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fofles de 60 ans, fuivent nbfolument la progrefiïon
des divifîons du zodiaque en 60 fécondés, &: 6c
minutes , éoo minutes pour un ligne 3, en 3600
fécondés pour chaque dixième de ligne ou déca-
témorie, & en 12.0 fois 3600 fécondés pour tout
le zodiaque.
En effet 3 fuivant la tradition chaldéenne , rapportée
par le Syncelle, d'après .Bérofe 3 il s'eft
écoulé jufqu'au déluge .120 fares, à raifon de
3600 ans pour chaque fare , fous-divifé en neres
de' 6 0 0 ans 3 8c en fojfes de 60 3 ce qui donne pour
le tout 4 32,000, produit de 3600 valeur du fàfe
par 1 20, nombre de fares que renferme la durée
du monde, jufqu’à fa deftruétion par le déluge.
O r, ce nombre 8c Ce s fous - divifions , comme
nous venons de le ’voir , font exactement fem-
blables aux divifîons & aux fous - divifîons du
zodiaquë aftrologique, qui renferme 120 décaté-
rnories , chacune de 360 petite^ parties , ou
foixantièmes de foixantième.
Après avoir établi cette correfpondance entre
le zodiaque 8c la période, nous allons voir cqm-
ment les petites divifîons fexagéfimales , dont
432,000 compofent le zodiaque , engendrent des
années, une pour chaque diviiïon. Suppofons le
cas où la coïncidence éprouve la plus'petite différence
qu'on puiffe imaginer, mais qui , en Ce
multipliant tous les ans, s'avance vers là coïncidence
avec la marche la plus lente pofiible ;
c'eft-à-dire , celui où la coïncidence a été prëfque
parfaite à la première révolution folaise^à une
fécondé près. Autrement, füppofons qne le fdleil
étant au point o à’Aries, la planète, qu'on lui
compare , Ce trouve placée immédiatement près
de lui, dans la café d'avant ou d'après , en forte
qu'il n'y ait d'intervalle que le point même qu’occupe
la planète, ou un 432,000* du zodiaque.-Il
eft clair qu’au bout de deux ans il y aura un écart
de deux points, de trois, au bout de trois
ans, Sec. Mais, qu'au bout de 432,000 ans, le
cercle de tous les écarts poflïbles étant parcouru,
la planète fe retrouvera à l'origine dé toutes les-
divifions, ou au point éCAries, 8c que pour la
première fois la coïncidence aura lieu. Si nous
eufiions fuppofé le premier éfcart, ou l'écart
annuel, qui fe reproduit au bout de chaque révolution
folaire , être de deux points, la planète y
feroit revenue au bout de 216,000 ans, intervalle
qui eft la moitié de 43 2,000 ans 3 8c çonféquëm-
ment pour la deuxième fois , au moment où s’achève
la grande période. Celle qui auroit eu 3 ,
4 , j-, 6 , 8 , 1©, 1 2 , 8cc., de point d’écart 3
nombre dont 432,000 eft un multiple, y feroit
encore revenue, 8c la coïncidence eût été la 3 e. ,
4 ' . . 5e. , 6e. , 8e. 3 10e. , 12e. , qui auroit eu
lieu pendant la grande période multiple de ces
nombres. Quant aux planètes, dont l'écart n'eût
point été une femme de points , qui pût être
Ï A ÜXf
exprimée par Un nombre» dont 432,006 feroif
multiple » celles-là y feroiqpt au moins revenues,
quand il y auroit eu autant de révolutions folaires
qu’il y a de points dans le zodiaque j ç'eft-à-dire,
après une période égale à celle de la planète, qui
n’a qu'une fécondé d'écart,. & dont le retour eft
le plus lent poflible. Donc , s'il n'eft aucun cas ,
aucun lieu où l’on puiffe fuppofer une planète
quelconque, qui ne doive la fàmèner au point
cCArîes avec le foleil,-foit pour la première fois,
foit après plufîeurs retours , au moment où s'achève
la période de 4 5 2 ,0 0 0 , elles doivent toutes
s'y trouver , en quelquè nombre qu’elles foient,
quelle que foit leur vîtefle-, pourvu qu'elle ne
foit pas plus de 432,000 fois plus petite que. celle
du foleil 5 ce qui n'arrive à aucune planète. Donc'
la période de 432,000 a la propriété, au moins
hypothétique, de ramener toutes les planètes au
point d"Aries , tandis que le colure des équinoxes
y revient lui-même au bout de douzè révolutions
précifes du premier mobile, ou de la période de
36,000 ans, appellée période du huitième ciel,
ou de la préceflîon des équinoxes. Suivons actuellement
la progreflion des reftitutions partielles au
commencement des divifions par' minutes, par
décatémories, par lignes, & enfin, à l'origine
du cercle total, & cela pour la plartète qué nous
avons fuppofée ne s’écarter que d'ün p o in to u
d'une fécondé, en plus ôii en moins,' de la parfaite
coïncidence , au moment de la prëmière
révolution folaire arrivée/ •
Au bout de 60 ans , les écarts accumulés fe
changeront en une minute d’écart, 8c la période
, fexagéfimale fera difparoître les. fraCtions fexagéfimales
, foit premières , foit fécondés , en les1
changeant en entiers donc ils .font fractions. Donc
elle fera/période de refti’tution partiélle. Mais la'
i péribdë'-fexa^éfimâle, qui agit fur les minutes ,'
1 8c qui les change en décatémories ou en entiers ,
dont elles font.le foixantième, venant à fe répéter
dix fois', autant qu’il y a' de déçatémoriès. dans
j ce ligne, 'elle changera les minutes en ligne. Or ,
dix fois 60 donnent 6qo ; donc la période de 600
ans changera les minutes en lignés , comme celle
de 60 avoit changé les fécondés en minutes, & les
' minutes en décatémories ; donc célle dé 600 ans
, fera encore période de refiitütion au commence-7
1 nient des lignes. Pareillement la période de 3600
: ans changera les fécondés en décatémories ou en
dixièmes de figne. Car 60 ans produifant' 6a fécondes
ou une minute, 6 0 fois 60 ans ou 3600
ans donneront 60 minutes ou une décatémorie ,
dont la valeur en fécondés eft véritablement de
| 3600 fécondés , & conféquemmënt qui exige une
• fuite de 5600 ans , pour être parcourue par un
corps dont le mouvement ou; l’écart de coïncidence
rie produit qu'une fécondé par an. Mais fî
le;mouvement d'une fécondé par an, le plus petit
qu'on ait imaginé endiyifant le cercle aftrologique,
exige
M E T H O D I Q U E S , 9°5
«tige 360a ans pour que l'écart foit d'un dixième
de ligne j & pour placer la planète au commencement
de la fécondé' décatémorie , il s'enfuit
que pour parcourir les 12© décatémories , il faudra
I2Q-périodes de 360b ans "chacune, ou 120
fares, puifqu'on appelle pare la période de 3600
ans chez les chaldéens. C'eft donc ainfi que les
divifions du zodiaque eh 120 parties, fous-divifées
en 3600 parties lexagéfimàles , engendrèrent la
grande période de ï io fares, chacun de 3600 ans
ou de 432,000 ans, pendant lequel temps les
minutes changeoient en lignes , tous les néres ou
600 ans, & les fécondés en minutes , ainfi que les
minutes en grands degrés ou lieux de planètes,
tous les 6 0 ans ou à chaque folfe.
Vojlà ces périodes de foixante, fix cents , trois
mille fix cents ans , 8c 120 fois trois , mille fix
cents ans, dont on n'apperçoit point le but dans
l’aftronomie , encore moins dans la chronologie ,
mais dont le but eft très-marqué dans les hypo-
thèfes aftrologiques fur là reftitution prétendue
des huit' fphères 8c fur le cycle immenlê qui devait
renfermer tous les afpe&s. Voyons maintenant
l'ufage qu'on en fit pour compofer d'autres
périodes qui fe retrouvent dans l'Orient, 8c qui
ont palfé -de la Babylonie jufqu'aux rives du
Gange d'un côté, 8c de l'autre jufqu’à celles du
Tibre.
La période de 432,000 ans n'étoit exaéle qu'au-
tant que les fractions de fécondés , relativement
* !a largeur du difque des petites planètes , poli-
voient être négligées i mais ces fractions elles-
mêmes , toutes petites qu'elles étoiënri, fbr-
moiènt une foriimè 8c conféqüemment un écart,
de coïncidence a fiez confidérable, au bout d'une
très-longue période ( Origen. càntr. Celf. L. IV. p.
2 5 1 .) j d'où ilréfultoit que les chofes n'étoient
pas eka&ement les mêmes à chaque reftitution ,
te qu'il devoitry avoir des différences notables.
On crut qu'une période plus grande- embrafièroit
toutes ces différences , & produiroit enfin la, parfaite
refiemblanee qu'on' cnerchoit. Une période,
par exemple , telle que celle des indiens, qui
feroit dix fois plus grande , où de 4,3 20'000 , di-
vifànt le zodiaque en. dix fois plus de parties ,
rëhdoit les coïncidences plus fréquentes & plus
exa&es , 8c- les fraélions des divifîons infenfîbles ,
puifqu'elles ne valoient alors que trois^dixièmes
de nos fécondés, précifîon la plus grande, à laquelle
pût arriver l’obfervation de l'écart, au
moment de la première révolution folaire.
Cette nouvelle grande année , renfermant dix
fois la période de 432,000 ans, 8c étant fuppofée i
comprendre toutes les nuances de différënces que
pouvoient avoir les reftitutions fuccefîïves de là j
période chaldaïque, fut divifée .comme l'année eg
quatre parties , dont la durée progrefiiye exprit j
Antiquités , Tome V.
mqit ces différences,8c la dégradation fuccefiïve de
la nature j ce qui étoit le grand but que fe pro?-
. pofojent les myftagogues , qui favent'toujours
rappeller tout à leur fin. Èn effet, les hiérophantes
de l'Orient ne cefloient de répéter que
le monde alloit en fe détériorant au phyfique
comme au moral (Firmic. I. I I I . ç. 1 .), & qu’enfin
tout feroit détruit, pour être régénéré , lorfque
lia malice des hommes feroit parvenue à ron
comble ( Senec. qu&fi. nat. I. I I I : c. 3 0 .) j 8c ofi
vouloir que l'âge préfent fût l'âge coupable , &
le dernier comme le plus malheureux. Le commencement
de la grande-année étoit en quelqu®
forte le printemps de la nature , quEforte 8c vi-
goureufe déployait toute fon énergie $c fa fécondité
5 c'étoit l'âge d’ôr 8c de la félicité. Elle avoit
enfuite fon été , fon automne & fon hiver , après-
lefquéls revenoit encore le- printempr, ou ngu-
rément, l'âge d’argent, d'airain 8c de fer , qui
fînifîoit ayflï par le retour de l'âge d 'ô r, lequel
amenoit encore les autres à fa fuite. L'année
folaire & l'état de la nature , dans les quatre
principales divifîons de l'année, firent naître cette
idée , qu’on appliqua enfuite à la-grande année-
Cette belle théorie, à laquelle il ne manquait*
que-la vérité', n’a été mife en vers par Héftodè ,
plufîeurs fîècles aprè's , 8c par Ovide, que parce
que les poètes 8c les théologiens de l’Orient,
l’avoient cônfacrée dans leurs fi étions cofrao-
goniques.
C’eft d’eux que Platon emprunta fon idée du
monde' , ' ( Plat. polit, p . 274. 273 & c .) qui,
forti des mains de fon auteur , jouit d’abord des
avantages d’un ouvrage neuf , dont rièn n’a
; encore dérangé le mouvement 8c les reflorts ;
mais qui avec le temps s'altère 8c s'ufe, 8c qui
feroit détruit pour toujours, fi le grand demi-
ourgos , fenfible à fes malheurs , ne prenoit foin
de le réparer, 8c de lui, rendre-fa première perfection.
Voilà la grande idée théologiquè qui fe
propagea dans l’Univers, & qui fit imaginer la
fucceflïon des. quatre âges du monde , défignés
par qpatrè métaux- d'une valeur &• d'une pureté
progreffîvement décroiflante , tels que l'or., l’argent,
l'airain & 'le fer. Cette même dégradation
de .la félicité & delà vertu dé l’homme , pendant
la dùrée de la grande'période divifée ' en quatre
âges -, a été défignéè chez-Jes indiens par un autre
fvmbQle. Il repréfente la vertu fous l'emblème
d'une vache x ( Sonnerat. Voyag. aux Indes t t. 1.
p . 281. ) qui fe tenoit fur fes quatre pieds dans le
premier âge, fur trois dans le- fécond, fut deux
daris le.troifièfne , 8c qui aujourd'hui, daris.lè
quatrième, ne fe tient plus que fur urnpied. Ces
quatre'pieds étoient la vérité, la pénitence, la
charité & l’aumône*. Elle perd umde fes pieds à la
fin .de chaque- âge , jufqu’à ce qu’enfin, après-
avoir perdu te dernier,* èlle les recouvre tous,
8c recommence le cercle, qu’élté a déjà pat-
-*3Vr