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l :s égyptiens & chinois. 2. 47 ) » Hérodote a indubitablement
fu qu’tn descendant fous terre , on
pouvoit enfuite remonter dans les_chambres de la
pyramide du labyrinthe > or comme cela eft exactement
de même dans celle de Memphis , dont on
connoit aujourd'hui la difpofition intérieure, il eft
ailé de fe perfuader que cette conftruCtion a été
propre à tous les monumens de cette forme , c'eft-
à-dire j qu'ils dévoient avoir des [ouierrèins où
l’on parvenoit par des routes cachées , telles que
celles qu'on a découvertes fous le trente-huitième
degré de latitude , 6c qu'on a prifes fi mal à propos
depuis le temps de Pline pour un puits j quoiqu'il
foit impofiible que l'eau puiffe y entrer 5 car
toutes ces excavations font pratiquées dans des
couches de pierres calcaires qui ne tranfmettent
pas la moindre humidité. Un ferapeum ou une
chapelle de Sérapis, dont la pofîtion eft indiquée
par Strabon au milieu des fables mouvans à l'Occident
de Memphis, paroît avoir été le véritable
endroit, qui renfermoit les bouches des canaux
ou des galeries par lefquelles on alloit jufqu'aux
fondemens des pyramides de Gizeh. »
» Quant aux cryptes 5c aux grottes de l’Heptano-
mide 8c de la Thébaïde,. on connoît celles éiAtyib
celles à‘Hipponon j qui pouvoient bien contenir
caille chevaux : on connoît celles de Speos Arte-
midos , celles d'Hïcracon3 de Sélinon , à* Antceopolis ,
de Si/fili j on connoît les fyringes ou les allées foù-
terreines, indiquées par-Paufanias dans les environs
de la ftatue vocale ( lib. I. in attic. cap. 42. ).
Enfin les voyageurs en découvrent tous les jours ;
car on n'en a pas découvert jufqu'à préfent la centième
partie. Non qu'il failleabfolument admettre la
tradition, qui a eu cours dans l'Antiquité, au fujet
du terrain ou étoit fituée la ville de Thèbes 8c qu’on
fuppofoit avoir été tellement excavé dans toute fon
étendue, que'les rameaux des cryptes paffoient fous
le lit du Nil. ( P lin. hiß. n a t .l ib . XXXVI. cap. 14. )
Ce qui peut avoir accrédité ce bruit’, c’eft qu’on
voit effectivement fur lés deux bords de ce fleuve
beaucoup de grottes comme entre Korna8c Habon ,
où l'on veut que les premiers rois de l'Egypte:
ayent logé avant la foadation de Thèbes. »
» En allant de Korna vers le Nord-Oueft on
trouve les excavations nommées par les arabes
Biban-el Mo lux, fur la deftination aefquelles il n'y
a jamais en de doute , ni parmi les anciens, ni
parmi les modernes 5 ce font les tombeaux des
premières dynafties eu des premières familles
royales 5 & ceux, qui placent les corps des anciens
Pharaons dans des pyramides, font tombés, comme
l’on voit, en une erreur très-grave. Car à Bib anal
Moluk on ne découvre pas une feule pierre qui :
approche de \z figure pyramidale ; ce qui nous
confirme de plus en plus dans l’idée qu’on n'a jamais '
renfermé aucune momie en quelque chambre des
pyramides de Memphis 3 mais bien à plufieurs pieds ,
SP A
de profondeur fous1 les fondemens de ces édifices,
dont la forme n’avoit, dans la religion égyptienne,
aucun rapport avec celle des tombeaux. «
» Quelques-unes des grottes , dont on a parlé
jufqu’à prélent, ont fervi à contenir des cadavres
embaumés, qu-'on y dreffoit fur les pieds pour ménager
la place. Et cette règle paroît avoir été affez
généralement obfervée, hormis à l'égard des rois,
dont on couchoit les corps dans des farcophages j
car il. ne faut pas prendre à la rigueur, comme on
l’a fait, un paffage de Silius Italicus, qui d'ailleurs
ne concerne pas l'attitude qu’on donnoit aux momies
dans les caveaux, mais celle où on les plaçoit
dans les maifons, quoiqu'on puiffe douter que jamais
les .égyptiens ayent mis les morts autour de
la table où mangeoient les vivans, comme ce mauvais
poète l'infinue.
......... ............................JEgyptia te II us
Condit odorato pofi funus flantia bufio
Corpora p & a menfis exfanguem , haud jeparat
umbram.
Lib. XIII
», Mais il y a eu en Egypte d'autres fouterreins,
qui- b'étoient pas des fépùlcres, ni rien d'approchant,
comme l'antre de Diane ou le Jpeos artt-
midos, qu'on retrouve aujourd'hui à Béni-Ila[ûn3
8c dont les figures 8c les ornemens n'ont pas été
exécutés par des- fculpteurs grecs. 11 eft fur que
cet antre a été un temple de Diane ou de Bubaftê}
& on en rencontre de fèmblables creufés dans le
roc au centre de l'Ethiopie, (Afaare^ RERUM
ÆTHIOPICAR. Cap. 44. 55. ) où , fifivant la
relation deBermudez, il doitexifter, tout comme
en Egypte, un nombre prodigieux d'excavations
très-profondes, dont quelques-unesfervoient aux
prêtres à faire des facrifices 8c des initiations, 8t
au fond defquelles ils fe retiroient même pour étudier.
f Prophète Ægyptisrurn non permitttint ut m&-
. talli artifices , fculptorefqüe deos reprafentent, ne a
receptâ abeant formât fed illudunt vulgo, dum in
templorum atriis accipitrum ibidumque. rofira fculpi
curant y fubeuntes interea facra fubterr'anea qua pro~
fundis illorum myfieriU velamento funt. .Syiîcfius.
pag. 73. ) On nous parle d'un certain Pà»crafo>
qui h’etoit pas forci de ces fombrës demeure s en
vingt-quatre ans. Et ôn a toujours foupçonné >
avec beaucoup de vraifemblance, qu'Orphée,.
Eumolpe 8c Pythagore y avoient egalement été
admis. »
SPAD1CEUS color ; la même couleur que celle;
appellee badius. Voye[ ce mot.
SPADIX. Pollux , dans fon onomafiieon, met le
fpadix au nombre des inftrumens à cordes.
SPALATHRA3 dans la Theflà'He.
SP A
Goltzius feula attribué des médailles impériales
grecques à cette ville.
SPARSIO, rofée,d’eau de fafran que l'on répan-
doit à Rome dans les théâtres, fur les fpeéta-
teurs.
SPARTE. Voyei L a c é d ém o n e .
SPARTES. On donnoit ce nom aux compagnons
de Cadmus, qui, félon la fable, étoient nés des
dents du dragon dont Minerve avoit jonché la
terre, ( Du mot o-xafToc. femé , épars. ) On croit
•vec plus de probabilité , qu’ils furent ainlï
Hommes, parce que, s'étant établis avec Cadmus,
dans la Beotie, leurs habitations étoient éparfes
de coté 8c d’autre. Quelques-uns d-ifent qu’ils
étoient au nombre de treize, tous fils de Cadmus
6c de diverles femmes.
SPARTIATES , les [partiales portoient des
boucliers ovales, échancrés fur les côtés, comme
ceux des béotiens. Fourmont en a trouvé de fem-
blables fculptés fur les ruines du temple d'Apollon
à Amycle près Lacédémone, ( Mem, de l’aead. des
i/ifcr. t. XVI. p. 102. )
Les fpartiates avoient à la guerre àps tuniques
jrouges, afin que le fang des bleffures ne fe fît pas
-remarquer. Ils fe fervoient de fabres , c'eft-à-dire,
•d'épées courbées.
S PA RTIUM .l ^ « » 1 j 1
SPARTUM I ^ enet d Efpagne dont les an-
'CÎens faîfoient des cordes, des corbeilles 8c
des chauffures pour les pauvres. On en fois encore
aujourd'hui le même emploi en Efpagne,
SPARTORES. Gruter { 339. y ) a recueilli
une infeription dans laquelle on trouve les fpartores
placés avec les autres employés dans les cirques.
C'étoient ceux qui jettoient de l'eau fur les chevaux
des c ourfes, pour les rafraîchir.
SPARUS, bâton qui fervoît d’arme aux pay fans.
'Epaminondas fut bleffé avec un petit javelot que
l'on appelloit [parus par analogie : ( Nep. iy.
y. 1. J ; Epaminondam fortijfime pugnantem, Jparo
xminus percujfùm concîderc viderunt.
SP AT ALE, nymphe, dont parle Claudien,
( Epitkcd. honor. 167. ) ainlï nommé de [pathalium 3
bracelet.
SPATARJUS, écuyer, celui qui porte l'épée.
C'étoit une dignité de la cour de Conftan-
tinople. Il y en avoit plufieurs , & leur chef étoit
appelle protofpatarius.
éPÂ TH A , épée plus large que l'épée ro-
S P A
rnaine ordinaire. Habent , dit Végéce ^ 2 . ly. )
gladios majores, quos [pathos vocant.
SPATHALIUM, efpèce de bracelet & de
collier, que portoient les romaines. P fine■ ( 13 .2-y. )
dit. qu'on les faifoit avec un fruit que l'on
cueilloit aux environs des îles des Troglodytes ÿ
que ce fruit rouge fur l’arbre , comme le corail
, noirciffoit après avoir été coupé.
SPECIARIA ars, profeflion' des droguiftes.
SPECIOSI, furnom des fénateurs«, fous le»
empereurs. Ulpian. I. 100. jf. deverb. fignif. . . . .
fpeciofa perfons. yaccipiuntur clarijjtms , vel qua orrua-
mentis [enatoriis utuntur.
S PE C.L A R I ORUM COLLEGIUM. On lit
dans une infeription recueillie par Gruter ( y2 9 .)
ces mots , qui probablement défignent les ou-
vriërs, qui faifoient des miroirs , fpecla pour
fpccula.
SPECTABILIS, furnom de dignité fous les
empereurs romains, inconnu dans la république :
ceux qui en étoient revêtus , étoientplacés entre
les iliuftrés & les clariffimes. Primi [enatorum
dicuntur illuftres, fecundi [peUabiles , tertii clarif-
fimi ( Iftdor. 9. 4. ) Ce titre commença à s'in-
trçduire fous le grand Conftantim Le privilège
qu'il conféroit , étoit de pouvoir pourmivre pat'
procureur, toute action civile & criminelle.
SPECTACLES. Cet article appartient eflèn-
tiellement à l'hiftoire, & à chacun des [peclacles
en particulier } c’eft pourquoi l'on ne trouvera
ici que des traits particulier» relatifs aux fpeSacUr
des grecs 8c des romains.
Une infeription, recueillie par Muratori, prouve
que l'on faifoit aux fpeétateurs romains de«
diftnbutions de bled , annona inter fpc&aculx
concejfa.
Les grecs avoient pour les [pelades une paf-
lion deméfurée, paffion d'autant plus naturelle ,
qu'ils regardoient toutes ces réjouiflfances publiques
, comme des a<ftes de religion. Ils cou-
roient au théâtre avec une ardeur, qui faifoit
très-fouvent naître des querelles, 8c d e s défor-
dres entre ceux qui vouloient y avoir place : on
fut même obligé, pour y remédier , de fixer le
prix dès places à deux oboles : 8c cet argent
ferveit à payer l'architecte , des frais qu'il
avoit avancés , pour la conftruétion ou la décoration
du théâtre. Outre cela , on pofta des
gardes à la porte de la falle des fpeCtacles. Dans
la fuite , ces deux oboles furent prifes du tréfer
public , qui les fourniffoit à chaque citoyen, riche
ou pauvre : il y eut même une loi • porte#
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