
%» T A L T A M
Enfin tes mixtes fur kfquels on a gravé des
fignes céleftes & des mots barbares, mais qui
ne renferment rien de fuperftitieux, ni aucun nom
«langes.
Quelques auteurs ont pris pour des talifmans
plufieurs monumens rhuniqües, ou du moins
ceux dont les infcriptions font en caractères rhu-
niqués , ou gothiques , parce qu’il eft de notoriété,
que les nations le ptentrioiîales, lorfqu’elles
profefibient le paganifme, faifoient grand cas des
talifmans. Mais Heder a montré que les médailles
de ces caractères , ne font rien moins que des
talifmans.
II ne faut pas confondre non plus avec des
ficies ou des médailles hébraïques , véritable-
ment antiques, certains talifmans 3 & certains
quarrés , ccmpcfés de lettres hébraïques toutes
numérales , que l’on appelle figilla planttarum ,
dont fe fervent les tireurs dhorofeopes, & les
diflurs de bonne aventure, pour faire valoir leurs I
myflèics j non plus que d’autres figures magiques ,
dont on trouve les modèles dans Agrippa, & qui
portent des noms & des cara&ères hébraïques.
( Science des médailles, tom. I. p. 308.) )
TALISSON. Nom des prêtres des faux dieux
en Prulfe & en Poméranie. Les talifioiîs & les
ligaftons faifoient. des, efpèces d’qraifons funèbres
des morts dans leurs funérailles, & les
louoienc des larcins , des impuretés & des autres
crimes qu’ils avoient commis pendant leur
vie. Puis regardant au c ie l, & criant qu’ ils
voyoient le mort voler en l’ air à cheval, ik revêtu
d’armes brillantes, & paffer en l’autre monde
avec une grande fuite, ils abufoient les peuples.
On ne fait fi les taliffons étoient la même çnofe
que les ligaftons , & fi c’étoit deux noms différent
que l’on donnoit aux mêmes impofteurs , ou
ii leurs fondions ou leurs charges étoient distinguées.
TÀLONNIÈRES , talaria , chauffure de Me récure
, à laquelle il y ayoit des ailes. Voyeç
T a l a ir ç s ,
TALPIUS, fils d’Eurytus. F c^ M olionides.
TALTHYBIUS, étoit un hérault qu’Agamem-
non avoit amené avec lui au liège de Troye.
Hérodote dit qu’il avoit un temple ou une cha- .
pelle à Sparte : c’étoit apparemment fur fon tombeau.
Selon Paufanias , ce Taltkybius fit éprouver
fa colère aux lacédémoniens èc aux athéniens,
pour avoir violé le droit des, gens en la perfonne
des hérauts, qui étoient venus demander aux
grecs terre & eau, de la part du roi Darius. Le
châtiment des lacédémoniens fut général ; &
parmi les athéniens, Miltiade, fils de Cimon ,
çat fa mai fon rafée, pour avoir confeillé'à fes
concitoyens de faire périr ces hérauts lorfqu’ils
vinrent à Athènes.
TA LU S , qu’Ovide nomme Perdix , étoit fils
dePerdix , fceur de Dédale. D’autres le nomment
encore Acalus ou Calus. 11 fit en peu de temps
de fi grands progrès dans les beaux arts ^ fous la
conduite de fon oncle , qu’il inventa , dit-on,
plufieurs inftrumens utiles, tels que la fc ie , le
tour , la roue dont fe fervent les potiers de
terre, &c, Des inventions fi utiles , donnèrent
de la jaloufie à Dédale 5 & de peur que fa réputation
ne fût un jour obfcurcie par ce lle de fon
neveu, il le fit périr fecrettement. La fable
dit qu’ il le précipita du haut de la citadelle
de Minerve, & que cette déelfe., qui favorife
les beaux arts, le reçut au milieu des airs , & le
changea en perdrix. Voilà pourquoi, dit Ovide ,
la perdrix n’ofe s’élever dans fon vol, & qu’elle
ya toujours près de terre, ou elle fait fon nid j
ctefi que fpn ancienne chute lui fait toujours
craindre les lieux hauts. Voyeç Dedalê.
T a lu s . Voye% O sselets.
TAMADÈRE, champ, fitué dans le plus bel
endroit de l’îie de Chypre. Les habitans l’avoient
confacré à Venus, & réuni au domaine de fon
temple. Au milieu étoit un arbre, dont les feuilles
& les fruits étoient d’or. C- eft-là que Vénus
cueillit les trois pommes , qu'elle donnaàHippo-
! mène pour vaincre Atalante. Voye[ À t a l a n t e .
T AM AS TUS c rater , coupe d*or , fabriquée
en Chypre à Témèfe ou Tamafius ( Eujtatki. Qdyjf.
A. p, 3,. )
TAMBOUR , avec baguettes. Voye^ S um~
P t iO N B lA .
TAMBOUR de bafque, ou tympçnum. Voyez
cê mot.
TAMIRAS étoit de Cilicie, & fort fa van t dans
l’art des arufpices. On eut recours à lui pour le
rétabliflement du temple que Cinyras avoit confacré
à Vénus dans Paphos. On avoit même réglé
que les defcendans de Cinyras & ceux de1
Tamiras préfideroienc enfemble aux cérémonies :
mais les defcendans de Tamiras abandonnèrent
bientôt leurjpart à la famille royale, qui
refta feule en pofleflïon du facerdoce. Héfychius
fait cependant mention de certains prêtres de l’îte
de Chypre, nommés Tamtrada.
TAMIS. Y'oye^ Pa in des anciens.
TAMPILUS, furnom de la famille Bæv ia ,
TAM UZUS , ou TAMMEZUS, étoit un dieu,
des fyriens , qu’on croit le même qu’Adonis.
T A N
TAMYRIS , poète & mufîcien célébré en Grè-
t e . Platon a feint, d’après les principes de la mé-
tempfyeofe, que fon ame étoit paifée dans le corps
d’un roflïgnol.
TANAGRA , fille d’E o le , 6 u , félon d’autres,
de l’Âfop e, donna fon nom à la ville de
Tanagre en Béotie : elle eut une vie fi longue, que
fes voifins ne la nommoient plus que Grée, c'eft-
à-dire , la vieille, nom qui pafla à la ville ; car
Homère dans fon dénombrement, ne lui en donne
point d’autre. On voyoit à Tanagre le tombeau
d’Orion, & le mont Cérycius, où l’on difoit que
Mercure avoit pris naiflance. Les tanagréens paf-
foient pour les plus religieux peuples de la Grèce,
en ce qu’ils avoient bâti leur temple dans un lieu
féparé du commerce des hommes, où il n’y avoit
point de maifons, & où l’on n’alloit que pour adorer
les dieux. Voye^ Promachus , T r ito n .
TANAGRÆ, en Béotie. tan a & t a .
Les médailles autonomes de cette ville, font :
RRR. en a rg e n t .......................... Pellerin.
RRRR. en bronze..........................Eckkel.
O. en or.
Leur type ordinaire eft le bouclier béotien.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Germanicus , de M.
Aurèe , de Trajan.
TANAIDE,
TANAIS, furnoms de Vénus.
Clement Alexandrin dit, qu*Artaxercès, roi de
Perfe, fils de Darius, fut le premier qui érigea
a Babylone , à Sufe & à Ecbatane , la ftatue de
Venus de Tauride , & qui apprit par fon exemple
aux perfes , aux baétriens , & aux peuples de
Damas , & de Sardes , qu’il falloit l’honorer
comme déelfe. Cette Vénus étoit particulièrement
honorée chez les arméniens , dans une contrée
appellée Tanaitis, près du fleuve Cyrus,
félon Dion Caflïus, d’où la déefîe avoit pris fon
nom, & d’où fon culte avoit pu paffer chez les
perfes. C ’étoit la divinité tutélaire des efclaves
de 1 un & de l’ autre fexe. Les perfonnes mêmes
ne condition libre , confacroient leurs filles à
cette déeffe } & e n vertu de cette prétendue con-
fecration , les filles étoient autorifées , par la loi ,
a fe proftituer au premier venu jufqu’ a leurma-
riage^fins qu une conduite aufïi extraordinaire ,
éloignât d’elles les prétendans.
TANAQUILLE, femme de TarquiniusPrifcus,
roi de Rome, étoit née à Tarquinie, où elle
fut mariée à Lucumon , homme très-riche , &
qui par cette alliance, efpéra de s’avancer aux
oignîtes ; cependant comme il trouva de grands
T A N * 4 3
obflacles en Etrurie , Tanaquille fon époufe
l’engagea de venir s’établir à Rome avec elle.
11 s’y rendit, fe fit nommer Tarquinius, & s ’in-
finua de telle forte dans les bonnes grâces du
r o i , que les charges qu’il en obtint, lui donnèrent
lieu d’afpirer à la couronne, & de réuffir
dans cette ambition. Il fut tué dans fon palais,
l’an 38 de fon règne.
Tanaquille, fans fe déconcerter de ce rude
coup , fit tomber la couronne fur la tête de Ser-
vius Tullius, fon gendre. La mémoire de cette
habile femme fut vénérée dans Rome pendant
plufieurs fiècles. On y confervoit les ouvrages
de fes mains , & l’ on attribuoit de grandes
vertus à fa ceinture..
Varron , contemporain de Cicéron , a fibre
qu’il avoit vu au temple de Sangus la quenouille
& le fufeau de Tanaquille, chargés de la laine
qu’elle avoit filée ; il ajoute que l’on gardoit au
temple de la Fortune un habillement royal qu'elle
avoit fait & que Servius Tulius avoit porté.
Pline nous apprend que c’étoit à caufe de cela
que les filles qui fe rnarioient, étoient fuivies
d’une perfonne qui portoit une quenouille préparée
, & un fufeau garni de fil. Il dit aufli que
cette reine fut la première qui fit de ces tuniques
tiffues, que l’ on donnoit aux jeunes garçons
quand ils prenoient la robe virile & aux filles qui
lé marioiént.
Les romains attribuoient de grandes vertus à
la ceinture de cette princeffe, non comme à une
caufe morale , mais comme à une caufe phyfique.
Ils fuppofoient que Tanaquille avoit trouvé d’ex-
cellens^remèdes contre les maladies, & qu’elle
les avoit enfermés dans fa ceinture. C ’eft pourquoi
ceux qui en enlevoient quelques parcelles ,
fe perfuadoient qu’ elles leur apporteroient la gué-
rifon j non pas a caufe que l’ame de cette reine
recompenferoit leur fo i, mais parce qu’ils enleve-
roient quelques particules des remèdes qu’elle y
avoit renfermés.
TANIS dans 1 Egypte. TANI. Cette ville a fait
frapper des médailles impériales grecques en l’honneur
d’Hadrien.
TANOS , en Crète t a n o s .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze..............Pellerin.
O. en or.
O. en argent.
TANOS , pierre précieufe qui le trouvoit en
Perfe. Pline dit que c’étoit une efpèce d’émé-
raude, d’un vert défagréable, & remplie de
faletes &: de défauts.