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V icu ç Æ milianus y étoit hôrs la ville , .j
près le champ de Mars, mais attenant les murs
de Rome.
V icu s à ericus , fur lès efquilies, ainfî nommé
, parce qu’on y dépofa les otages venus >
d'Afrique , pendant la guerre contre les carthaginois.
V icu s A lexandri , à trois milles de Rome,
fur le chemin d’Oftie., peut-être ainfî appellé
d’Alexandre Sévère. Aramien , dit ( 17. 4. ) , en
parlant de l’obélifque du grand Cirque : Defer-
t-ur in vicuin Alexandri, tertio ab urbe lapide fe-
V icüs CoRNELiORUM , étoit cette partie
des jardins de la famille des Colonnes qui eft
vis - à - vis le monaftère des. Saints Apôtres.
C ’étoit- là qu’ on voyoit les deux fameufes
ftatues du Tibre , que l’on a tranfportées au
Capitole.
V icu s C yprius , à la montée des efquilies,
eu habitèrent les fabins , quand ils furent réunis
aux romains j ils lui donnèrent le nom de Cyprins
3 comme un mot de bon augure , parce
que, dit Varron, ( Ling. lat. 4. 32. ) Cyprum
fabine bonum. On le nomma depuis fccleratus , par
allufionà l’ aètioh atroce deTullia, qui fit paffer fon
char fur le c.ojps de fon .père mafîàcré.- : Vicus
Cyprius tum diSlus , ex eo diro cafu fceleratiis vo~
catus mutât0 domine , dit Denys d’Halycarnaife ,
( L ib .IV : )...
V icu s Fortunæ D ubiæ , V icus F ortunæ
Mammusæ , tiroîènt leur nom de deux temples ]
en l'honneur de la Fortune.
V icu s GentiAnus , dans le. feptième quar- )
tier de la ville, ainfîèppellé du camp qu’occupoient \
les . foldats de Lollius Gentianus.,
V icus 'Ja ni , ou neuvième quartier.
V icus Jugarius , aîcfî nommé du temple de
Innon-Juga, qui faifoit les mariages, s'étendait
le long du Capitole , depuis la porte carmentale
jufqu’au forum.
V icu s Manuerii > prit fon nom de la ftatue
de plomb , dreflfée en l’honneur du fameux ouvrier
Véturius Manuérius i c’eft à préfent l’égbfe
de fainte Suzanne.
V içüs Pa llo ris , dans le quartier des efquilies
, fut ainfî nommé des cadavres que l’on en-
terroitfur cette colline,®u du temple, qu’Hoftilius
dédia à la Peur-
Vicus Patricius , au pied des efquilies, où j
v 1 c
habitoient lès grands de Rome, du temps dé
Servius Tullius : ut f i , dit Feftus , quid adverfùs
principem moliréntur, e locis opprimerentur fuper
rioribus.
V icus Publicus , eft le terrein que l’on tra-
verfoit pour aller de la rue facrée au cirque.
V icu s San da l iariu s , s’étendoit vers le bas
du Mont-Palatin , 5c tiroit fon nom de la ftatue
d’Apollon fandaliarius 5 on y voyoit nombre de
boutiques de libraires. /
V icus Sc eleratus, 'eft le même que le Cyprins,
félon quelques auteurs 5 d’ autres difent
que ce dernier s^etendoit depuis la rue facrée ,
jufqu’à Siiburra , 5C que le premier étoit ,au pied
des efquilies.
V icus Sigillarius , dans le feptième quartier
de la ville, ainfî appellé des petites figures
ou idoles qu’on envoyoït pour préfent les jours
des fêtes figillaires. Ôn y vendoit ces idoles 8s
d’autres bagatelles curie'ufes.
V icus Succus anus , étoit contigu au au * r-
tiè'r Suburva , qui emprunta dé lui fon nom. C ’étoit
un village fitué au pied des Efquilies , que
Martial appelle fiunm&nianum , comme qui diroit
fub moenibus fitum , parce qu'il toüchoit les murs
de la première enceinte: oe Rome j mais quand
on èut'renfermé les efquilies dans la YÎ-fté , ce
bourtj e#devint un quartier.
V icu s ’ Tu s eu s , étoit dans le V é l a b r ê &
fut ainfî‘ vap'pellé, parce qu’ il fervit de retraite-
aux tofeans, que les romains accùeilLireht après,
fjf déroute dé Porfenna : Eis locus ad habitandum
datas , qtiem dèindc tujcunï^vicurrtappelïarüht , oit
Tite - Live ( Lib. I l , 2 , 1$ ) | C èt endroit
étoit très-commerçant, & on y vendoit fur-
tout des habits j il y avoit aulfî un grand nombre
de parfumeurs & d’ ufuriers, qu’Horace appelle-
Tufci turba impia vicL. Quoique d’autres interprètes
entendent ces mots des hommes libres qui
, fe vendoient volontairement.
; V icu s Ur si P il e A t i ,_ tir oit fon nom de
1 quelque figure d'ours ccëfte , qui fervoit d’en-
■ feigne 5 il étoit dans le cinquième quartier de
la ville , où eft à préfent l’églife de fainte
; Bibiennè.
V icü s U strinus , dans l’ ancienne colline des
efquilies , étoit l’endroit où l’on brûloi'tles cadavres
des gens de la lie du peuple.
VICUS JULIUS,, dans les ..Gaules, o v ik y .
Les médailles autonomes de cette ville font ï
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RRRR. en a rg en t........................ Vellerin.
O. en or.
O. en bronze.
VIDAR , dieu des anciens feandînaves , étoit
taciturne , 5c portoit des fouliers fort épais 5c fi
merveilleux, qu’il pouvoit, avec leur fecours,
marcher dans les airs & fur les eaux. 11 étoit
presque aufli fort que T h o r , 5c d’une , grande
relfource pour les dieux dans les conjonctures
critiques. Voye^ Odin.
VIDE A N T confutcs ne qui'd. detrimenti Refpublica
capiat : c’étoit la formule du décret quë le fénat
rendoit lorfqiie la République fe trouvoit dans
quelque danger preflant j 5c par ce décret, les
confuls avoient tout pouvoir, 5c leur autorité
étoit illimitée.
Vide r i } paroitre , fembler , c’étoit un terme
du droit romain , par lequel on avançoit par,çon- ■
jeéture que quelqu’ un étoit coupable. Les juges,
pour montrer une efpèce de doute , ne pro-
nonçoient jamais décifivement, que tel avoit
commis tel crime j mais ils employoient-cette
formule ; favoir, que quelqu’un parcifToit avoir
fait quelque chofe, ou qu’ il paroiffoit avoir eu
raifon de la faire.
VIDUUS deus , divinité , qui préfîdoit à la
fortie de l’ànae hors du corps. On ne lui rendoit
de culte , que hc r,» de Rome, de crainte que -
les pontifes ne fuifent fouillés '.par la rencontre
de fes autels. S. Çyprien ( de vanitate idolorum )
nous apprend ces détails : In tantum vero deorum
•vocabuia apud Romanos figuntur j ut fit & apud
illos viduüs deus , qui anima corpus viduet, qui
quafi fer’alis & funebris intra muros non habetur, fed
foris collocatur,
VIE privée des romains j nous entendons par
ce mot la vie commune des particuliers aifés
pendant le, cours de la journéé. La vie privée de
ce peuple, a été un point un peu négligé par
les compilateurs des antiquités romaines , tandis .
qu’ils ont beaucoup écrit fur tous les autres
fùjets.
Les moeurs des romains ont changé avec'leur
fortune. Ils vivoient au commencement dans une
grande fîmplicité. L’envie de dominer dans les
patriciens , fàmoiif de l'indépendance dans les
plébéiens , occupèrent les romains de grands
objets fous la „République j mais dans les inter-
valies de tranquillité , ils fe donnoient tout entiers
a l’agrisulture. Les plus illuftres familles
•nt tiré leurs furnoms de la partie de la vie ruf-
tique qu'ils ont cultivée avec le plus de fuccès ,
& la coutume de faire fon principal féjour à la \
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campagne, devint fi générale , qu’ on inftitua des
officiers fubalternes ,' nommés viateurs , dont
l’unique emploi étoit d’aller annoncer aux féna-
teurs les jours d’ afîemblées extraordinaires. La
plupart des citoyens ne venoient à la ville que
pour leurs befoins 5c pour les affaires du gouvernement.
Le commerce avec les afiatiques corrompit
dans la fuite leurs moeurs, introduit le luxe
dans Rome, 5c affujettit les romains aux vices
d’un peuple qu’ils venoient d’ affujettir à leur
empire. Quand la digue fut une fois rompue,
on tomba dans des excès ' qui ne firent qu’augmenter
avec le temps j les efclaves furent chargés
de tout ce qu’ il y avoit de pénible au-dedans
& au dehors. Qn diftingua les efclaves de ville
des efclaves de la campagne : ceux-ci étoient
peur la néceffité , ceux-là pour le luxe ; 5c
l’ on eut recours à des concuflions pour fournir
à des profufions imvnenfes.
Les romains ont été quatre cent cinquante ans
fans connoitre dans la journée d’autre diftindion
que le matin , le midi & le foir : ils fe réglèrent
par la'fuite furies cadrans , introduits patPapirius
Ciir-for,& par Martius Philippus,pour ladiftindion
sdes heures , que Scipion Nafica marqua le premier
par l’écoulement de l'eau. Ils avoient communément
des efclaves., dont l'unique emploi étoit d'ob-
ferver les heures. Il y en avoit douze au jour ,
tantôt plus longues , tantôt plus courtes, félon
la diverfiré -dés faifohs. Les fîx premières fe
comptoient depuis ,1e lever du foleil jufqu’à
midi : les. fîx dernieres depuis midigjufqu a la
niiit.
I.a première heure étoit confacrée aux devoirs
de la religion.
Les temples étoient ouverts à tout le monde,
5c fouvent même avant le jour pour les plus
matineux, qui y tvouvoient des flambeaux allumés..
Ceux qui nepouvoient pas aller au temple,
fuppléoient à leur devoir dans leur oratoire do-
meftique, où les riches faifoient des offrandes,
pendant que les pauvres s'acquittaient par de
Amples falutations.
Au futplus, on ne doit-péint s’étonner de ce
que leurs prières n’étant pas longues, il leur falloit
cependant pour cela une heure , 5c quelquefois
plus. Le grand nombre de befoins réels ou imaginaires
, la multiplicité des dieux , auxquels il
falloit s’âdrëiTer féparément pour chaque befoin >
les obligeoient à beauconp de voyages pieux.
Mais cette première heure n’étoit pa$ toujours
pour les dieux _ feuls. Souvent la cupidité &
l'ambition y avoient meilleure part que la.piété.
Elle étoit employée, ainfî que la fécondé heures