
* 9 1 Q U A
Adiiiiü fe in fpatîutn , fy frufira retinaeula ten-
dens ,
Fertur equis auriga , neque audit currus habenas.
Une pierre lancée avec une fronde , un traie
d’avbalête n’alloient pas plus vite y ce font les
fimilitudes qu’emploie Sidonius Apollinaris; F.t-les
fomains qui avoîent pris des agrées cet exercice ,
tout accoutumés qu’ils étoierit à voir ces courfes
infenfées , admiroient encore Eriélhonius comme
un héros plein d’audace & de courage , 'parce
qu’il avoit ofé le premier atteler quatre chevaux
à ces fortes de cliars ( Virgile, Géorgie. III. v.
1 1 5 .) : .
Priniùs Ericlkönius currus & quatuor aufus
Jüngere equps , rapidijque rôtis inßßere vi&or.
On comprend en effet que des' courfes de cette
nature ne pouvoiènt pas manquer d’être péril-
leufes. Tantôt un cheval s’abartoit, & le char
qui avoir peu de volume ,• peu de poids , recevoit
une fecoulTe capable de faire ttebueher l ’écuyer ,
qui tout droit pour l’ordinaire, ayoit à-peine-le :
ventre appuyé. Tantôtles qua/tre chevaux pouffés
à toutes brides , s’empôrtoient & prenoient le ’
mords aux dents, avec le rifque ordinaire én ces ,
'occafiorns :
Fèrttir equis auriga , neque audit currus habenas.
•Tantôt enfin uneffieu rômpôit , 8c le ebndùéîfeur
tombant fe trouvoît heureux s’il n’éteit pas foulé
aux pieds de fes chevaux. Homère 8c--les tragiques
• grecs nous fourniifent dès-exemples 'de' tous • ces *
acçidens. Mais c’etoit bien: pis- encore à-la r en- ;
contre d’ un autre char que l’on vouloit dévancer ;
car alors on faifoit tout ce que l’on pouvoir pour:
'■ l’accrocher ,1 pour le renverfèr au- hafard de- tout;
ce qui en pourroit arriver. Silîus Italicus nous fait*
une peinture affez vive de cette ©fpèce-de choc J
dont les fuites étoient prefque toujours funeftes à]
l’ un ou à l’autre : .
JJonec confifus primava flore juventa
Durius ablrquum xonyerfls pronus haben!s
Pfpojuit currum , atque everfuni prOpulit aietm
'Atklantis fênio invalid!,. ■ . .•. . .
. -Voila l’un des combattans accroché $ qu’en âr-î
' rive-f-il ? VOUS l’allez Voir.
. . j . ; . Peïfîrtêtp vohhuraxe
Ccrnuus , ac pariter fufi 3 'rhiferâbiîe ƒ ùhfnpo
Dlfcordesflernicntur equi.
L ’écuyer & les chevaux tombent'’ôilfemble.'-La
multitude des chars^cui, couroient en même-temps
#toif c e f o f e f ë s , A>
0 u A
} Rome, dans le grand cirque, on donnoit en u t
I jour le fpe&acle de cent quadriges : '
ï Centum quadrijugos agitabo ad flumina currus.
1 1 Virgile qui le dit, & l’on en fa-ifoit partir
ji de ta barrière julqu’à vingt-cinq à-la-fois 5 c’eftco
que les latins appeîioient mijfus |* emijflo , & les
grecs uÇttns.' Nous ignorons combien dé chars à
quatre chevaux l’on alfembloit à la barrière d’O-
Iympie- J’ai peine à croire que le nombre en fût
aufïi grand- qu’à Rome , fur-tout fous les premiers
empereurs.
Mais quand no,us fuppoferions qu’il n ’y - à voit
pas plus de vingt ou trente -quadriges aux jeux
olympiques , toujours eft-il certain que ces chars
ayant a courir enfemble dans une Iicé qui n’étoit
pas extrêmement large , 8c étant obligés de pren-
are a-peu-près le même chemin pour aller gagner
la borne, dévoient naturellement* fe croifer, fe
traverfer , fe heurter, fë tarifer les uns les autres ;
& I émotion que caufoient ces événemens, faifoit
le plaifir des fpeélateurs. ( D . J . j
Qu A dr ige ( On voit un ) fur les médailles cfe
Catana, de Syracufe.
Q U AD RI S OMUM. Voyez B isomum.
QUADRUPÈDE ailé. Il faut mettre au rang
des fables les contes des quadrupèdes ailés 3 du
griffon , du dragon quadrupède , des. bafilics, des
lamies , 8c autres femblables., qui n’ont jamais
eififté -que dans l’imagination deS'pô'êïeS.’ r,
Cependant, quoique toutes les hiftoires des
quadrupèdes a/Yéj foiënt faüffes il ne ; s’ënfiiit pas
abfolument que la nature ' ait réfüfé^à tous fans
‘ exception une êfpècè de'^ol. Il y a dans'ksTndes
Orientales bi Occidentales des animaux ;qtii ont lès
pieds de devant attachée par ünë;éfpèce dé%em-
brane, qui *Ieur_tient, en quelque mahièïe , lieu
d’ ailes. Tël eft l’ariimal qu on 'nomme l e dragon
' ■ voiuht ÿ & que Pifon •-airüi que Bontilïs'rangent
parmi les quadrupèdes.' <Céi fortes d-’anïmaux peuvent,
pendant quelque temps fe mouvoir & fe fuf*
- pendre'dans Pair1. C ’eft-ainfi que' Pécurêtal volant
'peut fe foutenir'par une membrane ;étendue qui
l’empêche de tomber dans ks' faûts qu’iP fait d ’un
arbre àTâùtre. ll 'n e fa u t donc; pâs fégafdeç lés
-mots‘.vblânt & ailé édfèhre fyrrôitÿtne5 j' :il rfy a
yôiï\?'&&tyâdtjphles 'allés ; mds ;fil f en1 a' 'ùrrqùi
■ volé fàns'avbir des aîlès ƒ'& c’cff tar fëule’.éhttü\d-
fduris. Certaines èf^ècesdeî lézafds:-& d’.éctrrëüils
■ font dits voler i'rkprtfprê'm'eh.t ,• Càrfrls me ’peuvent fe
foàtènirdans1 Pair'que'‘péridanf des’-mdmê-ns, 'âu
'‘ttrtJyêiïMêsjpèSiüx1 qùi fôht';ttfâ0Héés;àviëttrs''pi;'t--
tes F'&'qnidetlT 'fètvént'àTe'iîifpèrMte' dinf'iès
1 fauts. qu’ils font d’un endroit^ untpeu^plus -élevé '
Q U ADR VP J A T OR,
Q U Æ
QUJDItUPLATOR. Ce mot, qu’ on trbuvè
dans Cicéron, lignifie un délateur, pour des crimes
qui concernoient ta république. On le nom-
moit quadruplaior 3 parce qu’on lui donrîoit la
uatrieme partie du bien dés accufés , qui, fur fa
élation , etoit çonfifqué. Plaute a forge le verbe
quadruplari , pour lignifier faire la profejflon de délateur.
( P . J.)
QUADRUSSÎS 3 pièce de monnoie de cuivre,
laquelle valoir quatre as. Voyez Q uatrussis.
QUJESITORES -, commilfaires créés‘par lé
peuple de Rome pour préfider aux jugemens des
âffalrps d’état , qu’on appelloit les recherches,
qu&flioncs, .& qui étoient dévolues au peuple.
Accufatoris ojficium eft inferre crimina, dit Cicéron
( Ad Herehn. 4. 35. ) j defenforis diluere, teflis
dicere que. feierit 3 qusfltoris unumquemque -eorum in
oflcio continere. Ainfi, qusfltores parriçidii étoient
des juges choifis parle peuple pour connoître du
crime de parricide , d’alfalïinat, ou de fout autre j
■ crime capital, comme le dit Feftus :,Qu&ft'torespar-
ricidii appellantur qui de rebus capitalibus qu&runt.
Ces .juges étoient d’abord le conful, le dictateur,
le préteur , ou toüt autre à qui le péuplë confioit
ce foin. Mais ,.1’àn 604, on établit ce qu’on appelloit
qu&ftiones perpétua. 3 lefquelles furent dévolues
aux mêmes, juges , qui en connoiffoient per-
pétuellëmçnt.
QUÆSTIONES perpétua , recherches perpé- j
tuelles , établies", comme nous l’avons dit, environ
l ’an 604 de Rome, & ainfi nommées , foit parce •
qu elles avoîent une forme preferite & invariable , :
en forte qu elles n’avoient pas befoin d^urte nouv
elle lo i , foit parce .que les préteurs faifoientees
recherchés perpétuellement 8c durant toute l’année
de leur exercice, & que le peuple, comme
auparavant -, -ne nommoît plus de commilfaires
pour faire-ces fortes d’informations. L’objet des
• premières recherches perpétuelles furent les con-
euftions,, les crimes d’ambition, ceux d’état & de
péculat. Sylla y ajouta le crime de faufle-mon-
noie , le. -parricide , l’affaffinat , l’empoifonne-
ment 5 & après lui , on y mit la prévarication
des jugés '& les violences publiques & particulières.
C ’étoit de cës crimes que connoiftoient
quatre des fi.x préteurs , dont les deux premiers*
s’occupoient des affaires des particuliers , qui
. étoient proprement l’objet de la jurifdiction de la
préture. Cependant , depuis l’etabliftement des
recherches perpétuelles , il y eut beaucoup^ de
çommifïions ëxèreées ou par le peuple lui-même
' dans les affembiées , ou pair des commilfaires
: çréés extraordinairement, & cela à caufe de la
: nouveauté & de l’atrocité du crime dont la vengeance
étoit pourfuivie 3 comme, par exemple ,
'dans l’affaire de Milon , qui étoit accufé d’a-
Voir- tué Clodîus ,• 8c dans : celle . dé Clodius
Antiquités , Tome V .
Q U A vyt
lui-même 3 accufé d’avoir violé les- faints myf*
tères.
QUJESTIONIBUS ( A ). Gruter ( J43.V. ) *
publié l’infeription fuivante :
Q. g a y 1 u s. q. f*
A R N . C L E M E N S
CL U S I I . E V O K
A U GA,
Q U E S T I O N I B U S;
Cet officier eft appellé ailleurs quaftionarius%
Voyez Q uæ s t io jx e s . ,
QUÆSTOR. Voyei Questeur.
QUÆSTORII (Ludi ), Voyei Jeux.
QU MS TOK IUM , ta tente du quefteur dans-
les armées., Je .queftoire, où étoit dépofé.e la
çaifte militaire. Polybe dit qu’on plaçait trois,
fentinelles devant cette, tente.
QUANDO rex comidavit fus. Ces mots qui £®
trouvent dans les calendriers des marbres romainsp
font expliqués à l’article Q.
QUXRRÉES-LES-TOMBES, village de l’Au-
xois, province de Bourgogne, nommé en latin
moderne parochia de Quadratis, en fou s-en tendant
apparemment ia.pid.ibus. Dans ce village, depuis
un temps immémorial, on a -découvert 5c
. on découvre encore des tombeaux de pierre. Moreau
de Mautour , qui a -communiqué fur ce fujet
en iy i é des réflexions à facadémie des, Belles-
Lettres , dit que ce village eft fitué fur les confins
de la petite contrée du Morvant, à deux lieues de
la ville d’Avalon, & que l’efpace du terrein où
l’on trouve ces tombeaux, ne contient qu’envi-
ron fîx cents foixànte pas de longueur , & environ
cent foixànte de largeur 5 ces tombes qui font
d’une pierre grifâtre, ont environ cinq ou fix
pieds de longuéur. On en a brifé un grand nombre
pour bâtir '& pour paver l’églife de cë lieu ; on
s’en eft même quelquefois fervi pour faire de la
chaux y on en a refervé quelques-unes pour fa-
tisfaire la curiofité, & on les a biffées dans le
cimetière,
Ce qu’il y a de fingulier-, c’eft qu’on ne voit fur
-ces tombeaux aucûne marque de chrîftianifme , ni
même d’autres figures, 8c qu’il n’y en a qu’un
, feul fur lequel on ait vu une croix gravée, & fur
une autre un écuffon qu’on ne fauroit déchiffrer.
En. creufant les fondemens de la facriftie, on en
déterra deux 3 4ans lefquels on trouva deux pea