la plupart de les prédéceffeurs , qu’ on a voit nais
au rang des dieux après leur mort. Ces médailles
ont toutes la même légende au revers , conset-
çratio j & ces revers n’ ofit que deux types
aiftérens, un autel fur lequel il y a du fe u ,
& un aigle avec les ailes déployées.- Les empereurs
dont Gallien a refiitué la consécration, font Au-
gufte , Vefpafien, Xi tus, Nerva, Trajan , Hadrien
, Antonin-Pie ,'Marc-Aurele , Commode,
Severe & Alexandre Sévère ; pour chacun defquek
il n’y a que deux médailles 3 à l'exception de Mârc-
Aurele qui en a trois différentes. Mais il ne s’eft
pas encore trouvé des médailles refthuées par Gallien3
avec les confécrations de Claude,de LuciusVérus ,
de Pertinax , de Pe/cennius 3 de Caracalla , de
Gordien , des impératrices qui avoient été mifes
au nombre des déeffes. Remarques de Labajlk -,
fur la fixi eme infiruciion delà fcience des meiL de
J.qhcrt , tqm. I .
Lebeau, de l’académie des Infcriptions, a écrit
que chaque médaille rejlituée annonçoit un ancien
édifice rétabli.
M. Neumann croit que le fyftême de Lebeau
fur les 'Yeftitutions eft renÿérfé par un denî.er d’argent
qu’il a publié. Janus eft d’un côté} on voit
de l’autre Jupiter dans un quadrige , avec le mot
rom a incus & -la légende traianvs avg. ger.
dac. rest. De quel monument a pu annoncer lé
rétabliffement 3 cette refiitution de Trajan?
Restituées ( Çonfulaires ).
Les familles romaines refiituêes par Trajan font :
Æ m i l i a , Coe c iz t a » Ca r i s ia 3 C a s s ia 3 Cl a u d
ia 3 C o R N E L IA 3 C oR N .Ü E lC IA , D ïD IA 3 H oR A -
t i a 3 J u l ia 3 J u n ia , L i v i n e i a , L v c r e t ia ,
M a m i l ia , M a r c i a 3 M a r ia 3 M e m m ia 3 M i n
i C I A 3 JSfoRBANA 3 T I U M O N IA -, P o M P E IA R u -
ERTA j S c R IB O N IA 3 S ULPICI-A t T l T I A 3 T Û L L IA >
V A L E R IA & V lP S A N IA .
RÉTIAIRE 3 efpèce de gladiateur qui com-
battoit toujours contre le Mirmillon ( Voye^ ce
m o t ) , & qui Tenveloppôit dans un file t, rete 3
d’où lui eft venu le nom de rétiaire.
Jufte-Lipfe a écrit que les ritiaires ne portoient
ni bouclier ni cafque j mais il auroit penfe autrement,
s’ il eût pu voir chez le cardinal Albani le
deflîn d’une peinture antique qui repréfente .un
rétiaire avec le Mirmillon, fon ennemi. Le premier
a un cafque, 8c porte un bouclier de -la forme
d’ un quarré long. Il eft de plus tout couvert d’un
filet qui defcend jufqu’ à fes jambes, L’infcription
rapportée par le marquis Maffei n’ eft donc pas je
feul, monument des ritiaires. On voyoit encore
chez le cardinal Albani une infcription expliquée
par l’ abbé Vénuti , qui contenoit les noms d’un
collège de gladiateurs confirmés .à Silyain, fous
le règne de Commode. On y fait mention de deüx
retiarii veterani de (ept r.etiariitirones.
Au refte, le chevalier romain de Juvénal, cite
par Jufte-Lipfe , qui combattoit en rétiaire, là tête
découverte , ne contredit pas, la peinture du cardinal
Albani } car le cafque à pétit bord du rétiaire
de cette peinture ne couvre que le fommet de la
tête > cé qui poùrroit la faire regarder comme
nùe. Car les autres gladiateurs fe la couvroient
mieux, & fe> gàrantmoient même le vifiige avec
la vifièire qui étoit attachéé au cafque ; comme on
le voit fur le deffin d’ une autre peinture antique
du cardinal Albani, qui femble avoir fervi de pendant
à la première. Le gladiateur Bato de Fabretti
( Column. Trajan.) a fon cafque garni d’une fem-
blable vifîère.
« Plufieurs monumens de différens genres nous
ont appris, dit Caylus (T V . pl. J3*. n- 2*) 5 con~
noître les rétidires , c’eft-à-dire 3 ceux qui com-
battoient avec un filet qu’ ils jettoient fur leur ad-
verfaire de façon qu’ ils le mettoient hors d’état
de combattre. En premier lieu,' je dois avertir que
cette pierre gravée , o u , pour mieux-dire, cette
pâte n’a jamais été rapportée , & quelle eft le
feul monument dé cette efpèce que j’ aie v-u. - Eh
fécond lieu, ;je dirai que ces fortes de èômb.ittans
ne me paroiffent avoir été en -ufage que chez les
romains, & que - cependant la gravure de cette
pierre ne leur appartient conftamment pas ; o’eft
l’ouvrage d’un artifte grec qui a travaillé pourles
romains sa.
>a Ce rétiaire paroît vaincu , non-feulement par
le filet dont il eft généralement enveloppé, mais
par fon attitude} il eft afïîs & remets fon épée
dans le fourreau} fon bouclier eft placé devant
lu i, & il en eft féparé »,
RETICULUM^ filet avec lequel’les romains
fe coïffoient. Voye% Filet.
RETRADIEN, nome inventé par Terpandre }
au rapport de Bartholin , d’ après Suidas } c’ étoit
probablement un-nome de cithare. ( F. C. D. )
RETRAITE-militaire. La retraite des dix mille
de Xénophon eft la plus -célèbre que l ’on puiffe
c ite r } élle a fait l ’admiration de toute l’antiquité,
& jufqu’à préfent il n’ en eft aucune qui
puiffe lui être ce&iparée.
-Les dix mille grecs qui avoient fuivi le jeune
Cyrus en Ferle 3 Ce trou voient après la perte de
la bataille , - & la -mort -de ce- prince , abandonnés
-à eux - mêmes ■ & entourés d’ennemis
de tout côté. Néanmoins leur retraite fut conduite
s& dirigée avec tant d’ ordre :& d’intelligence
, que , malgré les1 efforts des perfes. pour
les détruire 3 & les dangers infinis auxquels ils
REV
furent expofés dans les différens pays qu4iîs eurent
à traverfer pour fe retirer } ils furmontèrent tous
les obftacles, & regagnèrent enfin la Grèce. Cette
belle retraite fe fit fous les ordres de Xénophon,
q u i, après la mort de Cléarque & des autres
chefs , que les perfes firent affafliner, fut choifi
pour général. Elle fe fit .dans l’efpace de huit
mois, pendant lefquels les*troupes firent environ
610 lieues en ceût viftgt-deux jours de marche.
RÉVÉLATEUR. Voye^ In dican t.
REVENUS publies; Voye\ R e d i t u s .
REVERS. C’ eft la face de la médaille qui eft
oppofée à la tête ; mais comme e’e ftie côte-de la
médaille qu’il importe le plus de confidérèr, il
faut l’examiner avec quelque étendue d’ après les
inftruélions de Jobert , augmentées des notts de
Labaftie....; On appelle obvers le revers , lorfqu’il
n’y a point de tête fur la médaille.
Il faut fe rappeller que les médailles , on plutôt
les monnoies romaines , ont été affez long-temps ,
non-feulement fans revers 3 mais encore fans aucune
efpèce de marqueî Le roi-Servius Tullius fut'
le premier qui frappa de la monnoie de bronze .,
fur laquelle il fit graver la.figure d’ un boe u f, d’un
bélier ou d’un porc } & pour lors On nomma cette
monnoie pecunia , a pecude. Quand les romains furent
devenus maîtres d e . lTtaiiè, ils battirent de
la monnoie d’argent, fous le ^onfulat dé C. Fabius
Piftor & de Q. Og-uînius' Gallus cinq.ans
avant la première guerre punique. La monnoie
d’or ne fut battue que 6 z ans après.
La république étant ftoriff nte dans ces heureux'
temps, on fe plut à décorer les médailles_& à les
perfectionner.
La tê te ‘de Rome & des divinités fuccédà Jl
celle de .lanus , & lès premiers revers furent tantôt
Caftor & Pollux à 'cnèval, tantôt une Viétoire
condutfant un char à deux ou à quatre chevaux ?
ce qui fitappellerles deniers romainsvïâoruiti3 bi-
gati 3 quàdrigati, félon leurs différè-ns revers.
Bientôt après , les triumvirs monétaires commencèrent
à graver fur les médailles -leurs noms ,
leurs qualités & lés .mcnürnéns' dè leurs -familles ;;
de forte qu’on vît les'médailles porter les marqués
des magifiratures, des facèrdoces, de.s!triomphes
& même de quelques-unes' de leurs adions les
plus glorieufes. Telle eft dans la- famille Æmilia,
M . L epvu)us P o n t . M a t . t u t o r r é g is . Lepidus
en habit dé conful , met là éouronné fur la tête
du jeune Ptôléméè , qite le roi fon père' avoit
laiffé fous la tutelle du peuple romain } & de
l’ autre côté , on voit la tête couronnée de tours
de la ville d’Alexandrie j capitale de l’Egypte
R E T 23 •
avec la légende A lrxanorea. Telle dans la fa-'
mille Julia, celle deTules-Céfar, qui n’etant encore
que particulier, & n’ofant faire graver fa
tê te , fe contenta de mettre d’un coté un éléphant
avec le mot C&far ,■ mot équivoque , qui marquoit
également & le nom de cet animal en langue pu-
niaue, & le furnôm que Jules portoit. Sur le
revtrs’, en qualité d'augure & de pontife , il. fit
graver les fymboles de ces dignités , favoir le fim-
puie, le goupillon, la hache des viétimes &,le
Donnet pontifical. De meme , fur fa médaille, où
l'on voit la tête de Cetès , il y a le Bâton augurai
U le vafe. Telle enfin dans la famille Aquilia, la
médaillé où par les foins d'uii triumvir monétan-e de
fes defeendans , M. Aquilîus qui défit en Sicile'les
efclaves révoltés , eft repréfenté revêtu- de fes armes
, le-bouclier au bras , foulant aux pieds un
efçlave , avec ce mot Sic îl ia .
Dès-lorf;les médailles devinrent' jprédeufes nom
feulement par leur valeur en qualité de monnoies ,
mais ,à caufe des monumens dont elles étoient or-
' néesVinfqu’ à ce que Julcs-Céfar s’étant rendu
maître abfolu de la république fous le nom de ii'Sz-
tzur perpétuel, en lui donna toutes les marques, de
grandeur & de pouvoir, & entr'autres le privilège
de graver fur la monnoie fa tête., fon nom;,
& tel,revent que bon lui fembleroit. Ainfi les
médaillés furent dans la fuite chargées de tout ce
que l’ambition d'une part &Ta flatterie; de l'autre
futent capables d'inventer pour immortafifer les
princes bons & méchans. C'eft cè qui les rend aujourd'hui
précieufes, parce quel’ ony trouve mille
‘ événemens dont l’hiftoire n’ a fouvent point con-
1 fervéjla mémoire, & qu’elle eft obligée d’emprunter
dé cès témoins , auxquels elle rend témoignage à
fon tour fut les faits que l'on ne peur démêler
que par les lumières qu'elle fournit.
Ainfi nous n'aurions jamais fu que le fils
qu'Antonin avoit eu de Fauftine eût été nommé
Marcus Ânnius Galcnus Anfoninus . fi nous réa-
vions une mé.d'aille grecque de cette princeffe ,
qui porte au revers îa xêze d’un enfant de dix à
doute ans, avec '.cette.légende : m . a n n i o c t a -
 E P IO C A N T C N IN Ô C A Ï T O K Ï ’A T C lP O c A N T O N f -
NOX r io c . Qui fàùroit qu'il y a eu un tyran nommé
Pacatianus , fans la belle médaillé d'argent du cabinet
de Ghamillard, qui-eft peut-être le feul. Pa-
catïanm ? -Qui fauroit que Bavbia a été femme d’A-
lexandre-Sévere., ,& Etrufcille femme de Décius ,
& non pas de Yolufien , & cent autres chofes
femblablés , dont-, on eft redevable, à la curiofité
des’ anrîquâirés ?
Pour faire connoître -Ja beauté 8c le prix des
revers, il faut favoir qu’ il y en a de plufieurs fortes!
Les uns font chargés de figures ou de perfor-
nàg'es', les autres dé monumens publics , ou de
fimples inferiptions. On- parle du champ dé !»
médaille, pour ne, pas confondre cés inferiptions'