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faillit fe mettre à table, les femmes, qui étoient
en allez grand nombre, 8c l'époufée au milieu
couverte d'un voile, prirent le côté de la main
droite 8c les hommes fe mirent vis-à-vis le
banquier Eucriteau haut bout, puis Ariftenete, en-
fuite Zénothëmis & Hermon : après eux s’affit
le péripatsticien Cleodéme, puis le platonicien,
& enfuite la mariée , moi après, le précepteur
de Zenon,,après moi, enfuite fon diiciple. *>
» On mangèa allez paifîblement d'abord , car
il y avoit quantité de viandes, 8c fort bien
apprêtées. Après avoir été quelque temps à
table, Alcidamas le cynique entra : le maître de
la mailon lui dit qu'il étoit le bien venu, & qu'il
prît un liège près de Dionyfidore. Vous' m'efti-
nieriez bien lâche , d it-il, de m'afïeoir à table ,
ou de me coucher comme je vous vois , à demi
renverféfur ces lits avec des carreaux de pourpre,
comme s'il étoit queftion de dormir, & non de
manger : je me veux tenir debout, 8c je veux
manger de- ça 8c de-là comme les Scythes, &c.
Cependant les lamés courôient à la ronde. Comme
on tardoit à apporter un nouveau fervice , Ariftenete
qui nevouloit pas qu'il fepalfàt un moment
fans quelque divertilfement, fit entrer un bouffon
pour réjouir la compagnie. Gelui-ci commença
a faire mille pofiures extravagantes, avec la tête
rafe & fon corps tout diiloaué j enfuite il chanta
des vers égyptiens ; après cela il fe mit à railler
chaque convive, ce dont on ne faifo.it que rire. «
» On apporta enfin le dernier fervice, où il y
avoit pour chacun une piece de gibier , un
morçeau de venaifon , un poilfon 8c du delfert :
en un mot, tout ce qu'on peut honnêtement
manger ou emporter. « (D . J. )
repas ( Luxe des ). Les gourmands de l'ancienne
Rome ne rougilfoient pas, dès le temps
de Varron , de donner cinquante deniers (45 liv. )
d'un jeune paon engrailfétrois deniers ( 54 fous )
d'une grive 5 200, 1000, réoo , & jufqu'à 4000
fefterces , au temps de Columelle ( 45 liv. ziy liv.
$60 liv.900 liv. ) pour une couple ae pigeonneaux.
Voye^ convives. .
REPETERE , porter un fécond, un troifième
coup. C ’étoit un terme des combats de gladiateurs.
RE PE TUN DÆ, crime, de concuffion , de
péculat. C'étoit le crime que commettoient les
magiftrats contre les alliés de Rome ou contre leurs
propres concitoyens, en les pillant &r leur enlevant
leur argent contre les loix. C'eft ce que fit Verrès ,
que Cicéron accufe d'avoir exigé dans l'efpace de
trois ans en Sicile , dont il étoit gouverneur,
mille fois cent mille fefterces, outre le tribut
ordinaire.-Ces extorfions furent affez fréquentes
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environ cent ans avant la fin de la république , 8c
c'eft de-là que provinrent ces riche fies immenfes
de plufieurs particuliers. Lorfque le jeune Gracchus
tribiu^ du peuple fit ôter aux fénateurs la
connoilfance des malverfations dans les charges,
& des eoneuffions, pour l'attribuer à l'ordre
des chevaliers, elles étoient devenues fi ordinaires
8c fi communes qu'on ne les regardoit prefque
plus comme dés crimes ; les gouverneurs étant
s'%s de l'impunité,' parce qu'ils étoient les
principaux membres de la république, 8c qu'ils
.avoient des égards 8c des ménagements les uns
pour les autres , ainfi les aeçufations que les provinces
formoient contre eux, échouoient fouvent,
ou coutoirnt des peines infinies. Cependant Rome
ne l,iifta pas quelquefois de condamner à de
groffes reftitutions, ces voleurs publics ; mais
toujours au profit de la république, & non
des provinces qu'ils avoient pillées. Sous les
empereurs, les gouverneurs ne purent s’enrichir
aufii facilement aux dépens des peuples , à caufe
des officiers appelles procurateurs de l'empereur,
qui éclairoient leurs actions, & faifoient à peu
près la fonction de nos intendans de provinces.
Les romains, pour exprimer ce genre de vol,
fe fervoient des termes de pecunia ablata , capta 3
concUiata3 coaBà, averfa. La loi qui concernoit les
eoneuffions , s'appelle" dans Cicéron , loi fociale :
h ac lex focialis efi y parce que les alliés du peuple
I romain , commencèrent les premiers à-être l'objet
de ce crime exercé fur_eux par leurs gouverneurs.:
Mais bien-tôt le jugement de concuffion regarda
auffi les magiftrats de la ville qui avoient enlevé
aux particuliers de l'argent contre les loix. Le
premier qui publia une loi contre les concuffion-
naires fut le tribun Lucius Calpurnius Pifo, en
604, ainfi que nous l'apprend Cicéron (Brut. c.
27. ) : L. enirn .Pifo , tribunus plebis 3 legéra primus
de pecuniis repetundis tulit3 Cenforino & Manilio con-
fulibus. En vertu dê la loi Julia qui vint après,,on
pouvoit pourfuivre par la même aétion , ceux à
qui cet argent avoit pafte, 8c les obliger à le
reftituer.
REPOS ( le ) dans les ftatues antiques eft ex-*
primé par un bras pofé fur la tête.
repos , divinité. Voye£ qui es.
RE P OSITOR IUM, tablette portative, fur
laquelle étoient apprêtés les mets chez les
romains.
RE P O T I A J feftin du lendemain des noces
chez - les romains, ainfi nommé : quia iterum
-potaretur. ■ • - •’ =
R E PU D IUM , répudiation, l'aélion de rompre
les fiançailles, comme le divorce eft celle de
rompre le mariage : repudtum eft cum fponfus à
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Jponfa dirimitur divortium vero nbi vir 6? uxor
mutnmoniü folvuntur. La formule de la répudiation
étoit conçue en ces termes : co.iditione tua non .
mar.■ Dans ce cas l'homme étoit condamné à
payer le gage qu'il'avoit reçu de la femme,
8c celle-ci étoit condamnée au double > mais fi
ni l'un ni l'autre n'avoit donné fujet à la répudiation
, il n'y avoit point d'amende. La
répudiation 8c le divorce étoient permis chez lés
grecs on pouvoit fe quitter réciproquement
avec une égale facilité, pour fe marier enfuite
à qui on vouloit.
REQUE TE , les requêtes préfçntées aux empereurs
par des particuliers , fe nommoient ordinairement
, libelle, & la réponfe de l'empereur étoit
àppeWée referiptum. Brillon ( de formulis, leb. I I I .) .
nous a confervé une ancienne requête préfentée
à un empereur romain, dont voici les termes.
Quum ante hos dees conjugem & jilium amiferim ,
opprejfus nece/fitate , corpora eorumfacili farcophago
commendavcrim, doncc-iis locus quern emeram &dïji~
caretur, via fiaminia' inter mil. I I & I I I , euntibus
ab urbe parte l&va. Rogo 3 domine imperator, permutas
tnilù in eodem loco in marmoreô farcophago 3
quem mihi modo comparavi^ ea corpora colligere ,
ut ' quando ego me ejfe defiero , pariter - cum iis
poïiar.
Le referit mis au bas de cette requête, étoit
conçu en ces termes : fecretum fieri placet y ju-
bentia Celius promagifier fubfcripfi. III. non. novembres
, Antio Pollione , & Optimo cojf.
Voilà une jufte, idée des requêtes que l'on
préfentoit auxempereurs 8c delà réponfe ou referit
qu'ils y faifoient. Au refte ces requêtes avoient
di-rérens noms , 8c la formule n'étoit point fixe
ni déterminée. Quant à la réponfe de l'empereur,
elle commençoit prefqùe toujours par ces mots,
cum proportas., ou f i üi- proponis 3<8cc. 8c elle
finiftbit par cette condition que l'empereur
Zenon inventa, fi preces verkate tiitiintur, ce'
qui eft encore en ufage parmi nous. ( D. J. )
RÊQ VIE TOR IUM, lieu .de repos pour les
morts 3 un tombeau ou un fepulcnre. Ce mot
fe trouve en .ce fens dans plufieurs inferiptions,
parce que les anciens croyorent que la mort
n'étoit qu'un repos.
RUS PRO LATÆ, les vacations, terme dont
fe fervoient les latins pour marquer un temps de
vacances , où le barreau étoit fermé j comme le
temps de lamoilïbn, de la vendange, des, jeux
& autres cérémonies ; Prolâtis rebus parafiti venatici
fumus., dans Plaute ( cagt. 1. 1. 10.) 5 pour
exprimer la rentrée, on difoit : res recUerunt
R E S i î j
comme dans le même auteur : Sumus quando rcs
redierunt MoloJJici.
. RESCPJTS. Les referits des empereurs étoient
des lettres qu'ils écrivoient en réponfe aux magiftrats
des provinces , ou même quelquefois- à des
particuliers qui prioient le prince d'expliquer
fes intentions fur des cas qui n'étoient pas
prévus par l’édit perpétuel ni par l’édit provincial ,
qui étoient alors les loix que l'on obfervoit.
L'èmpereur,Hadrièn fut le premier qui fit de
ces fortes de referits.
Ils n'avoient pas force de loi , mais ils
formoient un grand préjugé*
Quand les qi\eflions que l'on propofoit à
l'empereur paroiffoient trop importantes pour
être décidées par un fîmple referit, l'empereur
rendoit un décret.
Quelques uns prétendent que Trajan ne donna
point de referit ae crainte que l’on ne tirât à
conféquençe ' ce qui n'étoit fouvent accordé
que par des confédérations particulières. Il
avoit même defïein d’ôter aux referits toute
leur autorité.
Cependant Juftinien en a fait inférer plufieurs
dans fon code j ce qui leur a donné plus d'autorité
qu'ils n’en avoient auparavant.
RESEAU fur les épaules. Je remarquerai , dit
Winckelmann ( hift. de VArt. ) , comme une. particularité
que le tôrfe d'une fia tue de la Villa
du comte de Fede, où étoit la fameufe Villa
Adrianade Tibur , a parddfus fon manteau attaché
fur la poitrine comme celui d'Ifis, une efpèce' de
voile tiffu comme un réfeau. Ce réfeau eft apparemment
la forte de voile qui s'appelait ctypavov,
C'étoit une mode que fuivoient les perfonnes qui
célebroient les orgies de Bacchus. ( Aefych. Voye%
Aypavov) , & c'étoit auffi un ajuftement des figures
de Tiréfîas & des autres devins. ( Poil. Ô.tcrm,
l.4.feg. n é . )
RESEAU , coè'ffurè des femmes. Voye^ filet.
RESECRARE. Voyez C BSECRO.
RESERVOIR , lacus.
L àcus Curtius étoit au milieu de la place
romaine &: il prit fon 'nom , eu du Sabia Metius
Curtius, qui fe'jetta dans cet endroit inondé par
les eaux , en voulant éviter la colère de Ronîulus ,
eu plus vraifemblablement, de Marcus Curtius,
chevalier romain , qui pour faire* ceffer la pefte
dont la ville"fétoit affligée, fe précipita dans un
gouffre qui s'étoit ouvert dans la place publique,
8c c|uë l'on appela Lacus Cürtius , du nom de
ce généreux romain. Ce gouffre fe referma depuis ,
8c l'on éleva fur ce terrein la fia tue équeftre