
étoient ordinairement autour des paliers des édi- j falloit que tout fepaffât félon les règles, & s'il y
fices publics t c'eil pourquoi Catulle joint enfemble J avoit quelque choie de vicieux, on le marquoit par
Saliix taie ma , vofque contubemalts ,
A pileatis nona fratribus pila*
^ Infâme boutique, 8c vous qui l’habitez, 8c qui
tous tenez au neuvième pilier, à compter depuis
le temple des jumeaux> fi connus par le bonnet
romain qu’ ils portent fur la tête. » ( D. L ).
T aserxa , Of f ic ik a } A potmfca y trois mots
qui ont une lignification différente chez les latins.
Officine., eft proprement l ’atelier où les ouvriers
fabriquaient leurs ouvrages ; apotkecafie magafin où
on les vendoit en gros, & tabema, où ils fe débi-
toient en détail. C5étoit un ufàge fort ancien à
Rome, de fermer les boutiques dans un deuil
public j ainfi au rapport de Tite-Live > lorfque
l ’on eut appris le traité honteux des fourches
Caudines> Tabcrru circa forum clauf&.
T arera a meritoria ; hôtellerie à Rome qu’A-x
Jexandre-Sévère accorda aux chrétiens , pour y
contraire une églile, s’ il en faut croire Eufebe.
T absrftæ argentan & , les boutiques des banquiers
que Tarquin l’ancien fit conftruire autour du
forum ; celles des libraires étoient dans la rue
nommée Argilete , contre le palatin , 8c c’eft pour
cela que Martial les appelle argiletanas tabemas.
T a3fr2tæ nox£, étoient des boutiques de bouchers
fous les décemvirs. C'eft auprès de cet endroit
que Virgkiiiis égorgea fa fille, pour la fouf-
traire a l’infâme paffion d’Appîus : Ad tabemas
quitus mmc novis efi nomen 3 dît Tite-Live. On y
mit depuis des banquiers, après les avoir fait re-
conftruire , ce qui les fit appeller N ova .
T aberkæ nivarU, étoient des glacières où l’on
confervoit la glace pendant toute l’année, pour
faire rafraîchir le vin.
TABERNACULIS fFaber aug. a ). Ouvrier
faifeur de tentes .pour l’empereur. ( Muratori
Thef. infcript,
TABERNÂCULUM capcre, .expreffion con-
facrée dans les fondions des augures, c’étoit di-
vifer le ciel; ce qui fe faifoit de cette manière :
l'augure affis & revêtu de la robe appéllée toga
auguralis, ou trabea, fe toumoit dû côté de l’Orient
, & défignoit avec fon bâton augurai que l’on
nommoit lîtuus, une partie du ciel- Cette partie
s’appelloit templum, & cette manière de aivifer
le c ie l, s’exprimait ainfi : Tabernaculum capere.
On fe mettoit toujours pour cette cérémonie , dans
un lieu découvert, & où rien narrétoit la vue. Il
cette expreflion : tabernaculum non erat rite captum ,
c e qui obligeoit à recommencer: Quod C. Curtius ,
dit Tite-L rive , qui comitiis cor uni pr&fuerat, pa~
rum relie tabernaculum c&pijfet. ( 4. y. )
TAÈERNARIÆ comoed’u 3 comédies où l’ on
introduifoit les gens de la lie du peuple. On appel-
loit ces pièces comiques, tabernarU, parce qu’on
y repréfentoit des tavernes fur le théâtre. Feftus
nous apprend que ces pièces tavernières - étoient ,
mêlées de perfonnages de condition, avec ceux de
la lie du peuple ; ces fortes de drames tenoientle
milieu entre les farces ; exodioe, 8c les comédies :
elles »étoient moins honnêtes que les comédies ,,
& plus honnêtes que les exodies. (D . J.)
TAB ERNARII, marchands en détail ( Cicen.
ptoFlacco c. S.J.
TABIT1. Hérodote Y” L. IV . c. 59. ) dit que les
feythes donnoient ce nomàVefia , qui étoit leur
principale divinité.
TABLE DU SOLEIL. * Nous voyons, dit
Paw ^ T. 2. pag. i io .) que les éthiopiens ont
toujours entretenu,.par rapport aux affaires delà,
religion , un commerce très-étroit avec lès égyptiens
; ils venoient même une fois par an chercher
l'a- châffe de Jupiter-Ammon à Thèbes, & la por-
toient vers les limites de l’Ethiopie oùLl’on célé-
hroit une fête qui- a fûrement donné lieu à la tradition
fingulière de YHéliotrape^e , ou. de là table
du foleil, ou les dieux venoient manger: Quand
Homère affure dans l’Iliade ( Lit.. 1. ) que Jupiter
alloit de temps en temps en Ethiopie, pour y
affifter à un grand feftin, cela prouve bien que ce
poète avoit ouï parler vaguement de la procelfion
qui partoit tous les ans de Thèbes-.ou de l’a grande
Diofpolis, où l’on portoit réellement la- fia tue de
Jupiter vers l’Ethiopie, comme on le fait par Diodore
& par Euftathe ( D io d . lib 2.........,'Eufiat. m
ILiad. pag. 128.)
Au refte c’eft reculer la table du foleil trop?
vers le Sud, que de la placer dans le Méroé, comme
a fait Hérodote, ou "au-delà comme a fait Solki
car on dit que cette procelfion n’employoit que
1 douze jours pour aller & pour revenir en fuivant
un chemin différent de celui qui .côtoyoit le Nil à.
l’Orient. On ne peut en fix jours" aller, par quelque
chemin que ce foit, de Thèbes dans le Méroé, où
il exiftoit d’ailleurs aulfi un temple de Jupiter-
Ammon j (Plin., lib. V I 3 cap, 20. )- Sc ce fait
I contribue encore à prouver que fa religion des
I éthiopiens & des égyptiens, n’étoit, dans fon
! origine, qu’ un feul & meme culte ; mais qui effuya
chez le dernier de ces peuples, quelques change-
J mens en un long laps defrècles. *>
Pomponius Mêla (3 . 9. ) fait mention de cette
table.
T able iliaque. Voye% Isiaque.
T able chronologique. Voye% C h ro n o lo gique.
T able des olympiades. Voye% Olympiades ,
& mefure du T emps.
T able des loix, Æ s , table fur laquelle on grave!
t chez les romains la loi qui avoit été reçue.
On affichoit cette table dans la place publique ; &
lorfque la loi étoit abrogée, on ôtoit l’affiche, c’eft-
à-dire, cette table. De-là ces mots, fixit legem, atque
refixit. Ovide déclare que dans l’ âge d’o r , on
n affichoit point des paroles menaçantes gravées
fur des tables d’ airain.
.........................Nee verba minantia fixo
Ære Jigabantur. . . . . . . . . ...............
Dans la comédie de trinummus de Plaute, un
plaifant dit qu’il vaudroit bien mieux graver le nom
des auteurs des snauvaifes aérions , que les édits.
( D. J ). :
•Ta b le. Les romains étalèrent une grande magnificence
dans les tables dont ils ornèrent leurs falies
& leurs autres appartenons ; la plupart étoient fai- j
tes d’un bois de cèdre, qu’on tiroit du mont Atlas ,
félon le témoignage de Pline, (L . XL III. c. i j . ) :
Atlas monspeculiariproditurfylvâ ; confines ei Mauri, .
■ quibus plurima arbor. cedri , & menfarum infania
quas foeminA vins contra margaritas regerunt. On y
employoit encore quelquefois un bois beaucoup
plus précieux , lignum citrum ,* qui n’ eft point notre
bois de citronnier , mais d’ iin arbre beaucoup plus
rare, que nous ne connoiffons pas4 8c qu’on efli-
moit nnguliérement à Rome. 11 falloit être fort
riche pour avoir des tables de ce bois ; celle de
Cicéron lui coutoit près de deux mille nummus ;
on en vendit deux entre les meubles de Gallus
Alînius,. qui montèrent à un prix fi exceffif que,
s’il en faut croire.le même Pline, chacune de.ces
tables auroit fuffi pour -acheter un vafte champ.
Voyei C itronnier.
L’excès du prix dçs tables romaines , provenoit
encore des ornemens dont elles étoient enrichies.
Quant à leur foutien, celles à un feul pied fe
nommoient monopodia, celles fur deux pieds, bipèdes
, & celles fur trois pieds tripedes ; les unes &
les autres étoient employees pour manger; mais les
romains ne fe fervoient pas , comme nous, d’ une
feule, table pour tout le repas, ils en avoient
communément deux ; k~p*emière étoit pour tous
les fervicesde chair & de poKfon ; enfuite on ôtoit
cette table, & l’ on apportoitria. fécondé fut laquelle
on avoit fervi le fruit ; c eft a cette féconds
table qu’on chantoit & qu’on faifoit des libations.
Virgile nous apprend tout cela dans ces deux
vers de l’Éneide, où il dit :
Poftquam prima quies epulis , menf&que remot a ,
Cratères magnos_fiatuu.ru, & vina coronant.
Les grecs & les orientaux étoient dans le même
ufage. Les hébreux même dans leurs fêtes folem-
nelfes & dans leurs repas de facrifice avoient deux
tables ; à la première, ils fe régalaient de la chair
de la viérime, & à la fécondé ils donnoient a la
ronde la coupe de bénediétion, appellée la coupe
de louanges.
Pour ce qui regarde la magnificence des repas-
des romains, 8c le nombre de leurs fervices, nous
en avons parlé fous ces deux mots. Autant la frugalité
étoit grande chez les premiers romains ,
autant leur luxe en ce genre fut outre fur la fin de
la république ; ceux même dont la table etciz
mefquine, étaloient aux yeux des convives toute
la fplendeur de leurs buffets. Martial ( L. I V y
épigram. 78 ) fe plaint agréablement de cet étalage
au milieu de la mauvailè chère de Varus.
Ad ccenam nuper Varus me forte vocavitÿ
Ornatus dives , parvula coena fuit.
Auro , non dapibus oneratur menfa ; minifiri
Apponunt oculis plurima , pauca gula.
Tune ego ; non oculos , fed ventrem.pafeere vent?
Aut appone dopes , Vare , vel aufer opes.
J’ai parlé ci-deffus des tables des romains, à
un, à deux & à trois pieds , mais je devois ajouter
> que leur forme, fut très-variable ; ils en eurent de
quarrées , de longues, d’ovales, en fer a [ cheval y
&c. toujours fuivant la mode. On renouvella, fous
le régne de Théodofe & d’Arcadius celle des tables
en demi-croiffant, & on les couvroit, après avoir
i mangé , d’une efpèce de courte-pointe ou de matelas,
pour pouvoir coucher deftus, & s’y repofer.
Le luxe desfeigneurs de la cour du grand Théodofe
& de fes fermiers, méritoit bien la cenfure de faine
Chryfoftôme « On voyoit ,• dit-il, auprès de la
table fur laquelle onmangeoit, un vafe d’orque
deux hommes pouvoient à peine remuer , 8c quantité
de cruches, d’or rangées avec fymmétrie. Les
laquais dés convives étoient de jeunes gens, beaux >
bien faits, auffi richement vêtus que leurs maîtres ,
& qui portoient de larges braies. Les muficiens,
les joueurs de harpes & de flûtes amufoient les
conviés pendant le repas. 11 n’y avoit pas, a la
vérité, d’uniformité dans l’ordre des fervices,
mais tous les mets étoient fort recherchés ; quelques
uns commençoient par des oifeaux farcis de
poiffon h a c h é & d'autres donnoient un premier