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fa figure , 8c fit des éclats de riv*e. « Tl reltem-
09 b le , dit - i l , à çes dieux que les phéniciens
» appellent Pataïques, & qu'ils peignent fur la
»» proue de leurs navires : ceux qui n'en ont point
»• vu.j entendront ma compara ifon , fi je leur dis
?» que çes dieux font faits comme des pygmées. »
Le temple de Valçain 3 à Memphis, devoit être
de la plus grande magnificence, à en juger par
Je récit d’Hérodote. Les vois d'Egypte fe firent
gloire d'embellir, à l'envi les uns des autres 3
pet édifice, commencé par Menés, le premier
des rois connus en Egypte,
Ce dieu eut plufîeurs temples à Rcme ; mais
le plus ancien, bâti par Ronaulüs , étoit hors de
l'enceinte de la ville , les augures ayant jugé
que le dieu du feu ne devoit pas être dans > la
ville même. Tatius lui en fit pourtant bâtir un
dans l'enceinte de Rome } c'étojt dans ce temple
que fe tenoient allez fouyent Les affemb'lées du
nie ^ où l'on traitoit î«s affaires les plus graves
: république } les romains ne croyant pas
pouvoir invoquer rien de plus facré , pour affurer
les décriions 8c les traités qui s'y faifojent,
que le feu vengeur , dont ce dieu étoit le fym-
bole. On avoit coutume, dans cçs facrifices, de
faire çonfumer par le feu toute la viétime, ne
réfervant rien pour le feftin facré > epforte que
p'étoient de véritables holocauftes. Ainfi le, vieux
Tarquin , après la défaite des fabins, fit brûler
en l'honneur de ce dieu 3 leurs armes 8c leurs
dépouilles. Les chiens étoient deftinés à la garde
de fes temples j 8c le lion -, qui 3 dans fes rugif-
iemens femble jeter du feu par la gueule , lui
étoit confacré. On avoit auffi établi des fêtes
en fon honneur, dofit la principale étoit celle
pendant laquelle on couroit avec des torches
allumées , qu'il falloir porter , fans les éteindre,
jufqu'au but marqué. Elles commençaient le 23
août & duroient 10 jouis.
On regarda comme fils de Vulcain tous ceux
qui fe rendirent célèbres dans l'art de forger les
métaux , tels que Ôlénus , Albion, & quelques
autres. B routé us &Eri&oniu$ ont paffé pour fes yé-
ritables enfans. Les noms les plus ordinaires qu’on
donne à ce dieu , font : Ckryfor, EthnAus 3 Hé-
vhefiiLS , Junonigeria y Lem.iius'y JVÇulciber ouMul-
ç-fer, . Tardipçf. Voyez tous ces noms , &
J C y cl ope s.
Vulcain porte fur les monumens un bonnet
pointu comme Ulyffe, quelquefois recourbé
{tomme le boonçt phrygien, & un marteau j les
tenailles font ordinairement placées auprès de lui,
ou dans fes mains.
Les grecs lui donnoient de la barbe j mais les
étrufques 8c leç romains le repréfentoient jeune
fans barbe.
Sur les monumens étrufques ^ il tient quelquev
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fois un marteau finguiier, enflé des deux côtés,
8c garni d'un très-long manche.
Vulcain forma Pandore, félon quelques mythologues,
RéconnoifTant de la vie que lui avoit fauvée
Thétis lorfque que Jupiter le précipita du ciel
dans Lille de Lemnos, Vulcain affifta à fes-noces
8c fit prçfent d'une épée à Pélée, fon époux
( Homer, ILiad. 398. )
Sur les monumens Vulcain accompagne fouvent
Pallas y il étoit près d'elle aux noces de Pelée ,
8c il y~ portoit les torches ? fuivant fon ufage dans
tops les mariages ( Eurip. Troad. 343, ).
Vulcain paroîr jeune & fans barbe } i° . fur yn
bas-relief au marquis Rondinini, où il tient un.
maillet pour ouvrir la tête de Jupiter près d'enfanter
Minerve } 20. fur un autel étrufque du
Capitole où il porte auffi u» maillet (Monum, an-
tich. n°. y.). 3°. Sur des patères étrufques (Dempfi,
ctruria. t. I. )} 40. fur des pierres étrufques du
baron de Stofch 5 f ° . fur des médailles de Lipari j
6°. fur des médailles romaines ( Vaill. t. I pl.
iy. n. 8. Muf. Pembroch. p> 1. tàb. 3 .) 8c fu?
des lampes ( Pajferi lucern. tab. y 1. ).
Fabricateur des foudres de Jupiter, Vulcain
avoit le droit de les lancer quelquefois ( Servius^
in Aeneid. p. 5 0 4. I. X X IV . ). C'eft pourquoi
on le voit armé du foudre fur les médailles de
Lemnos , ifle qui lui étoit confacrée j fur des
pierres gravées > & en bronze de ronde boffe
au collège rovnaim
Dans la collection des pierres gravées de StofcH,
on voit fur une prime d'émeraude la même tête
de Vulcain avec les tenailles, qui paroît fur plu-
fieurs médailles phéniciennes.
Sur une pâte antique, la tête de Vulcain avec
un çafque de forme conique, qui lui eft ordinaire
fur les médailles , & entr'autres fur celles
de l'ifle de Lipari, qui lui étoit confacrée. Ce
çafque dans les ( Vçlafqueç Enfayo fobra las
Àiphâb. en }as antiq. medal. tab. X V I I .) bas-?;
reliefs eft quelquefois recourbé à la façon du
bonnet phrygien.
Sur une agate-onyx, Vi\lcain debout en tur
nique courte , tenant d'une main le marteau &
deTautrè les tenailles , tel qu’pn le voit chez la
Chauffée ( Muf. feft. 1. rab. 16. )
Sur une fardoine de gravure étrufque , qui
fe recpnnoît par le deffin trop reffenti ^ Vulcain
affis , rofgeant un bouclier qui a la forme de ceux
qu'on voit fur les ( Golt%. Gxaec. t. ICÎV. X V I I . )
médailles de Thébes. Il, eft jeune & fans barbe,
parce que les étrufques le repréfentpient tel 5 &
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•tel le voit-on en^ffet fur une ( Demjler, ctruL
Régal, t. II. tab. i. ) patère étrufque dé bronze !,
où il eft reprefeilté dans l’aétion .4 ’ouvrir d'un
coup de hache la tête de Jupiter pour en faire
forcir Minerve , & où il fut pris; pour Mercure
par ( OJferv. ad Monum. étruf. §.■ V I I I .) Buo-
Uarroti. OnTe voit auffi dans la même aélion &
fias barbe fur un marbre rond au Capitole, qui
étoit anciennement autour d'un puits. Les romains
( In Num. Gent. ulureliae dans Vaillant. Num fam.
tom. I. tab. X X V . n. 8 .) avoient pris des étrufques
l'idée de repréfenter- ce dieu jeune, mais Tes
grecs lui donnoient dé la barbe. En tous cas, le
défaut de barbe dans une^-f’ Mariette pierf. gtav.
pl. 127.) figure Lmblable qui.forge un câfque,
ne devoit pas être un motif luffifant pouf le faire
f»rendre pour un béotien , comme l'a fait un cé-
ébre auteur de daélyliographie.
I Sur une fardpine de gravure étrufque, Vulcain
forgeant un çafque: il eft-auffi fans barbe, comme ;
dans la précédente.
' Sur une fardoine, le même fujet, mai s Vulcain
a de la barbe. -
Sur une fardoine brûlée, Vulcain forgeant une
euiraffei
Sur- une cornaline, Vulcain forgeant un çafque}
derrière lui eft Minerve. Sur les y,.Vaillant feleèt.
Num. p. 23 . ) médailles on voit de même’ ce dieu
accompagné de Minerve.
Sur une pâte ^ antique, Vulcain & Minerve
debout. 11 y avoit une étroite liaifon entr'eux
( Spanhem. Obferv. in CalUrp. p. 644. ) félon
Platon.
Sur un jâfpe rouge , Ville a in a'ffis j forgeant
la foudre, & Minerve qui lui parle:. Lé même
fujet fe voit fur une. médaille^ Patin. Tkef. Num.
pag. iq 8 . ) éu cabinet national de Francf: ,.;î:
Sur une^ pâte de verre , Vulcain affis dart& fa
forge, à côté de lui paroît Venus debout, qui
lui préfente une fléché. Elle tient par la main un
Amour qui porte un ars, & elle a à côté d'elle
un bouclier.
Sur une fardoine, Vulcain forgeant les armes
d'Enée, à la prière de Vénus qui eft debout
derrière lui , avec un Amour fur un piédeftal
qui fouffle le feu. Devant lui eft Jupicer affis fur
un autel rond , contre lequel eft l'aigle. Le père
des dieux tient la tête appuyée fur fa main, en
r e v Aprofondément. Derrière lui eft Junon,
^ aiiCOt^ ^F,°hpn appuyé fur fa lyre : derrière
Apollon on voit Mercure tenant fon caducée
qui tourne le dos } enfin, d'un autre côté, il y a
en face ; de Vénus, Minerve &■ Mars qui parlént
etifemble. Cette pierre eft doublement précieufe ,
Antiquités , Tome V\
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fort par rapport, à fa grandeur 8c â fa beauté ,.foit
par rapport à la gravure qui en eft fort belle.
Elle a été publiée fur un; deffin ébauche par
( Pierr. gr<*v. t. ll . Pl. XI. ) Qgavelle. Mais elle
eft un pe,u plus grande que le contour qui a été
gravé.'
Sur une cornaline, Mars & Vénus furpris par
Vulcain qui les enveloppe dans un filet. A leurs
pieds on voit Cupidon endormi dans le bouclier de
Mars. Ç ’ eft autant que je fiche ,Ta feule pierre
gravée qui nous ,pré fente ce fameux fujet des
amours dé.ce dieu , & de la vengeance qu'en prit
-Vulcain. La gravure en eft fort belle. Voy. T uetis.
VULCXN4 LE , place & autel que Tatius
avoit confacrés à Vulcain. Le vulcanale étoit dans
lè quartier appelle Sandalarius, au-deffus du.
fôrum Romanùm ( Feftus. ).
-• V vlcanales , .fêtes de Vulcain, qui fe céld-
broient à Rome le 23 du mois d'août, & duroient
huit jours. Comme il eft le dieu du’ fe u ,
ou le feu même, le peuple jettoit des animaux
dans le féu pour fe rendre ce dieu propice.
V-oyeç- Lam pad o ph o rie s .
' V U LC A N I forum, ancien nom de la Solfa-
: tare.
VULCANIE , une des illes Eoliennes près de
la S icile, couverte de rochers, dont lè tomme t
voipit fouvjgnt des tourbillons de flamme & de
fu m é e c'eft-là que les poètes ont placé la de-
' meure ordinai're de Vulcain , dont elle a prfs le
nom 5 car on l'appelle encore aujourd'hui Vol-
cdno d'où nous.avons aufli donné le nom de volcan
a toutes les montagnes qui jettent du feu.
VULGAIRE. Vénus -Vulgaire, ou populaire,
étoit Celle qui préfidoit aux amours terreftrës 6c
>: girofliers. C'étcit l'oppofé de la Vénus-Uranie.
VULGO qu&jiti, furnom des bâtards,
V U L P 1N A L E S , Vulpinalia. Les vulpinalcs
étoient chez les romains une fête publique, où
l'on brûloit des renards. Cette fête fe célébroit
Je ' 19 avril. On a imprinaé dans la continuation
des mémoires de littérature 8c d'hiftoire ( tom.
XI. part. 1. ) , une differtation fur les vulpi-
nales, dont l'extrait qui m'a fourni cet article,
fetrouve dans le mois de novembre 1732.
V U LS O 3 furnom de la famille M aklia .
VULTURIUS y furaom d'Apollon, dit communément
Apollon-^aux-vautours. 11 eut ce non*
par une aventure bien fingulière , que raconte
Conon ( en fon trente cinquième conte ). Deux
béigers qui faifoient paître leurs troupeaux fur