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de cèdre d’une Vénus armée. B ti’eft paî fort
facile de deviner aujourd’hui le Cens .que-lés premiers
grecs y attachèrent , à moins d'adopter ma
conjecture ; lavoir, que dan’s les premiers temps -
les grecs ne fa voient pas caraètérifer autrement
leurs divinités que d'après eux-mêmes , e’eft-à-
tiire, armées de l'arc 8c de la flèche, ou de la
lance & du bouclier. Telle étoit la-figure la plus
ancienne d'Apollon à Amicle, armée de l'arc &
de la flèche. Diane conferva cétte manière d'être
jepréfentéeî & Junon, Pallas, Vefta, &rc.
gardèrent la lance. » _
« Il exifte aujourd'hui beaucoup de Vénus
Viclrlx } qui probablement le font devenues par
le choix du reftaurateur. Il fuffifoit de mettre une.v
pomme dans la main, reftaurée pour Taire une
•Venus ' viétorieufe. Souvent même la pomme y';
eft très- ma I-aci roi ternent. aj outée. La fia tus la
plus célèbre de ce genre eft à Florence, à côté
de la Vénus de Médicis ( Mus. Flor. t. X X X I . ).
Elle eft-plus. grande que nature ( Voye% Richard-
fcn., p . i o i . ). La draperie retombe par derrière,
& les pans en font jettés par-deffus les deux bras.
De la main droite elle tient la pomme, 8c de la
gauche elle couvre les parties du fexe. Mais ces
deux mains font l'ouvrage d'Hercule Fer rata qui
l'a. reftaurée . ( Gori, dit -en 1677. ),i là tête
même eft moderne., ainfi que les pieds Sê les bras*
Richard fon le dit du bras & de la main gauche 5;
<U Gori avoue que le tronc feul eft antique.
C'eft donc probablement b Vénus mutilée , dont
Aldrovande fait mention ( p. 125’ & 116. )'. Elle
fe trouvoit jadis au Belvédère, 8c 'étoit déjà'
célèbre comme torfe. «
« Aurefte, Vénus Vitlrix, repréfentée avec le*
cafque & la lance, eftvde la plus haute antiquité.
En. Chypre, on la repréfentoit déjà avec la lance.
Dans l'àacien temple de Cythère on la voyoit de
même, mais'ornée d'un arcj cependant Cette.
dé sffe , : repréfentée avec le cafque & la lancé,
ne pouvoit être que ce qu'on appelloit à Sparte 3a Vénus armée, qui y eut un culte particulier.
Le nom de Vicirix paroît avoir été plus en ufage
chez les romains. ’Sous ce nom,- Pompée lui-
dédia le temple.connu.près de fon théâtre. «
« La repréfentation clej Véuus Victrix avec la
pomme fe trouve aufli fur des médailles de quel-
ues impératrices , comme. de Fauftine la jeune,
é Lucilla , de Julia Domna , de Plaucille j quelquefois
aufli avec le fürnom de Vénus .Félix.
De la même manière,. ou la trouve . comme
Vénus Augufia, für les médailles de Titus 8c de
Fauftine l’ancienne. >» 4
« Les peintures antiques qui:fe trouvent actuellement
à Rome, dit Winckelmann 3 font la
Vénus i 8c la Pailàs , ou Rome,tenant le palladium
, placées toutes deux au palais Barberin'ij
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de-plus les. ftèccs Aldobrandinês, le prétendu
Marcus . Coriolan, T’CEdipe de la villa Altiéri,
lesJept wiQrefeaux antiques de la galerie du collège,
romain, &' deux tableaux de la villa Albani. «
« La figure de Vénus eft grande comme, na.- ,
ture, & celle de Rome eft un peu plus grande,
délié-ci eft a f l i f e 8c la Vénus- eft couchée.
Carle-dVIaratte a réparé. la- Vénus , y a ajouté , des
Amours 8c d'autres accefloires. Cette figure- fut
trouvée 1 orfqu'on jetta les fondemens du palais
Barberini, 8c l'on croit que celle; de Rome fut
découverte "dans le même endroit, La copie, de
ce tableau, faite pour l'empereur Ferdinand III,
étoit accompagnée d'une, notice quiportoit que
cette peinture avoit été découverte en 16y6 près
du baptiftère de Coùftantin ( Lambec. comment,
bibl. V. indob. l.IIl. p: 37«? • ) Par cette faifon on
croit que c'eft un ouvrage de ce temps. J'apprends
par une lettre raanuferite du commandeur • de
Pozzo adreflee à Heiufius, que ce tableau avoit
été découvert le. fe-pt-avril ié jy ., mais on n’y dit
pas en quel endroit. La Chaulfe en a fait une
defeription ( Mus. Rom.p. 115). ).
« Dans une peinture d'Herculanum,, nous
voyons Vénus avec une draperie: flottante d'un
jaune doré qui. tiré fur le .vert fonce ( Put. Ere.
t. IV . tav. $. )t, fai fan t allufion peut'-1 être .à
l’épithête de Vénus dorée,. .«
Dans la colleâion des pierres gravées de
Stofch, on voit fur une pâte antique la tête de
Vénus vues de face. C'eft fous ce nom que cette
tête a été défignée par Stofch. Winckelmann
n'a pu trouver d'autres raifons de cette dénomination,
que les deux rangs de perles-qu’on voit
autour du cou. Lés perles ( Beger. Thej. Br. t. III.
p. 270. ) étaient un ornement propre à Vénus,
8c Jules Ce far fit faire une cuiraflê de perles
pêchées en Angleterre, pour en faire un don à
Vénus Genitrix. Il faut pourtant avouer, que'Iès
colliers de perles “étoient auffi un ornement de
( Golt[. Magn.'•Grâce, tab. XX X . n. 7. 8. 10. )
'Junon > ainfi qu'on l'obferve dans les médailles
"de Crotone, de ( Ib. tab. X X X I I . n. 3. 4. )
Cérès & de Diane ([Ib. tab. X V I I . n. 7. 8. 9. 10.).
Sur une cornaline, une tête vue de face , ré f
ferablant à la précédente-, mais fans collier , de
perle.
Sur une émeraude, Vénus fortant de la mer
dans une coquille.
Sur une pâte antique, - Vénus dans un char formé
d'une coquille, tiré par deux pigeon's, derrière
lequel on voit ua Amour.
Sur une pâté de verre, Vénus marine avec
deux chevaux^marins, fur l'un defquels elle' éft
aflife : elle eft "précédée d’ un Amour.
V É N
Sur une pâté antique, Vénus debout fur le
tillacvà-ün vaifleau, tenant un voile des deux
mains: Sur. deux rochers, qui font l'un devant +
l'autre derrière e lle , il y a de.ux Amours, dont
l'un joue de la' lyre j dans le vaifleau eft un ,autre
Amour oui joue d’un autre inftrumenty 8c un
quatrième Amour eft occupé à la manoeuvre, 8c
grimpe le long du mat.
Cette comppfition rappelle ( Flutarch. Anton,
p. 027. B. ) le: vaifleau, fur lequel Cléopâtre
aîloit voir Marc-Antoine fur le neuve Gydntis.
Elle étoit habillée comme Vertus & fervie par de
beaux garçons qui reflembloient à autant d'A-
nrours.
Sur un fragment de pâte antique, Vénus debout,
la main gauche appuyée fur la tête, 8c le
coude'droit pôle fur use colonne. Elle tient à la
main un .éventail. •
Sur une pâte de verre , Vénus dite Callypygis,
aux belles fefles , appuyée contre une colonne
8c vue par derrière. .
.Sur une pâte de verre;, Vénus accroupie qui
fe dépouille dans un bain ; devant elle eft un
vafé/comme dans les pierres publiées par ( Thef.
Valut." p._ 20.) Beger & par Gravellé ( Pierr.
gruv. t. I .p l .6 1*).
Sur une améthyfte, Vénus Anadiomène, le
coude droit appuj'é fur une colonne , tenant de la
main gauche un miroir dans lequel elle fe regarde.
Ce miroir eft fait comme certains miroirs de
poche qui font ronds , Sc^qui ont un couvercle,
a charnière. Vénus tient donc fon miroir ouvert
& le tient par le couvercle. Devant elle un Amour
lui préfente une boète , 8c un autre. Amour volé
autour d’elle:
Sur une pâte antique de deux couleurs , Vénus
debout qui lève le devant de fon vêtement &
qui fe re'garde.
Sur une pâte antique pareille à une ( Muf.
Flor. tom. I. tab. LXXII. n. 1. ) pierre gravée: du
cabinet.de l’empereur à Florence, Vénus Amyhi-
trite , tenant de la main gauche un timon de
vaifleau, contre lequel elle élève & pofe le pied
gauche.
; Sur une - cornaline , le temple de Vénus del
Paphos, tel qu’on le voit fur les médailles ( Trif-
tan. tom. I.p. 414.
Sur^ une ^cornaline,, Vénusrcélefte aflife fur
fon trône. Cettei figure peut nous;,donner une idée
de la fameùfe ftatue de Vénus de' Sièyonê, qui
fut faite par Canachusj elle tient line pomme,
comme là ftatue en tenoit un?. .Du reftey-cfgft.
Paufanias ( L. II. ps 134. ) qui en' parle, 8c non
pas Eraftathene^i fur quoi il couvrent .de remarquer
que c'eft à tort, que ( Gemme t. I I I . p. G, \
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Mitffei a réfuté à ce fujet Agofiini. La Déefîa
tient aufli à la main un l.ong feeptre.
Sur une cornaline, montée.dans un anneau
antique de bronze, Vénus aflife fur un rocher,
tenant la pomme? de la main droite.
Sur une émeraude, Vénus debout, tenant de la
main droite la pomme, 8c de la gauche fon
feeptre , , ou une pique renverfée, la pointe en
bas. Lés amantes -jettoient à leurs amans une
:.( Platonis Epigr-. in Laert. I. III. fccl, 32. )
pomme , c'étoit la manière'de leur déclarer leur
amour.
Sur une agate--onyx, Vénus debout, appuyée
contre une colonne., tenant de la main droite
la pomme, 8c de, la gauche le feeptre-5 autour
on lit les caraélères k a ik iciano yapia. Il eft à
remarquer, -que Vénus dans ces deux pierres,
a toujours là pointe de la pique ou de fon feeptre
en bas} peut-être eft-ce pour marquer que
l’amour eft une paflion ennemie de la guerre , ou,
au moins que tout, doit lui céder.■
Sur une émeraude, Vénus debout appuyée
contre, une colonne, tenant de la main droite une
pomme & de la gauche une palme.
Sur ufie a gâte-onyx, lé même fujet,, & de
plus une étoile aux pieds de Vénus. -
Sur une. pâte antique, Vénus debout , comme
fur-les; deux pierres précédentes, aü milieu des
deux .Amours. Celui qiil eft à fa droite, tientun
flambeau, 8c au-deffoùs de lui éft une tête
d'Apollon rayonnée, ou le folêil.' L'autre amour
tient une palme 8c préfente- une. çoûreiune a
Vénus ; au-deflbus de lui font deux têtes‘qui fe.
regardent, dont l'une armée d’un croiflant, fe
rèconnoît pour celle de Diane.
Sur une émeraude, Vénus debout appuyée-
. contre une1 colonne >_elle tient un pigeon -fur la
' main droite, 8c dé la gauche la pique renverfée 5
à fes pieds eft un bouclier. On voit un fujet
pareil fur une ( Muf. flor. tofn. L tab. 72,. n. 3. Y
pierre, gravée du cabinet de l'empereur à Fie-*'
;rence. - F •- : ^ ; ‘
Sur une pâte antique, Vfénus debout, appujTe
contre une colonne, tenant" de la main droite un
pigéon , qu’ un Amour qui eft à fes pieds s’efforce
de fàifir.
... Sjp 11 jafpê héliotrope , Vénus armée, srmata.
Jules-Çéfar la*portoit ainfi gravée-fur un cachet.
, Suf une émeraude,'le même fujet avec un
papillon derrière-l’épaule de Vénus.
Sur une cornaline , Vénus vue de face, nue.
Elle eft debout fur une maflue , la main droite
étendue 5 à fa gauche eft un ternie contre lequel