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Cannabis, le chanvre. Les romains , au rapport
de Columelle , n’ en femoient que fix grains mr un
pied quarré j ce qui fait croire qu'on ne cultivoit
cette plante que pour faire des cordages, W
peut-être uniquement pour en avoir de la graine.
Des foins ou herbages.
P abulum , foin ou fourage j vingt modius par
jugè re, félon Pline 5 c’eft ici 34 boifïeaux par
arpent.
Mcdica , la médique ou la luzerne ; un modius
& demi par jugère , félon Varron j trois modius ,
félon Columelle , & vingt modius , félon Pline j
c'eft par arpent 2 , y ± 3 ou 34 boiffeaux. Il
faut que Pline entende par medica le fainfoin , qui
demande une grande quantité de femence. En effet.,
cet auteur dit lui-même que la terre doit en être
couverte.
Fcenum gr*cum3 filiqua ou filicca , fénu grec , fé-
négré ou foin grec. Il en faut fix modius , félon
Pline > félon Columelle, il en faut fix modius 3
quand on le sème en feptembre pour faire du fourage
, & fept modius 3 quand on le sème en janvier
ou février , pour en recueillir la graine. Il en
faudroit donc chez nous 10 | ou 11 boilfeaux
par arpent.
Vicia pabularis 3 \efce pour faire du fourage. Il
en faut fix , fept ou huit modius , félon Colu-
melle j douze, félon Pline 5 il en faut donc par
arpent 10 f , 11 13 ^ , ou 20 \ boilfeaux par
arpent.
_ Vicia feminalis 3 vefce pour avoir de la graine ;
cinq ou fix modius , félon Columelle c’eft-à-
dire 38 ï , 10 \ boifïeaux par arpent.
Cicera. Les uns croient que c’eft une efpèce de
geffe noire , d'autres que c’eft une forte de pois
chiche. On en fèmoit par jugère un modius &
demi , deux modius, trois modius , quatre mo-
*dius j ce qui revient'chez nous par arpent à 2
Ü * 3 î >5 p S bedeaux.
Farrago ex hordeo cantherino 3 dragée ou fourage
d’orge à fix rangs de graips ; fept , huit & dix modius
par jugère 5 par arpent 13 | , 17 boiffeaux.
Farrago ex reerementis farris admixtâ vicia 3
dragée ou fourrage de criblures de riz. & de
vefce.
Ocimum 3 forte de dragée ou de fourage , où il
entre dix modius de fèves, deux de vefce & deux
d’ochre ( ervili*). Pour fe procurer ce fourage , il
faudroit donc femer dans un arpent 17 boifïeaux
de fèves , 3 f de vefce , & autant d’ochre. *
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Ervum 3 ers ou orobe} quatre ou cinq modius }
félon Columelle , & fix 3 félon Pline j c ’eft par arpent
6 f , 8 £ , 10 boilfeaux.
Pour recevoir ces grains & légumes, les romains
préparoient la terre, en y mettant une certaine
quantité d’engrais , que j’expoferai ici.
Pieds cubiques•
La voiture de fumier étoit de 80
modius .......................... ............... ly . 37.
A 18 voitures par jugère, c’eftpar
arpent............................................. 848. I.
À 24 voitures par jugère, c’eftpar
arpent............................................. 1131.
Toifes cubiques»
A 18 voitures par jugère , c’eft par
arpent...............................^.......... 3. 916»
A 24 voitures par jugère, c’ eft par
arpent............................. ............ .. y 23ƒ.
Columelle ( Lib. I I . cap. 3. ) enfeigne qif on doit
mettre dix-huit voitures de fumier par jugère
dans les terres en plaine, & vingt-quatre dans
les terres fituées fur les coteaux ( Métrologie de
Paucton. y.
SEMAINE. C’eft un temps compofé de fept
jours. Dion Cafïius , dans fon Hiftoire rom. liv.
X X X V I I 3 prétend que les égyptiens ont été les
premiers qui aient divifé Je temps en femaines ,
que les fept planètes leur avoient fourni cettè
idée , & qu’ils en avoient tiré les fept noms de la
femaine. En cela, du moins, les anciens n’ont pas
fuivi dans leur ordre la difpofition des orbes des
planètes 5 car ;cpt ordre eft Saturne, Jupiter,
Mars, le Soleil, Vénus , Mercure & la Lune. Ils
auroient donc dû ranger les jours de la femaine par
famedi , jeudi , mardi , dimanche , vendredi,
mercredi & lundi, il n’eft pas aile de découvrir la
raifon qui donne lieu â ce dérangement 5 voici
celle qu’on apporte d’ordinaire.
On dit que les anciens ayant fournis les jour3 ,
les heures même à quelques planètes dominantes ,
il eft croyable que le jour prenoit le nom de la
planète qui commandoit à la première heure. Ainfî
on a pu appcller le jour de Saturne , qui eft notre
famedi, celui dont la première heure étoit fous le
commandement de Saturne. La fécondé heure
étoit pour Jupiter, qui fuit immédiatement Saturne
j la troisième pour Mars Ha quatrième peur
le Soleil 5 la cinquième pour Vénus , la fixième
pour Mercure, & la feptième pour la Lune.
Après quoi la huitième retournoit fous l’autorité
de S a t u r n e , fuivant Je même’ ordre , il. aveit
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encore la quinzième & la vingt - deuxième > la
vingt-troifiéme étoit par conféquent fous Jupiter,
& la vingt-quatrième, c’eft-à-dire, la derniere de*
ce joiir, fous la dénomination de Mars. De cette
manière la première heure du jour fuivant tom-
boit fous celle du Soleil, qui donnoit par confisquent
fon nom à ce fécond jour. En fuivant le
même ordre , la huitième , la quinzième & la
vingt-deuxième appartenoient toutes- au Soleil > la
vingt-troifième à Vénus , & la dernière à Mercure.
Par conféquent la première du troifième jour
appartéhoit à la Lune, & on appelloit ce jour , a
caufe de cela 3 jour de la Lune. On trouve par cet
arrangement la nailfance & là fuite néceffaire de
ces noms des jours de la femaine, c’eft-à-dire ,
pourquoi le jour du Sole il, qui eft le dimanche ,
vient après celui de Saturne qui eft le famedi, le
jour de la Lune après celui du Soleil, ou le lundi
après le dimanche > celui de Mars apres celui de
la Lune, ou le mardi après le lundi, & c . , jusqu’au
famedi.
S em a in e (Jours de la) fur les chartes. Voye^
Gloffaire des D a t e s .
s h m a a ia , fêtes ou jeux qui avoient pour fujet
d'appaifer Jupiter irrité, & de détourner l’eftet
des fignes qui fembloient pronoftiquer quelque
malheur. Il en eft fait mention fur une médaille de
Lucius Verus frappée en Egypte, publiée par
Pellerin.
SEMBELLA ou SINGULA , monnoie de
compte des romains , moitié de la libella.
Elle étoit repréfentée par ce ligne :
H S X
Elle valoit : -
2 teruncius.
S embella , Jingula , monnoie des anciens r o - .
mains.
Elle valut, depuis l’ an de Rome 485 jufqu’à l’an
*$■ 37, . 10 fols monnoie actuelle de France, félon
M. Pauéton ( Métrologie. ).
Elle valoit alors en monnoie du même peuple :
2 téronces..
SÉMÉLÉ, fille de Cadmus & d’Harmonie, ayant
plu à Jupiter, devint mere de Bacchus. Junon ,
excitée par fa jaloufie contre cette rivale def-
cendit du c ie l, & prenant la figure de Béroë,
nourrice de Sémélé, lui infpira adroitement des
foupçons fur fon amant, lui faifant entendre que ,
s’ il étoit véritablement Jupiter, comme il fe van-
toit de l’ê tre , il ne fe déguiferoit pas toujours
pour la venir voir, fous la figure d’un mortel or-
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dinaire ; 5: que, pour éclaircir ce doute, il falloir ,
exiger de lui qu’il parût devant elle avec la majel e
dans laquelle il fe laiffoit voir à Junon. Scmelc iuivic .
le confeil de la fauffe Béroèi & forfque Jupiter
fut auprès d’elle, elle l’obligea de lui jurer, par le
ftyxqu’il lui accorderoit fa demande, quelle quel.e
pût être. Quand vous viendrez me voir, dit-elle,
m paroiffez avec toute la majefté dont vous etes
„ cevêtu, lorfqu'en qualité d’époux, vous appro-
•» chez de Junon... Jupiter voulut lui fermer la.
bouche, pour lui empêcher d’achever fa demande ,
mais il n’en etoit plus tems. 11 vint donc la viuter
avec tout l’appareil & tout l’éclat du maure des
Dieux, arme de fes foudres. A peine fut-il entie
dans le palais, qu’il l 'embrafa.entièrement ; 8e
Sémélé périt dans cet incendie. Mais le fruit
qu'elle portoit ne périt pas-avec. elle. Voyei BACCHUS.
Quand Bacchus fut grand , il defeendit aux enfers
pour en retirer fa mère, & obtint de Jupiter
' qu’elle feroit placée au rangées immortels, fous
le nom de Thioné. Paufanias dit c[ue Cadmus s e-
tant apperçu de la groffeffe de Semele la fit enfermer
dans un coffre abandonne à la merci des flots ,
qui la portèrent jufques chez les Brafiates , ûap$
la Laconie : que ces peuples ayant trouvé Sémélé
morte, lui firent de magnifiques funérailles
prirent foin de l’éducation de fon fils.
Sémélé, dit le poëte Nonnus, fut tranfportée
au c ie l, où elle converfoit avec Diane & Minerv
e , & mangeoit à la même table avec Jupiter,-
Mars. & Vénus. Le prétendu Orphée l’appelle
déeffe & reine de tout le monde. ( nu» BanMiu.)
Il ne paroît pas que fon culte ait été fort répandu:
on trouve fur une pierre gravée, rapportée par
Béger, ces mots : les génies tremblent au nom de Sémélé
; d’où on peut inférer que Sémélé avoit
reçu de Jupiter quelqu’autorité fur les génies ou
divinités inférieures. Philoftrate dit enfin que,
quand Sémélé fut brûlée à l’arrivée de Jupiter ,
fon image monta au ciel j mais qu’elle étoit obf-
Cure & noircie par la fumée de la foudre.
On lit dans unedefeription recueillie par Gruter
de* SemeU & fororibus éjus duabus.
Dans la colle&ion des pierres gravéés de Stofch,
on voit fur une pâte antique Jupiter dans toute fa
; gloire avec de grandes ailes, environné de fou-
i dres , embraffant Sémélé qui eft étendue à fes pieds.
« Je fuppofe, ditWinckelmann, cette pâte étrufque
par la figure de Jupiter, bien que celle de Sémélé
pût la faire paffer pour grecque. Quoi qu’il
en foit, elle eft rare tant pour la fingularité du fujet
, que par rapport à l’idée dans laquelle il eft
imaginé & repréfente ».
»»Jupiter eft vêtu pourmontrer qu’il s’eft fait voir
C c c ij