f 12, T A É L
II étoit uh paraiwtellon du cancer, dit Servius,
c*eft-à-dire, comme il explique lui-même cette :
dénomination, Tartre, principal qui accompagne r
toujours le cancer dans fon lever ( i ) . Donc le :
cancer montant fur l'horizon,, au moment natal j
du monde', Sirius y mofttoüt aufli, & Tun 8c
Tautre préiidoient à cette naiffanee , Tun comme
ligne, & Tautre comme paranatellon du ligne
natal. '
Voilà donc l’état des deux bien déterminé, &
nous avons fixé de la manière la plus précife la
pofition que doit avoir notre fphère, au moment
où commence la révolution, 8c conféquemment
où elle finit ; 'car Tinftant, qui fépare la fin de la
première du çonTmencement de la fécondé , eft
un inftant indivifible, qui fiippôfe, conféquemment
le même état des. deux ; mais indépendamment de
cette conféquence li néceflaire , nous avons auffi
le thème du monde, à l’époque du déluge, ce qui
nous a été confervé-par Nonnus, poè’te Egyptièn,
uî n’a pas manqué de le décrire , tout au long ,
ans fa fable du déluge; ce qui prouve que ces fictions
tenoient à Taftrologie,& étoient liees,comme
dit Berofe,au mouvement dés affres,dont elles dé-
pendoient. La pofition q-i’il leur afligne | eft à-peu-
près celle que Firmicus 8c Macrobe afïignént aux
planètes au moment du départ. La lune eft revenue |
au cancer ; le foleil au lion. Donc, le déluge arrive
au folftiee, à Tinftant du débordement du Nil, &
au lever de Sirius. Mercure eft placé à "fon domicile
de la Vierge 1; Mars au fcorpion ; Saturne au :
capricorne; Vénus 8c JupitèTfeuls fon.tdéphçés ; '
tnai? toujours dans leur domicile. Nonnus feule- ]
ment a pris le fécond domicile pour le premier.
Onlj reconnoît aifément la méprife. Telle eft la J
pofition que vont reprendre les planètes à Tinftant ]
précis ©ù finit lë mondé pour fe régénérer.'; (2) .
Jupiter irrité contre les géants 8c çpntre la génération
coupable, qui a mis à mort fon fils , fait :
entendre au milieu des airs la redoutable trompette
qui annonce la fin dé l’Univers; La terre eft
bientôt fubmergée par les torrens , qui fe' précipitent
des fept cararaêles du ciel. L’ecume blan-
chiffante s’élève jufqu’aux cieux , & fe mêle la 1
voie laftée. Le feu de TamoiraTeul n’eft point
éteint par les eaux du délugeNDeucalion porté
fur fon vaiffeau, vogue près du femme t de î’ath-
mofphère. Enfin la terre fe deflèche par la retraite
des eaux , & le foleil durcit le limon d’où doit
fortir la nouvelle génération , à laquelle Bac-
chus apporte le préfent du vin , ignoré des premiers
hommes , (3) & alors paroît avec » lui le
( 1 ) Servius Comm, in Georg. I. v. zi8,
( z ) Nonn. Bionyf. I. VI. r . t}o, .
(3) Nonn, Dionyf. 1* VIL v. 10. &c.
E A U X
dieu du fiècle s en cheveux blancs , tenant en
main la clef des temps & des générations.
Dans Nonnus, le déluge fuit auffi l’incendie
de l’Univers, comme la cataftrophe folfticiale fuit
celle qui termine la période équinoxiale.
Ajoutons à cela , que les prétendus déluges fe
reproduifoient à -des intervalles différens^ pro-
greflifs , fuivant la progreffion décroiffaùte des
nombres naturels 4 , 3 , 2 , 1 , ou celle de la
durée des périodes, qu’ils terminoient. Car ou
fuppéfoit toujours un déluge à la fin de la durée
de chaque âgé. Or , cette marche n’eft certainement
pas cëlle de natnre (4 ) j mais bien celle
de l’imagination & du génie de.l’homme^ La
marche des cataftrophes , toujours affervie néçef»
fairement à celle dès périodes, eft une preuve la
plus complette , que ces évènemens n’appartiennent
pas plus à l’hiftoire , que les périodes
elles-mêmes ne tiennent à la chronologie. Tout eft
le fruit du même génie.
Le filence, dit Freret, que gardent Homère
& Fléfiode'fur les déluges d’Ogygés 8c de Deuca-»-
lion, montre que cette tradition étoit fort obfcure
dans fon origine , le filence des plus anciens
poètes a été imité mar. les plus anciens & les plus
refpeétables écrivains de la Grèce , Hérodote ,
Thucydide 8c Xenophon, quoique cet évènement
dut. naturellement trouver fa place dans ce que les
deux premiers rapportent de l’ancienne hiftoire ,
& des diverfes révolutions des nations Pelafgiques
8c Helléniques. Hérodo.te nomme Deuealion Q) ,
8c dit qu’il régna fur là Pthiotide , canton de
TheffaKe , qui fut le premier féjour des Hellènes.
Si la tradition du deluge , dont parle Pindare ,
lui avoit paru ûrie tradition hiftorique ^. continue
toujours Freret ilenauroit fans doute die
quelque chofe. ,
Ces réflexions de Freret fe trouvent juftifiées
par la théoriè aftrologique que nous venons de
développer , & par l’accord aes traits, 3e la fiètion
avec les pofitions aftronomiques. La feule erreur
de Freret eft d’avoir cru que les petites inondations
de là Grèce avoient donné liéu à l’exagération
8cÀ la fable du déluge uniYerfel de Deuca-
lion, tandis que è’eft dans l’inondation périodique
de l’Egypte, d’où étoient parties plufieurs. colonies
, pour s’établir, en Grèce , qu il faut en
chercher l’origine. Il y a un .fonds fans doute de
réalité, dans le ciel , du coté des afpeéls qui
fourniffent des traits à la fiétion > & fur la terre ,
dans le débordement qui, tous les ans au folftiee ,
( 4 ) Bailly, Aftron. Ind. Difc. prélim, i . parc. p.
iox.
( 5 ) Hcrod.i. 1. p. f l*
«hangj»
MET , H O D I Q U E S .
change en une yafte 5mer. les : campagnes. de ! de dvriaftes, <
OU
gypi^,.j. fpjti3.-.pu ce, .^névasi, brodé d§
tant db'dè'ffins jgpjtftiefit, ,à^ia.
fique & au ciel, 8c non à THiuoirè ; 8c cette râble
contient encoreçoinfrie .tontes. les aiïtreJs j Thif-
tfeire de la nature embellie , Sc ’non- pascomme
on Ta prétendu tarit de fois ,• celle des hommes
altérée 8c.défigurée. Retranchons donc- des annales,
des peuples ces -1'fiêtions .qui., prifes pour autre
ch’ofe- que ce qu’elles font, ■ les déshonorent ; mais
qui rendues à leur.origine,fotiverit font ingépieufès,
meme phMofophiques. Que -ces .immenfes périodes,
aux diviiîons affrologiques ( chaque décan pré
; 3oit à 10 des 30 degrés qui forment chaque fig
4q ,z°3jaqus ) j & qui entroîën.t dans la comp
fition dés-, fables. Çes chefs font au nombre 1
trente-fix ,1a férié des dy
trente-iept , nombre fort
verrons bientôt que la di
vient vraife mbl 1 blemen t ci
qui ont pris pour un noi
donnée à Tun d’entre^ eux..
la férié des dynaftes thé bains, donnée par Eratof-
.-thone.qui ,a écrit fur Taftronomie , & qui-,
comme les autres aftroiogues , a dû donner cette
nomenclature fous le voile du myftère; carFirmi-
' eus dit exprelîément ( Firm. /. 4 . c. 16 p. 117.9
, que cette théorie étoit fecrettè , ^ qu’on la cou-
) vroit d’un voile énigmatique s pour en dérober la
; epunoiffance- aux profanes. Il n'eft donc pas éton-
: napt que ceux quj ont recueilli ces noms, y aient
; été trompés , & aient vu'des pririces ou chefs de
! Tordre politique-, au lieu d’y voir les chefs des
i trçnte-fix ciivifioris,aftrologiques., qui fervoient de
bafe à la fcience facrée des égyptiens. Nous avons
J fait graver,- fur une- des planches de notre o’u-
| vrage (tom. 1 ^p. 17p.), la férié correfpondante de
i çes décans ; tant celle des ciécans rapportés par
| Firmicus, que ceux que Ton trouve dans Saumaife;
f nous y renvoyons le leéieiir. Nous nous bornerons
‘ ici à. donner la nomenclature des prétendus dy-
naftes nommés par Eràtofthène. ( Marsh, Cân,
Citron, p. 1 S. )
bains fuivant Eratojikcnc.
qui enhardiffent certains chronologiftes, 8c
qui- enallarment d’au très, fpient réduitesàleur jidle
valeur ; c’eft-à-dirè à de pures fixions , qui ne.
doivent ni gêner , ni mettre à Taife Térudition,
, 8c que la raifon, qui doit.toujours marcher avant
,l’autorité-, 8c la juger->. décidé enfin du fore de- ,
toutes ces traditions merveilîeufes’, que créa l’i-
raagiriatiori^, .que perpétua- fignorance, 8c que h :
fauffe érudition refpeéte & encenfe encore;
Des dynaftics a Égypte.
La. fphère des. décans & leur nomenclature,
dpnt nous avons parlé ailleurs (tom. i-p. 179. 6’o.),
nous mène ici à? un rapprochement à faire entre ;
elle & la férié, des, dynafties..égyptiennes , que :
fâiîleraent on a prifes pour des dynafties poli- i
tiques j au lieu ny. voir des dynafties .aftrolp-
g|ques,. Le fameux' palTage- de Cliérémon , que
»pus avons cité plufieurs fois\tom. i . p. 9 ..),parle
Noms dés dynajles tk 1
T
I. Menés-, Jov.ius.
IL , Àthptès , Mçrçurifr genltus.
IIL Athotès^, c/uj&em ~7Wmînïs,
• " ; ^
IV. Dtabies , amicus amicorutn.
V. Pemphos , filius Atkptis, Heraclides.
VL Toega'r Amachus Momehiri-, vir membm
rediindiiris.
n
VI?. Stoechus , M'afs jî'ne fèpfu,
VIII. Gôformiès, Etefig&ntus.
ÎX. Mares, folïs donum.
■ s
X. ■ Anouphès , fi.üus communîs.
XJ. Sirius,,, fîjixs gens. , cul nemo inyidst.
XIi. Cfinubos, ©u Cneu^us , foli.us aur&î,
,XIH. Raüfis., archicmter.
XIV. Biysis.
XV‘. Saophis , eom&tuSi
XVI. Sen-Saophis..
x y i r . M'orcheri, à. foie, dgfm
. XVIII. Mufthis. ■* m
Antiquités. Tome
dvnafles,o u ^e ehefs puiffans, qui préfidoie
ailes égyptiens eft de
2jppr6chatft ; 8$ nous
e rence de- nombre ne
3 de l’erreur de ceux
eau décan i epithêfe
Nous allons prendre
-TL,
XIX. Pammiis Archondes.
XX. Apapus Maximus.
XXî, Acnefchus Oçaras.
i1Tl1b.
XXII. Nitocris', Minerva nicêpheres.
XXIII. Myrtoeus , ab Ammone datas,
: XXIV. Thyofi Mares, farcis, id eft y foi.
»
XXV. Thiniljus , augens p atrium r o b u r ..
XXVI. Semphucrâtes , Hercules drpocrdtes.
XXVIL Chuter-Taurus , tyran-nus,
Vîb
XXVIII. Meuros , Piiilofcoros.
XXIX. Chôma Ephthu , mundus Vulcani amicus.
XXX. Auchunius-Och tyranaus.
fS î
XXXI. Pente -Athyris.
XXXII. Stamenemes.
XXXIII. Sdtofîchermes , Herculis robur,
K
XXXIV. Maris.
XXXV. Siphoas , Hermes filius Vulcatù,
XXXVI-. PhruFon, vel Nilus,
XXXVII. Amuthanteus,
Z z 1 21 n