
Le roi Théla , ( & non pas Théias , comme .
le P. Banduri l'a écrit) , dont on voit le nom fur h
une médaille d'argent d’Anaftafe , eft un prince
different de celui-ci.
THELEBOÆ ou plutôt Tcleboce 3 infulaires au
voifinage de l'Acarnanie. Tous les écoliers-fanent
qu'Alcmène conçut Hercule.pendant qu Amphitryon
faifoit la guerre aux téléboes , parce que
cette femme , pour venger la mort de les frères ,
avoit promis a’époufer celui qui entreroit dans,
fon relfentiment.
Etienne de Byzance nous apprend que la Thé-
loboïde étoit une partie de l’Acarnanie, & quelle
emprunta ce nom de Téléboas , après avoir eu
celui de Taphion. Le Scholiafte d'Apollonius ap- ■
pelle les mêmes peuples théléboeens - taphiens.
L'île de Tàphos, dit- il, eft l'une des échmades.
Les théléboeens 3 qui auparavant demeuroient dans l
l'Acarnanie 3 l'ont habitée : c'étoient de grands
voleurs ; ils allèrent au royaume d'Argos , enlevèrent
les boeufs d'Eleétryon, père a'Alcmène.
I l y eut un combat dans lequel Eleétryon & fes -,
fils furent' tués > c'eft pourquoi Alcmène fit publier
ue fa perfomne feroit le prix de la vengeance 1
'Ek&ryon , 8c parce qu'Amphitryon s'engagea
à la venger 3 elle devint fon époufe. Amphitryon
ravagea les' îles des thélébo'ènsymais il »ne put
prendre Taphe, la capitale 3 qu'après que Comoe-
tilo eut arraché à fon père Ptérélaiis -, le cheveu
d'or qui le rendoit immortel.
Les thélébo'èns payèrent en Italie, & s'établirent
dans une ile de la grande Grèce, dans cette île
que la retraite de Tibère rendit fi fameufe ; c'eft
Tacite qui nous l'apprend. Grscos ea tenuifie,
çapreasque tkelebois habitatas farna tradit. ( Annal.
Lib. IV . c. 67. )
Virgile confirme le même fait :
JSfec tu carminibus'nofiris indictus abibis ,
JEbalé, quem généraffç Telon Sebethide nymphâ
Fertur theleboum capneas , cum régna terieret
Jajti fenibr. . . ........... ..
» Je net'oubliepoint dans mes versJlluftreÆba-
» le,fils de la nymphe Sebethis 8c du vieux Telon,
*> roi des théleboëns, peuple de l'île de Caprée. »
Enfin Aufône 8c Stacë confirment que l’ile de,
Caprée" avoit été la demeure des théléboens}
viridefque refultant ttlebooe3 dit Aufone en parlant
de Caprée. Stace défigne ainfî la mêmé île, Silv.
j . /. III. v. 1000. -
S eu libi baschei vincla madenfia Gauri 3
T'nelebouinque domos , trepidis ubi tlulçia nantis
Lumina nocHvage tollit pharus smula lune,.
THELEPASSÀ, femme d’Agénor , 8c mère
de Cadmus. Voye% A génor.
THÉLÈSPHORE. Voye^ T élesphore.
THELPHUSE. Foyq; T helpuse.
THELPUSE, nymphe, fille du fleuve Ladon,
donna fon nom à une ville d'Arcadie , fituée fur
le même fleuve.
T helpuse dans l'Arcadie. OEÀnoY.croN.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques , en Inonneur de Géta , de
Plautille.
M. Neumann en a publié une médaille de
bronze autonome.
THELXIEPIE ou THELXIOPE , une de#
firènes. Thelxiope eft formé de , j'adoucis,
& de j voix.
©EiMA, thema. Ce mot lignifie pays , difiriél,
province. Depuis le règne d'Heraclius, l'empire
d'Orient fut divitë pour l'ordre civil, en pays ou
diftricts, ainfî nommés de la pofition, «wr#
rqs h n a s , ou cantonnement de corps militaires
commandés par un ftratége , ou officier général,
pour veiller à la fureté & à la défenfe des provinces.
La Lydie, par exemple, faifoit partie du Thema
*ou diftriét des thracéfiens, qui comprenoit auffii
une partie de la Carie 8c de la Phrygie : cette
diviuon a fubfifté jufqu'à la grand© invafîon des
turcs, au commencement du quatorzième fîècle.
X D.
THEMIS, fille du Ciel 8c de la Terre ( Hefiod.
tkeogon. 13y .) , ou d'Uranus 8c de Titïa, étoiç
foeur aînée de Saturne, & tante de Jupiter. Elle
Tfe diftingua par fa prudence & par fon amour pour
la juftice. C'eft elle, dit Diodbre, qui a établi
la divination , les facrifices, les loix de la religion
& tout ce qui fert à maintenir l'ordre & la paix*
parmi les hommes. Elle régna dans la TheflTalie,
& s'appliqua avec tant de fagefle à rendre la juftice
à fes peuples, qu'on la regarda toujours depuis
comme la déeffe de la juftice, dont on lui fit
porter le nom. Elle s'appliqua auffi à l'aftrologie,
8c devint très-habile dans l'art de prédire l'avenir.
Après fa mort, elle eut des temples où fe rendoient
des oracles. Paufanias parle d'un temple 8c d'un
oracle qu'elle avoit fur le mont Parnafle de moitié
avec la déelfe Tellus, & qu'elle céda enfuite à
Apollon. Thémis avoit un autre temple dans la
citadelle d’Athènes , à l'entrée duquel étoit le
tombeau d'Hyppolite.
La fable ( Theogon. 901. ) dit que Thémis
voulait garder fâ virginité, mais que Jupiter la
força
■ ■ ■ ■ j
forçi de l’époufer & qui la rendît mère de trois
filles , l'équité, la loi, & la paix. Héfiode fait
encore Thémis mère des heures & des parques.
Voyç[ Jupiter. Thémis, dit Feftus, étoi® celle qui
commande«: aux hommes de demander aux dieux
ce qui étoit jufte & raifonnable. Elle préfidoit aux
conventions qui fe font entre les hommes, elle
tient la main à ce qu'elles foient obfervées. Quelques
poètes lui ont encore donné la fonction de
verfer du neétar à Apollon, quand il étoit à table.
Voye1 Dice, Equité, Justice,
T hémis étoit fille de la Terre, ou la même
divinité/que la Terre ( Æfckyl. prome. vers. 208.
Eurip. jtpk. taur. vers 1 2 6 6 .).
Elle étoit en poflfeflïon de l'oracle de Delphes,
avant qu'Apollon l ’en eût chalfée ( Themifi.
#rat. 24. p. 3oy* j .
Elle apprit à Jupiter ce que les parques avoient
ordonne au fils qui devoir naître de Thétis ( Lu-
j&an. Promet. & Jçv. J .
Elle empêcha Jupiter, Neptune 8c Apollon,
à'époufer Thétis dont ils étoient amoureux, parce
qu'elle devoir être mère d'un fils plus grand
^ue fon père ( Tret\. Schol. Lycoph. p. 16 , l, IV. ).
Dans la collection de Stofch,. on voit fur une
fardoine f Apollon debout appuyant fe lyre fur la
tête d'une petite figure qui porte des fruits ou
quelque chofe de femblable fur un plat. Les
explications des favans font fort différentes fur ce
que cette petite figure porte à la main. Quelques-
finslui ont donné un arc. Qu'il me foit permis, dit
Winckelmaijn, d’avancer une autre conjecture
fondée fur les fruits qu’elle paroît porter. Je croi-
rois qu'elle peut repréfenter ici la déelfe Thémis
oui porte l'ambrojfîe fur un plat 5 car Homère
dit : qu'elle feryoit à Apollon le neétar 8c î'am-
broifîe, Thémis prsbuit neftar, C? ambrofiam ama-
Ifïlem manibus ( Hymn• in Apoll. v. 124 ).
Sur une pâte antique un trépied orné par en
haut d'un fphynx pofé fur un autel rond ; autour
fe voient trois petites figures de bas-relief, &
vis-à-vis, une autre figure qui paroît endormie}
celle-ci eft une jeune femme drappée affife fur un
f pçher ou fur un tas de pierres , appuyant fa tête
fur la main droite, foutenue par le genou gauche,
qu'elle tient élevé 8c ayant l'autre bras dans une
attitude fort négligée dans le goût de la prétendue
( Beger. tkef. brand. t. I , pag. 140 ) prsfica de
Beger.
On pourroit expliquer ce fujeten prenant cette
figure pour la Pythie qui rendoit les oracles à
Delphes. Thémis étoit en poffellion ( Euripid.
tphigen. v. 12^9 ) de cet gracie avant qq'elle en
çût été chaffée par Apollon & qui alors àpprenoif
Antiquités , Touu ¥ t .
tes fecrets (Ibid. v. 1271) des dieux en fonge.
Elle éft aflîfe fur un rocher,peut-être pour marquer
que Thémis Sc la Terre ( Æfckyl. Promet h.
v. 208 ) étoient la même déeffe. Selon les anciens
( Euripid. Hecub. v. 7 0 ) , la terre étoit la mère de#
fonges, & Apollon même préfidoit aux fongesi
( Sophoç. éleHr. v, 427. ) .
Sur une pâte antique la Pythie on Thémiî
éveillée, affile fer le devant d'un rocher devant
le trépied d'Apollon.
THEMISONIUM, en Phrygie. ©EMicONiniS
Les médailles autonomes de cette yiHe font ;
RRRR. en bronze.
O. en ©r,
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médaillés impév
riales grecques en l'honneur de Caracalla, d$
Philippe jeune, d& Sévère , de Maximin.
THEMISTIADES, prêtreffes du temple d$
Thémis à Athènes.
| THËMISTO , fille d'Hvféus, première femmô
d’Athamas , roi de Thèbes. Quelques auteur#
prétendent qu'elle mourut femme de ce prince,
fans lui laifler d'enfans, & qu'il n'époufa In»
qu'après la mort de Thémijlo. D'autres font de
celle-ci la feçonde femme du roi de Thèbes \
félon eux, il ne l'époufe qu'après avoir répudié
Ino., & il en eut deux fils , Orchomène 8c
Plinthius. Ino s’étant affociée à la troupe des
bacchantes , dit Hygin, trouva le moyen de rentrer
dans le palais d'Athamas , & y demeura
cachée, fous l'habit d’efclave, fans être connue
de Thémifio. Celle-ci ayant ‘pris la résolution de
faire périr les enfans que fa rivale- avoit laifles,
& qui, par leur droit, d'aîneffe, auroient hérité
de fa couronne de‘leur père, par préférence aux
liens , elle confia fon delfein à la faufie efdave ,
qui avoit fçu gagner fa confiance, 8c la chargea de
couvrir fes fils, pendant la nuit d'habits blancs
& ceux de la rivale d’habits noirs. Ino réfolut
de faire tomber fon ennemie dans le piège qu'elle
lui tendoitj elle fit le contraire de ce qui avoit
été convenu : en forte que Thémifio tua fes' propres
fils, au Jieu dç ceux d’Ino. Lorfqu'elle eut
reconnu fon erreur, elle fe tqa dç défefpoir.
Voye% A thAMAS , In o .
THENSA , brancard, chariot à porter les
chofes facrées. On s'en fervoit aux jeux au cirque,
pour porter les ftatues des dieux, comme nous
l'indique Cicéron ( Verr. 159. ) .* O mats dii qui
vçkiculis thenfarum folemnes ccctus ludorum initis.
; On les faifoit ordinairement du bois de l'arbre
j confacié au dieu dont on deyoft porter la ftatue,
H h h h