
mettoit les c«Jrps morts , 8c c’ eft en ce fefiS que j
Florus dit ( 4. 2. 2. ) in differto odoribusfolio 3 juxta
fuum fe collocavit Antonium. Solium, dans le fens le
plus ordinaire, fe prend pour le trône , le liège
des rois appelle folium , au lieu de folidum 3 parce
que c’ étoit une forte d'armoire faite d'une feule
pièce de bois, dans laquelle les rois étoient aflis :
folium3 dit Servius ( Aencid 7. 16 9 .) , ejl veiut
armarium de uno ligno ad regum tutelam factum. Ce
liège étoit très élevé, & on y montoit par des degrés.
Comme on les fit d'abord plus pour la fureté
que pour la magnificence, la matière quon y employa
fut le bois : in folio médius oonfedit acemo ,
dit Ovide (foft. I I I ■ 3 J9.) rqais dans la fuite le trône
devint un objet de luxe, & on y employa les matières
les plus riches. Solium lignifie encore le fiége
d’une perfonne diftinguée, comme dans Cicéron :
Quominus more patrie fedens in folio, &c. de Leg.
*• 3;
SOLMISSUS 3 montagne de l'Afie mineure
dans l’Ionie. Strabon, l. XIV. pag. <$39, la place
au voifinage dé la ville d’EdeiTe au-deffus du bois !
facré nommé Grtygia, Il ajoute que pendant les 1
couches de Latone, les Çurétes fe tinrent fur cette
montagne, & que par le bruit de leurs armes ils
épouvantèrent Junon, qui par jaloufie, cherchoit
à nuire à Latone. ( D J . ).
SOLON. Dans la galerie de Florence en confer-
ve un bufts de Solon avec l'infcription antique.
Son nom fur les pierres gravées appartient à un
graveur.
Solon, graveur ancien. Voye1 Mécène.
SOLOON, fleuve de l’Afie mineure, dans' la
Bithynie : Plutarque en parle dans la vie de Théfée..
.Un certain Menecrates, dit-il, a écrit dans une
hiftoire qu’il a faite de la ville de Nicée en Bithy-
j i i e , que Théfée emmenant avec lui Antiope,
féiouma quelque teins dans ce lieu 5 parmi' ceux
qui l'accompagnoient, il y avoit trois jeunes athéniens
qui étoient freres, Ennée, Thoas & Soloon5
le dernier étant devenu amoureux d’Antiope ,
découvrit fonfecret à un de fès frères qui alla fans
différer parler dè fa paffion à cette reine 5 elle re-
jettafort loin ces propositions, mais elle ne fit aucun
éclat, & n'en découvrit rien à Théfée 5 Soloon au
âéfefpoir fe je tta dans an fleuve- où il fe noya 5
Théfée averti de cette aventure, en fut très affligé]
8c k douleur qu’il en eut , le fit reflouvenir d’un
«racle que là prêtrefîe d’ApollonJui avoit rendu
autrefois à Delphes,, par lequel elle lui ordonnoit
quand il fe trouveroit en terre étrangère, de
bâtir une ville dans le lieu où il feroit le plus trifte,
Zc d'en donner le gouvernement i , quelques-
uns de ceux qa il auroir à fa fuite ; Thefée bâtit
donc là une ville, qu'il nommz Pytkiopolis, donna
au fleuve qui coule auprès, le nom de Soloon, en
mémoire du jeune homme qui s’y étoit noyé, &
laiffa dans la place fes deux freres pour gouverneurs.
(D . J .) .
SOLUS, en Sicile, coaontinon.
Les médailles autonomes de cette ville, font :
RR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
S qlus y promontoire deLybie, fur lequel o»
voyoitun temple dédié à la Vengeance & a Neptune.
-
SOM. Voye^ C h o N. •
SOMMEIL ou S o m n e . Homère 8c Héfiode*
font le fommeil fils de l’érèbe & de la nuit, 5C
frère de la mort, dont il eft la plus parfaite image .. .
Jnüon, voulant-endormir Jupiter, pour l'empêcher
de voir ce qui fe paffoit dans le camp des grecs 8c
des troyens, va trouver le fonfneil à Lemnos ,
fon féiour ordinaire, 8c le prie, en lui promettant
de beaux préfens, 8c l'appallant -le rGr des
dieux 8c des hommes, d’afloupir les yeux trop
clairvoyans de Jupiter- « Je me fouviens] lui dit-il,
» 4 Ïliad. I. 14. ) d'une femblable prière, que vous
» me fîtes au fujet «l'Hercule : je m’infinuai auprès
» de Jupiter ; je fis coulermes douceurs les plus
» puiffantes dans fes yeux .& dans fon efprit, &
» vous profitâtes de ces momens pour perfécuter
a» ce héros. Jupiter s’étant éveillé „entra dans une
» fi grande colère j qu'il me chercha partout pour
55- me punir. J'étois perdu fans reflouree , il m'au-
» roit jette dans les abîmes les plus-profonds de la
» mer, fi la nuit, qui dompte les dieux comme
'm les hommes, ne m’eut fauvé. Je me jettai entre
*> fès bras fecourables ; & Jupiter quelqu’irrité
! 00 qu’il fut, s’appaifa , car il craignoit la nuit , &
» n’ofoit forcer cet afyle j & aujourd’hui vous
*> venez m’expofer encore au même péril;». Ce -
» pendant Junon le gagna en lui promettant en mariage
la plus jeune des grâces.
Ovide établit le domicile du fommeil dans le pays
des Cimmériens, ( c’eft le pays qui eft aux environs
des Palus Mé o rides j, & au nord du Bofphore
. Cimmérien), que les anciens croy oient être plongé
dans les plus epaiffes ténèbres. Là eft une vafte
; caverne, dit-il, ( Metam. liv. II. ) où les rayons
du foleil ne pénètrent jamais. Toujours environ-
| né de nuages fombres & obfcurs, à peine y jouit-
on de cette foible lumière , qui laiffe douter s’il
eft jour ou huit 5 jamais les coqs n’y annoncèrent
le retour de l’aufore 5 jamais les chiens ni les oies
qui veillent à la garde des maifons., ne troublèrent
par leurs cris importuns, le tranquille repos qui y
| règne 5 nul animal, ni féroce , ni domeftique, ne
s’y fit jamais entendre i le vent n’y agita jamais,
ni les Feuilles ni les branches 5 on n’y entend ni
querelles, ni murmures > c’eft le féjour de la douce
tranquillité. Le feul bruit qu’on y. entend , eft celui
du fleuve d’oubli, qui coulant liur de petits cailloux
, -produit un doux murmure qui invite au
repos. A l’entrée de ce palais naiffent des pavots
& une infinité d’autres plantes , dont la nuit ra-
maffe foigneufement les fucs affoupiflans, pour
les répandre fur la terre. De crainte que 3a porte ne
faffe du bruit en s’ouvrant, 8c en fe fermant:, l’antre
demeure toujours ouvert,^on n’y voit aucune
garde. Au milieu de,ce palais eft un lit d'ébène
, couvert d’un rideau noir $ c’eft-Ia que repofe
fur la plume 8c fur le duvetr, le tranquille dieu du
fom m e il.. . .Iris, envoyée par Junon s’étant approchée
de ce lit, 1 e fommeil frappé de féclât de fes
habits,,;ouVre fes yeux appefantis, fait un effort
pour fe relever , & retombe auffitôt. Enfin*, après
avoir laiffe fouvent tomber fon menton fur fon
eftomac, il fait un dernier effort 5 & s’appuyant fur
le coude, demande à Iris quel étoit le fujet de fon
arrivée.
On repréfentoit ce dieu comme un enfant enfé-
veli dans un profond fommeil, qui a la tête appuyée
fur dès pavots. Tibulle lui donne des aîles :
un autre poète lui fait embrafferla tête d’un lion
qui eft couché. Les lacédémoniens, au rapport de
Paufanias joignoiènt enfemble, dans leurs temples,
la repréferitation du fommeil 3 & celle de la mort :
lorfqu’on invoquoit le fommeil pour les morts, il
s’agiffoit alors du fommeil éternel, qui étoit la
mort. V oy e f Mort. Songes.
'• « S’il étoit prouvé • feulement du S o m m e i l ,
ditLefting, que les anciens l’ont rëpréfenté fous
la figure d’üii' jeune génie àîlé ,.cela'fufEroit pour
autorifer la conjecture qu’ils fe fervoient de la
même repréfentation à l’égard de fon frère jumeau
, la mort. Barthius a écrit au hazârd : fomni
idolum fçnile fingitur pour juftïfier un changement
de ponctuation, qu’il s’eft permis dans un
paffage de Stacè.
Criminé quoi merux fuvenis placidiffime divum ,
Qitove errore mifer , donis ut folus egerem3
Somne, tuis ? . ri, . ... . . . . . .
G’eft aiafi que le poète invoquoit le fommeil'.
Barthius prétend que le mot juvenis, fe rapporte
au poète , & non au fommeil,
Crimine quod merui juvenis} placidijjime divûm , &c.
Soit} cette manière de ponctuer peut paffer,
mais le motif que Barthius en donne, elt faux.
Chez tous lès anciens poètes , le fommeil eft un
jeune dieu, qui aima une des Grâces , que junon
lui donna pour femme , à caufe d’un fervice important
qu’il lui avoit rendu. Et les artiftes i’au-
roient rëpréfenté en TieijUrd? Cqja feroit iftcroyable„
quand même aucun monument antique ne
prouveroit le contraire. »
« Sur plufieurs monumens antiques , 1 e fommeil
a les jambes croifçés. Cette attitude eft le ligne
du repos , même dans les figures qui repréfen-
tent des' perfonnes éveillées. ( Ckft ainfi que
beaucoup de divinités des fleuves font repre-
féntées,. appuyées fur leurs urnes) ; 8c même
dans les ftatues placées; debout, les jambes croi-
fées indiquent le repos -, ou le délaffement. Par
cette raifon , on voit fouvent auffi Mercure & les
faunes dans cette attitude , fur-tout lorfqu’ils font
occupés à quelqu’inftrument ou à jouer de la flûte.
Mais fur aucun monument, on ne lui voit des jambes,
torfes. Cette bifarrerie que l’on trouve dans
quelques mythographes, n’a pu avoir d’autre fondement
apparent que le- paffage , dans lequel
Paufanias , décrivant le coffre de Cypfelus-,
peint le fommeil & la mort feus l’emblème de
deux enfans endormis, l’un blanc 8c l’autre noir:
non-feulemént elle ne paroît fondée que fur un
feul paffage de-Paufanias , mais encore fur un feul
mot de çe paffage. D’ailleurs , ce mot peut avoir
une lignification très-différente 5 car è'u^ap.tfyos
ne lignifie pas tant, tortu, contrefait, tortuofus ,
diftortus, qu’en général oblique, déplacé de fàr
direction , ( obliquus, tranfverfus. ) Ainfi l’on peut
aüfli bien traduitê Ahs-f rus iroâ'as par des
» pieds croifës ,-ou placés obliquement, que par
» des pieds contrefaits. « Il y a plus 3 la pre-
» miére verfion eft meilleure 8c plus naturelle
» 'que la dernière. » , '
ec Mais il ne. fuffit pas qu’on puiffe traduire
ainfi ê'uç-fxcfuwiss. Le fens le plus propre- n’eft
pas toujours le plus vrai.. Une circonftance bien
plus importante 5 & qui à mon avis tranche la
difficulté , c’eft que fitc-pavenus rm icoi'tii traduit
ar jambes croifées , offre une fignification très-
elle & propre à la mort , ainfi qu’au fomme il,
8c qu’on les trouve tous les deux repréfentés
de cette manière fur beaucoup de monuments
anciens. »
« Les jambes croifées appartiennent à l’attitude
naturelle d’un homme bien portant, livré
au fommeil doux 8c tranquille. Jamais les anciens
artiftes ne fe font écartés de cette attitude ,
lorfqu’ils avoient à repréfenter une perfonne dans
un pareil fommeil 3 ainfi que le prouvent la prétendue
Cléopâtre du Belvedère, la nymphe fur
le monument antique, . rapporté par Boiffard ,
l’hermaphrodite endormi , ou qui cherche à
s’endormir de Diofcoride. »
ce II y a ençoré moins de doute que la corne ait
été donnée pour attribut au fommeil : une infinité
4e paffàges prouvent que les poètes en o or
N b n ij