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cette prérogative appartient fur-tout a une efpèce
particulière , dont la couleur tire fur le jaune : .
que ceux-là ne font point de mal aux hommes ;
& que l’Epidaurie eft le feulpays où il s’en trouve.
C étoit peut-être aufli dé cette même efpèce de
ferpent, que les bacchantes entortilloient leurs
thyrfes ou les paniers mÿftiques des orgies , & qui
ne iailîoient pas d’infpirer de Thorreur ou de la
crainte aux fpeétateurs.
Les égyptiens ne fe contentoient pas de mêler
Jê ferpenrTiYec leurs divinités/Iss dieux eux-mêmes j
étoient fou vent repréfentés chez eux , n’ayant que
la tète humaine avec le corps & la queue du ferpent.
Tel étoit pour l’ordinaire Sérapis , qu’ on reconnaît
dans les monumens , à fa tête couronnée du
boiffeàu ? mais dont tout le corps n’eft qu’un fer-
peni replié à plufieurs tours. Apis fe voit aufli avec
urre tête de taureau 3 ayant le corps 8c la queue
de ferment retrouflee à l’ extrémité»
Les génies ont été quelquefois repréfentés fous
la Rgurë d’un ferpent. ( Voye^ Génies. ) Deux ferpens
attelés,tiroient le char de Tript©lème,lorfque
Çerès 1?envoya parcourir la terre, pour apprendre
•aux hommes à femer le bled>J7"oye^ T riptoleme.
L ’oeuf de ferpent entrôit dans les luperftitions des
Druides. Voyc^(EEufs.Ç admus & Hermione furent
changés en ferpent. Voye£ Cadmus. Hercule
étouffa dans' fon berceau 3 deux énormes ferpens
envoyés par Jupon. Voye% Hercule.
Les poètes ont< imaginé que les ferpens étoient
nés du .-fang des Titans qui fut répandu dans la
guerre qu’ ils eurent contre Jupite'r . & qui 3 tombé
fur la terreproduifit tous les ankntux venimeux 3
les ferpens 3 les viperes, & c .D ’autres les attribuent
au fang de Python ou de Typhon. ( Voyeç S obi-
polis. ) Quant au grand ferpent qui figure dans
la mythologie des anciens peuples du Nord, & qui
étoit fils de Loke 3e de Signie. Voyeç Odin.
« En général le culte rendu aux ferpens eft fondé
3 dit Paw , fur la crainte que les hommes ont
naturellement pour ces reptiles : ils ont tâché de
calmer ceux qui ont du venin en leur offrant des
facrifices ; & ceux , qui font fans venin , leur ont
paru mériter une diftinéüon particulière 3 comme
fi un génie ami de l’humanité eût eu foin de les
jléfarmer en leur biffant leur forme ; 8c c’ eft principalement
de cette efpèce qu’on s’ eft fervi pour
en tirer des proffoftics : on auguroit bien des ferpens
Iliaques , lorfqu’ils goûtoient l’offrande , &
fe tramoient lentement autour de l’autel. Mais
il faut obferver que quelques-uns de ces animaux
s ’attachent, comme le chien, aux perfonnes qui
iss nourriffènt, & on leur enfeigne différens tours
qu’ils n’oublient jamais'5 de forte qu’ on peut dire
-avec quelque certitude que les ferpens Iliaques
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avoieîlt été dreffés, & obéifloient à la voix ou
aux geftes des miniftre's.. =»
« C ’eft par une couleuvre qui n’étoit pas ve-
nimeufe , qu’ on repréf.ntoit le Cnepft ou la bonté
divine, coiyune on repréfentoit la force & la çhiif-
fance par une vipère, dont les prêtres de l’Ethiopie
portoient, ainfi que ceux de l’Egypte, la figure
entortillée autour de leurs bonnets de cérémonie }
8c ftous avons déjà eu occafion de faire obferver
au leéleur, que le diadème des Pharaons étoit aufli
! orné de cet emblème. ( Sacerdotes Athiopum & *gyp-
tioruni gerunt pileos oblongos in vertice umbilicum ha-
bentes 3 & ferpenùbus quos afpides appellant3 circum-
yolutos. Diod. Lib. IV. ) « Vfoye^ ASPIC.
« Ce n’eft pas feulement dans quelques villes
particulières de la Thébaide & du Delta, qu’ on
rendoit un culte aux ferpents ; car Elien affure
qu’on en noiirriffoit dans tous les temples de l’Egypte
en général ( De Nat. Animal. Lib. X. Cap.
31. ) : ce que je fuis très-porté à croire, puifque^
c’eft là une des plus anciennes & peut-être la première
fuperftition des habitans de. l’Afrique , où
l’on alloit chercher les plus groffes couleuvres
u’on pût trouver pour les mettre dans les temples
é Sérapis, & on en a vu que des Ethiopiens
avoient apportés à Alexandrie , qui étoient longs
de vingt-cinq à vingt-fix pieds j quoiqu’on en
connoiffe maintenant dans le Sénégal, • qui ont
plus du double de cette dimenfion ». .
ce On comptera fans doute au nombre des fé-
, tiches égyptiens les ferpens auxquels on rendoit
un culte à Métélin dans la baffe-Egypte, 8c vràife m-
blablement aufli à Thermuthis, quoique d’ailleurs
. tous les temples de ce pays aient contenu différentes
efpèces de reptiles,dont le plus remarquable
eft la couleuvre cornue qu’ on réveroit en quelques
endroits de la Thébaïdë, & fuivant toutes les
apparences, dans l’ile Eléphantine 8c une petite
ville connue fous le nom de Cnuphis, qu’on- ren-
controit au-delà duxvingt-cinquième dégré ».
« Ce que les prêtres ont conté fur le bafilic,
l’afpic & le thermuthis, font des allégories, qui
ont trompé la plupart des auteurs anciens, & fur-
tout Elien ».
«c Le ferpent Tebham-naffer, qu’on reconnoît
aifément dans les hiéroglyphes à caufe du voile
qu’il a fous le cou, 8c qu’il enfle quand il veut,
eft proprement le reptile de l’Egypte qu’on a pris
pour l’ afpic, comme on le voit par ce que Lucain
8c Pline en difent. Cependant nous favons que ce
ferpent Tebham-naflêr n’eft pas venimeux, non plus
que le cérafte , fur lequel on a aufli débité tant
( de fables. C ’ eft la vipère égyptienne, qui eft l’afpic
j dont Cléopâtre fit ufage, & c’ eft encore la vipere
j qui tua le favant Démétrius de Phalère, dont
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Cicéron reprocha la mort à cette infâme dynaftie
des PtoLémées. Pro. C. Rab. Pofiumo ».
Le-ferpent étoit le fymbole du bon génie; il
l’étoit aufli particuliérement d’Efculape , comme
nous l’avons dit, parce que le ferpent en changeant
de peau, femble rajeunir tous les ans, & -que
la médecine femble rajeunir les hommes en gué-
riffant leurs maladies. On en donne" une autre
raifon , 4’eft qu’Efculape rendit la vie, i Glaucus
avec une herbe dont les ferpens lui avoient montré
la propriété. Ce dieu ayant tué un ferpent
avec un .bâton, un autre ferpent lui rendit la vie
avec cette herbe,.
Philoftrate ( Heroic. c. 8. ) ■ raconte qu’Ajax le
jeune ou de Loçre , âvott privé un ferpent long de
cinq coudées, qui i’accompagnoitpartout comme
un chien, 8c qui mangeoit avec lui.
Suivant la place qu’occupe le ferpent fur les mo-
nümens antiques, il y devient un fymbole.qui a
fa lignification particulière, il n’étoit prefque aucune
divinité qu’il n’accompagnât, 8c tantôt il
fervoit à exprimer la vigilance 8c la concorde,
tantôt la pmdénce, la félicité 8c la puiffance ; mais
il étoit toujours regardé comme un animal de bon
augure , 8c c’eft dans ce fens qu’on le prenoit pour
un des types de-là victoire.
On en tiroit des préfages. Suidas parlant de
Télégonus, qui, félon lui, a voit inventé l’art des
augures, ajoute par forme d’explication , que c’é-
jpit le fecret de comprendre ce que délîgnoit un
ferpent. Lorfque cet animal léchoit ( Scol. in Eurip.
Hecub. v. 87. ). l’ôreille d’un homme , on croyoit
qu’il lui conimuniquoit le don de la divination.
Un perfonnagè d’ une des comédies de Térence,
dit que la vue d’ un ferpent tombant d’une goutière
étoit d’un funefte préfage.
Serpent fur les ànédaillefc
Il paroît fèul, ou replié aiKour d’un bâton,
fur les médailles de Gos , d’Hiérapolis en Phrygie,
de Pergame ; c’eft le fymbole d’Efculape. Mais il
n’eft un attribut dJApollon que fur les médailles
ou il accompagne la figure de ce dieu.
Le ferpent feul défigne ordinairement Efculape 5
8c quand il eft fur un autel, ou. dans la main d’une
„déeffe , c’ eft toujours le fymbole d’Hygée, ou de
la fanté. Deux ferpens font le fymbole de l’Afîe.
Quelquefois \e, ferpent àéfi§ne la guerre & la discorde
, quand il eft aux pieds de la Paix ; 8c quand
il eft aux pieds de Minerve , à qui Plutarque dit
u il étoit confaeré, il défigne la fageffe & la pru-
ence. Quand il fort d’une corbeille ,011 qu’il
accompagne. Bacchus, il défene; le.s orgies die ce
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dieu. Placé fur un trépied, il défigne. l’ oracle d®
Delphes, qui fe rendoit par un ferpent,
SERPENTAIPiE, cortftèllation feptentrionrle ,
; que l’on dit être Efculape , dont le fymbole eft un
ferpent , ou le ferpent Python, ou enfin un ferpent
qu’Hercule tua.auprès au fleuve Sangar. C ’eft p-.our
cela qu’un poète furnomme le ferpentairè , Sanç
gariçus. Voyez Hy d r e , Ja so n .
SERPERASTRUM3 éclifféde bois que les ro_-
mains attachoient aux jambes des enfans pour les
-redreffer. Cicéron appelle figuréméht ferperajlra
les officiers d’une cohorte romaine, chargés do rétablir,
l’ ordre dans la province, comme les édifiés
redreffoient les jambes cagneufes. (D . J. )
SERPETTE. C ’étoit l’attribut-de Sylvain. Sur
un jafpe rouge de la collection des pierres gravées
de Stosch , on voit Sylvain debout fous un berceau
formé de deux arbres, tenant de la main
gauche une brebis par les pieds, & de la droite
une ferpette, au-deffous de laquelle on voit un
boifieau d’où fortent .deux épis de bled.
SERRA. Les pontifes romains défignoient pat
ce nom le Tibre dans leur jargon myftérieux. Ser-
viuS; ( Æneid. 8. Ô2-.. ). dit : Hoc eft Tiberini Jïumi-
nis proprium , àdeo ut ab amiquis Rumon dictas fit 3
quafi ripas ruminans & exedens : in facris etiam frra
dicebatur.
SERRANUS , furnora romain , le- même due
Se ranus. Voyez ce mot.
SERRATI N UM M I, médailles crénelées &
dentelées. Les antiquaires défignent par le nom
Jerrati, des- médailles de différente^formes ,- qui
font tJrminéeS'par des dents, ou par des pointes.
Les différentes efpèces de ces pointes, l’époque
ou les médailles en ont été chargées r ufage
auquel ' elles étoient deftinées , 8c l’origine du
mot ferrati, feront le fujet de cet article.
Les nummi ferrati des romains, different beaucoup
de ceux de Syrie ; 8c l’on ne doit pas les
comprendre fous'la même dénomination. Les médailles
cônfulaires, qui font les feules romaines ~
crénelées-, ont été frappées pleines comme leS
autres médaillés yon a pratiqué enfuite des crans
fur leur tranche en les frappant avec un cizelet,
ou petit cifeau. Les crans'ont réfervé entr’eux
des portions de la tranche , auxquelles ils ont
donné de là faillie. On les a definnés. fous le
nom. de dents , & les mé dailies Cou;> celui de
çérnelée ., quoique le mot nfendues les eût mieux;
fait conn.oi.tre.
Lés 1nédailles crénelées font toutes; d’argent,
à l’exce:ption de quelques unes d’o:: qui iOftt
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