
de Lyon, fous l’an 1307, fait voir que les archevêques
de cette ville,fe fervoientde bulles de plomb, à 1 exemple des papes , 8c des patriarches de Conf--
tantincple. Il y avoir des chartes feulement fcel-
lées par ces patriarches , d’autres feulement fouf-
crites. C ’etoit l’ office du logdthète de l’églile
deConftantinople, de buller les adles du patriarche.
Ce fut principalement au quinzième fiècle
qu’en Allemagne les évêques & les abbés Princes,
ou ifius des grandes maifons ajoutèrent à leurs
effigies l’écu de leurs armes 8c celui de leurs
églifes, plaçant le .premier à gauche & le fécond
a droite. -Après le milieu de ce fiècle au plus
tard , les évêques de France commencèrent à
fçeller avec des cachets ou petits fieaux f & à
diftinguer le grand du petit. Depuis environ trois
cent cinquante ans- les petits f i eaux ou cachets
ont ordinairement pris la place des grands fieaux
des évêques /s’ils n’en ont pas entièrement aboli
Pillage. Les petits fieaux de diverfes formes re-
préfentèrent d’abord dés baltes d’évêque à_demi-
corps } des faints patrons ., des.mitres, des
croftes, des écuffons furmontés de têtes & de mitres
Sc d’ armoiries. Enfin les feules armes des'évê-
ques ont banni d esfieaux toute autre repréfentation.
En général, quoique les armoiries aient commencé
vers la fin du dixième fiècle, unfieaucmi
s’.en tronveroit chargé avant le onzième-porteroit
un caractère de/auffeté : c’ eft une'règle confiante
chez nos plus habiles diplomatiftes, tels que
Anderfion, Heineccius 8c Hergôtt, 8cc. On "ne
connpit point de fieaux de feigneurs qui remontent
jufqu’à l ’an iojo. Ceux des princes fouve-
rains n’ont porté des armoiries qu’après ce
terme. La règle paroît donc certaine.
Les écus blâfonnés nç devinrent un peu communs
que depuis environ le milieu du douzième
fiée le.- On met au nombre des plus anciennes
armoiries du même fiècle celles de Geofroi comte.
d’Anjou 8c' du Maine, mort en 11 $0. On les '
voyoit dans Téglife cathédrale du Mans, renréfen-
tés fur un écu ou bouclier de figure fingulière.
Le champ eft d’azur à quatre lionceaux ram-
pans d’or & lampalfés de gueules.
Tels étoient ceux^de Manaffés de Reims en
1076 , de -Pibon évêque de Toul en 1074 8c
I i:i2 , de Manafies II archevêque de Reims
en 110 4 , d Adam abbé de S. Denis en 11 12 ,,
de^,.Barthélémy évêque de Laon 8c de Henri
évêque de Verdun en 1126.
Tous les /beaux, dont nous avons parlé jufqu’à
préferit font appliqués ou pendants aux anciens
aftes. Les favans. appellent les premiers figilla
membrane, a fixa , Annexa diplomati , charte agqlu-
tinata3 8c les féconds figilla penfilia. Les tefta- ;
mens des romains etoient feeliés de Jbeaux appliques
en-dehors, après qu’ on avoir percé ces
actes, Sc. h it palier trois fois par les trous le lin
qui les enVeloppoit. Les fieaux d’or , d’argent 8c
deplomb/ont toujours été fufpendus aux chartes}
au lieu, que ceux de cire y ont été appliqués pen?
dant bien des fiècles. Sous les rois Mérovingiens
8c Carlovingiens 8c les premiers de la troifième
Dynafiie, ces fieaux en placard n’étoient imprimes
que d’un co té } mais ceux des princes Lombards
recevoient une double, empreinte. Louis--
le-Gros eft le dernier de nos rois dont les diplômes
font munis des fceaux plaqués. Tous les empereurs
d’Allemagne iufqu’à Frédéric I , ont fuivi
cette ancienne mode. Les premiers fceaux des
rois d’Angleterre ne furent pas autrement appelés
: témoin le Jceau d’Edgar plaqué au bas d’une
charte confçrvée dans les archives de l’abbaye de
S. Denis en France. On ne,peut donc pas afiu-
rer, comme fait Heineccius , que les /beaux
d’Angleterre ont toujours été pendans. Tous les
comtes de Flandres appliquèrent les leurs fur les
chartes,,même jufqu’a Baudouin furnommé Se-
cuns qui changea.cet ufage. Les chartes des évêques
■ 8c des abbés offrent des fieaux en placard
jufqu’au déclin du douzième fiècle. ,
Sceau, ( Petit ). C ontre-Scel.
, SCELERAT A PO R TA , une des portes de
Rome ainfi nommee, à caufe du malheur , arrivé
aux trois cents fix fabiens.
SCERERATUS CAMPUS, Voye^ C h amp.
SCENE, le mot latin feena, dans foh origine défî-
gnoit une ramée de branches d’arbres dont; on fe
fervoit pour procurer de l’ombre 8c mettre à couvert
du foleil.- On s’en fervit depuis pour défigner
cette^partie du théâtre d'où les a&eurs fortoient &
qui s’etendoit d’ un bout du théâtre à l’autre, fions
tkeatri feena dicitur3 écritCaffiodore ( Varior. 4.^:1)
ab umbrâlucidenfiJfimâ3ubiapafioribus3inchoantevemo
tempore , diverfisfienis carmina canèpantur j ibi àclus
muficus & prudenti/fimi feculi dicta floruerunt. C ’étoit
proprement ce que nous appelions les décorations,
il y a voit de trois fortes àefi'enes chez les romains :
la fiene tragique qui étoit magnifiquement ornée
de ftatues 8c de colonnes 5 la fiene comique où
étoient repréfentées des maifons- de particuliers }
8c la fiene fatyrique où l’on voyoit des arbres, des
cavernes, de’S montagnes, 8cc. Vitruve ajoute
que ces décorations changeoient par le moyen des
machines que l’on y employoit, 8c que l’on appel-
loitfeena ver/ilis , lorfque les décorations ét.oient
tout d’un coup fubftituées à d’autres, 8c feena
ductilis, lorfque le changement ne faifoit que dé-,
couvrir le fond du théâtre. Ces changemens s’exë-
cutoient par le moyen des planches ou des tapiffe-
ries que l’on retiroit. De - là0 vient que dans les
auteurs ces fortes de fpeCtacles font quelques fois
appelles auU 5 car les décorations du theatre
chez les anciens çdnfiftoient entapifieries, 8c non
en peintures fur toile, comme parmi nous.
Les romains faifipient des dépenfes prodigieufes
pour l’ornement de leur fiene. Les auteurs latins
entrent là-deffus dans des'détails qui par’oiffent'incroyables.
Au commencement elle ne rut compofee
que d’ arbres afiemblés, 8c de verdure, d’ où'lui vint
ion nom 5 puis on y employa des planches informes,
auxquelles fuccédèrent les tapifieries. Clau-
dius Pulchcr îtxt le premier qui y employa toutes les
richeffes de la peinture. On y,prodigua auffi les
colonnes 8c les ftatues , 8c Caius-Antonius en-
chéri fiant fur ceux qui l’avoient précédé, fit argenter
toute la fiene 5 Petreius la fit dorer ijCatulus
la revêtit d’y voire, 8c Néron pour amufer Tyridate,
fit dorer tout le théâtre. Mais rien n’égala le fafte
de Scaurus, qui, pendant fbn édilité- fitconftruire
un théâtre dans la fiene duquel il mit trois cents
foixante colonnes placées, les unes fur les autres
en trois rangs dont le prémier étage étoit de marbre,
le fécond criftal 8c le troifième de colonnes dorées,
Entre lès colonnes il y avoit trois milles ftatues
d’airain.
Chez les grecs, la fiene un peu différente de
celle des romains.fe divifoit en' trois parties, dont
la première s’appelloit proprement la ficene. La face
de ce bâtiment s’éteriaôit d’un côté du théâtre à
l’autre 5 là , fe plaçoieht les décorations j à fes extrémités
il y avoir deux petites ailes en retour qui
terminoient cette partie. De l’une à l’autre.de ces
aîles , on tendoit une grande toile qui fe plioit fur
le théâtre, 8c dont l’ ufage bien différent du nôtre,,
étoit de s’abaiffer lorfqu’on ouvroit la fiene, 8c
de s’élever dans les entraxes , ou à la fin de la re-
préféntation. La fecondepartie.de la fiene 3 é toit un
grand efpace libre, au-devant delà jcè/z^, .propre-
mént dite, qui repréfèntoit toujours un lieu à découvert,
comme une place publique, un endroit champêtres
c’étoirlà queles aéleurs venoient jouetla pièce.
Enfin la troifième partie étoit un endroit ménagé
. derrière la fiene où s'habillaient lés aéteurs, où
l’ on ferroit les décorations , 8c où étoit placée une
partie des machines'.
7 SCÉNIQUES. On donnoit ce nom à une fo-
ciété de gens qui fervoient aux repréfëntations
théâtrales ou aûx combats • gymniques , 8c qui
ëtoierit établis dans différentes .villes de la Grèce
ou de l’empire romain. Tous ces collèges avoient ‘
des facrifices 8c des prêtres particuliers, 8c celui
qui étoit à la tête de ces prêtres prenoit le titre
de grand-prêtre du collège, upxieptos gvmS'ou. Cet
üfage devint fi commun , même;dans les villes latines
où il y avoit des collèges de comédiens , de
muficiens ou d’athlètes , que les latins empruntèrent
des grecs le nom archier eus fynodi, fans y
rien changer. On en trouve des exemples dans di-
verfts inferiptions. Ces collèges éliloient ordinairement
pour grand-prêtre quelqu’un d’entr’eux,
comme on peut le voir dans les inferiptions rapportées
par Gruter.
Outre cela , les collèges fiéniques ou gymniques
fe nommoient eux-mêmes des. efpèces jde magif-'
trats, qui prenoient le titre àîarchontes. Dans les
affemblées de ces collèges , on faifoit différens
décrets , foit pour témoigner de la reconnoiffance
envers leurs protecteurs , foit pour faire honneur
à ceux d’entre les affocies qui fe diftinguoient par
leurs talens. Il y a quelque apparence que les frag-
^mens d’inferiptions grecques .trouvés à Nifmes ,
font' des relies de quelqûes-uns de ces décrets $ du
moins nous fournies portés à le croire ainfi , par
le mot -tyqtptirftcA, decretum , qui fe trouve à la tête
d’ un dé cès* fragmens , 8c parce que la ligne fui-
vante commence , de même que tous les décrets
de cette, efpèce, par les mots ewei a . <rccp.p.ios,
quan do quidem L. Sammius , &c. •
Il eft certain que les comédiens, chanteurs,
joueurs d’inftrumens , 8c autres perfonnes qui paroi
fioie 111 fur la fcène artifices fenici , hotunuxoi
T itr a i. , s’étoient répandus dans l’Afie fous les
fùcceffeurs d’Alexandre, comme on peut en juger
par un paffage du quatorzième livre de Strabon.
Les différentes troupes qui repréfentoient des
comédies, des,tragédies , 8cc. , dans les villes
afiatiques, fe diftinguoient entr’ elles par les noms
qu’elles empruntoient, les unes des rois qui les
honoroient de leur protection , les autres du chef
de la troupe.
Ces troupes dé comédiens non-feulement fe
foutinrent dans l’Afie , après que ce pays eut
paffé fous la domination des romains ; mais de
plus, elles envoyèrent dés efpèces de colonies dans
1 l’Occident ,o ù les principales villes des provinces
fe piquèrent d’avoir des comédiens grées, à-peu-
près comme de nos jours nous voyons différentes
cours de l’ Europe empreffées d’attirer des troupes
de comédiens italiens. On trouve la preuve de ce
fait dans, une infeription découverte depuis environ
40 ans, à un quart de lieue de Vienne, fur le
chemin de Lyon -, par laquelle- on voit qu’ il y
avoit des comédiens afiatiques établis à Vienne ,
îefquels. y formoient un corps, 8c un corps a fiez
permanent, pour qu’ils fongeaffent à faire préparer
un lieu propre à leur fervir de- fépulture , lorfque
quelqu’ un d’entr’eux viendroit à mourir : Scoenici
afiaticani & qui in eodem _ corpore funt vivi /ibi
fecerunt.
■ Les comédiens 8c les muficiéns diftingués dans
leur a r t, de même que les athlètes qui s’étoient
rendus célèbres par les victoires qu’ils avoient