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difette du bois e f t , comme on fait j extrême dans
cette contrée : o r , en couchant des pierres plates
fur les têtes des colonnes , ils n’a voient befoin
que de quelques échaffauds ; mais s’ ils avoient
voulu voûter ce prodigieux temple de Thèbes, ils
auroienteu befoin d'une forêt. »
Les |grecs ont fait très-peu de voûtes : leurs
teraples,fi l'on excepte lès temples ronds , étoient
couverts en bois. On voit encore au temple de
Jupiter à Girgenti ( l'ancienne Agrigente ) , au-
deffus de l'entablement porté par les colonnes 3
les trous quarrés qui recevoient les folives de fa
couverture. Les trous font de même grandeur
8c efpacés également.
*> Les romains 3 dit Winckefmann 3 profitant
de la folidité qu'acquéroit en peu temps la pouzzolane
, employoient dans leurs conftruétions
plus de ciment que de pierres, c'eft ainfi que
font conflruites les anciennes voûtes. Quand le
ceintre étoit couvert de carreaux 3. ou d’ais T on
y jettoit du ciment & de petits morceaux de tuf ,
ou de .briques pilées , 8c cela jufqu'à une certaine
épailfeur , qui eft de neuf palmes ( 5 pieds- 4
pouces.) aux thermes de Dioclétien. Ony mettoit
enfuite une couche de ciment pour rendre la fu-
perficie de la voûte horifontale & unie. De cette
manière un petit nombre d'hommes pbuvoient
finir une grande voûte en un jour.. On peut ob-
ferver cette conftruétion aux ouvrages dont le
revêtement eft tombé , ainfi qu'aux voûtes qui fe
font écroulées, telles x par exemple, que celles
du Colifée , des bains de Titus, de Caracalla ,
de Dioclétien , & particuliérement des ruines
confidérables de la villa Adrienne , où Ton voit
encore les couches des ais du cèintre des voûtes.
33 Cette manière prompte de conftrjiire lès
voûtes ne fe pratique plus ; on les fait aujourd'hui'
avec la main , mais on fe, fert cependant
toujours du tuf & de la pouzzolane. I. e rem-
pliffage d'en. haut, jufqu'a ce que tout foit d’égalité'
avec la clef de la voûte, fe fait néanmoins
encore par baquets ( a Sacco ), 3 à peu-près comme
chez, les anciens. Par le moyen de ce ciment
i on peut donner aux voûtes la forme
qu’on veut i, 8c P on. fait encore annuellement
à Rome des voûtes, tout-à-fait plates 5 de forte
que ces ouvrages paroiffent a peine avoir des
vouffures. On la-ifle ces voûtes pendant quelque
temps fur leur ceintre x afin qu'elles puifïent:
fe confolider. »»
33 Comme lès anciens faifoienr leurs voûtes
extrêmement fortes , ils cherchoient à les rendre
aufii légères qu'il étoit pofiible j ce qu'ils ;
faifoient par deux moyens différens. La manière ;
la plus ordinaire étoit de remplir 1 es voûtes avec i
des fcories du mont Véfuve , qui font ou roq>-
geâtres, ou grifatres. On en trouve de noires
v o Y
près de Viterbe, dans un endroit ©ù il y a des
fources d'eau bouillante , dans laquelle les oeufs
fe durciffent en un inftant. Ce lieu s'appelle
Bollicame 3 nom qui lui vient dé bollire 3 bouil*-
lir ; & ce feu fouterrain , ainfi que les- fcories
qu'on y tire de las terre , femblent prouver qu’ il
y a eu autrefois un volcan. Mais les fcories dé
Viterbe ne font pas trop bonnes pour la bâtifle-
des voûtes , parce qu’ elles font fort tendres.
On remarque diftinétivement cette * efpèce de
fcories dans les édifices anciens, & on en trouva
au Panthéon , lorsqu’on répara dernièrement
ce tempîe. Cependant, ni Vitruve ni fes commentateurs
, n’ont point parlé de cette manière
de conftrüire les voûtes ; & ce n’ eft qu'en paf-
fant qu'il fait mention des fcories du mont V é fuve.
Comme la namre de cette montagne étoit
peu connue des anciens, ils n’ont pas beaucoup
cherché à en découvrir lès phénomènes. >»
33 Les voûtes couvertes de pareilles fcories
font très-communes à Naples î mais le cardinal
Albani a été le premier 8c jufqu'à préfent le
feül, qui en ait fait conftrüire de femblables à
Rome. Voici comment on procède à cette bâ-
tifïe : après qu’ on a drefîe le ceintre de la voûte
, on maçonhe les jambages des deux côtés
{le Cofrie délia Volta) comme nous Pavons déjà-,
dit , jufqu’à la cle f ou le milieu de la voûte.
Cette clef eft couverte de fcories & de ciment
qui s'amalgament 8c fe confondent tellement en-
femble 3 qu'il e ft, pour ainfi d ire, impofîible-
de détruire une pareille maçonnerie*
La fécondé méthode de rendre les voûtes plus;
légères étoit de fe fervir d'urnes, ou de pots de1'
terre cuite vuides, qu’on plaçoit l’ouverture eu
hautî après quoi on jettoit dans ces urnes, 8c
tout autour , de petites pierres1 & dii ciment
par bacquet. On voit un grand nombre de ces
urnes dans les voûtes du cirque de Caracalla , ou
comme d’autres l’appellent, de Gallien, hors-
de Rome. Ariftote dit qu’on s’eft autrefois, fervi1
de pots vuides dans la conftvu&ion des bâtimens,,
pour augmenter la. portée dè la voix.
VOYAGEURS. Les voyageurs chez fes grecs;
portaient la chlamyde, l’épée 8c le pétafe, bonnet
rond, plat 8c d’une forme peu élevée, que Mercure
porte , fôuvent fur les monumens. Nous,
voyons ce coftume décrit dans le Pfeudolus de;
Plaute. C2- 4 * 45*)'
Etiam opus ëfk chlamyde , e? machera> Ù petafov
Le bonnet ou chapeau des voyageurs eft quel -
àuefois rejette fur les épaules, 8c retenu par
des courroies qui- fe lioient fous le menton.
Les mythologues 8c les hiftoriens ont obfervê'
que dans l’antiquité payenne, les voyageurs adrefv
o 1
(oient des prières aux dieux tutélaires des lieux
d’où ils partoient : ils en avoient d'autres, pour
les dieux fous la prote&ion defquels étoient les
lieux par où ils pauoientî 8c d'autres enfin, pour
les divinités du lieu où fe terminoit leur voyage.
La formule de ces prières nous a été confervée
dans les inscriptions pro falute3 itii & reditu.
Ils marquoient aufii leur reconnôiflance à quelque
divinité particulière, fous la protection de laquelle
ils comptoient avoir fait leur voyage : Jovi reduci x
Neptuno reduci , fortuit* reduci.
Les grecs entre les dieux proteéteurs des
voyages , choififfoient fur-tout Mercure, qui
eft appeljé dans les infcriptions viacus ét trivicus ;
8c pour la navigation Caftor & Pollux. Les
romains honoroient ces dieux à même intention ,
fous le nom de viales 8c de femitales. S. Auguftin
& Martianus Capella font mention d'une Junon ,
furnommée iterduca , ou guide des voyageurs.
Athénée obferve que les Crétois’, dans leurs
repas publics, avoient une table particulière pour
recevoir ceux qui fe trouvoient chez eux à
titre de voyageurs -, 8c Plutarque afliire que chez
les perfes , quoiqu'ils voyageaffent peu eux-
mêmes ,. un officier du paliis n’avoit d'autre
fonétion que celle de recevoir les hôtes.
Outre que les voyageurs portoient fur eux quel-
qu’hnage ou petite ftatue d'une divinité favorite ,
dès qu'ils étoient de retour dans leur patrie , ils o£
froiènt unfàcrificè d'aétions degraçes.s’acquittoienr
des voeux qu'ils pouvoient avoir faits , 8c confa-
crroient pour l'oidinaire à quelque divinité, les ha:
bits qu’ils avoient portés dans leur voyage. C e f t ce
qu’Horace ScVirgile appellent voteveftes. L'afîem-
blage de toutes ces circonftances, fait voir que
la religion entroit pour beaucoup dans les, voyages
des anciens. ( Mém. de l'acad. t, I I I : ) :
Hercule avec le furnom ïnviUus, Sylvain , les
Lares, les grands dieux recevoient auffi les adions
de grâces des voyagurs à rrivés.
VOYERS. Voyei V jocuki,
VOIX. F ’oyez V o x ,
W . . W . Voici les ohfêrvations des auteurs
de la nouvelle diplomatique fur cette lettre dou-
« ‘Püifqu'autrefois - on ne changeoit rien à la.
prononciation de l’V . quand il s'ènrencontroit
deux de fuite , dont le premier étoit confonne,
le fecond Voyelle j co aernier s’ëcrivoit fouvent
par un O. Conféquemment le nominatif fingulier
fe trouvoit confondu a.vec PaccufatiTpluriel. Au-
lieu de deux V ou de VO , on ne marquoit quelquefois
qu'un V , mais dont les deux côtés fur-
V U L S 7r
paffoient en hauteur les lettres voifines. Mabil-
Ion obferve que les deux V V bien diftingués
durant le neuvième fiècle, furent au douzième
confondus par la complication de leurs branches x
qui leur donna la figure du double W -
« Dès le onzième fiècle, on en peut voir
un exemple dans la bulle de Benoit V III, 8c
fix dans la fixième planche de Cafley. Une feule
petite pièce de Madox , en fournit quatre : 8c
fi nous ne craignions de paller du onzième fiècle
au douzième, nous ajouterions que la fixième
planche du tréfor des diplômes d'Ecope , par Ander-*
fort, n'en renferme pas moins. Cés dernières
pièces ne font ni plus anciennes que l'an 1098,
ni pbftérieure à l’an 1107. Réduifez la queftion
à des W qui fe touchent, le premier fiècle en
fournira.- Mais il s'agit de V V qui fe traverfent ,
en quoi confifte, à proprement parler , le double
you. Ot le Blanc a publié une monnoie d’or de
Louis le Débonnaire , fur laquelle ces conditions
font exactement remplies. Les diplômes
originaux du même monarque, nous offrent aufii
des W . Après cela , il feroit nautile d'en montrer
dans d'autres diplômes d’empereurs des dix
8c onzième fîècles i comme d’Otton III de 997 ,
de Henri IV de 1066 , 8cc. fi ce n'eft pour faire
remarquer , que les deux V entrelafiés , devinrent
depuis ordinaires ou très - fréquen's , de
rares qu'ils avoient été jufqu'alors. On trouve
aufii dans une monnoie anglo-faxonne , du chevalier
Fountaine , pi. IX un W , qui pourroit
bien n’être pas de beaucoup inférieur en âge à
celui de Louis le Débonnaire. Par-de fins tout
cela,, nous voyons le W paroître , dès la fin
du feptième fiècle , dans un diplôme de Clovis-
III. Mabillon en a publié le modèle. Combien
faudroit-il faire remonter plus haut l'antiquité-
de cette lettre double,, fi fur un des bloc.^ de
pierres, érigés à Paris fous T ib ère, il falloir
lire avec Baudelot, Wieilom l Mais ni Mautour ,
ni Montfaucon , Lobineau 8c Martin , n'y ont
point vu ce double W. Nous n'y avons non pluÿ
apperçu qu'un V , quoique nous ayons examiné-
Finfcription de fort près en différens témps,
à plufieurs reprifes »»*
W E .U N E S D A Y y eft fa même ehofe que
Qdenfdag. Voyg[ ce motv
WITIGÉS y roj d'Italie. X>. N. Wit >gees rcx 9
fes médailles font:-
CX en or 8c en argent.-
EE 3 en P.. R. ou y voit la tête de Ramé'
a'un côté > 8c le nom de Witiges de l'autre.
On trouve aufii fon nom aii revers dè quelques»
médailles d'argent de Juftmiên..
VULCAIN des égyptiens^ou pHTiiAs.Eufebe,