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que celui des prêtrejfes de Junon à Phalère & à Ar-
gos > c’étoit une efpèce de.fociéte où les fondions
du miniftère fe trouvoient partagées entre plufieurs
pexfonnes. Celle qui étoit à la tête des autres,
prenoit le titre de mère y elle en avoit une fous fes
■ ordres, à qui l’on donnoft le titre de fille ou.de
•vierge y & après cela , venoient peut-être toutes
les prêtrejfes mbalternes , dont les noms ifolés pa-
roiflènt dans quelques inücriptions*
Les romains ont eu aufli des prêtrejfes. Les inscriptions
recueillies par Muratori.en offrent mille
preuves. O n y lit r Adlecba ab or dîne facerdotum in
cqllegium ab PLerculanio...... . Sacerdos maxima Veneris
coeiefiis......Sacerdotijfa Diane........ Sacerdotum
foeminarum prima &c.., &c. , &c.
PR É TUR E, charge du préteur chez les romains
, 8ç la feconde dignité de la république.
Voye% Préteur*
L’an 386 de Rome les patriciens obtinrent
cette nouvelle dignité créée pour rendre la juftice
dans la ville 8c confédérée comme un fupplément
du confulat. Comme le dictateur avoit pour vicé-
gérent le général de la c a v a l e r ie & les confuls
leurs lieutenans , le préteur avoit aufli- à fes ordres
les quefteurs qui dépendoient particulièrement de
lu i , & fur lesquels/ il fè repofoit d’une partie des
affaires*
.L ’an de Rome (375 ,Sylla étant dféiateur , ordonna
que perfonne ne feroit reçu à la charge de
préteur , qu’il n’eüt pafle à celle de quefteur , &
qu’aucun citoyen ne pourroit parvenir aueonfulat,
qu’après avoir exercé la préture y & même qu’il
ne pourroit obtenir la même dignité une feconde
foK , que dix ans après l’avoir exercée. Philon
plébéien , parvint à la préture y mais c’eft le feul
plébéien de ma connoiflance qui l’ait obtenue du
temps de la république.
PREUGÊNE , fils d’Agénor ,. fut averti en
fonge d’enlever de Sparte la ftatue de Diane-Lim-
natis. II l’emporta à Méfoce dans l’Achaïe , ou if
fit bâtir un temple à la déeffe. Il eut fa fepukure
devant une des chapelles de ce temple ; & tous
les ans , dans le temps de la fête de la déefTe , on
rendoit à Preugène les honneurs héroïques fur fon
tombeau.
. PRÉVOYANCE. La Prévoyance ( Providentia J
eft repréfentée avec un globe ,fes pieds , 8c tenant
une lance à la main. Sur,imç,.spédailie de l’empereur
Pertinax, cette vertu tient une main étendue
y ers, un glpbe qui fembje tomberdu ciel. Les
modernes ,ont c^u.rrdicülëment qu’une femme avec
deux vifigès feroit un emblème plus fpirituel 8c?*-
plus fîgpificatif. .
PRIAM, fils de Laomédon, fut mis furie trône.
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de fon père par Hercule. Voye% Laoméd ow ,
Po d ar cÉs. Il régna paifiblement pendant plufieurs
années, au milieu d’une nombreufe famille. Sa
première femme fut Atisba , fille de Mérops ,-dont
il eut un fils nommé Efacus. Voyez E saque. Hé-
cube , fa feconde femme , lui en donna dix-neuf,
dont les plus connus font Déiphobe ,, Heélor
Hélénus , Paris-Politès , Polydore, Troile „ 8cc.
8c les filles Caffândre 3, Créiife , Laodicé 8c Po-
lixène. Enfin , il eut cinquante enfans de différentes’
femmes y 8c tous ,, à l’exception d’Hélënus, péri-
! rent avec leur père dans la guerre de Troye.
Açrès qu’Heéfor eut été tué , Apollon envoya
Iris a Priam , au rapport d’Homère 4 Hiad. lib.
X X IV . y y lui ordonner de porter à Achille des
préfens capables d’àppaifer fa colère pour être la
rançon de fon fils. Ce père infortuné prend'douze
talens d’or | avec les étoffes les plus riches 8c les
vafes les plus précieux monte fur fon char,accompagne
d’un feul homme , & fe hazarde d’aller
au camp des grecs. Mercure ,>par l’ordre' de Jupite
r , conduit lui-même le char , endort les fenti-
nelles qui gardent les retranchemens des grecs,
tràverfe leur camp fans être ap p e rçu 8 c arrive
' devant la tente d’Achille. Priam va fe jetter aux
pieds de ce terrible ennemi* il embrane fes genoux,
il baife les *mains meurtrières qui avoient
; verfé le fang de fès fils & le conjure de lui rendre
le corps d’Heétor „ pour lequel il.apporte une
riche rançon. Achille s’attendrit en voyant l’humiliation
de ce malheureux roi * il le relève avec
des marques de compaflion', & lui accorde fans
’ peine fa demande ( Car les dieux avoient tourné
fon. coeur à la pitié. ). Priam s’en retourne à Troye
1 avec le corps de fon fils , & Mercure eft encore
employé pour le ramener de la même manière
; qu’il e tok venu.-
Lorfque Priam voit fa ville livrée aux grecs , &
l’ennemi vainqueur au milieu de fon palais, il
prend fon épée 8c fon cafque, 8c veut mourir les
armes à la main * mais Hécube l’oblige de recourir
à l’autel de Jupiter-Herféus „où elle s’étoit réfugiée
avec fes filles. Politès , un de leurs enfans
èft pourfufvi par‘ Pyrrhus , eft frappé , & vient
expirer à leurs pieds. A cette vue , Priam ne peut
retenir fa colère. ILofe reprocher à Pyrrhus cette
ââion inhumaine , de tuer un fils aux yeux de fon-
père 3 & lance en même-temps contre lui un’ trait
qui touche à peine fon bouclier , 8c tombe à fes
pieds. Pyrrhus alors ,. fans refpeder l’autel, fe
jette fens pitié fur le malheureux vieillard , faifit
d’une main fes cheveux blancs , & de l’autre lui
plonge fon épée dans le fein. Les grecs enfuite lui
coupent'la tête y & traînent fon corps fur le ri-
ÿage , 01! il relia confondu dans la foule des morts.
Si nous en croyons le poëte Lefchée , dit Paufà-
nias, Priam -he fut pas tué devant l’autel de Jupi-
tar^îerféus, mais il en fut feulemept arraché par
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force * & ce malheureux roi fe traîna enfuite juf- 1
que devant la porte dë fon palais , où il rencontra
Pyrrhus qui n’eut pas de peiné à lui ôter le peu
de vie que fa vieilleffe & fes infortunes lui avoient
laiffée. D’autres ont dit que le cruel Pyrrhus arracha
cet infortuné vieillard de fon palais , le
traîna au tombeau d’A chille, Lui coupa la tête, la
mit au bout d’ une pique , & la nt porter par
toute la ville.
Les artiftes grecs & latins ont répété fbuvent le
tableau de Priam , demandant à Achille le corps
de fon fils Heétor. Ce fujet eft en bas-relief à la
•ville Borghèfe à Rome, fur la- table iliaque au
Capitole, & au même endroit fur la prétendue
urne fépulcrale d’Alexandre-Sévère.
Sur une pâte antique de hf colleélion de Stofch,
Priam viënt en fuppliant auprès d’Achille , & lui.
■ demande à genoux le corps d’Heétor. Priam fe
fait connoître par le bonnet phrygien. Achille eft
accompagné d’Automédon & d’Alcyme ( Iliad.
Si. verf. 474. ).
M. Vifconti, éditeur du mufeum Pio-Clémen-
tin , penfe qu’un bas-relief du palais Barberini,
qui eft aujourd’hui dans le même mufeum , 8c fur
lequel Winckelman a cru voir la mort d’Agamem-
a o n , reprëfente celle de Priam.
•Sur une pierre du duc de Devonshire , on voit
Priam avec des chëveux comme lui en donne Homère.
Cependant les autres poètes,-le .firent pa-
xoître dans leurs tragédies avec la tête râfëe.
Priam , fils de Politès & petit-fils du vieux
Priam, s’embarqua avec Enée, & alla s’établir en
Italie 3 ou il fonda une ville.
PRIANSUS , en Crète, iipiansei&n.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en argent.
O . en or.
RRR. en bronze.
Leur type ordinaire eft un palmiet.
PRÏAPE étoft fils de Bacchus & de Vénus.
Junon, jaloufe de la déeffe des Grâces, fit tant
par fes enchantemens, qu’elle rendit monftrueux
& contrefait l’enfant que Vénus portoit dans fon
fein. Auffi-tôt qu’elle l’eût mis au monde , elle
P éloigna de fa préfence, 8c le fit élever à Latnp-
faquë ^où il devint la terreur des maris j ce qui
le chalTer de cette ville * mais les habitans ,
afflioéÿ d’une maladie violente dans les parties de
la génération 3 courent que c’étoit une punition
du mauvais traitementvqu’ils avoient fait au fils de
Vénus. Ils feçappellèrent chez eux i 8cdans là fuite
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il devint l’objet de la vénération publique. Priape
eft appeilé dans les poètes hellefpontique, parce que
Lampfaque étoit utuée fur l’Hellefpont , dans
l’Alie-Mineure.
Lë malheur des lampfaciens fit regarder Priape
comme le dieu tutélaire des parties fexuelles de
l’homme ; aufli ce dieu étoit le plus lubrique de
tous les dieux > & fon nom feul exprime1 fouvent
une obfcénité. Les femmes débauchées lui ren-
doient un culte particulier *, où. la licence étoit
outrée.
Priape étoit le dieu des jardins. On croyoit que
c’étoit lui qui les gardoit 8c les faifoit fru&ifier j
c’eft pourquoi les romains mettaient fa ftatue non-
.feulement dans1 leurs jardins potagers , mais aufli
dans, ceux qui n’étoient que pour l’agrément, ôc
qui ne portoient aucun fru it, comme il eft aifé de
lé voir dans une épigramme de Martial ( Livre
III. épigr. 58. ) , ou fe moquant de ceux qui
avoient des maifons de campagne fans potagers,
ni vergers , ni pâturages , il dit qu’à la vérité , ni
eux , ni le Priape de leurs campagnes , .n’avoient
rien dans leurs jardins qui pût faire craindre les
voleurs j mais il demande li on doit appeller mai-
fon dé campagne celle où il faut apporter de la
ville des herbes potagères, des fruits, du fromage
8c du vin.
Priape étoit repréfenté le plus fouvent en forme
d’Hermès ou de Terme, avec des cornes de bouc,
des oreilles de chèvre, 8c une couronne de feuilles
de vigne otf de laurier. Ses ftatues font quelquefois
accompagnées des inftrumens du jardinage , de
paniers pour contenir toutes fortes de fruits,
d’une faucille pour moiflbnner , d’une maffue
pour écarter les voleurs , ou d’une verge pour
faire peur aux oifeaux. C ’eft pourquoi Virgile appelle
Priape 3cuJlos furum & avium 3 le gardien des
jardins contre les voleurs 8c les oifeaux. On voit
aufli fur des monumens de Priape3 des têtes d’âne,
pour marquer l’utilité qu’on tire de cet animal
pour le jardinage 8c la culture des terres, ou
peut-être parce que les habitans de Lampfaque
offroient des ânes en facrifice a leur dieu. Priape
étoit particulièrement honoré de ceux qui nour-
rifloient des troupeaux de chèvres ou de brebis,
* ou de mouches-à-miel.
Héfiode ne fait aucune mention de Priape y ce
qui prouve que chez les grecs cette divinité n’è-
toit pas des plus anciennes. C ’étoit une adoption
du Mendès des égyptiens, ou de la force génératrice
répandue dans l’univers. Aufli Phurnutus
( De nat. deor. c. 7. ) dit-il que Priape étoit la
même divinité que Silvain. Un feul écrivain anonyme
, cité .par Suidas , affure que Priape étoit
l’Horus des égyptiens, fans doute parce que ce
dernier avoit le membre viril très-apparent.
i Dans une infcription recueillie par Gruter
P ij