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On mettoit ces fortes d’exercices au rang des
gymnaftiques médécinaux , parce que le combattant
luttoit de la tête & des talons , ou avec
des* gantelets contre une ombre. Il doit , dit Ori-
bafe, Ce fervir , non-feulement de fes mains >mais
encore de fes jambes , & luttant avec une ombre ,
fe mettre quelquefois dans l’attitude d’un homme
qui faute & qui fe jette fur fon adverfaire 3
& faire ufage de fes talons comme un lutteur j
tantôt il doit s’élancer en devant ,>& tantôt fe
retirer comme forcé par un adverfaire plus fort
que lui.
Le combattant dans cette forte d’exercice 3 ne
lu tto it pas toujours contre une fimple ombre 3
mais Quelquefois contre un poteau. 11 éft fait mention
de cette timbrât:lis pugna dans Platon ,. qui
dit de ceux qui combattoient fans adverfaires 3
qu’ ils ne faifoient que r%ittf£ct%7t91 combattre contre
une ombre-,
La fdàmachie eft propre à djfïïper une fen-
fation de laflitude, à fortifier les jambes 3 & à
renforcer tout le corps
SCÎÀMANTIE ou SCIOMANCIE , efpèce de
divination, qui confiftoit à évoquer les araes des
morts y pour apprendre d’eux l’avenir.
Ce mot eft formé du grec pairu* 3 divination 3
& de rx,i*3 ombre 3 qui dans un fens métaphorique
fignifioit ame j car le s anciens prétendoient que
dans la feiamantie 3 ce n’étoit pas l’ame des morts
qui apparoiffoit , mais ma fpeâre ou fimulacre 3
qui n’étoit ni l’ame t f le corps 3 mais feulement
la repréfentatiori de celui-ci , & que lés grecs
nommojent ud'uMi 3 & les latins- imago ou
timbra.
SCIATOS 3 île. s k ia©!..
. Ses médaille# autonomes font r
RRRR. en bronze . . . . Pellerin*
O . en or .
O . en argent.
On y voit un trident.
SCIE. Les Grecs attribooient l’invention de
la feie à Dédale , gu à fon élève Talus. Mais cét
infiniment étoit plus ancien 5 car on le voit gravé
fur les obélifques des Egyptiens. ’
Scie. Le fupplicede la fcie.étoit en ufitge chez
les orientaux. Hérodote {Ubl y.} l’affure des perles ;
Dion (Iib.6%.) dit que les juifs s’étant révoltés en
Afrique y[curent de la tête aux pieds des romains
& des grecs. Caligula* imita cet ufage barbare :
multos honejbi ordinis medios [erra dijfecuit y dit
Suétone 3 (C . 27. n. 4.
S C I
S c i e 3 ordre de bataille des anciens : il confiftoit
à faire dépafler le front de bataille à des
manipules fépares par des troupes alignées.
SCIERIES , fêtes qu’on célébroit dans l’Arcadie
j en l’honneur de Bacchus , dont on portoit
la ftatue fous un parafol ( de , ombre ) En
cette folemnité , des femmes fe foumettoient à
la flagellation devaiit l’autel du Dieu 3 pour obéir
à l’ oracle de Delphes.
On nommoit auffi [ciéries oufeiresune folemnité
d’Athènes j dans laquelle on portoit en pompe
par la ville des tentes , ou pavillons fufpendus fur
les ftatue s des dieux , principalement de Minerve ,
du foleil, & de Neptune 5 & l'on donna au mois
de mai dans lequel on la célébroit 3 le nom de
[cirophorion.
S C I L L E . F'oyei O i g n o n ".
SKIAàq n e«g<p9 , fêtes des oignons de mer.
-On célébroit cette fête en Sicile 3 & elle tiroir.; •
fon nom d’ un combat ou jeu qu’y faifoit ^ la jeu-
nette avec des oignons de mer. Le prix étoit
un taureau , que le Gymnafiarque donnoit au vainqueur.
S C1MP ODIUMj tnctfiTTohfar, efpèce de petit lit
de repos , qui ne tenoit qu’une place s & fur
lequel ' les- Romains fe couchoient quand ils
étoient las ou indifpofés j quelquefois ce-mot
déiignoit dans les auteurs l’efpèce delitière , dans
laquelle on portoit les hommes & les femmes ,
non - feulement en ville, mais même dans leurs
voyages en province. ( D. J. )
SCINDAPHE 3 Mufonius, dans, fon traité de
-luxu grsxorum 3 ne nous rapporte que le-nom de;
cet inftrument de mufique* > mais Pollux dans fon.
onomafiieon 3 le met au nombre des inftrumervs
à. cordes 5 car je penfe que [cindapbos & [cin-
dar[os étoit un inftrument à quatre cordes 3 &
femblable à la lyre. ( F. D. C . )
SCINDAPSE j Voyei cî-deffus sçindApHi .
SCIPIO ,. furnom de la famille C o h n x z j a . Ce
ftirnom qui lignifie bâton 3 fut donné à Cornélius ,
parce qu’il conduifoit fon père aveugle * & qu’il
fui fervoit de bâton. (Macrob. [atum.. 1. 6. ).
SCIPIO PB URNE US 3 bâton d’yvoire , fur-:
monté d?un aigle.-, qui étoitun des qrnemens de la,
purffance confulaîre3 chez les Romains. Du temps,
delà république^ lesconfuls ne portoient ce bâton
qu’ au jour de leur triomphe} mais fous les em-,
pereurs > ils le portoient tous les jours , & entroient
au fénat avec cette marque de leur dignité.
Le fénat ayoit fèul le droit de le donner
s c 1
su* eonfuls défignés > h u enim imperator,.d it
Vopifcus- ( Aarelian. C. I J . ) . non filet iarejed a
inaWy qitàkdô fit confiai, acciperc. Apres qu Us
etoient fortis de ch*ge;, ils confervpient ce mo-
nument de leur ancien pouvoir.
I Ce bâton d’ivoire faifoit auffi partie des prefens
que le fénat. envoyoit aux rois amis K allies ou
peuple romain : Quemaimodiim & natte, dit Uenys
’d’Halicarnaffe , romani ficcptm & iiademata mutant
regtbas , quandà eis confirmant potefiatem rcgu.m
(L à . I I I .) .
Les conciliaires portoient auffi le Sc>P‘ ° cbarfi
mus . qui annonçoit leur ancienne dignité K leur
titre de confulaires. Servius nous l'apprend (Jbnad
I I . 138.) : Primas inter fetptriferos ; namque apud
majores omnes dates mm ficeptrîs ingrediebantur ca-
■ riam pofiea coopérant tantum ex confukbus fieptra
geftare 3 & [g num trat eos conj’ulares ejfe.
SCIPION-1’Africain. Winckelmann dit : «Entré
les 21 buftes de bronze découverts à Hercula-
■ num , un des plus remarquables eft celui de Sa-
plon-Y Africain, dont la tête eft rafée 3 avec une
cicatrice en croix fur la tempe gauche. Dans la
magnifique^ colleaion des pierres gravées^ du
prince Piombo , à Rome, il y a une pareille tete ,
avec la même cicatrice , gravée fur une cornaline }
& un camée qui étoit autrefois dans le cabinet de
Stofch 3 & que pofsède aujourd’hui mylord For-
bich 3 reprefente une tête avec une femblable
bléffure. Mais comment'fait-on que ces^têtes re-
préfen^nt Scipion ? Elles ne doivent ce nom qu a
une belle têts de bafalte du palais Rofpiglioli 3
trouvée à Litsrnum 3 aujourd’hui Patria 3 ou 1 ancien
Scipion-YAfricain mourut z fa maifon de
campagne j &: voilà pourquoi , dit-on , cette tete
doit être celle du héros romain. On ne peut douter
après tou t, quelle ne foit celle d’un grand
-homme, puifquelîe a été exécutée tant de fois. Le
Febvre ( Faber) qui a publié^ fous fon propre
nom , les ifhages des hommes, célèbres de Eulviüs
Urfinus avec leur explication, a indique la tete de ■
bafalte du palais Rofpigtiofî , pour expliquer le .
paffage de Pline, où cet écrivain dit que le jeune
■ Scipion Æmiïien l’Africain ( Afncanus [equens)
fe faifoit tous les jours rafer la barbe *, mais pour
que ce paffage puiffe convenir a la prétendue tete
de l’ ancien Scipion , il a omis à deffein le mot de
[equens. Cette tête & toutes celles qui lui reffem-
blent, doivent donc, fuivant le paffage de Pline,
repréfenter plutôt Scipion le jeune, qui fans doute
a poffédé la maifon de campagne de l’ ancien Sci-
pion, & qui y a laiffé fon butte ».
» Le même Faber auroit pu favoir, ajoute Win-
ekelmann , qu’ au rapport de Tite-Live , Scipion
l’ ancien portoit des cheveux longs. Par confe-
quent, toutes les prétendues têtes de Scipion re-
S C I 3 * î
préfement plut&t Scipion le jeune aae le vje^x.
Mais l’indication de la bleffure fur la - P
roit faire naître quelque doute contre ; P
nion ; car nous ignorons que Scipion le L
été bleffé de cette manière , tandis que nous la
vous que Scipion l ’ancien reçut une
croyoït mortelle , lorfqu a 1 âge de dix-
fauva la vie à fon père, Cornélius Scepton, qui tut
défait par Annibal, au bord du Tefia ( Po.yb. i.
x ) Du 1-efte , il n’eft pas étonnant que nous
. ibÿons incertains lequel des deux Sciphns cesitérés
repréfentent, puifqu’il paroit que . des le teny?
de Cicéron , bn ne connoiffoit plus les. poxtrats
de ces hommes illuftres. Dans une lettre a Att -
eus il nous apprend que ^ parmi les ftatues equel-
cres’que Metellus avoir apporteeS.de Macedoine,
& qui étoient expofées au Capitole, on en avoir
choifi une pour y mettre le nom de hcipwn (. uc.
ad Attic. I. VI. ep. I . ) ” ■
Dans la colleaion des pierres gravées de Stofch.
on voit fur une pâte de verre dont 1 original eft
dans le cabinet ( Mariette , pterr.
de France, une tête avec le nom P. bGii i A t .
Si ce nom n’y a pas été mis après coup Ç>otir en
impofer, il ne laiffe pas encore que d etre nouteux
auquel des deux Scipions, farnommés AJncams .,
appartient le portrait.
Les têtes en marbre 5c en bafalte , qui font à
Rome , 5c qui y paffent pour être celles du premier
Scipion-Y Africain , ne font pas couvertes de
la dépouille d’ éléphant qu’on voit dans notre pâte.
Elles font toutes chauves , 8c marquent un âge un
peu avancé , dans le temps que celle-ci paroit
jeune. La tête de ce Scipion, rapportée par (Imag-
n° 49 ) Fulvius Urfinus 3 eft de bafalte elle le
trouve au palais RofpigUofi. A cette tê te , aulu-
bien qu’ à trois autres en marbre , qui font au Capitole
, au palais Barberini 8c dans le cabinet du
cardinal Alexandre Albani , on obferve fur le
crâne , au côté droit, la cicatrice d une bleliure
formée en croix.'Une autre tête en marbre, qui
relfemblè aux précédentes , n'a pas cette bleüure.
Le pape Clément X I , qui la paya Soo écus romains,
la fit mettre dans les chambres des confer-
vateurs au Capitole.
Sc ip io n ( Le prétendu bouclier de )
Ce bouclier reprefente félon Montfaucoh Sc
les antiquaires du même temps la belle action de
Scipion l’Africain à la ptife de Carthage la neuve :
ce bouclier a été publié parSpon , & tire du cabinet
de M. du May de Lyon : il fut trouve 1 an
lé y é , dans le Rhône près d'Avignon : il eft d’argent
du poids de vingt-une livres, a deux pieds
deux pouces de diamètre, & fe trouve au.cabinet
des antiques nationales. Voici le trair de Sapton
, que l’ on croyoit y reconnoîtie. Au. même temps,