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ce qui fit dire à ce conful philofophe : Si quis
quondam populi cura f et ann.on.am 3 magdus kabebaturj
nunc pr&feciurâ quid a bj ccd us ?
P r æ f e c t u s a u r a r ia r u m 3 infpetteur des mines
ou plutôt de l'impôt établi par Conftantin , 8e
appellé aurarÎA 3 peut-être parce qu’on l'exigéoit
en or.
P r æ f e g t u s c l a s s i s 3 le général d'une armée
navale , ce que nous appelions amiral. C ’étoit fous
la république un des confuls qui commandoit la
flotte ; mais fous Augufte ce commandement fut
donné à un officier particulier , que l'on appella
>, pr&fè£tus clajfîs. Son temps étoit d’un an0 à moins
■' qu'il ne fût prorogé par une commiffion particulière.
P r æ f e c t u s f a b r u m 3 chef des ouvriers en
fer.
P r æ f e c t u s P é r i a r u m l a t in a r u m 3 romain
choifi parmi les patriciens pour préfider à la célébration
des Fériés latines.
P r æ f e c t u s j u r id ic e n d o 3 juges établis dans
les municipes.
P r æ f e c t u s r e m ig u m , comité , chef des rameurs
d'un navire.
„ P r æ f e c t u s v e c t ig a l iu m 3 prépofé à la levée
des impôts.
Préfet des camps-Le préfet des'camps 3 quoi-
qu’inférieur en dignité à celui de la légion , avoit.
un emploi confidérable. La pofition , le devis , les
retranchemens 8e tous les ouvrages des camps le
regardoient. Il avoit infpeétion fur les tentes , les
baraques des foldats , 8e fur tous les bagages. Son
autorité s'étendoit auffi fur les médecins de la légion
, fur les malades & fur les dépenfes. C'étoit
à lui à pourvoir qu'on ne manquât, jamais de chariots
3 de chevaux de bât , ni d'outils néceffaires
pour fcier ou couper le bois , pour ouvrir le foffé,
le border de gazons 8e de paliffades, pour faire
des puits ou des aqueducs. Enfin, il étoit chargé de
faire fournir le bois 8e la faille à la légion , & de
l'entretenir de béliers , d'onagres , de baliftes, 8e
de toutes les autres machines de guerre. On don-’
noit cet emploi à un officier de mérite , qui avoit
fervi long-temps 8e d'une manière diftinguée , afin
qu'il pût bien montrer ce qu’il avoit pratiqué lui-
même. ■
Préfet des ouvriers, La légion avoir â fa
fuite des menuifiers , des maçons , des charpen-
tiërs 3 des forgerons1, des peintres 3 8e plufieurs
autres ouvriers de cette efpèce. Ils étoient deftinés
à conftruire les logemens & les baraques des fol-
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dats dans les camps d’hiver-; à fabriquer les tours
mobiles , à réparer les charriots & les machines
de guerre , ou à en faire de neuves'. Différons at-
teliers où l'on faifoit les boucliers , les cuiraffes ,
les flèches, les javelots 3 les calques, & toutes
fortes d'armes offenfives 8e défenlives ,. fuivôient
encore la légion. Tous les ouvriers dont on vient
de parler 3 étoient fous les ordres du préfet des
camps.
Préfet de la légion. Ces préfets étojent des
hommes confulaires qui commandoient les armées
en qualité de lieutenans. Les légions 8e les troupes
étrangères leur obéiffoient, tant dans les affaires
de la paix que dans celles de la guerre. Ils commandoient
j fous l'empereur Valentinien, deux
légions 8e même d<*s troupes plus nombreufes®,
avec la qualité de maîtres de la milice } mais c'étoit
proprement le préfet d’une légion qui la gou-
vernoit. Il etoit toujours revêtu de la dignité de
comte du premier ordre j il repréfentoit le lieu-
tenant-géneral, 8e exerçoit , en fon abfence 3 un
plein pouvoir dans la légion. Les tribuns , les cen-
turions & tous les foldats étoient fous fes ordres ?
c étoit-Iui qui donnoit le mot du décampement 8e
des gardes > c'étoit fous fon autorité qu'un foldat
qui avoir commis quelque crime J étoit mené au
fupplice par un tribun. La fourniture des habits 8e
des armes dès foldats / les remontes 8e les vivres
étoient encore de fa charge. Le bon ordre 8e la
difcipline militaire rouloient fur lui , & c'étoit
toujours fous fes ordres qu'on faifoit faire tous
les jours l'exercice , tant à l'infanterie qu'à la cavalerie
légionnaire. Lorfqu'il faifoit fon devoir,
c'étoit un chef vigilant, qui, par Taffiduité du
travail, formoit à l'obéifîance 8e au métier de la
guerre la légion qui lui étoit confiée , 8e il en
avoit tout l'honneur.
Préfet de ‘Rome-. C'étoit un des premiers
magiftrats de Rome, qui la gouvernoit en l'ab-
lènce des confuls 8r des empereurs. Il avoit l'intendance
des vivres , de la policé , des bâtimens
& de la navigation. Son pouvoir s'étendoit à mille
jets de pierre hors de Rome .félon Dion. On ju-
geoit devant lui les caufes des efclaves, des patrons
des affranchis 8e des citoyens tutbulens. Àu
premier jour de l'année , il faifoit à l'empereur, au
nom de tout le peuplé , un préfent de coupes d'or
avec- cinq fous de monnoie : Vobis folemnes 'patères
cum qu'mis f/lidis u.t numinibus integritatzs offe-
rimus, dit Symmachus..
. Denter Romulius fut choifi par Romulus pour
être préfet de là ville de Rome. Ce prince lui attribua
le droit d'affembler le fénat, 8e de tenir
les' comices. Ses fonctions tombèrent lorfqit’on
eut créé la charge de préteur ,- 8c l'on ne fit alors
de préfet à Rome , que pour y célébrer fur le mont
Alban les fêtes latines inffitué^s par TarquirvESuperbe
, en l'honneur de Jupiter. Mais Augufte
fit revivre là charge de préfet de la ville , & lui
attribua de fi grandes prérogatives, que dans la
fuite cette charge abforba dans Rome l'autorité
de toutes les autres magiftratures. ( D. J. )
Préfet de l'Egypte , furnommé augufialis.
Ulpien nous apprend par la loi unique , que le
préfet de l’Egypte çonfervoit fa prétexture ', jufqu’à
ce que fon fucceffeur fût entre dans Alexandrie,
quoique, fuivant la régie générale, le fucceifeur
au gouvernement exerçât fa charge dès qu’il étoit
dans la province. Il jouifioit de tous les honneurs
des proconfuls, à la réferye des faifeeaux 8e de la
toge bordée de pourpre, appelléé vr&texta. Son
principal foin étoit d'envoyer à Rome la quantité
de bled que l'Egypte devoit fournir tous les ans.
Le jurifconfulte Modeftin a décidé dans la loi
xxi. jf. de manumiff. vindicï. 3 que le préfet d’Egypte
pouvoit affranchir les efclaves ; 8c Ulpien, dans la
loi j. jf. de tutor. dat. ab his qui jus dandi kabent,
qu'il pouvoit donner des tuteurs. ( D. J. )
: Préfet des cohortes nocturnes. Les incendies
étant très-fréquens à Rome , l'empereur
Augufte établit, au rapport de Dion Caffius , un
certain nombre de cohortes ( Les uns difent cinq
& les autres fep t.) , pour veiller pendant la nuit
aux incendies , 8c empêcher le progrès qu’ils fai-
foient en différens quartiers de la ville. Il y avoit
auparavant des perfonnes à qui on en confioit de
temps en temps le foin j mais l'empereur jugea
à propos de rendre fixes les cohortes, qu’il dif-
pôfaen différens quartiers, fous la conduite d’un
•préfet 3 appellé pr&feçlus vigilum 3 & ordonna en
même-temps que celui qui les commanderoit auroit
la connoifiance 8c la punition de quelques crimes,
expliqués dans la loi iij. jf. de ojfc. pr&feci. vigil.
Mais , malgré cette prérogative , on regarda avec
mépris les cohortes , foit par rapport à leur emploi
,.foit parce qu'elles étoient compofées de vils
affranchis j 8c c'eft dans cette prévention peu favorable
que Juvenal a dit (Sat. XV. v. 305. ) :
Hifpofitis pr&dives kamis vigilare cohortem
Seryorum noBu Licinus jubet.
Ce fut auffi par cette raifon qu’on donna aux
foldats de titre de fpartéoli 3 parce qu'ils portoient
des fouliers faits de joncs , appellés fparti 3 félon la
remarque de Baudoin ( De calceo antiquo§§cap. ,
& de Cafaiibon, fur Suétone , dans la vie d’Àu-
gufte ( Cap. 30VI, où il dit que les pauvres fai-
foient des fouliers avec des cordes appeiiées fparts..
Baudoin remarque que le préfet marchoit toute
la nuit, ealceatus cum hamis & dolabris. Sa^xhauf-
fure étoit félon les-apparences d'un cuir, cspable de
réfifter à la pluie 8c a la neige $ il faifoit porter .des.
vailfeaux propres à y mettre de l'eau, femblablesà
nos fceaux de cuir..,, dont on fe f. tt dans les incendies
, qu'on appelloit hanv&. 11 elt vrai que
quelques interprètes croient que hama veut dire
harpago 3 un croc , qui n'eft pas inutile dans ces
oçcafions j 8c quant à dolabra , il fignifie dolçire ,
une hache 3 dont on fe fervoit auffi fort utilement
dans les incendies.
Préfet du Pr é to ir e , chef des gardes prétoriennes,
lefquelles veilloient à la confervation
des empereurs. Plufieurs habiles hommes qui ont
écrit en françois, ont. confervé le latin pr&fcftus
Pr&torio■
. Dans les temps que les confuls. furent établis
à Rome, on- appeloit tous les magiftrats 8c ceux
qui avoient des dignités,militaires, Pr&tores3 d'où
eft venu le nom Pr&torium, pour la réfidence du
préteur, foit aux champs, foit à la ville. Le pavillon
même, ou la tente du magiftrat aux camps
militaires , fe nommoit Pr&torium. De l’ ufage de
ce mot, les palais des empereurs dans les villes,
ou leurs pavillons au milieu de la campagne, ont
été nommés Pr&toria, 8c les foldats des gardes,
veillaifs autour de l’empereur, milites Pr&toriani ;
lefquels étoient commandés par certains chefs
fournis zupr&fecius Pr&torio. Les anciens préteurs ,
8c autres magiftra'ts romains, étant envoyés dans
les provinces, cum imperio , c’eft-à-dire , avec
droit de juftice 8e de jurifdiétion : on appeloit
auffi Pr&torium le lieu , le fîége ou auditoire auquel
ils rendoient la juftice.
La dignité de préfet du Prétoire, fous les empereurs,
étoit la plus haute 8c la plus éminente
de l’empire ; en forte quelle ne fe rapporte pas
mal à celle du grand vilir de l’empire Ottoman ,
ou fi l'on ve^t, à nos anciens maires du palais 5
avec cette différence qu'ordinairement il y en
avoit deux : car Auguiie qui en fut le premier
auteur, en créa deux dès le commencement de
leur inftitution, afin qu'ils s'aidaffent mutuellement
, 8c afin que leur puiffance étant divifée,
il [ne leur fût pas fi facile de confpirer contre le
prince ou contre l’Etat. Tibère qui àimoit Séjan,-
le conftitua feul en cette dignité.
L'empereur Commode fit trois préfets, du Pré-
. toire. Ses prédéceffeurs, depuis Tibère, en avoient
toujours fait deux. Les fucceffeurs de Commode
continuèrent à en . créer trois jufqu'au'règne de
l'empereur Conftantin, qui en créa quatre qu'il
appela pr&fectos Pr&torio Oriends , lUin&, Itcli& &
Galli&i ayant fait fous ce nom un département
de toutes les provinces de fon empire. 11 en agir
ainfi pour énérver la puiffance extraordinaire de
cètte forte de .magiftrats, en civifant leur autorité
, 8e - en leur ôtant une partie des pouvoirs
quils a.voient; fur les gens .de guerré ; 8e c'-eft encore
ce qui l’engagea à créer de nouveaux offi