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poids, mais le pain que Ton en fait eft noir, amer
&- peu nourrifiant. Pour le rendre plus fupportable,
on mêle du riz avec la farine du feigle , mais avec
ce correctif on ne réuffit pas à en faire de bon
pain } néanmoins , comme il rend beaucoup de
grain, 8c qu'il vient par-tout, on en préféré
fouvent la culture à celle des autres bleds. ( Me- ' !
trologie de Paucion. )
SEIN dec_ ftâtues. Winckclmann ( Hiß. de l'Art- \
4. 2. ) dit: « parmi Us divinités du fexe féminin,
on attribuoit à Diane 8c Paliäs une virginité perpétuelle
5 les autres déefies qui l’avoient perdue,
pouvoient la recouvrer , & Junon redevenoit
vierge toutes les fois qu'elle fe baignoit dans la
fontaine Canathus. C'eft par cette raifon que le"
fein des déefies & des amazones eft toujours repré-
fenté comme celui des jeunes filles de qui Lucine
n’a pas encore délié la ceinture , c’eft-à-dire, qu'à
ces figures le bout du fein n'eft pas encore développé.
Cette'règle eft allez confiante , à moins
que les dédies né foknt repréfentées allaitant un
enfant, comme Ifis donnant le fein à Apis ( Def-
crip. des Pier, g rav. du cabinet de Stock, p. 17.
7i°. 70. ). Mais la fable dit que cette déeiïe avoit
mis le doigt dans Ja bouche d'Horus , au lieu du
mammelon ( Plutarch. de If. & Ofi. p. 36$. U 21. ) j
c'eft ainfi qu'elle eft repréfentée fur une pierre
gravée du cabinet de Stoch ( Dcjcrip—des pier.
gr. du cabinet de Stock, p. lé . n°. é^. ) conformément
fans doute à l'idée reçue. Suivant toutes
les apparences, une ftatue des jardins du pape 3
reprefentant Junon affife qui allaite Hercule, nous
offrirait fss mammelons vifibles , fi cette partie du
fein ri étoit; pas couverte par la tête de l’enfant & par
la main de la déeflfe. J'ai publié cette ftatue dans mes
inonumens de l'antiquité (Monum, ant. n°. 14.).Sur
' une peinture antique du palais Barbermi , on voit
une prétendue Vénus qui a les mammelons très-ap-
parens , circonftance qui me fuffit pour avancer
que ce ne peut pas être une Vénus ».
cc La beauté de la poitrine des figures d'hommes
confifte dans le beau dégagement de fon élévation.
C ’ eft une poitrine femblable que le père des
poètes donne à Neptune, & après lui à Agamemnon.
Anacréon defiroit voir dans celui qu’il
aimoit une poitrine d’une forme pareille »•
« Le fein des figures de femmes n’ a jamais trop
d’ampleur. L'abbé Banier eft mal informé, lorsqu'il
avance que Cérès paroit ordinairement fur
les monumens anciens comme une femme, ayant
le fein fort gros. ( Mhh. t, 5. p. HJ. ). Il faut
que ce fa van t ait pris une Cérès moderne pour
une Cérès antique. Dans les figures de'eivinités ,
le fe h atou:ours une forme virginale , les anciens
fàifant confifter la beauté de cette partie dans une
élévation modérée. Peur l’empêcher de groffir ,
l ’on fe fervoit d’une pierre ae file de Naxos ,
qu'on pul vérifoit 8c qu’on appliquoit fur la gorge
( DioJ'cor. I. 5. c. îé8. ). Les poètes comparênt,un
fein virginal à des railins qui ne font pas encore
mûrs. ( Tkeocrit. Idyl. 11. v. 1. Nonn. Uionyf. I. I •
p. 4. /. 4. /. i j . L. 0. ). Apollonius rend cette
élévation modérée du fein 1 des nymphes par le
ternie obfcura,, lorfqü’il dit ; Criais ad obfcura de-
currens chigulà mamma. (Argon. I. 3. v. 526. )•
Dans quelques Vénus plus petites que nature,
les mammelies font re (ferrées &. refîemblent à
des éminences terminées en pointes.: cette forme
du fein paroît avoir été regardée comme la plus
belle. J’excepterai de cette-maxiûie la feule Diane
d’Ephèfe qui , non-feulement a les mamme lies
grotfes & pleines, mais qui en a aufii un grand
nombre: d'ailleurs cette forme étalvt fymbolique ,
n’a pas la beauté pour objet.,Parmi les figures
idéales,. nous ne voyons, que les*'amazones avoir ,
quelquefois de grofles 8c d’amples marnraelle,s ; aufii
comme elles-repréfentent des femmes 8c non des
filles, le bout ae leur fein eft alors Vifible ».
«e Dans l’antique, le fein des nymphes, ainfi que
celui des déefies, n’ eft pas furmonté d’un bout
vifible, du moins il n’ eft pas faiilant dans les
figures de marbre , & il ne le feroit pas»non plus
dans celles en peinture, car telle eft la forme de
cette partie dans l’innocence de l’âge. Comme le
bout du fein eft entièrement développé dans la
. prétendue Vénus, peinte de grandeur naturelle
1 fur un tableau antique confervé au palais Barberini,
jé conclus que cette figure ne. peut pas repréfen-
ter une déefle. Entre les peintres modernes, qiiel-
ques-uns des plus célèbres font répréhenfibles fur
■ cet objet. Le Dominiquin entre autres , ayant
i peint à frefque un plafond dans la mai fon de Cof-
| taguti à Rome, a repréfenté la vérité qui s’arrache
des bras du temps , avec des mammelles furmon-
tées de mammelons d’une telle grofleur , qu’une
femme qui atiroit allaité plufieurs enfans-, ne fau-
«roit les avoir plus amples & plus faillans. Aucun
peintre moderne h’a mieux rendu la forme d’un fein
virginal qu'André del Sarto , fur-tout dans une
figure peinte à mi-corps, couronnée d’ une guirlande
& tenant des fleurs dans fa main. Ce tableau
fe trouvoit à Rome dans le. cabinet du fculp^
teur Cavgceppi ».
SELS A CH THEIES, 'Ztircty&u* , mot qui fignifie
décharge d'un fardeau , c’étoit un facrince public
d’Athènes, en mémoire d'une loi de Solon, Cette
loi portoit que toutes les dettes du pauvre feroient
remifes au bout d'un certain temps , ou du moins
que l’ intérêt en feroit confidérabîement diminué,
8c que les créanciers ne pourroient dans la fuite
faifir leurs débiteurs, comme ils faifoient avant
cette ordonnance. (D . J.)
\ SEL ( le ) étoit inconnu à plufieurs peuples,
félon le témoignage d’Homère, & les numides
S E L
„•en avoient pas S J j J g f i H B « £ j | É £
( Bel. Jugur. ) Et neque falem, neque alla guU irn
famenmquJebant. L e ’petit peuple, che* les romains
, fe cuntentoit fonvent pour toute nourn-
m e de manger du. fel avec fon pam. Sous.les
rois J chaque particulier avoit la liberté d en vendre
mais comme l’avarice y mettpit un pux
exceffif ,'lorfque le. temps de la liberté fut arrive,
on en défendit la vente, .» * particuliers| Veu-
dendi falis arbitnum , dit Tite-Live , ( i g W
publicum omncfumpmm aiemptum privai s. Çepen
ï ïn t les auteurs latins font fouvent mention des
faUnes des particuliers. 11 v a
le droit de faire le fel leur fut conferve I & au on
ne S . ô t a que le 'privilège de le vendre, lequel
fut attribué au fife.
Le fel étoit pour les anciens le fymbole, de
P amitié I & e’eft pour cela quils ne. manquoient
pas d'en fervir entr'autres mets, aux etrangers
ü ardvoient chez eux. Ils lW o y o ï e n t aufl.
pour empêcher les cadavres
car c'eft une des propriétés que Pline ( ,}.. ?■ )■
lui attribue i DcfmSa etiàm aputrtfiendo mndicanj B U 1 S I II étoit encore en ufage
dans les facrifices qui Jie fe faifoient jamais fans
1 il entroit dlns les préfagess car on regar-
B M M H d’un funefte augure lq renverfe-
ment de la falière fur la, table. ,. .
« C’ eft une opinion, ditM. PaW, afîez géné-
râlement-adoptée / que les prêtres de 1 Egypte
ne USB pas ’ leurs ahmens.: mais ce qu il y a
de très-vrai , c’eft qu'ils s'abftenoisnt du/e/quon
f a i f i t avec de l'eau de la Méditfetanee, éc de
celui qu’on droit des lacs du nome nftnotique,
où indépendamment du natron , il exifte aufii
un fe l commun I ainfi qu'on le fait par les obfer-
vations, de Sicard. Il ne faut nas âouter que la
crainte de Te voir infeftes de la phliftène, n ait
porté le.s prêtres à rejetter de leur regyne les mets
fort falés , & rien n'eft p usaife a concevoir que
' le fens delà fable qu’ils debitoicnt fur la Isephthis
ou la Vénus cytheréenne. née, fuivant eux, de
l'ecume de la mer. Gomme avec tout cela ÿÊMWj,
eût étépfefque impoflîble de fe nourrir de chofes
parfaitement infipides , ils employoïent en petite
quantité « M W qu'on leur apportoiii de
la Marmarique , à ce que dit Arnen ( De expedi-
' ùone Alèxandri. IA. ). p. i6a.®Mais je m imagine
qu'ils le faifoient venir de. la parue^de 1 E-
thiopie que les modernes nomment 1 Abyffime, &
' où ce fofiile. eft encore commun de nos jours, b Us
ont cru que le fel-gemme etoit dans «e tels cas
moins nuifible que celui de la mer ou des.puits
1 falés ils doivent avoir eu des obfervations qui
nous font inconnues, ou ils, felfont trompes ».
: « Hérodote parle d'une illumination qu'il pré-
: tend avoir été une fois par an generale en Egypte
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depuis la cataraâe du Niüufqu’aux bords de la
Mediterrannée, quoique; fuivantt°ut“ r
rences, elle fe■ foit bornée a la ville cle ba K >
la préfedhire faïtique, ce qui fonnoit un <lan-ç
de peu d'étendue. Cette fête ccnfifloit en un grand
nombre de lampes qu'on allumoit a 1 approene ae
la nuit ; mais il eft fort difficile de concevoir pourquoi
les égyptiens mettoient dans tous ces vales
une* çertame” quantité de f d , 8c de quelle nature
ce f d peut avoir é té .( Ueemas
durit circumcitca domos fua aïo : Lucent* aulem J
va fa l'ale & oleo plena , quitus fupenncum^tell)
chnium. ( Herod. lit. II. ). On ne fait,
par ce moyen ils varioient 1a coulent de la flamme,
ou fi par ce moyen ils retardoient la confomption
de l'huile, fecret qu'il ne feroit pas aife aujourd’hui
de retrouver ».
SÉLAGE., plante que les Druydes cueiUoient
avec des pratiques fupetftitieufe s , de meme que le
famolus.il falloir, dit Pline ( I iv 24- f 4’ J
l'arracher fans couteau, & avec la main droite ,
qui devoir être couverte d’une partie de 1 habilement
, enfuite la faire , paffer .^retement a la
main gauche , comme fi on 1 avoir volee, & ci
il falloir être vêtu de blanc & nuds pieds, 8- avoir
préalablement offert un facrifice de pain & de vin.
Botel croit que la filage étoit une efpèce de
Camphorata ou moufle tetreftre. D autres I»
prennent pour la pulfatille.
SÉLASIE , OU 5éla SIENNE, furncin de Diane,
pris du nom d'un lieu de la Laccme, ou elle
étoit honorée.
SÉLASTIQUE. Sur une ancienne infeription
faite par les anciens habitans de Pnxzolo à l'honneur
d’Antonin P ie , cet empereur eft appelle,
COSSTITUXORI SA CXI cnTAMtVIS SEJ.ASTICT.
Il eft naturel de croire que c eft une raute , &
qu’ il faut lire isbi^a s t ic i . Mais Saumaife, a la
fin de fes notes fur la vie d Hadrien, par Spai tien ,
dit que c’étoit l'ufage de ce fiècle ; & U rapporte
plufieurs mots grecs 8c latins dont on retranchent
la première lettre ou la première lyllabe. Lu reite
ce nom fe donnoit à certains jeux dont nous avons
parlé au mot Isélastique , qui elt leur véritable
nom.
SÉLÉNÉ1, fille d’Hypérion 8c de Bafilée, ayant
appris que fon frère Hélios , qu'elle aimoit tendrement
, avoir été noyé dans1 Endan fe précipita
du. haut du palais. On publia que le hère 8c
la foeur avoient été changes en alites, 8c qu Us
étoient le foleil 8c la lime. Les Atlamides, au
rapport de Diodore, honbretent depuis ce temps
cesdeux .alites fous le. nom,d Helios& ,de
C ’eft en.effet le nom grec du foleil 8c de la lune»
( lïÀio?, foleil, ^ dune. )•
B b b ij