
i48 P R O
PROSICIÆ. Voyez P orriciæ.
PROSIMURIUM. Feftus dit d’après Antiftius ,
que ce mot déiîgnoit dans le jargon des pontifes le
pomoerium.
PROSLAMBANOMÉNOS étoit dans la mu-
fique le nom de la corde la plus grave de tout le
fyftême , un ton au-deffus de l'hypate-hfpaton.
Son nom lignifie furnumêraire ou ajouté, parce
que cette corde fut ajoutée au-deffous de tous
les tétracordes , pour achever le diapafon ou
l'oétave avec la mèfe , & le difdiapazon ou la
double oétave avec la nete hyperboléon , qui
étoit la corde la plus aiguë de tout le fyftême. cm
PROSODIÀQUE. Le nome profodiaque fe chan-
toit en l'honneur de Mars , & fut., dit-on, inventé
par Olympius. ( 5. )
PROSODIES , efpèces d'hymnes ou de cantiques
en l'honneur aes dieux, en ulage chez les
anciens grecs , qui les appelloient *-poou<h<* ou
vforafoct. C ’étoient des chants en l'honneur de
quelque divinité 3 vers l'autel ou la ftàtue de laquelle
on s'avançoit en proceflion. Ces cantiaues y
félon Pollux, s'adreffoient à Apollon & à Diane
conjointement. On en attribue l'invention à
Cloas 3 poète , muficien de Tégée en Arcadie ,
dont parle Plutarque dans fon Traité de la
mufique.
PROSOPIS, dans l'Egypte. nPOcfi.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Hadrien y d’Anto-
nin 3 de M. Aurèle.
Ortélins attribuoit les médailles d'Hadrien 3
frappées dans cette v ille , à Profopum,île voifine
de Carthage.
PROSPALEA , village de la tribu acamantide ,
félon Etienne le géographe. D'autres géographes
écrivent Profpalta , & c'eft l'ortographe que fuit
Spon dans la lifte des peuples de î'Attique. Profpalta
, dit-il 3 avoit un temple dédié à Cérès & à
Prof, rpine. Ses habitans paffoient pour des gens
fatyriqu:s , & un ancien poëté , Êupolis , avoit
fait une çomédie contre eux , intitulée Profpaltïi.
Ariftophane 3 Athénée & Suidas en font fouvent
mention.
PROSpOLOI antîftitum. On lit dans une inscription
recueillie par Muratori ( 174. 7. ) , ce s
mots qui déficment un valet des prêtres. En grec 3
irQonFoXoç fignifie valet.
PROSPYLEÀ étoit une hamadriade. Areas, fils
de Jupiter & de Callifto , chaffoit un jour dans un
P R O
boi$ ) lorfqu’ il rencontra ProÇpylea -, qui. coùroîr
grand rifque de périr } car l'arbre avec lequel elle
étoit née-avoit été endommagé dans fes racines ,
par les-eaux d'un fleuve. Elle pria Arças de ie>
fauver , en détournant le cours de la rivière, &
en faifant rechauffer l'arbre. La nymphe lui témoigna
fa reconnoiffance , en lui accordant tout
ce qu'il lui demanda , & elle le rendit père de
deux enfans.
PROSTANNA en Pifidie. n p o ctanne&n .
> On a des médailles impériales grecques de cette
ville , frappées en l'honneur de Claude le gothique.
PROSTATES , TrçôÇTctTts. C'étoient des patrons,
fous la protection defquels fe mettoknt
ceux, qui dévoient féjourner quelque temps dans la-
ville d'Athènes. S'ils oubli oient, ou s'ils négli-
geoient de fe choifîr un patron ou protecteur, on
les affignqit devant le polémarque , & cette fauté
étoit punie par la confiscation de leurs effets ( Pot-
te ri , arch&ol. grec. I. I . c. 10. ). ( D. J. )
P RO S TIB ULZJM , proftituée. Ce mot a la
même étymologie que profedn, & fignifie proprement
le devant de là porte, parce que c etoic
l'endroit où le pïaçoient ordinairement les femmes
débauchées : il eft pris & pour la femme &
pour le lieu de la débauche. Les proftituées étoient
Fort communes chez les grecs , & à Corinthe en.
particulier 5 elles avoient même quelque forte de
diftin&ion. A Sparte, la licence (les femmes étoit
extrême > les allés luttoient contre les hommes
toutes nues, & elles alloient dans les rues vêtues
d'une manière fort indécente, avec des tuniques
entr'ouvertes qui laiffoîent voir leurs cuiffes. Cependant
dans toute la G r è c e i l n'ëtoit pas permis
aux courtifanes de porter des bijoux nj de
l'or dans les rues j elles étoient obligées de les.
faire porter par leurs fervantes, pour s’en pares
dans les lieux où elles alloient.
PROTE CTORES domeßici, gardes-du-corps à
pied & à cheval, que l'empen ur Gordien lé
jeune forma, & dont la fonction étoir d'être perpétuellement
auprès de la perfonne du fouverain„
comme le dit Procope : a i domeßici & Proteäores
vocantur, & a curâ rerum bellicarum longe aùfunu
In palatia enim confcribi folent , ut fit ordo qui tantum
perfona operam preßet. Les empereurs grecs
appelèrent ces mêmes gardes Jpatarios.
PROTÈE , étoit fils de l’Océan & de Thétis,
C étoit un dieu marin & un devin célèbre, qu'on
alloit confulter. Ce don de connoitre l'avenir, il
l 'avoit reçu pour récompenfe du foin qu'il pre-
noit de faire paître, fous les-eaux, les monftres
marins qui compofoient le troupeau du dieu des
£ R O
mers. Ménélas, au retour de T ro y e , fut jet-té
parla tempête fur la.cote d'Egypte, & y fut retenu
vingt jours entiers fans pouvoir en fortir :
it.alla confulter Protée. « C'eft un vieillard marin,
de la race, des immortels, & toujours vrai dans
fes réponfes, dit Homère. ( Odyjf. lib. I F . ) Il
cpnnoît les profondeurs de toutes les mers 5 il
eft Je-principal miniftre de Neptune : mais, pour
l'obliger à parler, il faut le furprendre , & lui
faire même violence. Eidotée, fille de Protée,
apprend à, Ménélas comment il doit s'y prendre
pour favoir de lui l'avenir. Tous, les jours , vers
î'heure de midi, lui dit-elle , Protée fort des antres
de la mer , & va fe coucher fur le rivage au
milieu de fes troupeaux. Dès que vous le verrez
affoupi , jettez-vous fur lui , & ferrez-le étroitement
malgré tous fes efforts \ car , pour vous
échapper , il fe métamorphofera en mille manières
, il prendra la figure de tous les animaux les
plus féroces > il fe changera aufli en eau 5 il dè-
viendra feu : que toutes ces formes affreufes ne
vous épouvantent point & ne vous obligent pas
à lâcher prife $ au contraire, liez-le & le retenez
plus fortement. Mais dès que , revenu à la première
forme où il étoit quand il s'eft endormi,
il commencera à vous interroger j alors n'ufez
plus de violence. Vous n'aurez qu'à lé délier,
& lui demander ce que vous voulez fçavoir , il
vous enfeignera les moyens de retourner dans
votre patrie > il vous apprendra même tout le
bien & tout le mal qui eft arrivé chez vous pendant
votre abfence »; \
Virgile ( Georg. IV . ) place la demeure de Protée
dans la mer de Scarpante , entre les illes de
Rhode & de Candie , & lui donne un char tiré
par deux chevaux, qu'il nomme Bipèdes , parce
qujls^ avoient la partie de derrière de poiffon.
Âriftée va le confulter, & ne vient à bout de
le. faire parler qu'après l'avoir tenu enchaîné ,
nonobftant toutes fes métamorphofes. « Protée
e to it, félon lès mythologues-hiftoriens & Dio-
dore , un ancien roi d'Egypte, qui avoit appris
la divination par le commerce continuel qu'il
avoit avec les aftrologues. Quant à fes métamorphofes
, c'eft une fable qui eft née chez les grecs,
d'une coutume qu'avoient les rois, égyptiens. Ils
portoientfur leur tête, pour marque de leur force
& de leur puiffance , la dépouille d'un lion , ou
d'un taureau, ou d'un dragon > ils ont même porté
des branches d'arbres., au fe u , & quelquefois
des parfums exquis. Ces ornemens fervoient à
les parer , ou à jetter la terreur & la fuperftition
dans l'ame de leurs fujets ».
Protée eft repréfenté tenant un gouvernail de
navire avec un monftre marin auprès de lui, fur
un bas-relief du palais Mattéi, publié par Win-
ckelmann. ( Monum. inediti. N®. 110. ) Les noces
de Thétis & de Pélée font le fujet de ce bas- J
P R O 149
relief. Il avoir donné à Pélée le confeil de furpren-
djre Thétis endormie, de la lier & de fe rendre
ainfi fon époux : ce qui lui réuflît, & le rendit
père d'Achille.
PR O T E I- COLUMNÆ. On trouve ce nom
dans le onzième Livre de l'Enéïde (yerf 161.) où
on lit :
Atrides Protei Menelaus adufque columnas
Exultât.
r iu ic c icguuju aans ce temps-
la en Egypte ; c'eft ce qui a fait que Virgile donne
à la partie de ce pays où Ménélaiis aborda , le
nom de colonnes de Protée, pour fignifier l'extrémité
de fes états. On entend communément par
les colonnes de Protée, le port d'Alexandrie. En
effet,' Homère ( Odyjf. liy. I V 3 v. 35c. ) dit que
Menelaiis aborda à l'ifle de Pharos. ( Ù. J. ) ^
PROTELE1A , la veillé des noces , jour où
les Athéniens conduifpient la nouvelle époufe au
temple de Minerve, & facrifioient pour elle à la
déeffe. La jeune fille y confacroit fa chevelure à
Diane & aux Parques. Les prêtres immoloient un
porc.
ITPÎ2THZ , première. Les villes d’A fie , diftin-
guées par leur grandeur ou leur opulence, pre-
noient les titres les plus ambitieux j entr’autres
ceux de première & de métropole. On verra à l'article
Métropole tout ce qui regarde ce fur-
nom. Quant à celui de première, i f eft difficile
d'affigner précifément ce qui le diftinguoit de
celui de métropole j peut-être que la métropole
étoit la mère ou la fondatrice de quelques colonies
} & que la première avoit une primauté de
rang, fans aucune jurifdiétion fur les autres villes
de fa province.
PROTÉSILAS , fils d'Iphiclus , un des Argonautes
, régnoit dans la Theffalie. Il venoit d'é-
poufer Laodanfie, fille d'Acafte , dont il étoit
paffionnément aimé lorfqu'il commença la guerre
de Troye. On lui prédit qu'il y périroit s'il y
alloit j cependant fans s’arrêter, à cette prédiction,
fans écouter l'amour qu'il avoit pour une
tendre époufe, nj les larmes qu'elle répandit pour
le retenir, Protéfilas s'embarqua avec les autres
princes de la Grèce pour cette expédition. Quand
l'aimée fut prête à débarquer en Afie, un nouvel
oracle annonça que celui qui defeendroit le premier
fur .te rivage Troyen , perdroit la vie j p r* -
téfilas voyant que perfonne ne vouloir hafàrder
ce premier pas, facrifia fi vie pour le falut de fes
compagnons î car étant defeendu de fon vaif-
feau , il fut tué par H&tor. Les grecs lui rendi