
J.ofi S UA .
pour, en avoir bu , mais l’on a été long-temps à
s’en appercevoir. Une autre qualité fort furpre-
nante de cette eau , c’eft qu’aucun v afe , foit de
verre*, foit de cryftal , foit de terre cuite., foit
même, de marbre, ne la peut contenir fans fe
caifer. Elle diflout ceux qui font de corne ou d’ os >
elle diflout même le fe r , le cuivre, le plomb,
l ’étàin, l’ambré , le cuivre , l’argent & même
F o r , quoiqu’au rapport de Sapho , la rouille ne 1
l’altère jamais ; ce qui eft auffi confirmé par l’expérience.
Mais cette même eau du fiyx n’agit point
fur la corne du pied des chevaux. On a dit qu’A-
lexandre, fils de Philippe, a été empoifonné avec
cette eau.
C ’eft fans doute cette mauvaife qualité de l’eau
de la fontaine du Jiyx, qui a donné îieuaux poètes
d’en faire un fleuve ou un marais d’enfer. Quant
au ferment des dieux par le Jiyx, on croit que
l’idée eft venue de ce qu’on fe fervoit anciennement
de l’eau du fiy x , pour faire les épreuves
des coupables 8c des innocens.
SU A D A ou SU AD E LA , c’étoit la déefle de
la perfuafion ( de fuadere , perfuader ) , 8c de l’éloquence
, déefle infinuante & compagne de Vénus.
Elle étoit invoquée dans les noces. Les grecs Tap-
peHoient Peitko.
SUÀNTOWITH, principale divinité des anciens
habitans de la Luface: il avoit quatre têtes
2c étoit vêtu d’une cuirafle. On croit que c’étoit
le fôleil, ou le dieu de fa guerre chez ces peuples.
S U AS US color 3 ou mieux infuafus color. Feftus
dit que ces mots défignoient la teinte que donnoit
a une étoffe blanche l’eau chargée ae~ fumée. :
Suafum colos appcllatur , qui fit ex fiillicidio funtofo
in vefiimento albo. Plautus : Quia tibi fuajo infecrfii
propudiofum pallium. Quidam legunt infuafo.
C ’étoit une couleur de biftre.
SUAVIAR1 , OSCULAR1 . Ces deux mots font
à-peu-près fynonymes , & fignifient baifer tendrement.
Atticus en faifant à Cicéron les complr-
jnens d’Attica , lui dk : Ofculatur te Attica mea ;
& dans un autre endroit, tibi fuavium dat Attica.
Cicéron en réponfe dit : Atticam nofiram cicpio ab-
fentcm fuaviari. Il fe fert du terme fuaviari, parce
qu’il s’agit d’ un enfant. Ce terme auroit été trop
fo r t , fi la fille d’Atticus avoit eu quelques années
de plus. Dans une autre lettre, en parlant d’elle,
il dit : Ad ofculum Attica ; au lieu .qu’en parlant
de Tullia fa fille, qui étoit une femme faite, il
dit ad complexum ( Epi fi. I. lib. XII. ) atque utinam
continuo ad complexum me* Tullia, ad ofculum
Attica pojfim currert.
SUB
SUB AS CIA. Voyez A,scià.
S UB ajouté au nom d’un office défigne lô
fuppléant de cet office.
S UBADJU V A , l’aide d’un lieutenant ou généralement
d’un offieier^civ il ou militaire -du fécond
rang.
SUBAQUILUS color, couleur fauve , celle du
plumage de l’aigle.
S UBARMALE, vêtement des foldats romains.
Turnebe ( Adv. 18. 19. ) dit que c ’étoit une tunique
groffière qu’ ils portoient fous la cuirafle,
8c cette interprétation explique bien le pafîage
fuivant de Spartien (Sever. c. 6. ). Quum Romani
Severus veriijfet, pr&torianos cumfübarmalïbus iner-
mes fibi jujjfit occürrere.
Sur les monumens on voit le fubarmale au bas
de la cuirafle., couvrant lès cuifîes. Il eft quelquefois
garni de bandés t'ranfvërfales : elles étoient
probablement de pourpre , 8c fervoient par leur
nombre ou leur largeur a faire diftinguer les chefs.
On lit dans Trebellius Polïion ( Claud. c. 14. :
Subarmale unum cum purpura Maura. C ’eft de cette
tunique, mais d’une tunique longue que Vopifqué
( Aurel, c. 1 3 .) dit : togam pictam, fubarmale
profundum.
Cafaubon ( in Spartiàn. ) 8c Saumaife ( in Tre-
bellium) , font d’un ayis différent de celui de Turnebe.
Ils confondent fans vraifemblance le fubarmale
avec le fagum, manteau qui fe plaçoit fur
les armes.
SUBBASIL ICANI, marchands ainfi appellés
dans Plaute ( Capt. 4. 1 . 35. ) , parce qu’ils fe te-
noient dans les bafiliques 8c dans leur pourtour:
Quorum odos fufibafiticanos omnes abigit in forum.
SUBDUCERE naves, tirer les navires à terre
pour les mettre à l’abri des rigueurs de l’hiver ,
ou des feux des ennemis.
SUBGRUNDÆ. Voyez S uggkundæ.
SUBH AS T A R I , être vendu à l’encan par le
préteur. Les ventes faites fous l ’autorité du pré-
1 teur, étoient défignées par une table & une pique
: plantée au piecL Sur plufieurs médailles confu-
laires on voit la table du préteur , menfa.
SUBIG US3 un des dieux du mariage ( du verbe
fubigere , foumettre) , félon Saint Auguftin. ( De
Civitaie Dei. /. VI. c. 9. ).
SVBJUGUS 3 le même dieu,du mariage ( des
mots latins fub jugo, fous le joug. ) , que fubigg*,
S U B
SUBJONCTION j évolution des artnées grecques.
E lle fe ' fàifoit'en plaçant les armés â la
légère fous des ailes de la phalange ; ce qui dbn-
soit à l'ordonnance générale la figure d'une porte.
SUBL1CIUS pons. Foyrç Po n t .
| S U B L I G A C V L Cicéron (Offic.
dit que les adteurs comiques ne paroiffoierit point
fur le théâtre fans un vêtement qu'il appelle fubli-
’ eaculum , deftiné.à carcher les parties du corps qui
forment la diftinétion des fexes. U paroît que ce
fubligaculum étoit une efpèce de pantalon, ou
chauffes longues, telles qu pn les voit à deux
figures d'aâeurs comiquesd.jlè .la villa. Mattéi,
& à une troifième dè la villa Albani... Kfyei
C hausses.
S U BO P T IO , aide de Yoptio.
SVBPRÆFECTVS , fous-préfet.
SU BRO STR AN t, gens affidus à la place,publique
, défoeuvrés, qui étoient toute la journée
fur la place, occupés à entendre des nouvelles,
ou à en débiter. Cicéron en parle dans une de
ces,lettrés : Suhmftrani diffiparant pcriijfe. C'eft des
Roftres qu'Horace dit que fortoient les mauvaifes
nouvelles ( Sat. II. 6. 50. ) :
, Frïgïdus a Roflris manat per compita rumor.
Les athéniens avoient auffi leurs nouvelliftes,
gens oififs, extravagans, qui fe.repaiffoiént dë
raifonnemens 8i de prédiélions frivoles j félon le
témoignage qu'en tend Demollhenes dans la harangue
fur la lettre de Philippe aux athéniens,
où cet orateur déplore que ces citoyens paffent
leur temps, à ne rien faire , 8c à fe demander.les
uns aux autres, dans la place publique, fi l'on
ne dit rien de nouveau, tandis que Philippe marche
lui-mêmè a la tête dé fies troupes, & fupporte touS
lés travaux de la guerre en toutes faifons.
SVBSCRJPTOR , celui qui fe joignoit à I'ac-
cufateur contre l'accufé ; forte d'avocat qui plai-
doit en fécond, 8c dont parle Afconius en ces
termes : Sübfcriptorcs dicuntur qui adjuvare accufa-
torem caujtdicî J'olent ( AJcop. in Ciccr. p. 33*).
SUBSELLIA. Les places f ie s bancs de l'amphithéâtre
que d'abord chacun fe fit à fon gré
mais que Tarquin le Superbe fit enfuite conftruiré
de bois & permanens j depuis l’on en fit de briques
8c enfin de marbre. Subfcllia étoient auffi les
Lièges fur lefquels étoient affis les juges qui aflif-
toientle préteur dans fes fondions, ce qui fait
que les auteurs latins prennent fouvent cë mot
‘pour juges Scjugeriteris, comme Cicéron (famil. 13’.
‘ici. ) : Verfatur in utrifque fuhfdlih opùma & fide & fuma. On faifoit;encore affeoir fur des bancs,
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f u l f f l l i a les accufés , les témoins , les accu-
fàteurs.
S UBSERICÆ vefies. Étoffes apportées de l’Inde
chez lès romains , dont la trame étoit de coton &
la chaîne de foie. Les femmes de l’île de Cos., 8c
d’autres lieux, les • défaifoient pour féparer le
coton , & en ourdir des .étoffés entièrement tifluei
de foie àppellées Holoseujcæ 8c H olovèræ.
Ammien-Marcellin ( Lib. 23. ) s’explique clairement
fur cette chaîne de foie : Apud feres fublucidÀ
fylva 3 in quibus arborum foetus aquarum afpergini-
bus crebris , velut qu&dam vellera mollientes , ex la
nugine & liquore mixtam fubdlitdtem ienerrimam pec
tunt, nentjefques subtemen conficiuntfericum.
SUBS1D IA 3 corps de réferve pour 'foütenrr.
ceux qui pliojent : Subfidïum qubd pofipofitum efl ad.
fubveniendum laborantibus 3 dit Feftus. Dans l’ancienne
milice des romains, il y avoit toujours un
corps de réferve compofé des alliés, qui fe to-
noient derrière les triaires, affis par terré, ce qui
le fit appeller fubfidia, 8c qui étoit chargé de rétablir
le'combat Torfque les premiers bataillons
avoient été enfoncés. Dans la nouvelle milice ,
cet ordre changea, & les . fubfidiaires, placés
indifféremment, fe portoient où Ton avoit befoin
de leur fecours.
S U B U CUL A. 3 tunique de deffous pour les
hommes , chemife qui, dans les premiers.temps,
étoit toujours' de laine, 8c qui depuis fut de lin.
Elle étoit très-jufte , fans manche, 8c ne defcen-
doit qu’ à mi-jambe. Celle des femmes , appellée
Indufium , étoit plus longue, plus ample, 8c avoit
des manches qui ne venoient que jpfqu au coude ;
elle prenoit jufte au col.
S UB URBANUM ou S UBURBANA , en fous-
entendant domus ou villa , fîgnifioit chez les romains
une maifon de campagne aux portes de Rome.
Comme les fénateurs 8c fur-tout ceux qui avoient
beaucoup de part au gouvernement, ne pouvoient
être long-temps abfens de Rome’; outre ces mai-
fons de campagne fi magnifiques qu’ils avoient
dans les endroits d’ Italie les plus délicieux, ils
en avoient encore d’autres moins confidérables
dans les dehors de Rome, 8c qu’ils appelloient
leurs jardins. Les vignes des grands feigneurs italiens
ont piis la place de ces fuburbana.
SUBURBICAIRES. Les provinces qui appar-
tenoient au vicariat de Rome , furent àppellées
fuburbicaires, quafi fub urbe pofita , ainfi que le démontre
Sirmond ; 8c par une fuite on appella aufli
eglifes fuburbicaihs celles qui étoient renfermées
dans le vicariat de Rome. Cependant Saumaife
8c quelques autres auteurs reffèrrent les provinces.
8c les eglifës fuburbicaires dans des bornes beaucoup
plus étroites 5 ils prétendent que Ton ne