
Bellipotens J aptat rorqntes fanguine cri fa t , ,
Tclaque trunca viri , & bis fex thoraca petiturfi
Perfojfumque locis ,* clypeumque ex Are JiniJirA
Subligat 3 atque enfem collo fufpjendit ebumum.
On. les dreffoit fur le champ dè. bataillé auffi-tôt
après la viéfoire. Il étpit d’abord défendu , de ries ,
faire d’aucune matière durable -, comme de bronze
ou de pierre. Ce fut, fans doute, par privilège
qu’on permit à Pollux ,-- après la vi&oire qu’ il
remporta fur Ly.ncée 3 d’en ériger un de cette ef-
p£ce, tic ce trophée fe voyoit encore à Lacédémone
du temps de Paufanias.
L’ infcription des trophées étoit fimple , noble &
modefte, ainfi que'toutes les inferiptions des beaux
liècfes dè ,1a Grèce ; il n’ÿ avoir que ‘deux mots 3
le nom1 des -vainqueurs tic celui des vaincus.
Othryadès reftélèül après la fuiteMesargiens ,
fe traîne percé de coups fur ïè champ de ba-*1
taille , recueille les armes , dreff« un trophée avant
de mourir, & écrit de fon fang fur fon bouclier :
P ai vaincu.
même Alexandre , après fes éclatantes victoires
fur les perles & ’ fiir lésindiènsf '• gjjj| • |
Les romains V dont'la politi^de’ fe£ ^vpp6fôft''
d’accoutumer au joug les peuples, vaincus, tic
d’en faire dés’ fùjéts fidèles , fiitèrit long-temps
fans reprocher aux ennemis leîlr défai té par des
t r o p h é e s Floriis ne manque .pas de leur faite '
■’honneur de cette modération : Dopiüiùs JEho^
.barbus & Fabius Maximus ipfis quibüs dimicaperant
in ïôcis 3 faxea'S eTexêre ïûrres\'& defuper exornatd
\drmis'KàfiilibuX. troph&u fxère j quum Bic thoé tnu-1
'*fitàtiïs‘füerït nojtriS > ‘nurtiqu'am enim pppvlus X°*
vmanus hojlibus dontitis vioioriam fuatn exprobràvît
|( 3* 2* 6 -); .
Ces monumens expofés. à.'toutes les injures de j
Pair périlfoient bientôt, tic on s’étoit fait une loi
de lès-laitier tomber d’eux-mêmes fans les réparer.
Plutarque,dans fë5 queftions romaines (Queft. 26.) ,
demande pourquoi entre toutes les chofes consacrées
aux dieux , il n’y a que les trophées qu’il foit
d’ufage de laitier dépérir. « E ft-c e , d it-il, afin
” que les hommes voyant leur, gloire paffee s’a-
» néantîr avec fes monumens, s’évertuent fans
»? celfe à en acquérir une nouvelle ? ou plutôt
33 parce que le temps effaçant ces lignes de dife
» corde tic de haine, ce feroit une opiniâtreté
»» odieufe de vouloir malgré lui en perpétuer ! Ie
33 fouvenir ? Audi ajoute-t-il , n’a-t-on pas ap-
» prouvé la vanité de ceux qui lès premiers'entre;
»3 les grecs fe font avifés de arefler des trophées de:
» pierre tic de bronze ». Peut-être ces peuples1
qui méritèrent la cenfure de cette nation douce &
polie , font les éléens} du moins je trouvé dans
Paufanias , qu’il y avqit à Olyfnpie ijn . trophée,
d’airain , dont l’ infcfiption portojt que les éléens
l ’avoient érigé après une victoire gagnée fnr Lacédémone.
Le même auteur nous apprend encore que 'te
n’étoit pas la coutume des. macédoniens d’ériger
des trophées après -leur viétoire. Caranus,fondateur
de leur monarchie , ayant vaincu Ciflféè -, prince '
voifin, avoit drelfé un trophée. Un Kon fortant du
mont Olympe renverfa cë monument- le dé-
truifit. Le roi de Macédoine tira une leçon- dé
cet événement > il fit réflexion qu’il avoit eu tort,
d’ infulter aux vaincus ,, tic de fe pnyerjuf-rçême
de l’efpérance d’ une réconciliation! Aum / ajoute
Paufanias , dans la fuite, ni ce prince , ni aiiçun de
fes fucceffeurs ne dretfa jamais de trophées , pas
Le premier dont l’hiftoire romaine fait mention
i(C a r on, ne doit pas regarder comme de: vrais
. trophées , ni les dépouillés. opim^S > mi celles- des
! Curia ces , que le vainqueur fit porter devant
lui. ) ,- le: premier trophée , dis-je , fut celui que
. drelfa C. Flaminius en l’honneur de Jupiter, apres
avoir vaincu les infubriens , l’an de Rome 5 30 j,i!
étoit d’or tic placé dans le Capitole,. Çpnt ans
après , C. Domitius Ænobarbus tic Q. Fabius Maximus
Allobragicus drefsèrent fur les bords de
; l’ Isère ceux dont il eft-parlé dans le paffagé de
üFlorus que nous venons de citer. Après la prife.de-
' Jugurtha y Bocchus étant venu à Rome,érigea.'
-dans le Capitole des trophées en l’honneur de-
v Sylla ; ce qui-otfenfa vivement Marius alluma
Me plus en plus dans fon coeur cétfe jalodfie mePr-
trière. qui fit couler tant de fang. Sylla en drefla
1 déux lui-même dans les plaifiés de'Cfeeronéè,
; après, la défaite de Taxîle , lieutenant de Mn*s
î tnridatè.
* Pompée ayant. terminé,,Ia-,guerr.e.;Contrè,.Sexto-,
|rius , drelfa.des. trophées fax les Pyrénées avec des
Î inferiptions faftueufes. Cette1- vanité déplut aiux
f romains , tic ce fut pour y-oppo%f mqe.apparépte
§ modefiie j que-Céfar traverfant lés Pyrénées après
; la guerre d’Afranius ,5 fexont;eBta de eonftruire un
| autel auprès-des P°,mpée.
f 2 Un! pa:flagé ^f^^jpbilin dansda vje’ dé,î|^rph,,
| nous fait connoître qué 'les [trophées- .dont.nous,
inons de parler , ne font pas.tés feuls qui aiént été
§ élevés Rome fo.us ks. confuls. Lo^-fque. cem au-
| téur reprpfente lë'Vâj.ÇBÎé ihfë.ftîânt dont Néron
I cl^argeplf fes fénateufe mêmeS^.in'JeS rôrçànt de
f faire .Je rolé dq\ pomédienS où de, cfepibâtt.M’
| j contre les/bêj:rs , il donnoitdit-il, èn'Tpé.&acle
; fur ^lé théâtre. ,& ;dàiis lJàr|nelès Furius'i les Fa-
I bips, fes ^qrcius , les aie riens.* cék_ filuflres fa-
f milles dqpfeie. P^iplë' Ypÿofcèncçÿe XttthpMes...
c 'iyfais l^s p.lus çelè^es qu’’rî^âit eu à Rome du
| temps dé îafeepubliqppfont lés trOphéèS dè
Marius, dreffés en mémoire dè fes deiix viétoirés
l'une remportée.fur. Jugurtha, l’autre-fur les çip»-
bres & les. teutons. Ils étoient de marbre , élevés
dans f?cinquièmérégion'j'dite Efquiline, fur deux
arcs de brique qui pofoient fur un réfervoir de |
Y Aqua Maria. Pró percé les appelle les armes de \
Marius :
Jura dure ftatuas inter & arma Marii.
Sylla les renverfa contre l’ancien ufa.ge , qui ne ■
permettoit pas de détruire,ni- même de déplacer les ;
trophées. Céfâr, âtns fon édilité.,"iês releva
quartier de Rome où ils étoient , en- conferve la
mémoire on rappelle encore aujourd’hui il Cim-> :■
brico 3 entre réglifé de Saint-Eusèbe tic de Saint- *
Julien, fur le mont.Efquilin j-cette tradition n’a
pas été interrompue.
Pétrarque , dans la fecon.de épître de fon fi-
xièmè livre| parlant de ce lieu', dit : Hoc Marii ;
cimbricum fuit. Nardini penl'e que'ces trophées., fu- "
rént depuis tranfportés: dariS lev Capitole , tic il 5
cenfure Ligorius qui croit avec raifon que les
trophées du Capitole font-de Domitien. Voyef |
Ma r iu s ./ -
Après la deftrudtion de la liberté publique 5 à .
n ortion que la vertu diminua, les;récompenfes
1 vertu & le s marques d’honneur fe multiplièrent
dans la perfonne des empereurs. Augufte ^
en donna le lignai par le trophée qu’il fit ériger à
fa gloire fur les Alpes , tic dont l’infcription fe lit •
dans Pline ( Liv. III. c. 24:). Ce ne fut plus dans ?
l ’ Italie & dans lès provinces qne tropkécs de pier- •
r e , de marbre , de bronze. Les colonnesTrajane'
tic Antonine font de vrais trophées. Xiphijin raconte
que Néron ayant ôté la vie à Domitia , fa
tinte paternelle , employa une partie des biens de
cette femme I dreffer de .magnifiques trophées 3 qui
fubfiftoient efrcôre du temps' de Dion, c’eft-à-dire ,
fous Alexândre-Sévère. Xiphilin dit qu’après la
prife de Jérùfalem, on-éleva en l’honneur de Vef-
pafîen tic de Titus des arcs de triomphe chargés ,
de trophées.
T rophées d*EmiIien,en latin troph&um Q. Fabii
Maximi Æmiliani: Strabon ( Lib. IV .} nous apprend
que près du lieu où l’Isère fe jette dans le
Rhône , Q. Fabius Maximus Emilien , dont l’armée
n’étoit pas' de trente mille hommes , défit
deux cents mille gaulois, & éleva fur le champ cfe
bataille un trophée de pierre blanche.
T rophées de Pollux. Cés trophées étoient dans
fa ville de Sparte. Quand on a paifé le temple d’Ef-
culape ,- dit Paufanias , on voit les trophées que
Pollux , à ce qu’on croit, érigea lui-même après
la viéfoire qu’il remporta fur Lyncée. ( D. J. )
T rophées dés romains & de Sylla. On voit ,
dit Paufanias ( L. X. c. 39. ) , dans la plaine de
Chéroné.e en fiéotie, deux trophées qui ont été
érigés par lès romains tic par Sylla , pour une victoire
remportée fur Taxile, général de l’armee de
Mithridate. ( D. J. )
Dans lakolleélion de Stofch, on voit fur une
cornaline un trophée naval compofé d’une cuirafle,
d’un bouclier, de deux flèches tic d’ une proue de
vailïèau. x
Sur line cornaline un autre trophée. naval, élevé
fur une .proue f il eft compofé d’une cuirafle , d en
bouclier, d’un cafque, d’un bâton ferré oud un
dfîcr- , M
Sur une cornaline f un autre trophée naval, a-
peü-près femblable , mais avec l’épée tic la lance
en fautoir derrière la cuirafle , fur une petite
barque.
- T roppiée (O n voit un.) fur les'médailles de
Coelium.
TROPHONIENS ( Jeux ) , jeux publics qui fe
dônnoient un jour de l’année en l’honneur de
Trophonius , tic dans lëfquels la jeuneflé de la
Grèce veneit étaler fon adreffe. Il eft v ra i qu’aucun
auteur peut-être ne parle de ces jeux , excepte
Junius Pollux j encore cet auteur ne dit-il^ point
Mans quelle ville on les célébroit. Mais on l’ap-
p.rend d’un marbre qui eft à Mégare , tic qui
porte qu’on les célébroit à Lebadée , ville de
Béotie, très-célèbre par l’oracle même de Tro-
.phonius.
TROPHONIUS ,'fils d’Apollon, un des héros
de la Grèce , eut dans la Béotie un oracle très-
fameux, qui fe rendoit avec plus de cérémonies
que ceux d’aucun dieu, tic qui fubfifta même àflez
long-temps après que tous ceux de la Grèce eurent
cefle. Hergius , fils de Clymenés, roi d’Orcho-
mène , étant parvenu à un âge fort avancé, voulut
fe marier, tic alla confulter l’qracle pour favoir
s’il auroit des enfans > 1*oracle lui répondit aflez
énigmatiquement, qu’ il pouvoit beaucoup efpérer
d’ une jeune femme. Il fe conforma à cette ré-
ponfe , & eut deux fils, Trophonius & Agamède ,
qui devinrent dans la fuite de grands architectes.
Us bâtirent le temple d’Apollon à Delphes, tic
l’ouvrage achevé , ils demandèrent leur récom-
penfe au dieu. La Pythie leur répondit qu’il falloit
attendre huit jours, tic cependant faire bonne-
chère î mais au'bout de ce terme;ils furent prouvés
morts. D’autres racontent la mort de Trophonius ,
comme nous avons raconté celle d’Agamède > ils
difent que la terre s’ étant ouverte fous fes pieds ,
il fut englouti tout vivant dans cette foffe, que
l’on nomma depuis la fofle d’Agamède , & qui fe
voyoit dans le bois facré de Lébadéè , avec une
colonne que l’on éleva au-deflus. Son tombeau demeura
quelque temps dans l’ oubli î mais une
grande fécherefle affligeant la Béotie, on eut ie-
Y ÿ y y ij