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ancêtres. On a. trouvé autrefois à Ni fines une de
ces voûtes pavée en mofaïque 3 & garnie de niches
dans le mur „ lefqueiles niches conte- i
noient chacune des urnes de verre remplies de
cendres.
La pyramide de Ceftîus , qui contenait intérieurement
une chambre admirablement peinte,
n-ëtoît que le tombeau. d’un particulier.
Il faut confidérer ici principalement les tombeaux
ordinaires de la nation. '
Il y eh avoit de famille , d’autres héréditaires ,
8c d’auties qui n’avoient aucune deftination. On
trouve cette différence dans les lois du digefte 8c
du code 3 fous le titre De Religions 3 ainfi que
dans les Recueils £ Inscriptions publiées par les
Çivans. ; •• ' . &£ -
Les tombeaux de famille étoient ceux qu^uné j
perfonne faifoit faire pour lui & fa famille^ c’eft- I
a-dire » pour fes enfans , fès proches parens & fes
affranchis. Les tombeaux héréditaires etoient ceux
que le teftateur ordonnoit pour lui, pour fes héritiers
, ou pour ceux qui Pacquéroient par droit
d’héritage.
Tour le monde pouvoît f e . réserver, un tombeau
particulier, dans lequel perCohpè n’eût fixé mis.
On p.puvoit auffi défendre par tellement d’enterrer
dans le tombeau de famille aucun des he-*
ri tiers, de, la famille.. Pour lors on. grayoît. fur- le
tomheauXes lettres fuivantes ; H. M. H. N.. S. Hoc
monumentum h&rtdes'non fequitur ; où ces- autres::
H- M. ad H. N. TR ANS- Hoc monumentum ad k&-
redes non tranfit, lè droit dé . ce monument flfi. fuit
point’l’héritier >' ctefl-a-di’re „ ^ue les , hérffieys- ne
pourvoient difpofér dè.- Yendrqit ou J td itle ,
beau & que ni l’ endroit ni îë tombeau ne feraient
partie de l’héritage-, u
On peut voir, dans les- anciennes infcriptipns
fépulerales , les précautions que l’on prênôit pour
que dés tombeaux fubfiftaffeftt- dans les differens
changemens de propriétaires. Outre qu’on le gra-
voitr fur la tombe , outré'îës imprécations qfton
faifoit encore contre ceux qui ofër.oienP violer la
volonté du teftateun „ lès loix. attachoieut aux
contraventions de très- grofles amendes.
En un m ot, les: tombeaux étoient du nombre des
chofes religieufes. Celui , dit Juftinien ( dans fes
Jnfiitutes, liv. U . ti.^ï i> '§, .9. ) , qui fait inhumer
le corps d’une perfonne décédée dans'un fohds^qui
ïhî appartient „ le rend religieux. On peut même
inhumer* un: corps dans le fonds d’autrui „.avec Je
confentement au propriétaire }.& s’i l arrive, qu’il',
oblige dans h. mite d’ enlever ce cadavre lé
Jbnds reftera toujours, religieux.. S
.. Non-feulement la pface occupée parde tombeau
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étoit religieufe, il y avoit encore un efpace è
l’entour qui étoit aufli religieux, ainfi que le chemin
par lequel on alloit au tombeau. G eft ce que;
nous, apprenons d’une infinité d'inferiptions anciennes
, que Gruter „ Soiffard, Fabretti, Reine-
fi us 8c . plufieurs autres ont recueillies. On y voi t
qu’outre l ’èfpace où le tombeau étoit elevé 3 il y
avoit encore iter 3 aditus 8c ambitiys 3 qui étant une
dépendance du tombeau, jouiffoient du même privilège.
S’il arrivoit que quelqu’un eût ofe emporter
quelques-uns des matériaux d’un tombeau
comme des colonnes ou des tables de marbre %
pour les employer à des édifices profanes „ la loi-
le condamnoit a dix livres pefent d’or, applicables,
au tréfor public 8c de-plus l’édifice prolàne
étoit confilqué de droit au profit du fife. La lo f
n’exceptoit que les fépuieres 8c tombeaux des ennemis
, parce que les romains ne les tenoient pas-
pour feints.ni religieux..
Ils ornoiept quelquefois leurs tombeaux de bandelettes
de laine & de feftoris de fleurs > mais ils*
avoiènt foin fur-tout d’y fairë graver des ofne-
mens qui ferviffent à les diftinguer , tels que des;
figures d’anîmâux , des trophées- militaires des.
emblèmes cara&ériftiques„des inftrürnëns, .en un;
mot differéàtes çhofes qui marquaftent le .mérite *
le rang ou la profeflion durnért.
! Dans les temps de corruption , ’lësparticuliers*
du plus bas étage , mais fayorifés des hiens-de la'
fortiine , fe' bâtirent dés tombeaux fomptueux. Le;
: tombeau dè'Licinus, bàrbiër 'd’Auguûe, egàloit en:
; magnificence ceux des ^lü?. nobles atoyens romains
dé fon temps. On connoît lè diftiquà que;
Varron indigné fit eii cette occafion :
Marmoieo liicinus. tumulo jacet 3 S Campamw#,
[ Pompeius nullo yquispütét ejfe 'deos 1'
‘Mais qué dire de celui dé’ Pallas, affranchi dé;
T ibère, portant cette infeription fuperbq?, que
le fénat eut la baffëffe de laiffer graver ?.1
X \ î B. C L Â I U., S. À U G.V É..
P A L E Â ’S - •
H V I. C.. S E N A; .x;u.vs O JB, 1 M»-
B A T B; ,G N: O. O R IN- A M E N: T iÀ^
P R qE.'lf' o K B.’ii.; . D G K
t 1 •T... Ht.' -Ç' E N: T 1 E S..-. % É; N( ;
m ® a ’,g' i -.;e ‘sC d u. i vS s,.. i i o
c o & t E n ; t . v -'By/ f : u; ' ,
te A là droite de là grande .rue de Pompëii',. dit
Winckelmann„.ily a trois tombeaux3 dont cèliii du
milieu qu’on.a entièrement découvert, étoit d’une
archiiettur^fingùhém; Il étoit jënférfiié:dàflâ deux.
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en V rages quarrés en maçonnerie ; celuide l’exté-
gieur avoit plufieurs- ouvertures oblongues, pareilles
aux meurtrières des fortifications : & toute
la muraille étoit enduite de ftuc ou de plâtre. Au
miliéude ces quarrés ,-fe trouvoit un, ouvrage circulaire
qui étoit le tombeau même. Mais- on a-,- je
ne fais trop pourquoi y détruit ce monument „ qui
avoit été élevé à l’nonneur de Mammia,prêtreffe de
lü ville de Poiiipeii', comme nous l’apprend une inf-
criptioiÿen caradlèresd’un palme & demi de long,
gravée'fur Je doffier d’un fiége en demi-cercle de
pierre de taille , qui fe trouvoit placé devant le
tombeau. Les pièds de ce; fiége font faits en manière
dé griffés* de lion , 8c lé diamètre entier de ce
monument eff de vingt palmes- romains. Il paroît
avoit* été fait pour s’afu oir dans la rue devant le
tombeau même, pour y jouir du grand air. L’ inf-
cription qui eft écrite de fuite,-,fans interruption,
autour du déifier du fiége fe trouve exactement
copié ici :: :
MAMMIAE. P f;■ SACÉRË~OfL PVBLf'GÀË. LCfCV S.
SEP'ŸLTVRAE. DATVS. DECYRIONYM. DECRET Ô.
«c Oh trouve bièn, à là vérité, da'ns d’autres inf-
criptions-, les mots d e facerdos publica 3 mais toujours
avec l’addition du nom d’une certaine divinité,'
telle que Gérés .( Spon.. mifç,.- ant. p. 338/,
345). )),. par exemple ,• 8c jamais en parlant d’une
manière-générale & indéterminée j comme on lè
■ voit dans l’infcriptiôn que jë vierts de rapporter,
ll eff ,probable que ces mots équivalent ici au titre
de grande - prêtrefle ou archiprêtrefle , qu’ on
trouve, dans d’autres inferiptions ( Grut. Infer. p.
308. n\ 4. ) , & lignifient peut-être autant que fa-
cerdos prima (Spanksm. obf. in Callim. hymn. Cer. v•
43. p.- Gy ! 3-. èc)Z[. y. Cette infeription â été enlevée
dé Pompeii, & fe voit: aujourd’hui dans la
cour du cabinet de Portici. Près de ce fiége il y en
avoit un autre pareil „mais fans infeription , qu’on
avoit.commencé a déterrer-»^' .-
» Air pied de la porte même, i f y a un- petit
tombeau- qui: ne confifte qu’ en une fimple arche
baffe 8c ouverte:dans laquelle eff placée, vis-à-
vis de l’entrée1,- un' cippe de fepe palmes 8c demi
de haut „avec l’infeription fuivante ::
M. C E R l .N i. v S .‘
R E ,S T l T Y" T Y s: ;
A t G U S T' A L.- t O Ç. D D D.
Au milieu de ce tombeau , il y avoit un petit
autel à quatre cornes „ 8c portant cette infeription :
M-.. vs E R t mm v s
R E S T I T V T V S?
A V G V S T A L I S
. Js. O C O D A T O
D.- D.-
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Ces deux inferiptions fe voient aujourd’hui dans-
la cour du cabinet de Portici
; M. Foggini a établi une diftinélicn entre les fer-
- cophages- ou tombeaux renfermant les cendres , 8c
: les cénotaphes ou tombeaux vuides y d’après un
; tombeau du Capitole fur lequel eff gravée la fable
; d’Endymion 8c de Diane. Ayant remarqué au
• couvercle dé ce fercophage trois creux ou cratères
■ pratiqués dans le marbre., dont l’un eft entièrement
évuidé , & les autres font percés dans leur fond
;de trois petits trous $ [il a cru que l’ on fe feryoit
■ des deux derniers pour introduire les libations
anniverfeires dans le tombeau, & du premier pour
. introduire les entrailles des victimes ou d'autres
corps . folides ,, tels que des gâteaux. Les cénotaphes
étant Vuidës ne doivent pas avoir de
femblàbles ouvertures U parce qu’on n’y répnndoit
■ point de libations anniverfaires; Voye% Larmes >
: D. M. „S épulcre „S a r co ph ag e-
T ombeaux gaulois. Auprès de Bapaumev
' en Artois, à V e lu , eft un monticule dans le-
; quel- on a fait, depuis quelques années, une
tranchée de di-x-Huit pieds de largeur. A l’ou-
! verture de cette tranchée & à cinq pieds de
'■ profondeur on trouva plus dé cent fquelettes
étendus fans cercueils fur plufieurs lignes parallèles
8c la- face fournée vers le Midi: Auprès
de ces fquelettes- étoient placées à gauche des
épées, à droite des fers de lance, des- fers de
javelots, 8c des pots de terre cuite vers les
pieds. Sur ces fquelettes,-e’eft-à-dite,-au milieu
des débris de leurs os , fe trouvoient plufieurs
plaques de Broute 8c boucles de t e r ,
; garnies le plus fouvent de clous en deffus &
.en deïfous de petites. anfes ou boucles defti-
nées à les attacher au cuir des baudriers & des
ceinturons. Trois de ces fquelettes n’avoient
point d’ épées ni de lances à leurs- cotés 5, mais*
feulement des ftylets. Enfin l’on a trouvé dans-
lés débris de; ces fouilles plufieurs grains de
, verroterie. Tous ces- objets demandent: des deff-
j criptions d é ta illé e sq u e je ferai précéder par
1 1 de* recherches fur la nation à qui ont apgat-
; tenu ces dépouilles antiques.
■ î On a fouvent découvert en France de femblàbles
dépouilles. Les recueils d’Antiquités de
Gaylus en ont fait mention plufieurs fois ;• les;
cabinets des curieux en renferment une, grande
quantité, 8c le citoyen le Blond'', ‘.de l’académie
des belles lettres, en a recueilli que^ues unes'
Idans des fouilles faites eft mil fépt cent quatre
vingt fept , dans le champ de. Lufiaux près;
de feint Gobin en Picardie. L’opinion generale
les attribuoit aux gaulois plutôt qu’ aux romains.,,
fans en avoir- cependant de preuve pofitive y
parce qu’on n’y trouvoit point de médailles..
La vue ffune plaque de cuivre évuidëe St r-e.^