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les généraux feuls portoient le paliidamentum ou
cji]arrivée rouge. Ou en trouve des preuves pour les
centurions dans Suétone ( Augnf. c. 16. n. 5.) 5
Bc pour les tribuns , dans Tite-Live (7 . 34. ). Le
fagum étoit de laine.
S agüm_ des gaulois. Il ne reffembloit point au
fagum des romains. Auffi les chaülles longues ,
bra.cc& , & le fagum des gaulois formoient-ils leur
vêtement oaraêtériftique.
Le fagum. des gaulois avoit des manches, &
reffemoloit d’ailleurs à la tunique des grecs &
des romains. Il étoit rayé de différentes couleurs ,
chamarre de bandes de pourpre & de morceaux
d'étoffe découpés en forme de fleurs. C'eif Dio-
dore (Lib. V p. 213. A. ) qui nous apprend cette
bigarrure de couleurs & d’ornemens. Il ajoute
qu on attachoit Je fagum avec des fibules ou
agraffes > ce qui ne peut s’entendre que d’une'
fente fur la poitrine, ou de fentes fur les épaules',
depuis le cou jufqu’aux manches.
Quant aux manches , Plutarque ( In Otkone. )
dit que Cæcina , affeêtant d’être vêtu comme les
gaulois, portoit de longues chauffes, des man- •
ches , 8z qu’il haranguoit , dans cet habillement,
les porte-enfeignes & les préfets. Tacite ( Hifi.
2. 20. 2. ) dit auffi que Cæcina portoit l’habit des'
gaulois , c’ eft-à-dire , les longues chauffes & le
fagum de plufieurs couleurs : Quod verficolore fa-
gulo 3 braccas tegmen barbarum indutus, togatos allo-
queretur.
On voit dans la collection d’Antiques /dite de
Sainte-Geneviève à Paris , un fragment de pierre
ïepréfentant un gaulois vêtu du fagums Cet nabil-
lement reffemble à une tunique garnie de inan- !
ches.
’ • des germains. J’ai dit plus haut qu’ il
sVttachôit avec une agraffe , ou une épine.
Tout ce 'qu’on bn fait encore , c’eft qu’ il étoit
orné de bandes ou plaques d’argent ( Herodi. 4. 7. ,
S.tG itm des efpagnols. Âppien ( Hîfpanic. ) nous
dit tout ce qu’on en fait y e’eft que lesr efpagnols
partoient des manteaux épais & repliés , commet
s chlan^'des , attachés avec; des agraffes, &
qu’ils les appêlloiënt des fagum.
SAGUNTE, ville d’Efpagne.
Extrait du journal de Paris , du lo novembre TjSj.
Parmi les antiquités qui attellent encore a l’Europe'la
magnificence des anciens romains,le théâtre
de Saguntc mérite d’être diftingué. Ce monument
.à peine indiqué dans la plupart des géographies,
& qüe nos voyageurs ont prefque toujours
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, , improprement nommé amphithéâtre, a été
décrit au commencement de ce fiècle, par le fà-
yant dom Manuel Marti 3 doyen du chapitre d’A licante,
dans une fuite de lettres qui. font peut-
être ce qu’on a publié jufqu’à préfeftt de plus complet
& de plus exact dans ce genre d’érudition.
La ville de Saguntc, aujourd’hui appelée Mor-
viedro, naturellement jaloufe de perpétuer tout'
ce qui peut lui rappeller le fouvenir de fon an-
• cienne grandeur, avoit pris depuis long-temps
toutes les précautions riéceflaires pour arrêter les
dégradations que le temps & 1q$ ravages des barbares
ont occafionnées à fon théâtre5 elle fai-
foit peut-être plus que Rome ne fait aujourd’hui
pour conferver fon théâtre de Marcelias ; & c’é-
toit beaucoup pour une petite ville du royaume
de Valence de l’emportêr fur la capitale de l’Italie,
i & des arts par fon amour pour fes anciens monu-
mens;
Un magiftrat, ( dom Henri de Palos- ) à j’occa-
fîon des fêtes qui le célèbrent tous les ans à Mor-
viedro vers Je mois de ftptembre, vient d’imaginer
de faire fervir aux repréfentatioïis dramatiques
qui en font partie, l’ancien théâtre de cette
v^ e\ Ç,e Pl'°Je t , qui ue pou voit être conçu &
apprécié que par des efprits naturellement élevés,
a été applaudi avec tranfport parles habitans j tous
ont voulu concourir à dégager ce monument des
terres qui en encombroient les principales parties i
& les déblaye mens, pouffes avec la plus "'grande,
activité , ont bientôt permis de jouer, avec un
grand appareiL, quatre pièces espagnoles fur cë
meme théâtre, qui avoit vu reprélenter fans doute
les comédies de Plaute , de Terence , & qui, refié
fans ufage pendant une longue fuite de fiècles, n’é-
toit plus , comme ceux d‘Orange 3 de Taorminum 'y
& c . , qu’ un objet de curiofité pour un petit nombre
d’antiquaires.
Dom Manuel Marti avoit calculé que le théâtre
*defaguntc pouvoit contenir environ dix mille per-
foflfies. Les quatre mille fpeélateurs qui ont aflifté
aux fetes qui viennent de s’y donner, ont prouvé,
par les vuides qu’elles lailtoient, P exactitude de
ce calcul. Mais ce qui jette le plus grand jour fut
un point d’érudition intéreffânt à éclaircir, &r dont
tous ceux qui n’ ofit point vu de théâtres grecs fli
romains, font d’ autant plus portés à douter que
nos conftrüCtions modernes font plus loin de pré-
fenter de femblables effets 5 c’ eft que plufieurs
perfonnes placées fur Ixfumma cavéa, c’eft-à-dirê
fur Je portique fupérieur qui étoit l’endroit le plus
éloigné de la fcène, entendirent les aêteurs auffi
dïftinCtement que celles qui étoient aux premiers
rangs de l’ôrcneftre. O r , cette diftance étant préfix
é double des plus grandes dimenfions intérieures
a e n os théâtres, voilà encore unejpireuve ajoutée
à mille autres des connoiffances profondes des an*
cibns, dans ce qui a rapport à l’acouftique,. &
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des différens moyens qu’ils avoient pour propager,
pour renforcer le fon, & porter la voix,
fans lui rien faire perdre de fon timbre, jufqu’aux
parties lès plus éloignées de leurs théâtres.
Cette éfpèce d’inauguration d’un théâtre romain
, bâti peut-être depuis près de vingt fiècles,
m’a paru mériter d’ être rapporté dans vôtre journal.
Ce fait intéreffe particulièrement les Amateurs
de l'antiquité, & ne peut manquer d’être
agréable à toutes les clafies de vos lecteurs. Vers
là fin du feizième fiècle, l’académie’olympique de
Vicence 3 fit conftruire par Palladio un théâtre
dans le goût antique, fur lequel les académiciens
jôuèrbnt eux-mêmes les principales tragédies de
Sophocle & d'Euripide qu’ils avoient traduites.
L ’on parle encore en Italie, & l’on aime à fe fouvenir
ailleurs, de ces repréfentations dramatiques
dont l ’objet fût de donner une idée de celles des
anciens à la renaiffance des arts. Le fpe&acle que
vient de donner la nouvelle Sagunte, méritera,
avec au moins autant de raifon, d’être cité dans
là fuite j l’Europe moderne-n’en vit peut-être jamais
de plus véritablement impofant, tant par la
majefté du lieu & la nature aes foavenirs qui y
font attachés, que par la magnificence du site ,
qui préfente à la fois une immenfe étendue de
rfier, & des campagnes célèbres, comme au
temps de Polybe3 parla variété de leurs afpe&s Si
là richeffe de leur culture.
On a découvert près de Sagunte , en 1745, au
mois d’avril, un pavé de-mofaique, que l’on croit
avoir fait partie d’un temple de Bacehus. Le def-
fin, comme celui de prefque toutes les mofaïques
antiques , en eft groffier.
SAGUNTUM, en Efpagne. Sa g v n t In v .
Les médailles autonomes de cetteville font. :
R. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles en F honneur
de Tibère, avec la légende sag.
SAÏGA, monnoie de la loi falique. Voye[ Denier
d’argent.
- SAINT - CH AM A S , village de Provence, à
quelque diftance de-la petite rivière de Toti-
Jpubre, fur laquelle fubfifte encore en fon entier
un pont antique .d’une çonftruction romaine', ap-
‘efté par les gens du pays, le Pont-Surian, Il eft
ati en plein -ceintre entre deux rochers , & de
niveau avec le chemin qui va d’Arles à Aix. Ce
pont n’a qu’une feule arche de.fix. teifes de diamètre
, conftruite dp gros quartiers de pierres de
trois pieds.. Le pont a onse toifes de longueur..
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I/arc qui fe. préfente du côté d4Aix, a une frife
dont les ornemens occupent les deux tiers, & ce
qui refte eft rempli par cette infeription :
L . . . D O N N IU S C. Fï- F L A V O S
F L A M E N R O M Æ E T A U G U S T I
T E S T A M E N T O F I E R I J U S S I T
A R B I T R A T U C. D O N N E I V E N A L .
E T C. A T T E I R U F F I
Vers les pilaftres, on voit des aigles, & la
face intérieure de la frife eft couverte d’ornemens
fans infeription.
Bergier & Bouche qualifient les arcs du pont,
d’ arcs de triomphe j mais contre toute vraifem-
blance. Ce monument ne peut être qu’ un de ces
arcs, que les anciens faifoient fervir de couronnement
à des ponts & à d’autres ouvrages publics
, tel eft celui qui fe volt à Saintes, fur le
pont de la Charente.
Il paroit affez finguliér que le monument de
Saintes & celui-ci aient été élevés par des prêtres
ou flamines de Rome & d’Àmgufte j mais on
ceffè d’en être étonné, quand on confidère d’ un
c o té , que le facerdocé n’ étoit conféré qu’ à des
perfonnes diftinguées par leur naiffance & leurs
richeffes j & de loutre , que les citoyens opulens
fê portoient avec empreffement à décorer leur
patrie d edificés utiles. ( Voye^ hift. de l’acad. des
Infcript. t. VI. p. 374. in-12 , où le monument eft
gravé ). ( C. )
SAIS, ancienne ville de la Baftè-Egypte, dans
le nome de fon nom, à deux fckoènes du N il..
Elle avoit un temple dédié à Neith, ou la fa-
geffe, qui étoit très-céièbre. Les grecs croyoient
reconnoitre Minerve dans Neith ; & ils regar-
doient fes prêtres comme les plus favants de
tous ceux de l’Egypte.
Plutarque ( De IJîd. & Ofir. ) rapporte Pinfcrip-
tion gravée fo.us le portique du fameux temple de
Minerve : « Je fuis tout ce qui a exifté , tout ce
« qure ft, tout ce qui fera , & aucun des mor-
î*> tels n’ a encore relevé, mo.n manteau,
sais dans l’Egypte, c a it .
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Hadrien, d’Antonin.
SAISONS. Les anciens avoient perfônnifié les
faifons : les grecs les repréfentoient en, femmes,
parce que le mot grec «p# eft'du genre féminin.
Les romains qui appelaient les faifons, anni tem-
pora3 du genre neutre., les repréfentoient fouvent
pu. 4# jeunes garçons qui avoient. des. ailes,, ou