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* P o d i u m s mot latin qui lignifie généralement
baluftrade ou appui, & en particulier le lieu du
théâtre où jouoient les mimes, & la place deftinee
au théâtre pour les confuls& pour les empereurs.
On Ta employé dans le moyen âge * P°nr lignifier
un lieu qui eft fur le haut d'une montagne , particulièrement
lorfque cette montagne eft tellement
efcarpée d'un des côtés voifins du lieu en queftion,
qu’on n’y puiffe point monter; à-peu-près comme
ce que l’on appelle fur le bord delà mer.une falaife.
Plulieurs villes/bourgs & villages de France>, en
tr’auttes-du çôté-de la Provence & du.Languedoc,
où la langue latine a fübfifté plus longtemps , en
ont employé le nom. C ’eft de ce noni Podium ,
que les François ont fait leur mot F«y , qui veut
dire la même chofe ; -comme le Pùy-en- Velay,
Podium i Puy.Sainte-Marie, Podium Saniïa Maruj
Puy-Laurent ; Podium Laùrentii, & tant ci autres.
C e mot eft différemment prononcé dans la plupart
des provinces; Dans lé Languedoc & dans les
provinces-voifînes on -dit tantôt Puy tantôt , le
Peck ou le Pueck ; en Berri , on prononce-Pie ;
en Poitou, te Peut ; en Dauphiné, Poet-; & en
d*autres- lieux Poeh ; Peu , Puis , Pis , &c.
(D . J . )
PCEGILE (le ). De tant de différens pôftïques
ou galèries couvertes qui embéllifibierît la ville
d’Athènes v celui - e ï étoit' lé plus *confiderable;
&r- poUr le diftingùer des autres', on le nommait
tout court le portique' par excellence <f auparavant,
on l’appellpit pifannetïos. Pendant la fplendeur
tP Athènes , les premiers peintres de la Grece
avoient repréfenté à l’envi dans ce portique les
actions des grands capitaines de la république ;
& Vartifte que les = auteurs' grecs? ont tarit vante ,
|e célèbre Polygnote, y fit de s chefs^ d’oeuvres
dont il ne voulut point de récompepfét
Mais fi on en croit les favans , la grande réputation
- du pbftiqüé lui eft venue du philofophe
V-pon , oui v établît-l-éco!e des ftoiciens ; car ,
ajoiirent-i's * le mot grec ftoa , d’eù s’eft forme
Cîrhvi1 de ftoieiens , fi g ni fie un -portique»'Outre le
ia i lk il y avait liors'd’Athènesquantité d'aU-
portiques qttiïetvoient de promenades ou de
repliez-vous alite beautés effrontées y au point ,
dit Lucien dàns les dialogues , que fur l'es colonnes
o u i1 orriçiient ces portiques i on n'y voyou que
leurshôms 8c ceux de leurs amans entttiaçes en?
femble. ( D. J. )
POELE* Les romains connoiffoient deux fortes
i . poêlés pour échauffer leurs chambres Si des
au-ées appartement, de leurs maifons.-i.es premiers
étoienc des fourneaux fous terre, bâtis en long
dans le gros mur, 8c ayant de petits -tuyau*' a
chaque étage , qui répondoienr dans les-chambres
; on les nommoit fornaces , vaporaria. ' Mus
Jçs romains avoient encore comme nous des poêles
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portatifs, hypocaufia, qu'ils changeoient de place
quand ils vouloiènr. Cicéron écrit qu'il venoir de
changer fes poêles de place , parce que lé tuyau
par où fortdlt le feu étoit fous la chambre .
Jîÿpbcaujla‘ in alttrum ap&dyterïi adgulum prbmoyi ,
proptereà quod ita crant pbfita, ût eorum vaporanum
ex duo ignis cmrnpic effet fùUjellum cubtculo.
CD." J .)
POEMANEN I, en Myfie. noiMANHQS. ^
Les médailles autonomes de ce peuple font :
RRRR. en bronze... PiÛerin; ,
O. en or.
O. en argent.
Pellerin en a publié auffi une médaille impériale
grecque , frappée en l-'honneur de Trajan.
POENÉ , monftre ! vengeur, dit Paufanias,
qir Apollon ftricha contre les argiens , & qui
atrachoit les enfans du fein de leur mère pour les
dévorer. Voy. PsAMMATHÉ.
,.P(OENI. ( Article oublié au mot Carthaginois.)
l es cahliagi nois\ originairement phéniciens ,
eidieht vraifemb.'abjêméni' vêtus de même ; ils
feint reprèfeiités 'eft, tuniques longues., fur les
peinturas du Virgilb delà-bibliothèque du Vatican.
Sauniaife ,( In Teriultïani Ubi de pallia,-) prouve
par plufièurs paffages de Plaute , .qu’anciennement
les carthaginois porteientaies tuniques à longues
manches. Du temps'dé Tertïïlliém, elles reffem-
bloient à la, dalmatique-, ç’-eft , à - diret quelles
étoient d’tiùe longueur médiocre , St .Ctn*. ç«iq»
tute i mats .cês mèmès peintures nous, montrent
toujours les gens d'nne condition médiocre hahih
les de la'tunique courte-;' elles nous apprennent
auffi 'que i ’ üâiô il le me n t“dë s 'femmes relfemblojt. q
celui des femmes grecques. Didon'1 allant à la
chaffe , elt repréfêntée avec une tunique (Æneid. ,
lit. 1V~, v. i 37',1390 de pourpre, ceinte par une
agraffe d’o n , . avec la W H M Couleur de
pourpre, 8c les cheveux, noués avec dés fubins
de fil d’ori Cet.habillement tt'éfoit pas Celui dont
les femmes; fa feevoient communément i c'étoit,
fuivant Servius &des autres cotnmi'ntatéür.s , un
habillement de .clin(Te ; comme on'le voit par la
chlamyde , qui étoit un nia'nteaii de voyagé -ou
de chaffe , de même que- la tunique ceinte fort
haut, & que Diane porte ordinairement. ;
1 On voit pnrumpaffage.de 3vfkin>{Iuftiit,y lii.
X IX ce. i . ) , que 'les'prêtres de Carthage por-
toie.it des habits, deipourpre , & le bandeau 011
infula. Dans-le deuil,-les carthaginois étdierit
mal vêtus & fans ceinturas (Btue. hbmmeïiUuffüs.i;
preuve qu’ils s’en fervoient dans Phabillemcnt
ordinaire. Nous favons peu de choïe fur la fi^on
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de s’armer des carthaginois. Suivant Plutarque,
Its boucliers des carthaginois étoièht tous blancs.
Tite-Live C Decad. 3 , lib. V. ) remarque que dan;
le butin que fie Lucius Marcius , en ■ forçant le
camp des carthaginois en Efpagne , il y av.oit un
bouclier d’argent fur lequel la figure d Aidrubal
étoit gravée , & du poids de 138 livres.
POETE. La poélie fut très peu confidére'e à
Rome -dans les cocnmencemens, &.les preniiei§
poètes furent des efclaves > tel fut Livius Andro-
nicus, poète tragique & comique , fait prifonnier
& vendu à Rome comme un efdave, s il faut s en
rapporter au récit d'-Eufèbe ; Poetica artis honos^
non erat, dit Caton dans Aulugelle 5 j i quis in eâ
re ftudebat, aut fefe ad convivia dpplïcabat, graf
fator vocabatur. Mais ce temps de barbarie ne tut
pas de longue durée, &.les romains fendront bientôt
tout le prix de la poéfîe , & le cas qu ils dévoient
faire de ceux qui le livroient a cet art
fublime. Auffi voyons-nous qu’après Androrii-
cus , qui vivoit vers 1 an 455 3 Ennius fut attache
au grand Scipion , Térence a Laelius , Aceius a
Brutus s & Cicéron cite plufièurs grands capitaines
romains qui fe fervoient des poètes, ou pour
écrire leur hittoire , ou pour orner de. leurs vers
les temples & les autres monumens facrés qu’ils
dédioient à la gloire des dieux. Sous les empe-
xeuts , les poètes ne furent pas moins favorifés ,
& tout le monde fait le crédit que- Virgile &
ïiorace eurent auprès d'Augufte. Arcade & Honop
o i n
rius élevèrent une ftatue au poète Claudien , dans
la place Trajane , avec cette infcription : S t a -
T U A M . l i t rO R Ô . D I V I . T R A JA N 1 . E R I C I . CO LLO *
C A R IQ U E . J U S S E R U N T .
POIDS des anciens.
On trouve dans les cabinets de Portiei, dô
Sainte-Geneviève , une grande quantité de poids ,
& de toutes .les efpèces. Nous ne forons, mention
que de* deux de PorticiV ils font dé plomb ; lent
forme eft platte , angulaire & oblongue , tels qu ils
font encore en ufage chez, les marchands de poifr
fon du même pays. Sur l’un des cotés , on fit ces
lettres gravées en relief: EME ; Bc fur 1 autre s
HABEB1S.
Cherchez au mot'N o t é s , les caraéïères qu*
exprimé!ent fur les marbrés & les manuferits les
mefures, \zs poids.Qi les monnoïes.. . .
Les & -les mefures originaux étoient con-
ferves dans les temples, ffby. M esures.
Ils étoient fous la proteélion fpéeiaîe de Mercure
& d’Hercule. C ’eft pourquoi on voit dans
la coîleélion de Sainte-Geneviève le poids d’une
roniaine, formé par;un buftê dg Mercure.
: Les bélières, .qui fe trouvent placées T plu-,
fieurs petites têtes ou petits biüftes de divinités J
annoncent qu’ils 'ont pu feivir fie poids à des
romaines*