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T.
( Extrait de la nouvelle Diplomatique des
Bénédiliinsj.
A .V A N T de paffer aux divaries formes de T ,
obfervons un ulage fingulier des anciens. 11 coiifîf-
toit à fupprimer cette lettre, fuivie d'une con-
fonne. p
cc Marius Vittorin cite en preuve : Pofquam res
} mis au lieu de pcfiquam. On la fupprimoit
aufli quelqufois, fuivie d'une voyelle. Par exem- i
p ie , dans le raamifcrit 758. de S. Germain-des- '
prés, fol. 79 w. on litpofillum3 au lieu de pofi ilium.
Ces prononciations méritent d'autant plus d'être
remarquées , qu'elles n'influent pas feulement fur
la langue latine, & celles qui en font forties 3
mais fur l'écriture des manufcnts & des diplômes,
toujours intéreflans par le bon ou le mauvais
ufage qu'on en peut faire. «
« Des monumens, dont l'antiquité ne fauroit 1
guère être inférieure au troifième Jîècle, renferment
des C , furmontés d'une barre, & de
vrais C en la place des T . Qui fait, dit le féna-
»eur Buonaroti ; fi ce n'eft pas de cette forte de
T , qu'eft venu leur changement en C , conftaté
par tant de manufcrits, & d’infcriptions antiques?
A u moins, félon lui, ne doit-on pas s'en prendre
à la prononciation feule. »
« En fait d’écriture curfive, les t , dont la
tête eft féparée du.tronc, annoncent ordinairement
laplus haute antiquité, comme du cinquième
fiècle , ou du fixième . au moins 5 lorfque leur
montant foit exhaufle ne porte pas fur une petite
bafe en forme d'co couchée & renverfee. »
« Le changement du C en T , quoique plus
rare, ne lai (Te pas d'être aflez fréquent dans, quelques
manufcrits & notamment dans le miflel de
Geîlone. Nous n’en citerons qu'un exemple , pris
des cérémonies du baptême : Et ihfufiat facerdus-,
ter vïtibus in aqua 3 pour fucerdos tribus vicibus ».
Voye^ C.
» On peut divifer en fix grandesTéries; les T des
manufcrits , des marbres & des médailles-. La
première grande férié deftinée à ceux qu'une tra-
verfe coupe ou divffe , débute par des caractères
très-antiques. i ° . en croix, 20. en croix de S.--
André, 30.droites, traverses vers le haut, 4®. en
th faxon, yQ. en ^ 6°. formées de courbes,
7° . irrégulières, 8°. en g , 90. en E , io p. en y
grec, i i ° . tirant fur Y y grec, Sec ».
» Les têtes ou les bafes portées plus d’un côté
que de l'autre caraêtérifent la deuxième férié ;
i ° . en r , i ° . en S carrée, 30. en C carré , 40. dont
la traverfeeft également portée des deux côtés,
5®. en G , Scc. 6°. en 7 , 7°. à tête courbe du
même cô té , Se large, 8°. étroite, 90. hafte inclinée.
La durée dé cette férié s'étend depuis le
premier fiècle, jufqu'au dixième, auquel on peut
rappeller fur-tout la fous-férie 8e ».
. » La troifième grande férié fe diftingue par
une tête enfoncée ou courbe. 1 . en Y , 2 0. concave
en deflous, 30. en défiais , en deflous, 4°-
en defius,le contraire. Sec. 50. w , hafte détachée>
6°. jointe tranchée, y9. fans bafe, 8°. celle-ci
terminée en yolutevers la gauche, 90. tête plus
courbée du même côté., io ° . convexe par le.
haut ».
« La quatrième peu ou point tranchée', à traverse
plate ou peu courbée convient beaucoup
mieux aux anciens temps, même avant l'ère vulgaire
, qu'aux bas fiècles. i ° . en fens divers
2°. irrégulière avec des enfoncemens, 3 ®. inclinée
vers la gauche, 40 hafte penchée vers la. droite ,
y 0* avec bafe, é °. traverfe disjointe , 7 0. unie,
8°. tranchée par un bout, 9°. bafe étendue Scc.
io°. vers-fa gauche, n ° . courbée ».
. » La cinquième fe réduit aux T ordinaires 3 la
première fous-férie finit par des’ rondeurs, 20.
tranchée avec élégance, 3 °.'obliquement, 40. en
croifiant, ' j 0. maflîvement, 6°. en griffe, y9, en
triangle, 8Q. évafée au pied &c. 90. traverfe a
bouts rabattus, io°. - T triangulaires , 11°. ex-
tenfion prefque droite de traverfe vers la bafe ,
r 2®. en S , 13®. hafte fingulièrement coupée ou
terminée. La première fous-férie eft plus ancienne
ue l’ère vulgaire d'un fiècle, la deuxième fe voit
ans les deux d'après, les troifième & quatrième
aux deuxième & troifième5 les fuivantes aumoyen
âge 3 les quatre dernièrestaux bas temps. » '.
» La fixième grande férié n’admet que les t mi-
n u fcu le sd on t les premiers remontent pour le
- moins ,' au quatrième fiècle. i° . .En C furmonté
d’une horizontale, 2?. en Z , ’30. hafte droite
recourbée,, 40. traverfe en co , y®, hafte terminée
de même, 6°. tête irrégulière, 7®. t gothique,
8°. croifé. »
Le T fe trouve quelquefois employé à la place
, de L. Foyei cette lettre.
T A B
Mis avant un nom, le T . fignifioit Titus ou
Tullius.
Placé au-deflus des fénatus-c'onfultes, il.annon^-
çoit que les tribuns les avoient approuvés.....Veteribus
feitis, dit Valère Maxime, fubfcribi folebat,
caque notafignificabatur. ita tribunos quoque cenfuijfe.
T étoit auflï une note numérale des romains,
qui fignifioit 160, témoin ce vers :
T quoque centenos & fexaginta tenêbit.
Un tiret placé au-deflus le faifoit valoir 160,000.
Chez les grecs T' avec une forte d’accent aigu
placé en haut, valoit 300 : fi l’accent étoit en bas
t il valoit 10© fois 300, ou 300,000,
Ifîdore ( 1. 23.) dit que fur les liftes des foldats
la lettre © mife à côté des noms défignoit les
morts, & la lettre T les vivans.. . . T . nota in
capite verficuli pofita fuperfiitem dejîgnabat.
Reinefîus (Variar. leBion. 1. 7.) a démontré
que les cqpiftes ont défiguré ce paflage en fubfti-
tuant un T au Y , ou wmajufcule des gre.es, dont
jis ont trop écarté 8c rabattu les branches. De
même que le © initial de ûcuttros 3 mor,t3 & pris
des grecs, marquoit les morts 3 de même aufli
les vivans dévoient être défîgnés par l’initiale d'un
mot grec 3 ce mot eft Y'ytys, fauve ou fauf.
Rutgerfius ( Variar.' LeBion. y. 1 7 .) infifte
pour le T , & îl le prend pour l'initiale du mot
grec Tfjfta , je conferve.
T A , une des quatre fyllabes avec lefquelles les
grecs folfioient la mufique.,
' T A A U T , ou T A A U TU S 3 ou Thot, étoit,
félon Sanchoniaton , un des defeendans des Titans,
& le même qu'Hermès Trifmégifte. C'eft lui,
dit-il, qui le premier inventa Jes lettres. Huet ;
dit que les phéniciens , peuple uniquement adonné
au trafic, adoroient Mercure fous ce nom. Voyez
Mercure-T rismégiste.
T ABA , en Syrie. TAËHNaN.
Les médailles autonomes de cette ville font : •
RR RR. en argent..............Pellerin.
O.. en or.
RR. en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Les bonnets des'diofcures. •
Un caducée entre les bonnets des Diofcures.
Cette ville a fait frapper une médaille grecque
en l’honneur d'Hàdrien.
T A B sp
TABÆ , en Carie, ta bh ngn .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze................... Pellerin.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques, en l’honneur de Domitien, de
Domitia, de M. Aurele, de Caracalla, de Gallien ,
des Céfars Caïus & Lucius, de Plotine, de Gallien.
Des lèttres numérales placées du côté de la tête ,
les font diftinguer des médaillés de Syrie.
TA B A LA 3 en Lydie. tabaae&N.
Les médailles autonomes de cette YÜie, font .*
RRR. en bronz*.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques, fous l'autorité de fes préteurs, en
l ’honneur de Commode, de Caracalla , de Ma-
crin.
TABELLA. Voyez T ablettes,
TABELLARII, mefîagers & écrivains des pei>-
cepteurs des tributs.
TABELLIONES, notaires, officiers qui dref-
foient les aéfces.
TABERNA, ce mot a été employé dans la
géographie pour défigner certains lieux où les
voyageurs s'arrêtoient, où il y avoit une hôtel-
lerieou un cabaret, & fi quelquefois il s’eft formé
des. villes dans ces fortes d'endroits, elles en ont
pris leur nom 3 ainfi Tabema, aujourd'hui Rhein-
zabern 5 un autre Taberns eft Bergzabern, forte-
refle qui afîuroit une des principales gorges de la
montagne des Vofges3 c’eft à celle-ci qu'Adrien
de Valois rapporte le Taberns. d'Aufone. fres-ta-
berne. , Faverne à l'entrée des Vofges 3 l'Italie 8c
l'Épire avoient aufli des villes de ce même
nom.
Enfin les romains ont appelle ainfi quelques
places frontières, à caufe des tavernes qui s'y
établirent pour la commodité des troupes. ( D. J. )
T aberna , Pila. Horace entend par taberna ,
non-feulement ce que nous appelions une taverne,
niais toutes fortes de boutiques où les gens oififs
s'afiembloient pour converfer , & pour apprendre
des nouvelles. Les grecs appelloient ces boutiques
Asox«s. Le même poète défigne par pila, les boutiques
des libraires, parce que ces boutiques
X x x ij