
d’avoir fait remarquer, que la durée progreffive l
des âges divins va encore en déçroilfant, fuivant S
la progreffion defcendante des nombres naturels ■*
4 , 3 , 2 ^ 1 ; que nous avons déjà trouvée dans
les périodes précédentes, malgré la différence
qu’elles ont entre elles & avec les années divines.
C’eft toujours le même caractère , qui a été imprimé
aux divifions fiéiives. des âges des hommes
8c des dieux. Oîi apperçoit par-tout le but moral
déjà indiqué par les quatre métaux , 8c par la ,
vache fymbohque-qui repréfehte leiS révolutions
des fiècles dans l’Inae., comme le phénix les re-
préfentoit en Egypte.
Il ne .nous refte plus maintenant, pour mettre'
dans le plus grand jour la vérité de notre théorie ,
que d’appliquer à la décompolition des huit géné- •
rations, étrulques , la même progreffion que nous
avons vu regner dans les quatre âges indiens ,
tant ceux qui renferment des années divines que,
ceux qui expriment des années ordinaires. En effet,
les indiens nè fontpas.les feuls qui aient emprunté
la période aftrologique des chaldéens , pour en
compofer le cycle des âges différens du monde 5
elle a auffi fervi aux étrufques , qui l’ont décom-
poféeen huit générations fucceffives dë,moeurs&
de vie différentes , , renfermées dans un grand
cycle , auquel ils donnèrent le nom de grande
année. C’eft Plutarque qui nous l’apprend aâns.Ia
vie de'Sylla. Au milieu des guerres cruelles qui
déchiroient le fein de la république, & qu’avoient:s
allumé Marins & Sylla., .plufieurs prodiges fem-
blèrent prèfager --les--malheurs de l’Univers &
la vengeance des dieux 'irrites des crimes.. des
mortels. Mais un dçs plus allarmans , ce fut d’entendre
au milieu des airs, dans un ciel pur &
ferein , retentir le fon aigu & lugubre de la
trompette , dont le bruit terrible effraya tout le
monae ( Plut. in. vita SylL. p. 455. )
Les devins d’Etrurie-, ayant été confultés ,
déclarèrent que c’étoit le lignai dê la fin des
fiècles , ( Cenforin de die natal, c. 17. ) 8c du commencement
d’un nouvel ordre de choCes. Qu’il y
avoiten tout huit générations de moeurs 8c de vie
différentes $ qu’à chacune d’elles éroit affeété un
certain nombre d’années, déterminé & renfermé
dans le cycle de la grande ànnée. Que.' lorfqu’une
de ces grandes révolutions âpprbchoit de fa fin,
©n voyoit des figues- au ciel & fur la terre , qui ;
en annonçoient te terme , & que les hommes À
inflruits dans l’art d’interpréfer ces prodiges,s’ap- ;
percevoient auffi-tôt qu’il alloit naître fur la
terre une nouvelle race d’hommes plus ou mpins'
VertueuÇe que celle qui finiffoit. Du refte, Plutarque
ne fixe point la durée de cette- grande
année , il ne nous.fait connoître que le nombre
des générations fucceffives qu’elle, renfermoit,
& dont.les moeurs & la félicité éprouvoient des
changemens foit en bien, foit en mal, comme ,
dans l’année aux quatre âges, qui ramenoit le»
dégradations & les générations fucceffives de la'
nature. Mais ce que nous ne trouvons point dans
Plutarque nous le trouverons dans Suidas-, qui
nous a donné, d’apres un favant d’Etrurie , la
durée du monde aôtuel, qui a toujours été regardé
par-tout comme le dernier , ou commô
l’âge au malheur. Car il étôit difficile de s’y
tromper , Page d’or n’a jamais exifté que dans
l’imagination des poètes. Avec cet élément donné,
& avec la connoiffance du nombre des termes de
la progreffion , il nous fera aifé de trouveria
grande année , qui réduite de leur Tomme, la-
uelle fera encore la période chaldaïque. Voici
onc ce que dit Suidas au mot tyrrhenia.
es Lés étrufques ont une hiftoire compofée par ,
un écrivain tres-inftruit, lequel prétend que le
grand Deaaiourgos a renfermé la durée de fon
ouvrage dans une période de 12,000 ans , & que
ce temps a été réparti dans ce qu’on appelle les
douze mailbns du. foleil.
.» Au premier mille, Dieu fit le ciel & la terre.
» Au fécond mille, il fit le firmament, qu’il
nomma ciel.
>» Au troifième mille , il fit la mer ic toutes les
eaux qui font fur la terre.
»3 Au quatrième mille , il fit deux grande«
lumières, le foleil 8c la lune , 8c les autres aftr'es.
33 Au cinquième; mille , il fit l’ame des oifeaux*
des reptiles & des quadrupèdes , dé tous les animaux,
tant dé ceux qui vivent dans 1 air, que
ceux qui vivent fur la terré 8c au fein des eaux»
30 Au fixième mille , il fit l’homme.
33 II paroît, ajoute notre auteür, que les fix
; mille ans, qui ont précédé la formation de l’homme,
font déjà écoulés , & que la race hunaaine durera
encore jufqu’à la fin des fix autres mille , de manière
que la période de cônfommatiop des fiècbs
forme en tout 12,000 ans;/»
On voit donc, dans ce précieux pafïàge, tiré
j? d’un hiftorien du même peuple, chez lequel on
trouvé la trompette fatale, qui annonce la fin du
'monde 8c de fes huit générations , que la durée
du monde aéftiei. eft bornée à une période de
12,000 ans, période beaucoup plus petite que
celles que.nous avons trouvées dans Tinde & dans
la Chaînée , mais qui cependant ré fuite de la dé-
compofition d’une-période plus grande, comme
nous allons le faire voir, fin effet , fi nous éta-
bhffons une échelle graduée pour les huit!générations
, comme nous avons fait pour h .s; quatre
âges, en partant de la durée aéhielle, .ou de la
dernière génération , qui fera fon premier élément,
nous verrons -bientôt que la fomme des
durées des huit générations progreffives nous 1 un terme moyen entre là grande année des quatre
rendra encore la période chaldaïque i qui devient J âges indiens & les huit générations étrufques;
Donc fi on fait, d’après l’auteur cité par Suidas , la durée de la génération aéhielle de 12,000,
Celle d’avant aura dû être
.1 4 ,0 0 0 ans ou 2 fois 12,000 ans,
La troifième.......................
.3 6 ,0 0 0 ans ou 3 fois 12,000 ans.
La quatrième......................
. 48,000 ans ou 4 fois 12,000 . ans,
La cinquième. . . . . . ’. . . .
.6 0 ,0 0 0 ans ou 5 fois 12,000 ans.
La fixième..............
.72,000 ans ou 6 fois 12,000 ans.
La feptième.... ....................
.84,000 ans ou 7 fois 12,00® ans.
Enfin , la huitième.. . . . .
..9 6 ,0 0 0 ans ou 8 fois 12,co q ans.
Or la fomme de ces durées additionnées donne
dont nous avons fait voir la génération ci-deffus.
On y retrouve par-tout la même progreffion :
croiffante , elle à engendré les quatre âges indiens,
8c leur fomme 4,320,000 ans : décroiffante , elle
nous, a conduit à fon premier élément chez les
étrufques. La première progreffion étoit afcen-
dante, parce qu’H s’agiffoit de chercher une période
plus grande j elle n’a eu que quatre termes,
parce qu’il n’y a que quatre âges. Ici elle eft def-
cendante, puifqü’il s’agit de retrouver ùne période
beaucoup plus courte. Elle a eu huit termes, parce
qu’il y a nuit générations : mais le principe eft
toujours le même 5 & dans l’une comme dans
l’autre, la progreffion des nombres naturels eft
employée egalement-, pour exprimer la dégradation
fucceffive des^ mondes âc celle des géné-
S Echelle de la férié des 10 décades
Années du Monde.
Monade......................... ................. 482,000 ans
Dyade ........................... ... 864,000
Triade. .
Tétrade..
Pentade..
Exade. . .
Eptade»..
Ogdoade.
Ennéade
Decàde.
encore 4 3 2 ,0 0 0 ans, ou la période chaldaïque,
rations qui les habitent. Chez les indiens, la période
chaldaïque eft l’élément de plufieurs autres ,
toujours plus grandes î chez les étrufques, elle eft
la loname de plufieurs autres, toujours plus petites
y mais toutes fuivent la même progreffion,
celle que la nature offre pour être la première.
La période indienne, formée de la réunion de
dix reftitutions du monde, ou des huit fphères,
diftribuée fuivant la progreflion des quatre premiers
nombres, porte le caractère de la myfticité
pythagoricienne, & nous préfente la fameufe décade
avec fes.élémens naturels, ou avec la tétrade
(Hierocles in aurea carm. p. 226. edit. 16. Paris,
1 5 8 5 .).
clymàtériqiies de la durée du Monde.
Années de l’Homme.
12. fois 36,000 ans ou la période des fixes,
24 fois 36,000.
36 fois 36,000.^
48 fois 36,000.
60 fois 36,000.
72 fois 36,000.
84 fois 36,000.
96 fois 36,000.
108 fois 36,000.
120 fois 36,000.
1.296.000
1.728.000
2.160.000
2,582,000'
3.024.000
3.456.000
3.880.000
4.320.000