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abdériteS , au nombre de leurs demi-dieux, 8c
reçut chez eux les honneurs héroïques.
TEM N U S , enÆolie. thm ne itq n .
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O . en or. •
O. en argent.
Cette ville a fait frapper, fouS l’autorité de fes
préteurs , des médailles impériales grecques , en
l’honneur d’Elagabale , d’Alex. Sevère, de Marnée
3 de Gordien-Pie , de Tranquilline_, des deux-
Philippes 3 d’Otacile, de Moefa1, de Fauftine
jeune.
TEM PE , était une plaine de là Magnéfîe, province
de la TheffeGe. Cette plaine étoit traverfée
par le fleuve Penéë , 8e entourée des monts
Olympe, Ofla & Pélion. C ’étoit un des plus
beaux lieux de la Grèce , & un de ceux que les
poètes ont le plus chanté. Tempe êtoit fi agréable,
que les dieux mêmes y prenoient le plaifir de la ,
promenade.
TEMPÉRANCE. On avoir .divmïfé cette
vertu , & on la repréfentoit fous la figuré d’ une '
femme , tenant un frein ou une coupe. Nous ne
connoiffons cependant ^aucun monument antique
fur lequel on la voye repréfentée.
TEMPÊTE. Le! romains a voient déifié la
tempête. Marcellus lui fit bâtir un petit temple
hors de la porte Gapenne ,. en a&ion de grâces de
ce qu’il avoit été délivré d’une violente tempête ,
entre les ifles de Corfe 8c de Sardaigne.
On trouve fur d’ anciens monumens des facri-
fices offerts à la tempête.
La tempête { Hiems) eft repréfentée dans k s
peintures du Virgile du Vatican fous 4a forme
d’une figure ailée, tenant deux flambeaux allumés.
Les romains lui rendoient un culte, comme l’ aflure
Ovide ( Faß. VI. 193•)
jTe quoque tempefias meritam delubra f atemur y g
Cum pene eß Corßs obruta cUjJts aquis.
L . Scipion, après la conquête de la Corfe,
dédia ce temple à la tempête y ainfi que nous l’apprenons
de l’mfoïiption fuivante , qui eft * apres
fa colonne roftrale de Duillius 3 le plus ancien
monument de la langue latine, qui nous foit parvenu
: H i c c e p i t Cors ic a A l E r i a q u s vrbe
D Z D S T T SM P S S T A T IR U S A ID E . M È R E TO .■
TEMPLES, édifices facrés, élevés à l’honneur
de quelques divinités. Les égyptiens 8c les phé-
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niciens font les premiers, au rapport d’Hérodote
& de Strabon , qui aient, érige des temples aux
dieux. Les perfes, 8c tous ceux qui fuivoient la
doctrine des mages, ont été long - temps fans
avoir des tèmples , difant que le monde entier
étoit le temple de Dieu, 8c qu’ il ne . falloit pas
renfermer, dans des bornes étroites, celui que
l’univers ne pouvoit contenir. Ils facrifioient donc
à leur divinité en plein air, & par-tout où ils
fe rencontroient, mais principalement fur des
hauteurs.
Les temples des anciens étoienr partagés en plu-
fieurs parties : la première, étoit l’aire ou vefti-r
bule , area , où étoit la pifeine dans laquelle on
puifoit l’eau luftrale , pour expier ceux <jui
vouloient entrer dans les temples. La- fécondé x
appellée naos , étoit comme la nef de nos églifes ,
8c tout le monde entroit. Le' lieu faint , ou
ïadytiim , dans lequel il n’étoit pas permis au
peuple d’entrer, ni même de regarder.'En certains
temples, il y avoit au-delà de ladyium, un-
lieu plus reculé , appeïlé i-srmè'ofAoî, comme qui
' diroit l’arrière temple. Ils avoient auffi quelquefois
des portiques , comme les temples de Diane-
Autour des temples sé.gnoient des galeries couvertes
, foutenues d’un rang de colonnes , quelquefois
de deux. On montoit aux temples par des*
dégrès, & fort fouvent ç£s dégrés. régnoient
toutau-tour , comme les galeries. La montée du
temple de Jupiçer - Capitolin étoit de cent
marches.
L’ intérieur des temples étoit fouvent très-orné y-
.car , outre les ftatues des dieux faites d’o r ,
d’ivoire, d’ébêne , ou de quelqu’autre matière
précieufe, & celles des grands hommes qui y
étaient fouvent en grand nombre , on y voyoït
ordinairement des peintures, des dorures, 8c
embellifTemens, parmi lefquels il ne faut pas-
ôublier les offrandes , ou les ex-voto y c’eft-à-
dire , des prôues de vaiffeàux , lorfqu’on çroyoit
avoir été garanti du naufrage par le Recours de
quelque dieu, des tableaux pour la guérifon -d’une
' maladie, les armes prifeS fur les ennemis, dès
trépieds, des boucliers votifs, & fouvent de;
riches dépôts.
Les anciens avoient un fi grand refpeéb pour
les temples, que félon Arriea , il étoit défendit
d’y cracher & de s’y moucher. On y montoit,
uelquefois à genoux, dit Dion. C ’étoit un lieu
’afyle ; il n’étoit pas permis d’en tirer par force
ceux qui s’y réfugioient. Dans les adyerêtés publiques
, les femmes fe profternoient à terre dans-
les temples 3 8r balayoient le payé avec leurs cheveux.
Mais, fi-,, malgré les prières 8c les facri-
fices , les chofés eontinuoient toujours d’aller,
mal, le peuple perdoit quelquefois patience', &
s’emportoit jufqu’à jetter des. p ièces contre
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temples, comme on peut voir dans Suétone, fur
Caligulà.
Lorfqu’on voulait bâtir un temple chez les
romains., les aufpices étoient employés à choifir
le lieu & le temps auquel on devoit: commencer
la conftruéüon 5 ce lieu étoit purifié avec grand
foin, au rapport de Tacite ( Liv. IV de fon. kifi. ) 5.
tout l’efpace deftiné à l’édifice étoit environné de
bandelettes 8c de couronnes : les veftales accompagnées
de jeunes garçons 8c de jeunes filles ayant
père 8c mère,. lavaient ce lieu avec de l’eau pure
& nette ; le pontife achevoit de l’expier par un
jàcrifice fo-lemnel. Alors les magiftrats 8c les per-
fonnes les plus confidérabïes mettoient la main à
une groffe pierre qui devoit entrer dans les fonde-
mens , 8c y jettoient quelques pièces d’un métal
qui n’eût pas encore paffé par le creufet. Telle
fut la eonfécration du temple que Vefpafîep fit
rebâtir au capitale. ,
Il y avoit des temples qui ne dévoient pas être
bâtis dans l’enceinte des villes , mais hors des
murs 3 comme ceux de Mars, deVuleain 8c de
Vénus y voici la- raifon qu’en donne Vitruve:
« C ’ eft , d i t - i l , de peur «que, fi Vénus étoit
» dans l’intérieur de la ville même cela ne fût
»-une occafion de débauche pour les jeunes gens,
» pour lés mères de famille. Vulcain devoit être
» auffi en' dehors , pour éloigner des maifons la
» crainte des incendies. Mars étant hors des murs,.
» il n’y.aura point de diflenfion entre le peuple }
» 8c de plus , il fera là comme un rempart, pour
» garantir les murailles de la ville des périls de
•» la guerre. Les temples de Cérèsétoient auffi hors
» des villes, en des lieux où on n alloit guère que
» pour lui offrir des facrifices, afin que la pureté
» n’ên fût point fouillée. » Cependant ces diftinc-
tions ne furent pas toujours obfervées. Quant aux
dieux , patrons- des villes , on plaçoit leurs temples
aux lieux les plus élevés d’où l’ on pût voir la
plus grande partie des murs qu’ils'protégeoient.'
Si c’étoit à Mercure , on devoit bâtir fon templa
à l’endroit où fe tenoit le marché. Ceux d’Apollon
©u de Bacchus dévoient être près des théâtres.
Ceux d’Hercule , près du cirque, lorfqu’ i f n’y
avoit ni gymnafe , ai amphithéâtre, 8cc.
Les temples les plus célèbres dans l’antiquité
payenneont été celui de Vukain en Egypte, que
tant de rois eurent bien de la peine à achever 5
celui de Jupiter Olympien 5 celui d’Apollon de
Delphes 5 celui de la Diane d’Ephèfe y-le eapitole 1
& le panthéon de Rome y 8c enfin le temple de ]
Bélus à Babylone, ' le plus fingulier par fa gran- V
deur 8c par fa ftruâure. Voyei A utel , Bélus ,
C a p ito l e , Dia n e , Ol ym p ien , Pa n th éo n ,
(V uLGAIN.
* Les.temples, dit Winckeimann , à «n très-petit
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nombre près > étoieet tous chez les grecs d’une
forme quarrée, de manière que la largeur faifoit
ordinairement la moitié de la longueur: voilà pourquoi
Vitruve ( Lib. I I I , c. 3. ) dit qu’un temple ,
qui par-devant a cinq entre - colonnemens 8c fix
colonnes , doit avoir le double des entr^-colon-
nemens aux côtés. C’eft cette proportion qu’avoit
le temple de Jupiter à Girgenti, en Sicile j car ,
par une mefure exaébe de la place qu’a occupée ce
temple, 8c de fes ruines , on a trouvé que fa largeur
étoit de 16y pieds grecs ; ainfi, au lieu de
foixante pieds qu’on lit dans Diodore de Sicile
pour la longueur de ce temple, il faut lire cenc
foixante pieds grecs. On trouve cette même proportion
aux temples quarrés des romains. Un petit
temple bâti de pepènn, près du lac Pantano, fur
le chemin de Tivoli à Frafcati, porte foixante
palmes de longueur ( 40 pieds français ) , fur
fur trente de large ( 2© pieds français ) 5 i l ne
paroît cependant pas que cette proportion ait été
- déterminée dans la haute antiquité. L’ancien temple
de Jupiter.à Elis ( Paufen. liv. V 3 p. 3518 L y. }
avoit quatre-vingt-quinze pieds grecs de large,
fur deux cents trente de long y le temple de Jupiter
que Tarquin fit bâtir au eapitole ( Dionyf. Halle,
anf. rom. lib. I V 3 p. 248 , l. 24,. ed. Hudfon. ) ,
étoit à-peurprès auffi large qu’il étoit long y il n’y
avoit qu’ une différence de quinze pieds grecs. >*•
« Quant aux édifices ronds avec des voûtes ou
des coupoles, on n’en trouve que fix indiqués par
Paufanias. L’un étoit au Prytanee à Athènes ( Pau-
fanias lib. I , p. i l y L 27. ) y un autre fe voyoit à
Epidaure (Id. lib. I I , p. 173 , /. 6 ) avec le temple
d’Efculape , bâti par le célèbre fculpteur Polyclète *
Se que Paufanias acheva ; on lui avoit donné le
nom de Tholus à caufe de fes voûtes : le troifième
de ces édifices fe-trouyoit à Sparte, 8c e’ étoit
dans e t temple qu’étoient placées les ftatues de
Jupiter 8c de Vénus ( Id. lib. I l 3 p. 237, /. 37. ) ,
le quatrième étoit à Elis {Id. lib. V 3 p. 425»y
l. 15 )> le cinquième à Mantinée ( Id. lib.- V I I I y
p. è i 6-, /. 40.) 5 il s’appelloit le commun foyer
( x olv*i Eof«). Il y avoit auffi dans d’autres endroits
des édifices qui portoient le même n o m t e k que
celai de Rhodes ( Excerpt. Polyb. lib. X X V I I I yp„
138) 8c celui de Caunus ( Appian. Mitkridat. p
122, /. 10 yed. Rob. Stepk. ) dans la Carie. Enfin le
fixième étoit le tréfor de Mjynius à Orchomène.
( Paufan. lib. I X , p. 786 , l. 16. ) Mais quoique
fur les pierres gravées où le corps d’Hector eft:
traîné autour des murs de T ro y e , on voye des
temples ronds, ce n’ eft pas une raifon pour eu
conclure que ces temples avoient cette forme. Sur
le vaMTeau d’une grandeur extraordinaire que Pto-
lomée Philopator, roi- d’Egypte, fit conftruire, i l
y avoit entr’autres un temple rond confaccé à Vénus-
( Athen. Deipnos. lib'. V 3 p. io $., E. ) > de même-
qu’on fait que fur les vaifTeaux aes anciens ( Dtfir*
des pierres grayées du çabinet de Stofch3 page.