diftingués en grands & petits : les petits étoient
ceux ou l ’on immoloit de jeunes animaux , un
jeune cochon , un agneau ; un veau : les grands
étoient ceux qui fe faifoient avec des animaux
parfaits, qui avoient toute leur taille , comme j
le verrat, le bélier, le taureau. Avant le facri-
fic e , on faifoit faire à ces animaux trois fois le
tour de la chofe , dont on vouloit faire l’ex- |
piation, comme le dit Virgile «qqe la viétime qui ;
doit être offerte , foit promenée trois fois autour ■
des moifTons. » Le verrat étoit toujours immolé,
comme 1/animal qui nuit le plus aux femences &
aux moiffons, & fucceflivement le belier & le
taureau. Les fuovetaurilia, étoient chez les romains
un facrifice à Mars ; mais chez les grecs,
ce facrifice étoit offert à d'autres dieux : dans
Homère j à Neptune > & à Efculape dans Pau-
fanias , comme aufii a Hercule, & peut-être à
d'autres encore. Voye^ T r ic t y e s .
SUPELLECTILE ( a ) On lit dans une inf-
cription, recueillie par Muratorif 305 t. ab. ioq.),
ces mots qui défignent le fervireur , chargé du
foin des meubles , c'étoit peut-être le même que
le fupellecticarius j à moins que celui-ci n'en fut
l’ouvrier.
Dans le même recueil, on lit î à fupellettile
■ Aug. Cafirenfi Augufii , T. C&faris , ad fapelkcîilem
Augufi.
SUPERA Cornzlia , époufe de Valérien le
jeune , Cneia Corne lia supera A ugusta , fes
médailles : font
O. en or.
RRRR. en argent.
On en connoît aéhiellement neuf ou dix en
F r a n c e d o n t on trouve la plus grande partie
dans les cabinets de Paris.
RRRR. en G. B. Grec.
Unique en P. B. latin ; cette médaille , qui étoit
dans le cabinet de Pe^lerin , par qui elle a
été publiée ? a été frappée. dans la colonie de
Parficus.
On connoît une médaille grecque de cette
princeffè, avec une époque qui feroit préfumer
quelle étoit femme de l'empereur Emilien, -dit
Beauvais.
S UPERINDIC T UM , addition à un impôt ordinaire
S UPERJUMEN TARI US , chef des valets d'écurie.
S UPERN UMERARII, milites, furnuméraires
des légions. On les appelloit avant le temps de
Vég è ce ( 2. c. 1 9 . ) , àccenfi. Claude ( Suet. c.
25. n. 1 .) défigna par ce nom, des fôldats qui
n'étoient qu'infcrits fur les rôles de la milice,
fans être tenus à aucun fervice réel. Inftituit 5?
imaginar'iA militÎA genus, quod vocatur fuper nu-
merum , quo ab fentes & titulo tenus fungerentur.
SUPERSTITION. « On eft dans l'habitude de
confidérer le peuple romain par fon beau côté ,
dit Cavlus ( Recueil d3ant. tom. III. page IJ3. ) ,
c'eft-à-dire, par la fageffe de fes fénateurs, &
par la valeur de fes foldats. On réfléchit peu
fur le côté foible de cette grande nation,. & y
pour ainfi dire, fur le ver rongeur, qui'faifoit
le tourment des particuliers , & dérangeoit fou-
vent les affaires générales. Le leâeur doit avoir
déjà reconnu la fuperftition à ces traits. 11 elt conf-
tant que , parvenue à l'excès auquel les romains
l'ont pounée, elle ne laiffe à l'homme aucune
jouiffance : elle bannit la tranquillité de fon coeur,
& répand fur tous les inftans de fa v ie , une agitation
& une incertitude qui le rendent infuppôr-
table à lui - même. Les détails reportés par les
meilleurs hiftoriens, nous apprennent que les romains
ont éprouvé ce terrible fléau , plus qu'aucun
autre peuple. Les égyptiens paroifïènt er. avoir
j fouffert ; mais ils étoient plus renfermés en tux-
mêmes, & ils avoient beaucoup moins de notions
étrangères 5 d'ailleurs , ils fuivoient les ordres
des prêtres qui les gouvernoient : & le caractère
de l'homme eft tel , que fi l'autorité qui le gouverne
, fournit des critiques à fon efprit, &: excite
dans fon coeur des révoltés fécrettès , il s'en
confole du moins par les libertés qu'elle auto-
rife , & par les intervalles de délaffement qu'elle
lui laiffe. Les romains au contraire , étoient,
pour ainfi dire , ariàvés d'eux-mêmes par une foi-
bleffe générale, par un fentiment unanime , &
par une pratique fuivîe ,. au point d'indiquer pas
des aétes & des aveux publics , jufqu'aux jours
heureux ou malheureux 5 perfonne ne rougiffoit
d'une pareille prévention : én conféquenee , 011
entreprenoit , ou l'on différoit les opérations les
plus effentiélles à l'État 5 on ne donnéit point une
bataille, quelque avantageux que le moment pût
paroître', fi les poulets facrés avoient refufé de
manger. Les hiftoriens font remplis d’une infinité
de traits , qui peignent en détail u nefuperfition,
que je me contente d’indiquer. Àmmien Marcellin
, un des derniers romains qui aient é c r it ,-
raconte hiftoriquement des faits qui engagent à
plaindre ces hommes parvenus à- ce point d'aveuglement
& de misère. Ce qu'il rapporte fait
d’autant plus d'impreffion, qu'il ne s'élève point
contre la fuperfiition, à la vue des mau>x qui
l'accompagnent, & qu'il en eft ali contraire auffi
entêté que le plus foible des romains. »
c« Ce tableau racourei du malheur, ou plutôt
du ridicule général & particulier des romains.,
doit .un peu décréditer l'opinion où l'on e ft, de
regarder la partie de l’antiquité dont ils font
l'o b je t, comme la plus connue. Il eft vrai qu'elle
nous a laiffé beaucoup de monumens , & que les
favans modernes en ont été fort occupés depuis
le renouvellement des lettres 5 cependant cette
même partie eft encore ignorée à beaucoup d'é^
gards , fur-tout dans un grand nombre de points,
qui font liés à la religion, & dont la combinaifon
eft infinie. On peut même affurer qu'ils demeureront
d'autant plus enfevelis dans l'obfcurité,
que le nombre des monumens de ce genre eft
plus étendu ; le culte & la religion les ont multipliés
à l’infini, & ont donné plus d'occupation
aux artiftes que tous les autres ufages en-
femble. Les trente mille dieux, q u i, félon Var-
ron , étoient adorés dans la feule ville de Rome ,
avoient entre eux des diftinélions. CommentJes
démêler aujourd'hui ? comment pouvoir les expliquer
? La fuperftition même éteinte , laiffe
! des perfonnes dont ils imploroient l’appui. Voyt^
G e n o u x & M e n t o n .
donc des embarras, & préfente des peines encore
après elle. » ,
SUPILUS, père de Tmolus, roi de Lydie. ,
Foyq; T m q l u s . / . .
SU P PARUM , tunique de lin , à l'ufage des
femmes & des filles , félon Feftus : Suparus ,
dicebaturpuellare vefîimentum lineum , quod & fubu-
cula appellabatur.
Elles l'attachoient avec une agraffe fur une
épaule , & la laiffoient flotter négligemment fur
l’autre. Sidonius nous l'apprend: carm. 1 1 .v. 323.
Perque humeros teretes , rutilantes perque lacertos ,
Pendula gemmiferA mordebant fuppara bull a . '
Lucain en parle auffi fur le même ton (Lib. 11.
' y. .362. ). . ' - :• ■ ■' . '■ /' ' ; ' . V; . - . • '
.................... Humerijque JiArentia primis
Suppara nudatos cingunt angufia lacertos. '
S v p p a r u m , étoit auffi une petite v o ile ,
que l'on attachoit. au haut du grand mât , pour
prendre plus de vent, lorfquil en fouffloitpeu
( îfidor. 19. 3. ) : Sip arum genus yeli.s unüm pedem I
habens , quo juvari navzgia folent in navigatione ,
quoties vis vend languefeit.
SVPPEDANEA. Voye[ Marchepied.
SUPPLEMENTA 3 dans Hygihus-, font les
troupes furnuméraires des légions. :
SUPPLIANTS ( Les ) portoient des rameaux
d'olivier, d'ou vient à cet arbre l'épithéte fup-
plex. Ils touchoient les genoux, & le rtfentôn
Lorfqu’ils vouloient faire plus d’impreffion fur
ceux dont ils défiroient obtenir quelque grâce,
ils s’approchoient du foyer confacré aux dieux
Lares, fous la protection defquels étoient la mai-
fon, & ceux qui l’habitoient. C’ eft ainfi qu’Homère
nous repréfente Ulyffe dans la maifon d’ Alcinoiis,
dont il venoit implorer le fecours : il alla s’af-
feoir au foyer près des cendres , mais Alcinoiis
l'en retira pour le faire afféoir fur un thrône magnifique.
Thucydide, dit la même chofe deThémiftoçle,
lorfqu'il vint chez Admète, où ne l'ayant point
trouvé,il fe jetta aux pieds de la femme de ce prince,
qui lui confeilla de prendre fon fils entre fes bras,
& d'attendre Admète au pied du foyer. L’hifto-
rien ajoute que c'étoit la maniéré de fupplier la
plus efficace.
C ’eft encore dans le même état que Plutarque
décrit Coriolan, lorfqu'il fut arrivé chez le prince
des Volfques 5 il entre , dit-il, dans la maifon de
Tullus , 8t auffi-tôt il s'approche du foyer, ®ü il
fe tiènt dans un grand'filencê > car le filence & l'air
affligé .étoient. encore des marques affedées par les
fupplïans, pour émouvoir la compaffion.
SUPPLICATION , Les Applications chez les
romains étoient ou publiques ou particulières.
Les Applications publiques fe faifoient ou dans
les occasions preffantes, comme dans le temps de
pefte, de quelque maladie populaire, ou, comme
nous le dirons dans la fuite, après quelque viftoire
inefpérée 5 lorfque celui qui venoit d'être élu
général demandoit au fénat la confirmation & en
meme temps la Application pour fe rendre les
dieux favorables*, & pour d'autres fujets encore.
C.es’. ApP^catl0ns étoient dés jours folemnels ,
où‘il n'étoit pas permis de plaider pour quelque
fujet que ce fu t , & on les celébroit par des facri-
fices',“ des prières & des feftins publics. Quelquefois
le fénat bornoit à un jour la durée' de cette
fête 5 quelquefois on y en employoit plufieurs, &
l'hiftoire nous apprend qu'ii y en a eu qui .ont duré
jufqu'à cinquante jours.
Il y avoir une autre^ePpède :de fupp^'cat^0n publique
, qu’on nommoit le ledtifterne. Voye£ Lec-
T I S T E R N E . :■ ■ *..
Lès Appt*cat*clns particulières n'étoient autre
chofe que les prières que chacun faifoit aux dieux ,
ou pour obtenir la• fauté , une bonne1récolte , & c .
ou pour les remercier des biens qu'on en avoit
reçus. Une feule formule de prières fuffira pour