
x io p ii i
recommandable. 11 jouiffoit toute fa vie de cette
prérogative.
Le titre de prince du Sénat étoit tellement ref-
pe&é, que celui qui l'avoit porté, étoit toujours
appellé de ce nom, par préférénce à celui de toute
autre dignité dont il fe feroip trouvé revêtu. Il n’y
a.voit cependant aucun droit lucratif attaché à ce
beau titre , & il ne donnoit d'autre avantage
qu'une autorité qui fembloit naturellement annoncer
un mérite fupérieur dans la perfonne qui en
étoit honorée.
Cette diftinétion avoit commencé fous les rois.
Le fondateur de Rome s'étoit réfèrvé en propre le
choix & la nomination du principal fénateur , qui
dans fon abfence de voit préfider au Sénat. Quand
l'état devint républicain , on voulut cohferver cette
dignité. .
Depuis l’inftitution des cenfeurs, il paffa en
ttfage de conférer le titre de prince du Sénat au fénateur
le plus vieux 8c de dignité confulaire ; mais
dans la dernière guerre punique , Un des cenfeurs
foutenant avec fermeté que cette règle établie dès
le commencement de la république, devoit être
obfervée dans tous les temps,& que T . Manlius Tor-
quatus devoit être nomme prince du Sénat 3 l'autre
cenfeur s'y oppofa, 8c dit que, puifque les dieux- lui
avoient accordé la faveur de réciter les noms des
fénateurs infcrits fur la lifte, il vouloit fuivre fon
propre penchant, & nommer le premier Q. Fabius
Maximus •, qui ", fuivant le témoignage d'Annibal
lui-même avoit mérité le titre de prince du peuple
romain.
' Au refte , quelque grands , quelque refpe&és
que fuffent les princes du .Sénat , il paroit qiie
l’hiftoire n'en nomme aucun avant M. Fabius Am-
buftus , qui fut tribun militaire l'an de Rome 386.
Nous ignorerions même qu'il a été prince du Sénat,
Pline ( L. VII. c. 13..) n'avoit obfeirvé comme
une fingularité très-glorieufe pour la mai fon Fa-
bia , que l'aïeul, le fils 8c le petit-fils eurent con-
fécutivëment cettê primauté , très continuiprincipes
Senatûs.
Il feroit difficile de former une fuite des princes
du Sénat , depuis les trois Fabius dont Pline fait
mention. L'abbé de la Bletterie, dans tin mémoire
furee.fujet , inféré dans le recueil de littérature
tom. X X IV , reconnoît, après bien des recherches
hiftoriques , que l'entreptrife de former cette fuite
feroit vaine. Comme les princes du Sénat n'avoient
en cette qualité aucune, part au gouvernement, on
doit être un peu moins furpris que les hiftoriens
aient négligé d'en marquer la lucceffion. D'ail-
Jpurs, pas une hiftoire complette dé la république j
romaine ne s'eft fauve,e du naufrage de l'antiquité.
Tite-Live ne parle point des princes du Sénat dans
fa première décade ; nous ignorons s'il en parloit
qaiis la fécondé > le plus ancien qu'il somme dans i
P IM
la troisième, c’eft Fabius Maximus, choiiî l'an de
Rome ƒ44. Dans les quinze derniers livres qui
nous reftent de ce fameux hiftorien , les fuc-
cefïeurs de Fabius Maximus font indiqués > fa-
voir , en 544 , Scipion, le vainqueur* d'Annibal ;
en 570 , L. Valerius Flaccus , alors cenfeur, qui
fut choifi par Caton, fon collègue dans la centre
- 4 Emilius Lepidus fut nommé , l’an J74. ïl
femble que l'éleétion de Fabius Maximus ayant
introduit l'ufage de conférer le titre de prince du
Sénat, non comme autrefois à l'anciennété , mais
au mérite , Tite-Live s'étoit impofé la loi 'de
marquer ceux qui l'avoient reçu depuis cette époque.
En effet,la fuite en devenoit alors beaucoup plus
intéreffante, parce qu'elle faifoit connoître à qui
les romains avoient de-fiècle en fiècle adjugé le
prix.de la vertu.
Il eft donc à préfumer que nous aurions une lifte
complette depuis .Fabius Maximus jufqu'aux derniers
temps de la république, fi nous avions l'ouvrage
de Tite-Live tout entier. Mais on ignore
qifel fut le fucceffeur d’Emilius Lepidus , mort en
oqi j c'eft le dernier dont il foit fait mention dans
Tite-Live , qur nous manque à la fin du fixiëme
fiècle de Rome. Nous trouvons Cornélius Lentulus
en 628 , Métellus le macédonique en 632 3
Emilius Scaurus en 638, 8c celui-ci vivoit encore
en 6 6 15 à Scaurus fuccéda peut-être l’orateur Antoine,
que Marius fit égorger en 666. L. Valerius
Flaccus fut nommé l'année fuivante, Catûlus en
683.
Les Yuides qui fe trouvent dans cette lifte,
euvent être attribués avec affez de vraifémblance
la difette d'hiftoriens i mais on doit , ce me
femble, chercher une autre raifon de celui qui fe
rencontre depuis la mort de Catulus , arrivée au
plus tard en 693 , jufqu'à Céfar Oélavien, choifi
l'an de Rome 723. Je crois que dans cet intervalle,
le titre de prince du Sénat demeura vacant. Pour
ces temps-là , nous avons l'hiftoire de Dion Caf-
fius. Il nous refte beaucoup d'auteurs contemporains
, & d’autres dont les ouvrages nous apprennent
dans un très-grand détail les événemens des
trente dernières années de la république’. Si Ca-
tulus eut des fucceffeurs, comment aucun d*eux
n’eft-il marqué nulle part , pas même dans Cicéron,
dont les écrits 8c fur-tout les lettres , font
une fource intariffable de ‘ ces fortes de particularités.
On trouve , il eft vrai, ça 8c là certaines ex-
preffions qui fembient infinuer que Craflus 8c
Pompée furent prince#'du Sénat. Par exemple,
dans Velleius Paterculus , le premier eft appellé
romanorum omnium princeps ; le-- fécond princeps
romani naminis •;. dans le même hiftorien ï-omhium
J&culorum & gentium princeps , dans Cicéron', qui,
par reconnoiifance 8c par politique ", a plus que
perfonne encenfé l ’idole dont il eonnoiffoit-■ le
néant.
P R 1 PRÏ m
néant. Toutes ces expreffions & d’autres fem-
blâbles prouvent Amplement la fupériorité de
puiffance que Pompée & Craffus avoient acquife,
oc nous ne devons pas en conclure qu'ils aient été
princes du Sénat. Pour le dernier, il falloir avoir
exercé la cenfure , ou du moins l'exercer actuellement
> or Pompée n’a jamais été cenfeur.
On convient que les ufages 8c les loix même
ne tenoient point devant l'énorme crédit de Pompée.
On lui prodiguoit les difpenfes ; mais les
auteurs ont pris foin de remarquer celles qui lui
furentjtçcoïdées. Ils les. rapportent tantôt comme
les preuves du mérite qu’ils lui fuppofent, tantôt
comme les effets de fon bonheur, de fes intrigues,
du fanatifme de h nation. Pourquoi la difpenfe ,
dont il s'agit leur nuroit-elle échappé ? Sortimes-
Ti°Un ?n fuppqfer malgré leur filence ?
Il eft fi profopd & fi unanime , qu’il vaut prefque
une demonftràtion. Craffus avoit été cenfeur i
mais aucun auteur ne dit qu’il ait été prince du
Sénat. Parmi les titres , foit anciens , foit nouveaux
, que l’on accumula fur la -tête de Céfar ,
depuis qu’il eut opprimé fa patrie, nous nelifons
point celui de prince du Sénat.
donne ce nom à ceux q u i, dans les villes, af-
fey oient les impofitions : Principalibus & tabulariis
liberum eft , alios a difpendio vindicare , aliis inde-
bitum mutins imponere.
PRINCIPATUS , dignité militaire , que le
conful ou le commandant d’une armée cônféroit ;
8c qui donnoit la même autorité fur les auxiliaires
étrangers, que la préfeéhire fur les alliés.
PRINCIPIA, le lieu le plus apparent du camp,
la place d’armes , où étoit la tente du général, où
les tribuns rendoient la juftice , où étoient les autels
, les portraits des empereurs, 8c les principales
enfeignes des légions. C ’étoit là auffi qu’on
prêtoit ferment, & qu’on exécutoit les coupables.
Enfin, on y confervoit, comme dans un lieu fa-
cré , l’argent que les foldats y avoient dépofé. Le
mot principia défigne auffi très-fouvent les foldats
appellés principes i 8c l’on donnoit encore le nom de
pfincipium à la curie qui s’avançoit la première
pour donner fon fuffrage.
PRINTEMPS SAC RE. V~oye^_ V er s a c r u m .
Il eft très-yraifemblable que pendant.leç, trente
innées qui s’écoulèrent depuis la mort de Catulus
jusqu'au-fixième confulat d'Oêfavien , la place de
prince du Sénat demeura vacante. Après la mort de
Catulus j la place de prince du Sériât ne put être
remplie pendant les dix années fuivantes. Appius
Claudius & Lucius Pifon furent élus en 703 ^ &
ce font les derniers qui du temps de la république
aient exéspéda cenfure. ■ • . T ’
y. . uminvirs , projetta de J
deguiter fous des titres républicains. Lorfqu'il et
torme ion plan , il jugea que le titre de prince a
Grenat y pnaccps, marquant le fuprême degré d
mente , feroit le plus convenable pour fervir d
fondement aux autres-; il fut -nommé prince i
Sénat, dit Dion 3 conformément à l'ufage qu
î r a ™ 3 lorflïue Ie gouvernement popu
faire fubfiftoit dans toute fa vigueur. Tous le
pouvoirs qui lui forent alors confiés j & ceux qu'i
reçut dans la fuite 3 il ne les accepta que commi
pnnce du Sénat, & pour les exercer au nom de 1
compagnie dont il étoit chef. Cunlta difcordiis fefTa
dit Tacite nomme priridpis fo l imperium accepii
A 1 exemple dé ceux qui avoient été princes du Sé
tint avant lu i, il fe tint plus honoré de ce titn
que d aucun autre. C'etoit un titre purement "fé
idée1? “1 3 ne Portant pat lui-même aucun;
Idee de jurifdiébon , ni de puiffance, couvroit c<
que les autres pouvbient avoir d'odieux par leu
teumon & par fetif»continuité“. (D . J.) ■
PRINCIPALES. Symmaque ( Epi/l. g. 10.1
Antiquités , Tome V. J
P r i n t e m p s . « L'équinoxe du printemps , dit
M. Dupuis de Lifieux, dans fon explication my-
tho-aftronomique des fables, étoit regardé comme
le commencement du règne de la lumière, & du feu ,
& l'on célébroit cette époque de la nature comme
la plus importante , celle où le foleil venoit
échauffer 8c comme embrâfer la terre. l a chaleur
étoit l'embrâfement pour les poètes, comme les
pluies d'hiver devenoient le déluge. Nous avons
vu cette idée exprimée allégoriquement par le
flambeau allumé, qui accompagne le taureau équinoxial
de Mithra j c’eft la même idée que l'on a
voulu rendre dans la fable de Perfée-, qui fait def-
cendre la foudre , aux flammes de laquelle il allume
le feu facré. Pythagore penfoit que le monde
avoit commencé par le feu. Dans la théologie d.e
Zoroaftre, le feu etoit regardé comme principe
créateur. Dans la théogonie phénicienne, c'eft le
tonnerre qui vient imprimer le mouvement à toute
la nature. Les fcythes penfoient que le feu avoit
engendré l'univers ( Juftih. liv. II. c. i . ) . C é to it
à l'entrée du printemps que le pontife à Rome
alloit prendre le feu nouveau fur l'autel de Vefta :
Adde quod arcanâ fieri novus ignis in &de
Dicitur, & vires flamfna refecla capit.
( Faft. lib. III. v. 143.)
Et Macrobe ( Saturn. lib. I. c. 12. ) : Ignem novum
Vêfta aris accendebant, ut anno incipiente cura denuà
fervandi novati ignis inciperet. C'étoit à l'équinoxe
qu'on allumoit en Syrie des feux où les peuples
venoient de toutes parts, fuivant le témoignage de
Lucien 5 les fetes de Neurouz ou du printemps font
les plus fameufes de la Perfe. Enfin, le jour de
Q.