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La preuve s*en trouve dans les loîx romaines ,
faites par les rois , dans lefquelles on ne trouve
le culte d'aucun dieu , établi avant celui du dieu
Terme. Numa inventa ce tte . dignité , comme un
frein plus capable que les* loix d'arrêter la cupidité.
Après avoir fait au peuple la diftribution
des terres , il bâtit au dieu Terme un petit temple
fur la roche Tarpéienne. Dans^ia fuite Tar-
quin-le-Smperbe , ayant voulu bacir un temple a
Jupiter fur le Capitole, il fallut déranger les
ftatues , & même ^les chapelles qui y étoient
déjà : tous les dieux cédèrent fans réfiftance la
place qu'ils occupoient > Terme feul tint bon com
tre tous les efforts qu'oa fit pour l’enlever , &
il fallut néceffairement le- Iaiffer en fa place *•
ainfi il fe trouva dans le temple même qui fut
çonftruit dans cet endroit. Cette fable étoit accréditée
parmi le peuple , pour lui perfuader
qu'il n'y avoit rien de plus facre que les limites
des champs : c'eft pourquoi ceux qui ayxfient
l'audace de les changer , étoient dévoués aux
furie s, & il étoit permis de les tuer.
Le dieu Terme fut d’abord repréfenté fous la
figure d'une groffe pierre quarrée , ou d une
fouche i dans la fuite , on lui donna une tête
humaine , placée fur une borne pycamidale j mais
il étoit toujours fans bras & fans pieds , afin ,
dit-on , qu'il ne pût changer de place.
On honoroit ce dieu, non-feulement dans fes
temples, mais encore fur les bornes des champs,
qu'on ornoit ce jour-là de guirlandes, même
fur les grands chemins. Les facrifices qu’on lui
• offroit, ne furent pendant long-temps que des
libations-de lait & de vin, avec des offrandes
de fruits, & quélques gâteaux de farine nouvelle.
Dans la fuite , on lui immola des agneaux
3c des truyes, dont on faifoit enfui te un feftin
aûprès de la borne. Voye£ Hermès , Jupiter.
T erme o u Hermès ( On voit un) fur les médaillés
de Mytilène, & de Naxos.
T erme pafchal.
cc Outre le terme pafchal, dont nous avons
parlé à l'article des clefs des fêtes mobiles, qui
étoit conftamment le 11 de mars, les anciens le
fervoient d'un autre .moyen pour connoître le
jour auquel pâques tomboit. Ce moyen etoit le
quatorzième de la lune, qui precedoit le dimanche
,- auquel cette foiemnké devoit fe célébrer.
Ils appeiloient ce quatorzième de la lune le terme
pafchal, & on le trouve allez fouvent fous le
jiom de terminus pafchalis, parmi les dates des
chartes : en voici deux exemples entr'autres.
Parmi les preuves de la nouvelle hiftoire de Bretagne
par Morice (t. i col. $6 6 ) , nous trouvons
une charte datée : Anno MCX X X II, indic-
tione X. evacta 7, coneurrcntibus V 3 terminus paf-
ehalis I I 3 norias aprilis , dues ipfius pafchalis3 diei
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I V idus ( ejufdem aprilis. ) Lutta ipfms diei/PaTch*)
XX. Toutes ces.dates font bonnes, & en particulier
le terminus pafchalis fecundo nonas aprilis,
qui eft le 4 de ce mois ; puifque nous voyons en
effet dans notre table Cüronologique , & dans
notre Cal e itd r j Ier lunaire , qu'en 1132., le terme
pafchal tomboit le 4 avril. Dans le même tome
de- Morice , on trouve ( eol. 613 ) , h&c autem
facta funt anno M C L I I , epa&a X I I , indiÇtione
X V 3 concurrente Vy'cum B 3 circulus lunarts X I I I ,
terminus pafchalis V I I I I kal. aprilis , die s pafchalis
I l l 3 kal. aprilis, luna ipfius diei X X. Le V l lU kal.
aprilis marque le 24 mars, & nous trouvons encore
dans les mêmes tables qu'en 1 1J2, le terme
pafchal tomboit en effet le 24 mars, La feule faute
qu'il y ait dans toutes les date? de cette dernière
charte , eft concurrente V , pour concurrente
I I 5 mais cette faute eft fans doute du copifte.
J1 n'y a rien de plus aifé que de lire V pour II ,
& II pour V , Iorfque les deux chiffres ne font
pas bien écartés, ou que les deux,jambages du
V ne font pas bien unis par en bas. Le B de fe
charte eft pour biffextile.»
» Il eft inutile de nous étendre fur le ‘ terme
pafchal, qui ne fouffre aucune difficulté. Si l'on
veut fe convaincre qu'il eft bien indiqué dans
notre table C h r o n o lo g iq u e & dans notre
c a l e n d r ie r lunaire, il n’y a qu'à comparer
l'une avec l’autre , ou , plus Amplement, il n'y
.a qu'à compter fur fes doigts, depuis le premier
de la lune pafehale , marqué dans le calendrier
lunaire, & l'on verra qu'il eft toujours indiqué
au jour du mois folaire qu'il tombe réellement
, tant pour l’ancien que pour le nouveau
calendrier. » Entrait de l'art de vérifier les dates.
TERMES Jpadix. Ces deux mots latins ne font
pas fynonymes. Termes eft une branche d olivier,
ou de palmier, qui tient encore à l'arbre. Spadix
eft. cette même branche , détachée avec fon
fruit.
TERMESSUS , en Pifidie, t e p m h c c e &n Sc
TEP,
Les médailles autonomes de cette ville font :
RR. en bronze,
O. en or.
G. en argent.
On y voit quelquefois un cheval galopant.
TERMINALES , fêtes en l'honneur du dieu
Terme, qui fe célébroient le VI avant les calendes
de Mars, quoique félon d'autres, çe fut en l'honneur
de Jupiter, furnommé T erm inalis.
MaisStruYÎus dans f©n calendrier {p- 429-)j dît
que
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que .les terminales tomb oient le % devant les calendes
de Mars , c'eft-â-dîré , le 20 de février ; &
il a raifon. On n'y facrifioit aucun animal. On ne
croyoitpas qu’il fût permis dè; fouiller de fang.les
bornes ; on offroit. feulement. des gâteaux,, des
prémices des biens de ia terre,’ & tout cela fè
faifoit à T air, & au lieu même 011 étoient les,
bornes,. Dans les temples du dieu Terme 3 il y
avoit un grand vuîde au, to it , parce que l'on ne
.croyoif point qu'il fût permis 'de renfermer le
'die.u Terme dans de.s temples. Voyëf Ovide ,
( F a fi. L, II. v. 64.1 & fuiv. ) . Varron croyoit que
le nom de'cette,fête venoit de la fin de l'année ,
temps auquel elle’ fe .céleb'roit..( Voy. le_ l îy V I .
de L. L. ). Feftus eft d’ un autre fentiment, &
croit qu’ il eft .défry|..d-u nom ckj. 'dieu. Term, a
l'honneur duquel cette fête fe faifpit.
TERMINALIS, fumom de Jupiter. Avant que ;
Nümé.eûtcréé-ledîeu Terme, en.honoroit Jupiter
cômme.prote&eur des bornes, & alors on le repré-
■ fentoit fous1 la forme d’une;pierre. C ’étoit même I
par cette pierre que fe faifoient les. fermens lesj
■ plus foleixinels. Vpyeç Pierre.
! TERMINA TORES. On lit dans uné infeription
.recueillie par Muratori (582.1. ) ce mot, qui défi-,
gn.e peut^-ètre. .ceux qui plaçoient les bornes des ■
champs;.
_ TERNAIRE, ( Nombre. ) Voye% T r o is . On
dit pour prouver la perfection du nombre ternaire,
?-dans l’opinion desi-payens , qu’ils attribiioieiit à;
îetïfs .dieux un triple pouvoir, témoins les tria !
<vïrginis ôra Diana 3 le trident de N e p tu n e )le ;
Cerbère à tfois têtes, les ’.trois Parques, les trois
Tùrifes , lés trois Gracès^ :&c.
- Enfin le nombre de trois étoit employé dans
les.luftrations & les cérémonies les plus faintesj 4 où vient que Virgile-(Æ/ze^. /. X I 3 v. 188. ) dit ;
Ter circilm accènfôs cihTiJ-uigentikts armis
Dccurrere- rogos.
T ernaire. ( F orme,') Pièce valant trois aurais ■
Vdyei Médailles . Élagabale en avoit fait frapper,
le premier, 6c fon fucceffeur Alexandre-Séyère les
décria,.. '
'1ÉR.ONCE. Voye£ Teruvctus.
TERPANDRIEN. Pollux nous apprend ( Ono-
' nafi. L. I V p chcipP 9..') , que le nome terpandriert 1
t^r >^5 feh nom d é fon auteur Térpandre. Pififque
, cëlui'-çï étoit un joueur de cithare, le nome devoit
être propre à cet inftrumenf. (F . D. C . )
, TERPSICHORE , une des neuf mufes ,'celle
qui prefidoît aux danfes : fon nom lignifie la
diveniffante ( de Téfira, & de %of>os, choeur
^jgfe ) parce qu’elle divertilîoit le choeur dés-
• n™:^ s Par danfe. fQn fe fepréfente ordinaire-;
tJnent couronnée de lau;iers , tenant à la main,
Antifuuk, Tome V. "
T E R 5gyou
une flûte, ou une lyre , ou une flûte double.
Quelques Mythologues font Terpsichçre mère
; des Sirènes ; d'autres dlfent q u'elle eut de Strymon,
Rhefu’s , & dé Mars, Binon. Voye^_ Bis ton ,
:• Muses , R hésus , Sirènes. ’ ’ :
Unetmufe qui joue de la lyr'e proprement dite,
& une tortue qui forma la première lyre, placées
iur une médaillé de la famille Pomponia, font re-
1 connoîtré Terpfichore.
; Terpfichore' tient une lyre dans les peintures
; d’Hercufenum , fur le marbre de l’apothéofe
; d’Homère, & fur le farcophagé du Capitole’, où
. font repréfentëes lès mufes.’On danfoit en chantant
; ou au bruit des chanfons j de-là vint à Terpfichore
I I atfribut.de fe lyre qui accompagnoit toujours le
: phant. Aufoné le défigné par ce vers :
• Terpfichore affectas citharis movet, intperat, augeu
Comme' les hymnes, les chanfons & les airs de
qanfe, s’accompagneient anffi avec les flûtes , on
faifoit aüfli honneur à Terpfichore de leur invention.
- Qrataque Terpfichore calamos infiare paravit.
Dans la^çolleClion de Stofch, on voit fur une pâte
antique Terpfichore debout tenantla lyre en main.
Sur une pâte antique , la même mufe accordant
fa lyre.
!MB une cornaline, la même mufe affife accordant
fa. lyre.
Sur une .pâte de v e r r e la même mufe debout
appuyée contre une colonne, accordant fa lyre
avec le nom du graveur. (^Stofch pïerr. grav. pL
VII. Mufi Florent.'tom. II. tab. VII. ) AAAIONOc.
_,,Sur une pâte de verre , le même fujst avec le
nom Stofch piep grav. pl. X L V . ) du graveur s
ONHcAç. .EnOIEI,
Siir ’une cornaline brûlée, la même, mufe jouant
«tela Jiyre ; fa draperie eft une des plus fines
qif ori puiffe voir en gravure. -
: ;, Sur une cornaline, la même mufe debout, vue
dé face, tenant de la main gauche fa lyre appuyée
à terre. r 1
• \ Sur une pâte de verre, la-.même mufe ayant
une lyre ornée^d’une tête de Cupidon, appuyée
fur un arbre ; a fon cote , eft un amour qui joue
: des. deux flûtes.
TERRA Levis. Le fouhait ordinaire que les
anciens faifoient aux m orts, étoit que la terre des
tombeaux ne pefatpa's fur leur cendre , & ne fût
; pas un obftaçîe à léur defeente aux enfers. Afin
•de forcer les pafTans à; former ce fouhait pour
un m° r t , on gravoit fur fa tombe des mots qu’ils
h n5 P9uyoient prononcer fans répéter' çe fouhait ;
\ S ittibi ter sa levis , & en abrège, S. T . T . L.
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