
en vouîoient fur-tout à la tête & au vifage. L’ un
des athlètes venoit-il de toute la roideur de fon
corps fe lancer contré 1*autre'pour le frapper, il y
a'Voit une adrefTe merveilleufe à ëfquivër le coup
en fe détournant légèrement 5 ce qui faifoit tomber
l’athlète par terre , & lui enlevoit la victoire.
Quelqu’ acharnés qu’ils fullent, l’épuifement où
les -jettoit une trop longue téfiftance , les obli-
geoit à faire de petites trêves. Ils fufperidoient
donc \& pugilat y de concert 3 pour quelques mô-
mens , qu’ils employoient à fe remettre de leurs
fatigués, & à efluyer la fueur & le- fang dont ils
étoient couverts > après quoi ils revënoient à la
charge 3 & continuoient a fe battre , jufqu’ à ce
que l’un des deux lai {Tant tomber fes bras de défaillance
& de foiblelîe , fit connoîtrë qu’ il fuc-
comboit à la douleur ou à l’ extrême làffitude , &
qu’il cédoit la palmé à fon concurrent.
Un dés plus rudes & des plus pénibles combats
gymniques , étoit affurément lé pugilat 3 puifque
outre le danger d’y être ëftrdpiés , les athlètes y
couroient rifqué ae la vie. On les voyoit quelquefois
tomber morts ou mourans fur l’arerle ;
cela n’ arrivoit pourtant que lorfqüe le vaincu s’o-
piniâtroit trop long-temps à ne pas avouer fa défaite
; mais d’ordinaire, ils fortoient du combat
tellement défigurés, qu’ils en étoient prefqüe
méconnoiffabies , remportant de triftes marques
de leur vigourëufe réfiftance, telles que dés
boffes & des contufions énormes, un oèil hors
de la tête , les dents & les mâchoires brifées, ou
quelques autres fraéfures encore plus confidé-
rables ; ce qui faifoit qu’on eftimoit peu cet
exercice-. '
Les récompenfes du pugilat fe diftribuoient ayec
une grande équité, fans acception de peifonhes.
11 y a plufieurs paffages de Paufanias qui prouvent
ue le pugilat faifoit partie du pancrace. Il dit
ans fon voyage de l’Elide, que Théagènes fut
couronné trois fois à Delphes , neuf à Nemée &
dix à Corinthe, pour avoir également réufïi au
pugilat & au pancrace.
PUGILE. Les pugiles étoient les.' athlètes qui
combattoient d’abord à coups de poings , & en-
fuite à coups de cefte. Le combat dés pugiles étoit
fanglant > ils fe donnoiént de très - dangereux
coups avec leurs celtes ou leurs gantelets. On a
des médailles curieufes qui- les repréfentent, en-
tr’aut,res une médaille grecque de Commode , qui
eft dans le cabinet national. Cet empereur y eft
rèpréfenté fous la figure ordinaire d’Hercule avec
fa maffue. Les famiens paffoient parmi les grecs
pour les meilleurs pugiles. Aulfi ce furent les famiens
qui frappèrent la médaille de Commode,
dont il vient a être parlé.
PUGILLARIARÎUS. Ce mot qui fe trouve-,
dans une infcription recueillie par Muratori ( 904.
2 .) , défignô un ouvrier qui faifoit des tablettes.
nrrflN & nâxTS. Voye% Némésis.
PUISSANCE SACRÉ E , nom qu’ on donnoit à
Rome au pouvoir des tribuns du peuple , parce
que ces magiftrats étoient facres ; enforte que fi>
quelqu’un les offenfoit de parole ou d action , il
etoit regardé comme un impie , un facrilège , &
fes biens étoient confifqués. On fait d’ailleurs que
les tribuns du peuple , en vertu de la puijfance
facrée dont ils étoient revêtus , s’oppofoient non-
feulement à tout ce qui leur deplaifoit, comme
aux affemblées par tribus & à la levée des foldats 5
mais ils pouvoient encore affembler, quand ils .le
vouîoient., le fénat & le peuple & femblable>
ment en rompre les .affemblées 5 en un m o t,
; leur puijfance facrée étoit un pouvoir immenfe»
(■ JD. L f . 1 '
Puissance tribuni,tienne. Voye^ TR ibu-
? nitienne.
PUITS. Voye^ Mârdellë. Le contour des-
puits anciens étoit d’une pierre entière, creuféë,'
de la même forme des autels ronds. G’ eft par cette
rai fon qu’ on appelloit putéal un aiitel placé fur un
• terrein qui àvoit été frappé dé la foudre,. parce;
que ces autels; étoient ereufes de .même que la
bouche d’ un puits 3 comme cela fe voit aujourd’hui
dans plufieurs puits qu’on a trouvés dans les ruines
d’Herculanum , & même fur un bas-relief de la j galerie Giuftiniâni à Rome. 'Le mot tpf àropts, qui
vient de tppéap 3I le puits, dëfigne ceux qui ont un
: puits commun, & qui par conféquent font traités-:
comme voifins. A-riftoté dit que dés puits communs
doit naître l’amitié entre les citoyens-.
Les anciens avoient des chanfons qu’on chantoit
pendant qu’on tiroit de l’eâu ,> on les- appelloit
' chanfons de là corde du puits ± 'iptvioçpoQa pi'to.
PULCHER y fur nom dé la famille Cl a u d i a .
PULCHÉR.IE , époufe de Marcien.
JEl i a P u l c h r r ia A u g u s t a .
j Ses médailles font :
RRR. en or.
RPvR. en quinaires.
RRR. en argent.
I O. en B.
nrAÈiîN , coiffure de femme , arrangée en
PUGILLARES. Voyei T ablettes . : forme de tour.
P U L P U N
- PULEXy furnom de la famille Servizia.
PU L LAR II, ceux qui gardoient <k nourrif-
foient les poulets & les oifeaux dont on fe fervoit
pour les aiifpices. Attulit in cave as pullos } is 3 dit
Cicéron , qui e.x ipfô nominatur pullarius. C ’étoit à
lui-à obferver & à rendre compte à l’aiigUre de là
manière dont les poulets avoient mangé la pâte .
appdîée ojfa , qu’ on leur jettoit. S’ils la mange
oient avec avidité,, c’ëtoit un ligne favorable ,
& fur-tout fi une partie de ce qu’ils mangeoient,
tomboit par terre ; c’eft ce qu’on appelloit tripu-
dium folijlinium. S i, au contraire , les poulets :ré-
fufoient de manger, ou qu’ ils s’envolalfent, c’étoit
un préfage funefie : Si non pafcerent pulli,
pullariüs diem pr&lii committendi dijferebat. Comme
il étoit facile d’ affamer allez les poulets, pour
qu’ils mangeaiient avec avidité , il ne tenoitqu’à
eux d’avoir des augures favorables.
Les légions avoient chacune leur pullarius,
comme il paroît par les infcriptions recueillies par
Muratori ( '689. 978.-819. )I: ‘ v ;• o -L '
PUL LA TA veftis y étoit l’habit de deuil & du
menu peuple j il étoit de couleur obfcure.
PULLATIy vêtus d’un drap de couleur, ap-
pellée pulla, qu’on interprète ordinairement par
couleur noire , mais que VoMus dit être la couleur
gris de . fer. C ’étoit celle que pottoient les
gens du peuple , les pauvres, & ceux qui étoient
en deuil. -
; PULLUS calot. Voyez Pul l a t i .
P ULMEN T ARIA y mot générique qui dëfigne
lès ragoûts lés plus délicats ; ordinairement c ’étoit
une efpèce de bouillie, faite avec des le vés,
des pois , du, r iz , & quelques autres légumes. Les
anciens romains en faifoient grand ufage 5 c’étoit
leur régal, &: on pouvoit fort bien les appeller
par raillerie pultiphagi. Enfuite, on abandonna ces
mets fimples, 8c l’on appliqua néanmoins-le mot
pulmentaria aux friandifes les plus exquifes.
( D . j . y
P ULPITUM, chez les romains, étoit la partie
du théâtre qu’ ils nommôieht ' autrement profce-
nium y & que nous appelions la fcène, c’eft-à-dire-,
le lieu où s’avancent & où fe placent les aéteurs
pour jouer leur perfonnage 5 & c’ eft ce qu’Horace
a entendu , lorfqu’il a dit qu’Efchyie fut le
premier qui fit paroître fes aéteurs fur un théâtre
exhauifé & ftable :
....................Modtcis inftravit pulpita tignis. ‘
■ ' Quelques auteurs prétendent que par ce mot on
doit entendre une efpèce d’ élévation ou aejlfade,
pratiquée fur le théâtre, fur laquelle on plaçoit la
1 6 7
mufique , & où fe faifoient les déclamations j
mais ceux qui ont fait les plus curieufes recherches
fur ie théâtre des anciens, & far-tout Boindin , ne
difent rien de cette eftrade. Voye% T h eatre.
P ULS y efpèce de bouillie dont les carthaginois
.& les romains faifoient un grand ufàge. Voyez-en
la defcription au mot C a r th ag in o is .
PU L TA R IUM , yafe à large ventre ,, qui fer-
vôit à cuire la bouillie appelée pa/j. •
PULVERATICUM , impôt que-les pr&fdes
exigeoient de chaque ville de leur province, lorf-
qu’ils les parcouroient, comme un dédommagement
dè la pouffière dont ces voyages les cou-
vroient.
PU L K E R A T IO , façon que l’ oit donnoit à la
vigne, en caffant les motrés sèches.’ “
PULV IL L I y couffins & oreillers î ceux des
pauvres à Rome n’étoient remplis que de joncs
& de rofeaux féchés.
P UL VINAR y oreiller , ceu!fin de lit. Le fug-
geftum des empereurs porta le1 nom de jpulvinar,
depuis que Jules Céfar lui eut donné la forme dJnn
ancien fttciîniu.'m ou lit de table f Suet. JuL c: 39. j .
-v Qn.^onn°it particulièrement le nom de pulvinar
à un lit.fur,lequel on mettoit les llatues des dieux
dans lés feflins appelles kSiftemes : Lcchtlus in. quo
dzorum jltitiu rcdinabantur dit .Servius. De-là
,-ulvinar a lignifié le temple même : Ad omnia
puhinarLi Jiiyviicare, faire des procédions dans tous
les temples des dieux j ce mot vient de pluma.
quèd ex plumU cotlficiziLr pluvina aut pluminar.
P Ü IV IN U S , couffin.
P u iv i f iu s , terrein élevé entre deux filions
(Plin. 19. > .
P v i r i s a s ', banc dé fable (Serv. Æneid. 10.
H S M ■
P u i n n a s , treuil avec lequel on tiroit les navires
fur la grève ( Ifidox. 19. 2. ).
P U N C T A , très-petite mefure d'eau pour les
aqueducs ; elle fe fàilbit par pouces &r par points.
C'eft ainfi qu'on connoiffoit la quantité d'eau
qu'on donnoit à chaque particulier qui en vouloir.
On marquoit avec des points gravés dans la
main iesjoldats romains.
. On marquoit de la même manière les ouvriers
engagés dans les manufaélures.
Le poinf qu'on marquoit. fur les tables à côté
du nom d'un candidat j lui àfluroit le fuffrage de