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PRODÏCE P une des Hyades.. . .
Y i e ^ m C r US' Cicéron ( De °$c- c- 31 -) donne à
Hercule ce furnom , parce que Prodicus de Ceos ,
lophüte fameux, racontoit qu'Hercule s'étant
retiré dans une folitude, avoir eu une vifion fin-
•puere. Le vice & la vertu lui apparurent fous
les traits qui peuvent les carafterifer. Le vice
b.iilant de ticheflès & de beauté , la vertu fans
ornement. Il fiit tente par ces deux perfonnages ;
mais il refifta au v ice , & fuivit la vertu.
PRODICTATEUR , officier qui avait chezjes
romains le meme pouvoir que le dictateur. Après
ba.t3.lllle de Trafimene, où fut tué le conful
rlaminius , dans le trouble général où jetta la
perte e cette bataille, la reffource accoutumée
t de pommer un diûateur; mais cette nomination
n etoit pas fans difficulté. Le diélateur ne
pouvoir etre nommé dans Rome , Sc par l'un des
deuxconfuls, félon l'ufage , puifque de ce s deux
magiitrats, 1 un venoit d'être tué & l'autre étoit
occupe contre les gaulois. Le tempérament qu'on i
prit rut de creer un prodiSateur, qui auroit le ‘
meme pouvoir que celui auquel il étoit fubrogé.
PRODIGALITÉ. Les aréopagiftes la punif-
ipipnt, S d e s .pm ^ r r , en pkfieurs lieux de la
Grèce, etoiênt privés du fépulchre de leurs ancêtres.
Lucien les compare au tonneau des danaï-
des , dont 1 eau fe répand dè tous côtés.
Les dépouillés Hes riations vaincues produifirent
dans ^ n e t o u s les excès du luxe & de la prodi- ,
O** n. Y voyoit que des partions de ce Du-
ronius .q u i , étant tribun du peuple , fit cafferles
loix fomptuaires des feftins , criant que c'ëtoit
Fait de la hberte, s'il falloir être frugal contre
ion gre, Sc s il n etoit pas permis de fe’ ruiner par
les depenfes u on en avoit la volonté.
Il p a déjà longtemps, dit Caton en plein fé-
nat, que nous avons perdu la véritable dénomination
des chofes ; la profùfîon du bien d'autrui
s appelle libéralité> & ce renverfement a enfînietté
Ja république fur le penchant de fa ruine.
PRODIGES phyfiques. Les prodiges que nous
n-ouvons rapportes dans les ouvrages des grecs Sc
des latins peuvent être rangés fous deux claflês •
comme Freret l’a fait dans un excellent mémoire
iur cette matière , dont on verra ici le précis.
La première claflè comprend ces miracles du
paganifme , que I on ne peut expliquer lins re-
courir a une caufè fumaturelle. Les prodiges de
cette efpece ne méritent donc guères de croyance.
Quand on dit que les pénates apportés par Enée à
l-avimum ne purent être transférés de cette der-
meie ville a Albe par Afcanius, & qu’ils revinrent
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d’eux-mêmes à Lavinium tout autant de fois qn*oi»
les en tira pour les porter à Albe. Quand on lit
que le Jupiter- Terminales ne put être remué de fa
place , lors de la conftruâion du Capitole ; quand
on H que )e devin Accius Navius trancSa- un
caillou en deux d un coup de rafoir, pour con-
varnere 1 incrédulité d’ un roi de Rome qui mé-
prsfoit les augures & la divination étrufque ; que
la veftale Emilia puifa de l'eau dans un crible perce
>qu une autre rira à bord avec fa ceinture un
vailieau entrave, que les plus grandes forcesn’ a-
vqient pu ebranler; qu'une autre veftale alluma
miiaculeulement:, avec un pan de fa robe , le feu
lacre qui s'etoit éteint par fon imprudence , & que
ces miracles fe font faits par une proteétîon particu-
uere du ciel, qui vouloit les iuftifier contre des ac-
culations calommeufes , on doit regarder ces faits
& tous ceux qui leur reffemblent, comme des famés
inventées par des prêtres corrompus, & reçues
par une populace ignorante & fuperftipeufe.'
Ltes prodiges de fa fécondé clafië font des effets
purement naturels, mais qui arrivant moins fréquemment,
& paroiffant contraires au cours ordinaire
de la nature, ont été attribués à une caufe
ïurnaturelle par la fiiperftition des hommes-ef-
« y,és ces objets inconnus. D’un autre
c o te , radrefle des politiques, qui favofent en-
tirer parti pour infpireraux peuples des fentimens
conformes a leurs deffeins', .a fait regarder ces
effets efonnans_, tantôt comme une expreffion du
courroux du c ie l, tantôt comme une réconciliation
des dieux avec les humains -, mais cette dernière
interprétation étoit bien plus rare, la- fu-
perftmon étant une paffion trifte & fàcheufe qui
s emploie plus fouvent à effrayer les hommes
qu a les tranquilifer ou à les confoler dans leurs
malheurs.
Je range prefque tous ces prodiges fous cette
dernière clalïe, étant perfüadé que la plus grande
partie de ces évènemens merveilleux né font en
les réduifant à leur jufte valeur, que des effets
naturels , fouvent même afièz communs. Lorfque
1 efprit des hommes eft une fois monté fur le ton
fuperftitîeux, tout devient à leurs yeux prodige Sc
miracle, félon la réflexion judicieufe de Titè-
Lïve_ : Multa ea hyeme prodigia folia , ont , quodi
evemre folet, motisfimelin religionem animis , multa.
numiata > & temere crédita funt.
Je ne prétends cependant pas m’engager à parler
ici de toutes les différentes êfpèces'de prodiges-
Les uns ne font que des naiffances monftrueufés
d’hommes ou d’animaux qui ef&ayoïent alors les
nations entières, & qui fervent aujourd’hui d’a-
mufement aux jphyficiens ; d’autres ne font que
des faits puérils , & fouvent même abfurdes
dont la plus vile populace a fait des prodiges*
& où l’on a cru pouvoir apprendre la volonté
des dieux. Tels étoient les conjeâtires des au-
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'gui s fut lé chant , le vol & la manière de
ni r de- certains oifeaux ; tels étoient les
prf '-ùms des arufpices , à l'occafion de la
-n des entrailles d’une vidtime ; telle
etcic l'apparition d’un ferpent, d'un loup, ou de
tel autre animal que le bavard faifoit rencontrer
fous les yeux de celui qui étoit prêt à entreprendre
quelqu’affion. Je n'entre point dans l’examen
de ces prodiges vulgaires , dont Cicéron a fi
.fpiritfiellement étalé le ridicule dans fes livres d e .
•J* divination. Les prodige* dignes d’être examinés
-font des phénomènes ou apparences dans l’air , &
'dés météores finguliers par leur nature ou par les
-circonftances qui les accompagnoient.
II eft fait mention, par exemple, en cent endroits
de Tite-Live, de Pline, de Julius Obfe-
quens , & d’autres biftoriens , de ces pluies pro-
digieufes de pierres , de' cendres, de briques cuites
, de chair, de fang, &c.-, donc on a fait
un article-particulier. Koyeç Pluie prodigieufe.
- On lit dans lès mêmes hiftoriens, tantôt que le
ciel a paru enflammé, coelum arfijfe, tantôt que le
foleil ou du moins un corps lumineux femblable à
ceta ftre ,s ’ eft montré au milieu de la nuit ; que
l’on a vu en l’air des armées brillantes de lumière
, & cent autres faits de cette nature , qui
Amplifiés étoient des météores, des phénomènes
de lumière & des aurores boréales.
-Le commun des modernes ou de ceux-qui
n’ayant pris qu’ une légère teinture de philofophie,
fe croient en droit de nier la poffibilité des effets
dont ils ne peuvent imaginer la caufe naturelle,
prennent le parti de réeufer le témoignage des
anciens -qui les rapportent, fans penfer que ces
-hiftoriens j décrivant la plupart des faits publics
& connus de leur temps, méritent qu’on leur accorde
la croyance que nous ne refufons pas aux
écrivains modernes , lorfqu’ils rapportent des faits
dont nous n’avons pas été témoins.
Voilà à-peu-près toutes les différentes efpèces
de prodiges phyfiques qui font rapportés dans les
anciens. Ils faifoient une partie confidérable de
l’hiftoire , & quoiqu'ils n’euffent par eux-mêmes
aucune liaifon naturelle avec les évènemens politiques
, l’adreffe de ceux qui gouvernoient mettant
la fuperftition des peuples à profit, ils fe fervoient
de c es prodiges, comme de motifs puiflàns pour
faire prendre des rélolutions Importantes &
comme de moyens pour faciliter l'exécution des
entreprifes les plus confidérables. Les anciens hiftoriens
ont donc eu raifon de faire fi fouvent mention
de ces prodiges, St ils ne pouvoient prévoir
qu il y auroit un temps où les hommes n’y revoient
attention que pour en rechercher ia caufe phyfi-
que, & pour fatisfaire un léger mouvement de
cunolite. (D . J .)
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PRODOMÉËS, . , , . . ,
PRODOM1ENS, ƒ dlvlmtes fi“1 ptefidoient à
la conftrufition des édifices , & qu’on invoquoit
avant d’ en jetter les fondemens. Mégaréus facrifia
a ces divinités t dit Paufanîas, avant d’entourer de
murailles la ville de M'égare.
PRODOMIE, furnom de Junon , fous lequel
elle avoit un temple à Sicyone ; comme fi l’on dî-
(ok Junon auveftituù(niofefsts fignifie vefiibule.).
PROÈDRES, fénateurs d’Athènes dans le fénat
des cinq cens. On appel]oit proedres les dix fénateurs
d’entre les cinquantepritanes qui préfidoient
Pa|lcbvftue femaine , & qui expofoieijt le fujet de
I affemblée j.|e préfident de jour des proedres s’ap-
pelloit épifah.
Les proedres étoient âinfi nommés , parce qu’ils
jouiffoient du privilège d’avoir les premières places
aux affemblées. Potter dit que c’ëtoit eux qui
propofoient au peuple les affaires fur Iefquelles il
devoit délibérer (Arcksol. grteq. lib. I. c. 17 .).
PROEMPTOSE. On dit qu’il y a proemptofe
quand la nouvelle lune arrive un jour plutôt qu’elle
ne devroit/fuivant le cycle. Comme les nouvelles
lunes rétrogradent d environ un jour en 300 ans -,
ce changement fe feroit régulièrement de 300 ans
-en 300 ans , fi 1 on n etoit oblige d’avoir égard à
un autre changement occafïonné par les années
féculaires non biflèxtiles , & par la biffextile in-
tercallaire , qu’on ajoute au bout de quatre Cèdes.
Voyo[ Mltempto.se Sc Luna ison .
Ce mot eft grec gou-rese-, j fi vient de nirrro,
je tombe , & de arp., devant.
PROÉTIDES , ou les filles de Proètus , roi
d'Argos ; elles eurent une fingulière manie. Elles
fe crurent changées en vaches , Sc courant à travers
-les campagnes , pour empêcher qu’on ne les
mît a la charrue , elles faifoient retentir tcus les
lieux de leurs cris, femblables aux mugiffemens
des vaches. C é toit, dit-on, par un effet de la
vengeance de Junon , qu’elles avoient outraeée
en voulant comparer leur beauté avec celle l e k
déeflè. Proëtus implora le.fecours d’Apollon, pour
les guérir de leur phrénéfie ; & ayant obtenu leur
guérifon , îl fit bâtir un temple a ce dieu dans la
ville de Sicyone, où il croyoit avoir été exaucé.
V ayeç Melàmpus.
PROETUS , fils d’Abas , roi de Tyrinthe &
frère d’Acrifius , roi d’Argos , fut tué par l’ erfeë
parce qu’il avoit ufurpé le trône d’Argos fur
Acrifius ; mais Mégapenthe , fon fils , vengea
fa mort fur Perlée. Foyrç Acrisius , Dana’é
Persée. *