
prémices (2) d e l’ufage, fuiyant Jeqttel YV aigu,, .
voyelle ou confonne, commeiiçoit toujours le :
mot. Dès-lors par rapport -à l’écriture curfive,
il étoit déjà bien accrédité. (3.) en France, en;
Angleterre' ,e n Écoffe. Il fitpar-tout des progrès ■
•confidérables au treizième fiècle : au fuiyant.il
parut prefque ordinaire & univerfel. Mais par
rapport à la minufcule formée, relative a celle
de nos imprimés, on n’étoit pas encore accoutumé
au quinzième à marquer notre V con-
Fonne au commencement de (chaque mot : quoiqu’on
le f ît quelquefois allez; régulièrement,
& qu’au feizième la mode en foit devenue (4)
prefque générale =».
Sur la fin de ce fiècle au plutôt elle fit place à
celle qui diftingue l’v cdnfonne de lu voyelle.
'Quelques villes d’Allemagne , comme Bâle ,
Cologne, Francfort (yj) fur le Mein & les villes
-de Hollande (6) adoptèrent cette orthographe :
allais toutes ne furent pas aufli confiantes a la
iiiivre que ces dernières. Les éditions elegantes
•des Elzèviers & autres ne s’en écartent -que par
rapport auxV tnajufcules, d o n t elles continuèrent
«de fe fervir invariablement. C ’eft qu’ alors les
U ri’étoient pas plus connus,^qu’employés par
les compofitèurs. On ne s’aftreignit à ;s’en fervir
en Hollande que quand la France (7) abandonna
la vieille méthode, pour ^’attacher à la nouvelle,
«. •
j » Quoique notre exemple ait achevé d’entraîner
prefque tous nos voifins ; plufieurs villes
d’Allemagne ont tenu jufqu’ à préfent, & tiennent
encore pour l’ancienne mode. Quelques-unes de
ce vafté pays U des royaumes du Nord, ont
-coutume de placer (8) un V après le Q. Cet
ufage n’eft point de leur invention. Elles l’ont
. puifé. dans des manuferits du quinzième fiècle.
D’autres villes des mêmes.contré,es, & le nombre
en eft encore grand, confervent i’V confonne
; polir l’ü yoÿdle par-tout ou il faut mettre des
[ lettres majufcuîes. Plufieurs imprimeries du Nord
emploient depuis plus d’un fiècle, au lieu de 1U
rond, l’U prefque quarté rendu majuicule. U11
autre V à-peu-près femblable à l’V confonne de
nos notes, & qu’on pour roi t appeller rond, a
tenu ,'il y a déjà long-temps3 dans quelques livres
la place de 'l’V aigu. Il paraît même fur les médailles
de l’empiré de Juuinien >».
Aujourd’hui de toutes parts on revient à
notre (9) ufage. Déjà les plus belles éditions
(1) Nous avons vu deux diplomes.de Louis-le-Gros,
<n date-de l’an 1110 , dont tous les v placés-au conv
mencement des mots, ont le fond en pointe , le coté
droit courbe, &. le gauche droit. Leur queue s’élève de
■ quatre ou cinq corps au-deffus de la ligne. Ils font
■ d'ailleurs femblables aux b. Mais ceux-ci font plus
Jones , & moins inclinés vers la gauche.
(3) On fpécifie cette écriture» parce qu’il en eft une
curuve des manuferits portant à-peu-pres les memes
•cara&ères que celle des aétes. Mais quand 1 écriture
-des chartes fe rapproche de celle des manuferits, elle
aie lailfe pas d'ufer ordinairement de -1 v , comme la
vraie curfive.
(4) Tandis qu’à Taris les Eftiennes & autres placoient
toujours Tv au commencement des mots, Aide
Manucc à Vcnife ne l’eraployojt qu’à, titre de majul-
cule : Gryphe à Lyon en ufa de meme. On fuivitcette
pratique à Basic, malgré le grand ufage qu’on y fai toit
«u fiècle précédent de Yv aigu , pour lettre initiale de
•chaque root. Il ny a pas vingt ans oue. 1 orthographe
de Manucc avoit cneore fes partifans en Allemagne,
.& qu’on s’y attachoit fermement dans quelques un-
yre (fions.
(c) Cette ville-entr’autres revint bientôt à la vieille
anode.
(6s Nous avons fous les yeux un Vâlerius-Probus,
imprimé à Leyde en 1*9.9, dans lequel, à deux pages
■ «près , on eft exaél à diftinguer par des caractères propres
les v conformes desu voyelles,, hors le cas des
lettres majufcuîes. Nous avons vu d’autres impremons
»de Hollande de la même année , où cette nouvelle or-
tthogtajihe -ettfuivàe fans exception.
(7} Elle avoir été prévenue par l ’Angleterre & peut-
être par certaines villes d’Allemagne. L'Italie nous a
plutôt fuivis à cet égard qu’elle ne nous a.devances.
Avant 1660 , l'ancien ufage avoir à peine éprouve
quelques atteintes en France. Mais depuis cette époque
& fur-tout depuis 1670, la nouvelle pratique prit en
peu de temps le deflus. Elle y étoit umverfellemenr
établie en ré80gj & même un peu plutôt, Cependant,
comme on avoit fait d’abord en Hollande , on continua
dans quelques imprimeries de France , prefque
jufqu’à notre fiècle , d’ufer de l'V voyelle au lieu dé l'XJ
confonne, au commencement des pnrafes, & par-tout
où la .majuicule devoit être employée.
ÏS) ils en uferrt de même par-tout cni Vu d l fuivi
d’une vovelle-j par exemple, ils écriront confvetudo ,
lingva, '&c. Telle eft en partie l’orthographe^ de là
littérature runique , du lexicon tunique & des faites
danois de Worraius , imprimés à Copenhague en
i^4î 1 ïéyo, iéyi. Nous difons en partie , car on y
trouve au ffi fouvent qui, qu&, quod, que qvi, qva,
qvod. Mais au commencemenrdes phrafes & par-tout
ailleurs où l’U voyelle majufcule doit être employé,
cm fe fert del'u. À ces deux exceptions près, l’j.& l’v
confonnes y font diftingués par les mêmes carafteVes
que nous leur .attribuons à préfent. Du moins eft-il
très - tare que .l’v confonne occupe la place de l’a
•voyelle.
•fo) Nous n’avons pas fait difficulté d’attribuer aux
hollandais d'avoir été fi fermes à repréfarter l’v
confonne par ce caraiftère , & l'u voyelle par cet autre ,
dans la minufcule de leurs livres imprimésqo ils ont
.amené tous les peuples à la pratique, dont ils n ont
ceffé de leur donner l’exemple, depuis cent cinquante
.ans. Nous n’ignorons cependant pas quemos irançois
V ü 747
«t* Allemagne te fuivertt ;fa:ns reftri&ion. 'Quoique
i’Efpagne s’y conforme Hiàintenant dans Timpri-
merie 3 elle ne le fait pas encore exadement dans
l’écriture à la main, repréfentée par la gravure «.
t e s bénédidins > auteurs de la nouvelle Diplomatique
, diftingueiit en onze fériés les U de_s
marbres , des médailles & dès manuferits ( T . U.
M 33I -> 0
La première férié.,de l’V à fond anguleux tient
à la plus haute antiquité. Ses figures font régulières.
Elles ont j,0..leurs jambages termines en
rond, 20.courbés, tranchés du côté gauche,
40. du droit , j 0.. des deux , ô9v en grifte ,
70. obliquement, & c . 8°. V mafi&fs, • hétéroclites.
Celles de la deuxième férié ne font.pas iréga-
lières 3 r°. côté gauche ^>lus long que le droit,
2°. plus court, 3°. côte droit long & courbe,
4°. rentrant en dedans , |°. gauche aufli, 6’ . avec
un fécond angle, 70. à triple angle. Cette férié eft
fi ancienne que la plupart de fes caradères pour-
roient à peine sfabaiffer au troifième fiècle , à
l’ exception de la feptième fous-férie & de quelques
V d’Efpagne de la fécondé.
La troifième grande férié aux V extrînféque-
ment concaves , quelquefois par plus d’ un de
.leurs côtés , commence au moins deux fiècles
avant l’ère vulgaire, & devient rare depuis le
deuxième 31°. côté gauche courbé , l’autre tranché
, i 9. le contraire , 30. au moins un côté
courbe, l’autre non tranché , 4°. courbe des deux
côtés, 50. un côté en S , 6 9 . en S renverfée.
La quatrième férié de FV , toujours à fond
anguleux, courbe un ou même deux de fes jambages
en dedans. Il ne fe trouve guères que depuis
le troifième fiècle 5 i°- le jambage droit courbé en.
dedans , 2°. extenfion du gauche en dehors ,
30. du droit, &c. 40. les deux cotés courbés vers
la gauche ,5 ° . avec pointe au noeud par le bas ,
6°. à double angle , aux côtés inégaux, y9, courbés
en dedans, du premier âg e , 8°. plus courb
é s , &c. 90, en S du côté d ro it, &c. modernes.
Les V de la cinquième férié font à fond carré ,
revendiquent à jufte titre & l’invention & les premiers
efiais de cet ufage. Ramus l’avoit enfeigné un peu
après le milieu du feizième fiècle, & l’avoit fait exécuter,
dèâ l’an 15 57 depuis, dans tous les ouvrages
imprimés par Véchel & fes héritiers. Gilles Beys l’ob-
ferva dans l’impreffion des épitres d’Horace, avec les
.commentaires de Mignault , faite à Paris en 1584.
Cela fuffit (ans doute pour conftater nos droits fur
cette utile invention , mais n’ôte pas aux hollândois
celui de l’avoir rendue univerfelle .par leur confiance à
fç roidir çontr-ç l’orthographe des autres peupLes.
a côtés disjoints Ôu en X 5 1®. unis, fans pointe ,
20. fond caj.ré très - légèrement dès le premier
fiècle, s’élargit au deuxième , s’étendencore au
troifième , fe foutient jufqu’au neuvième, 3 . cotés
disjoints en deffous, 4°- V- en X. Ces deux
foùs-fériés fe manifeftent plufieurs fiècles avant
l’ère vulgaire , & .ne fe montrent plus deux fiècles
après, fi ce n’eft en Efpagne où l’ on voit encore
lè derniër au fixjème, avec un côté communément
plus étendu que l’autre.
te s bafes des V de la fixième férié la diftinguent
de la précédente 3 fes V rares avant 1 ère^ vulgaire.
, deviennent à la mode as troifième fiecle %
fé ' pàffent vers le -neuvième 3 1 °- à fond carre *
jambages joints à la bâfe , 2°. détachés, 3 . prolongés
horizontalement , 40. fond aigu , cotes
! mafiifs ; J?, maigres, fond applati, 70. cotes
irréguliers , & c . 8°. courbés en dehors.
La feptième férié en Y remonte aux premiers
temps, & dure en-deça du treizième fiecle, au
moins en Efpagne yï?§ à pied triangulaire , 2»,
hafte ornée de perles „ 3°* V régulier,
40. irrégulier, y . côté plus long à droite , 6°. à
gauche , 70. tous deux courbés_ en-dehors , 8®. ua
côté en S , 9e. arrondi à moitié , io p. fond oblique
ou carré, 11®. rond.
L’U rond en ufage avant Fère vulgaire fournit
la huitième férié 3 à fommets fimples, 2°, fo-
lides , 30. nuis , & quelques bouts coupés , 4e .
côté plus long que l’autre, 5 courbe en dehors 9
6®. tous deux concaves.
A la neuvième férié appartient l’a oncial ou
minufcule, rare avant le cinquième fiècle , fréquent
à proportion qu’on avance dans les fuivans y
1®. peu ou point tranché , 2°. à contre-fens,
3‘’ . tranché d’un cô té , 4P. des deux , 50. à cotés
disjoints , 6°. carrés par le bas , 7#, à queue
courbe , 8°. côté gauche arrondi, 90. u chargé
d’angles, # £ § fermé, & c . 1 1°. en croiffant, & c .
12°. à pointes.
L’W qui conftitue la dixième férié , nous n©
l ’avons point découvert fur les marbres & les
bronzes,, avant le huitième fiècle 3 1 ° . ligne oblique
interne , tombant fur le côté gauche , 2®.
deux Y unis , 3®. deux V fe touchant par un
point, 4°. en, « , y°. en W à jambages s’entre-
çoupans.
La onzième férié renferme les figures étrangères
de TW faxon, de plus en plus employées depuis
la même époque 3 i ° . en triangle fouteau fur
un montant, 2°. même avec des irrégularités,
zQ. même en' trapèze , 4°* en fe courbant ,
j 0, W tirant fur W » en ^ •» 7°* en P *