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hommes de quelque decouverte ; ce qui leur
mérita de leur part une mémoire 8c une recon-
noiiïance éternelle. Saturne, l’aîné des Titans,
devint ro i, 8cc.... Foytr^ C oeus , HxpÉRION,
Japet , Jupiter , Mnemosinf. , O ceanus ,
Phqebe , Rh e a , Sa tu r n e , T hémis , T h e t is ,
T itée.
Un auteur moderne, Pezron , ( Dans fis-
antiquités des Celtes t. H. ) prétend que les
Titans ne font point des hommes fabuleux ,
quoique les grecs aient voilé leur hiftoire de
tables. Selon lui, les .Titans lont des aelcendans
de Corner, fils de Japhet. Le premier fut Acmon,
qui régna dans l’Afie mineure. Le fécond eut le
nom d’Uranus, q ui, en grec, fignifié ciel : celui
ci porta fes: armes & étendit fes conquêtes
jufqu’aux extrémités de l’Europe & de 1 Occident.
Saturne ou Chronos t lut le troilieme :
il ofa le premier prendre le titre de roi > car,
avant lui , les autres n’avoient été que lés
chefs & les conducteurs des peuples , qui
étoient fous leurs loix. Jupiter, le quatrième des
Titans, fut le plus renomméj c’eft luf qui, par
fon habileté & par fes victoires, forma l’empire
des Titans, & le porta au plus haut point de
gloire ou il pût aller. Son fils, Tenta ou Mercure,
avec fon oncle Dis, que nous nommons
Pluton , établit les Titans dans les provipces
de l’Occident, & fur-tout dans les Gaules., Cet
empire des Titans dura environ trois cents ans ,
& finit vers le temps que les Lraélites entrèrent
en Éavpte. Les princes titans, ajoute le même
auteur , furpaffoient de beaucoup les autres
hommes en grandeur & en force de corps. C’eft
ce qui les a fait regarder, dans la Fable, comme
des géans. L’écriture fainte.en parle en deux ou
trois endroits , fous le nom de géans, & dit
qu’ils ont autrefois chiffé de leurs trônes les
rois des nations, & qu’ils ont été les maîtres
du monde. Mais fur quoi ces conje&ures font-
elles fondées ; & qui n’ a pas droit d’en faire
de pareilles ? il ne faut qu’exciter fon imagination,
fe mettre dans la tete-que toute la fable
eft une hiftoire, & fubftituer la vraifemblance
_ des faits femblables , mais imaginés. Mais ceux-
ci font-üs plus vrais que ceux auxquels on les
fubftitue 1
Le ferpentaire , conftellation célefte, . eft lé
g* fondement vraifemblable de la fable des Titans.
jflÉ Apollodore ( Bibïioth. Hb. I. cap. 6 .) donne
aâjt Titans des pieds en forme de ferpens : caractère
qui les diftingue effentiellement des Tritons.
Il les dépeint avec un vifage terrible , de longs
cheveux & de la barbe. Plufieurs auteurs les ont
confondus fur les pierres gravées avec les Tritons
; mais e’eft une erreur palpable, car les
jambes des Tritons font terminées en nageoires.
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C ’ eft des Titans qu’Ovide dit ( Faft. lib. V,
vers 35 . )
Mille manus illis dédit, & pro cfùribus angues.
8e ailleurs les appelle ferpentipedefqu: gigantas.
On connoît plufieurs médailles 8e plufieurs pierres
fur lefquellesils font reconnoiffables a cette conformation
qui leur appartient exclufivement, fi
l’on excepte la feule Eehidna moitié femme ,
moitié ferpent.
Les jambes de ferpent défignent qu’ils étoient
iffus de la terre, comme les reptiles, Foyc^.
C y c lo p e s . -
Dans la colleftîon des pierres gravées de Stofch,
on voit fur une calcédoine, un des Titans dont
■ les jambes fe terminent en ferpent , comme la
fable nous les repréfente. Les plus terribles étoient
Typhon , Porphyrion, 8c Alcyohéé.'
Sur une fardoine, un des Titans dans 1 attitude
de combattre avec la maffue, autour font les
caractères : L. Gr Ac.
. Sur une pâte, antique , un des Titans, dans
l’attitude de lancer une pierre* il tient du bras
gauche un bouclier rond. & une peau de lio/i,
comme dans d’autres pierres connues.
Sur une pâte de verre’moulée fur une fardoine
du cabinet de l’empereur à Florence,
Jupiter debout, arme d’un cafque ou d un bouclier
, qui lancé la foudre contre les Titans..
Sur une pjite - antique, Jupiter montant un
quadrige 8c combattant Typhon , un des Titans,
avec la foudre. Le même fujét avec deux géans
exécuté en camée avec grande fineffe., par un
graveur nommé a q h n i o n , fe trouve au . cabinet
Farnèfe à Naples.
Sur une cornaline, Jupiter montant un quadrige,
victorieux des Titans, tenant la foudre
de la main droite, 8c fur la gauche fon aigle.
Sur une pâte antique, Neptune à cheval, qui
terraffe le titan Polybote. Le même fujet étoit
repréfenté en ronde boffe , a Athènes., félon
Paufanias.
Sur un fragment de cornaline, Mars jeune
combattant contre les Titans. La gravure eft de
la'plus excellente manière.
Sur une pâte antique, Minerve qui combat
Encélade , un des Titans. Le même.fujet eft repréfenté
fur une autre (Gorl. Daâyl.p. n .n . 489.)
pierre gravée, 8c fur une ([Num. imp. p. 106.) médaillé
d’Adrien , ou Patin prend le géaSt pour un
triçon.
ms
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Suf un fragment de fardoine, Minerve 8c Hercule
combattant contre les Titans. Sur le bouclier
de la déeffe 011 voit un cheval 5 ce qui la feroit re-
connoître ici pour Minerve - Ilippia : mais cette
dénomination ne lui fut donnée qu’après le combat
avec les Titans, félon la tradition qu’en a
eonfervée ( L. FIJI. p. 69;. ) Paulânias. Il faut '
donc par confequent que ce cheval foit Pégafe ,
qu’elle avoit dompté, 8c que l’on voit quelquefois
fur fon cafque, comme dans une ( Reg. th.
Prend, t. I .p . ƒ i j . ) médaille de Cyrène, parce
que la fable dit que ( Pindar. ôlyrnp XIII. v. I l 5.
6’ Sckol. ad.-h.) Minetwe-Hippia 3 ou équefire ,
étoit née en Afrique. C ’eft: dans ce Eul fens
que le cheval que nous trouvons dans ce fragment
, peut s4aecorder avec le combat des géans.
Au refte, -le fage graveur de cette pierre s’ eft
bien gardé de mettre la tête de Médufe fur le ■
bouclier de la déeffe 5 il auroit fait un anachro-
nifine, puifque la guerre des Titans fut antérieure
à la fable de Perfée : auffi les graveurs des
deux pâtes précédentes, n’ont-ils pas été moins
bien mftruits que celui-ci ££ ils ©nt laiffé le
bouclier nud, fans y mettre aucun ornement.-
Sur une pâte de verre , Hercule armé d’un
bouclier, combattant un Titan renverfé qui tient
une pierre de la main droite.
Sur une pâte de verre, dont l’original eft dans
le cabinet Farnèfe , Hercule combattant un Titan
aîlé. Hercule-eft armé, tenant de la main droite
fa maftue , & de la gauche un bouclier dont
on ne voit que la courroie paffée dans le bras,
avec l’arc 8c une flèche.
Sur une pâte antique , combat d’Hercul® avec
un Titan.
T it a n . Le foleil eft fouvent appelle de ce nom
chez les poètes, foit parce qu’on l’a cru fils
d’Hypérion, l’un des Titans, foit parce qu’ on
l ’a pris pour Hypérion lui-même.
TITANE étoit un Heu entre Sicyone 8c Corinthe
, fur une haute montagne, où l’on difoit
ue Titan avoit fait fa demeure. La tradition
u pays vouloit qu’il fût frère du Soleil. « Mais
» je m’imagine , ait l’hiftorien ( Paufanias dans fes
*> Corinth. ) que Titan étoit un homme appliqué
» à étudier les faifons , pour favoir en quel tems
»5 il fallait femer 8c planter , quel degre de cha-
*• leur, ou - quel afpeét du foleil eft- néeeffaire
»» pour l’accroiffement & pour la maturité de
» chaque fruit > c’eft apparemment ce qui a donné
»» Heu de dire qu’il étoit fils du Soleil ».
T I T A N ID E S , les fept fille! d’Uranus ou
Coelus & de la Terre.
TITANIES , rivuna y fêtes que l’on célébroit
Jtiyiquités, J'orne F»
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dans quelques endroits de la G rèce, en l’honneur
des Titans.
TITARÉSIUS, fleuve de Theffalie, qu’Ha-
mère dit être un écoulement des eaux du S ty x ,
arce que les eaux du Titaréfius entrent dans le
euve Pénée fans fe mêler, nageant au-deffus
comme de l’huile. C ’ eft que ces eaux etoient
graffes à caufe des terres par lefquelles elles paf-
foient. Strabon dit aufti que fa lource étoit ap-
pellée Styx, écoulement d’une eau mortelle, 8c
que l’on tenoit pour facrée à caufe de cela.
TITÉ E ou T ITA IA , fille d’Acmon, femme
d’Uranus fon frère, & mère des Titans, reçut
après fa mort les honneurs divins. Comme fon
nom fignifie boue ou terre, on prit Titée pour
la terre même. Foyè£ A cm o n , Ur a n u s»
TITHENIDIE5 , fête des lacédémosuens,
dans laquelle les nourrices portoient - les enfans
mâles au temple de Diane-Corythallienne j 8c
pendant qu’on immoloit à la déeffe de petit*
cochons pour la fauté de ces enfans, les nourrices
danfoient. ( Ce mot vient de tiïw*i , nourrices.
)
TITHON , fils de Laomédon & de la nymphe:
Strymo, fille du Scamandre, 8c frère de Priam >
étoit très-bien fait. 11 étoit grand, chaffeut■ x 8c
fe trouvoit toujours dans les plaines, expofé aux
regards de l’Aurore, lorfque cette déeffe fe levoit.
Elle en devint amoureufe, 8c l’enleva dans fon
char pour en faire fon mari. Il la rendit mère
de Memnon. La fable ajoute que Tithon obtint
de Jupiter l’immortalité, à la prière de l’Aurore>
mais, ayant oublié de demander qu’il ne vieillît
point, il devint fi-vieux qu’il fallut l’emmailloter
comme un enfant : enfin, ennuyé des infirmités-
de la vieilleffe, il fouhaita d’être changé en cigale,
ce qu’il obtint. La cigale étoit le fymbole d’une
longue v ie , parce1 qu’on croyoit vulgairement
que cet infeête, femblable au ferpent, rajeunit
tous les ans en changeant de peau.
TITHONE , père d’Emathion. Foye% E mA-*
th io n .
TITHORÉE , étoit une des nymphes qui naif-
foient des arbres, & particulièrement des chênes.
Elle habitoit fur la cîme du mont Parnaffe, à
: laquelle elle donna fon nom. Ce nom fe com-
| muniqua , dans la fuite, à tout le canton , &
même à la petite ville de Néon, dans la Phocide.
TITHRAMBO, nom fous lequel les égyptiens
repréfentoient Ifis courroucée , que les grecs appelaient
Hécate. L’identité de Titkrambo 8c
d’Hécate eft prouvée par un paffage de faint Epi-
phane ( Adv. hartfes , lib. III. 1093. ) , le feul
N n n a