané du continent de la Grèce.
Cette courte traverféè fuffifoit pour leur mériter
le titre d’enfans de la mer > mais l’honneur d’ avoir
été chargés de l ’éducation de Neptune, avoit
uu autre fondement hiftorique.
Comme les cabires, les daélyles , les curètes
8c les corybantes, avec lefquels ils avoient tant
de rapport, foit par leurs moeurs, foit par leurs
occupations , les Telckines furent d’abord de amples
devins , enfuite- les prêtres d’ une portion
des pélafges. Ils engagèrent ce peuple à abandonner
l’ ancien culte de Saturne j c’eil pourquoi on
difoit qu’ils lui avoient retranché fa faux. Ils fe
déclarèrent alors pour Neptune , 8c foutinrent en
fa faveur une guerre dans l’Ægyalée contre
■ Apis , fucçeffeur de Phoronée. ( Paufan. Corihtk. .
c. ‘y. Eufeb. ckron. ad ann. 228. J Etant devenus
odieux, à caufe du meurtre de ce prince, ils
vinrent à Rhodes ^ 8c dans'le continent voifin
y porter leur nouvelle divinté , à laquelle ils af-
focièrent bientôt plufieurs autres, dont iis font
. fùppofés avoir les premiers fait la ftatue. Les titans,
ou anciens habitans du pays , s’opposèrent à ces
innovations religieufes , 8c-prirent les armes contre
les Telckines. ( Diod.l. V , §. y y ) .. On ajoute
que Rhée fut contraire à ceux-ci. ( Etymol.
magn. in v. Avrla, c’eft-à-dirë , qüe lès partifans
du culte de la terre , ces mêmes titans, refuférent
de l’abandonner.
Pour fuppléer au nombre 8c à la force , les
Telckines n’oublièrenf pas l’ art des preftiges , 8c
le fecours des enchantemens. Mais le moyen
le plus puifiant qu’ils employèrent fur l’efprit des
fauyages , fut la menace des peines à venir. Elle
les engagea à defeendre de leurs montagnes , à
fortir de leurs forêts, à fe civilifer, enfin à
adopter une religion nouvelle. Cette révolution
fe trouve atteftée par une fable , fuivant laquelle
les Telckines arrosèrent les champs voifins de leur
demeures avec les eaux du ftyx. ( Lacldnt. ad
Stat. Theb. I. II. v, 274. ) , c’ell- à-dire, qu’ils
firent de toutes parts des lufirarions, & répandirent
le dogme des punitions «infernales.
Toujours agités par les troubles de religion ,
les anciens Rhodiens ne s’adonnèrent entièrement
aux travaux de l’agriculture, que le ri que
les titans 8c les Telckines furent chafies de .leurs
pays.. Les' premiers ayant empêché Vénus , qui
venoit de .l’île de Cypre , d’aborder chez eux ,
ne? tardèrent pas d’en .être punis par l’amour dé-
fordonné qu’elle leur infpira pour la terre , leur
mère , dans le fein de, laquelle Neptune leur
procura un afyle ( Diod. I. x. §. yy. ) L’ explica-
.tion de cette fable eft aufii facile que naturelle.
Ne ceflant d’ être fortement attachés au
culte de Rhée, ou de la têrre , 8c continuant de
lui faire des. facrifices humains ( Porphyri. de abft.
I. 11. §. y4„) , les . titans de Rhodes fe trouyè-
rent bientôt réduits à un petit nombre , 8c conr
traints à fe réfugier dans la partie orientale de
cette île. Là ils périrent tous par un tremblement
de terre, où la mer franchit fes bords, 8c inonda
leur canton* , ,
• Cet événement dont parle Diodore de Sicile ,
obligea les Telckines■ à fe s retirer eux-mêmes fur
le continent ( Diod. L. v. §. y 6. ). Le refte des
Rhodiens profira de leur départ pour reconnaître
Je foleil, comme fa divinité tutélaire. Cela fit
imaginer que les Telckines avoient eu peur, fuccef-
feurs les ignétes ouhèliaftes, c’eft-à-dire , les ado-,
rateurs du feu ou du foleil. Ceux-ci ne purent
conferver long-temps la prééminence de leur cul-,
te j elle leur fut enlevee à l’arrivée de Danaüs
8c de (ès filles^ ( Marm. Gxon. Ep. -OT) , qui
ijurodüifirent les dogmes, 8c les rites Egyptiens.
Linde devint alors le lieu où l’ on célébra les
myftères de Sais. Nous n’avons^point de.détails
fur k s cérémonies particulières que les Rhodiens
y ajoutèrent. On fait feulement qu’ils facrifioient
a Proferpine. couronnée- d’afphodèle' (■ Suid. in
k. v. ). La fubftançe dès • racines de cette plante
étant àftez femblable à celle du gland , il elt probable
qu’èlles férvirent de nourriture aux anciens
habitans de l’ile de Rhodes 3 avant qu’ ils
fuffent civilïfés. C ’eft à quoi , félon toute apparence,
leurs defeendans faifoient allufion dans
l’ufage qu’on vient de rapporter.
Il paroît q u e , malgré l’émigration des Telckines,
leurs pratiques myftérieufes fe confer-
vèrent encore à Rhodès dans le temple d’Okridion,
nom d’un ancien héros ( Plut, quejl. grec. t. I I ,
ad Xyl. p, 207. ) , qui devoit être l’un de ces
premiers miniftres de l’ancien culte On en compta
d’abord deux ( Suid. in h. v. ) 3 enfuite trois ( Lacl.
ad fiat. Theb. I. I I , v. 2 7 4 . ) 5 ce qui défigne
aflez leur rapport avec les cabires , les daétyles
& les corybantes. Tous avoient eu également des
myftèreS , dont les principales cérémonies, fub