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C ’étoit cô dieu qu'on invoquoit pour garantir
les bleds de la nielle , robigo (ou rubigo 3 & c’ eft
de-là-qu'il avoit pris fon nom. On lui facrifioitles
entrailles d'un chien & celles d'une brebis , félon
Ovide , & félon Columelle , un petit chien nouvellement
né. Numa Pompilius avoit lui même
inftitué une fête & des facrifices en l'honneur
de ce dieu. Il avoit à Rome un temple avec un
bois dans la cinquième région de la ville , & u n
autre temple fur la yoie nomentane , hors la porte
Capène.
Les rhodiens invoquoient Apollon contre la
nielle ou rouille des bleds, & ils donnoient à ce
dieu le nom de Erythibius, formé de ipoTioy 3
met dont ils fe fèrvoient au lieu de
qui-fignifie la nielle des bleds. {D . J. )
ROBINET, epifiomium.
« La forme & la compofition de ce cheval
marin , me p'erfuadent dit Caylus , ( II. pl. 9ƒ ,
n°. y. ) qu'il ne peut avoir eu d'autre deftination
que celle d'être enclavé, pour faire tourner quel- ;
qu'autre corps. Je ferois porté à croire qu'il a
fervi de robinet pour une fontaine »
Ôn voit au cabinet dit de Sainte-Genevieve,
•un robinet de bronze, ou c le f , percée d'un trou
quarré pour recevoir une verge de pareille dimen-
fion, qui ouvroit, ou fermoit la fontaine.
ROBORARIUM, parc à renfermer les bêtes
fauves;
ROB UR, lieu, dans la prifon de Rome d’où
l'on . précipitoit quelquefois le criminel. Robur in i
carcere dicitur is locus quo pr&cipitatur maleficorum
genus, quod ante arcis robufieis includebatur j
\Feftus-). r .
D'autres entendent par ce mot une efpèce de
cachot, dans lequel on jettoit les malfaiteurs,
chargés de fers, & où ils étoient étranglés , ou
ils périlfoient par la faim. C'eft le même dont
Sallufte fait la defcription fous le nom de Tul-
lianum , dans fon livre de la guerre, de Catilina
( p. yo. ). Efi in carcere locus quod tullianum appel-
latur , ubi paullulum adscenderis *d Levain circiter
duodecim pedes humi deprejfus. Eum muniunt undique
parietes atquc infuper caméra lapiâeis fornicibus vinc-
ta , fed incuitu , tenebris odore foeda , atque terribilïs
.ejus faciès. . ' i
ROCHE tarpéïenne. Voye^ tarpéienne.
ROCUS , furnom de la famille crepxreia-.
RODIGAST, divinité des anciens germains ,
qui portoit une Eéte de boeuf fur la poitrine, une '
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aigle fur la tête, & tenoit une pique de la main
gauche.
R O G A , nom que quelques auteùrs du Bas-
Empire donnent a la paye des fold^ts : cumque
venijfent arabes fecundum confuetudines'accepturi rogas
fuas. ( hiftor. mifcella. )
! ROGA T IO , nom que l’on donnoit à toute lo i,
parce que c'étoit le droit dü peuple romain que
les magiftrats ne pouvoiènt établir de loi que par
fon agrément. Pour faire connoître fon approbation
, il donnoit un bulletin où étoient écrites les
| deux lettres u. R . c'eft-à-dire utï rogas.
RO G ATORES , on appelloit ain.fi ceux-qui
dans les comices par centuries, ténoient le panier
où l'on mettoit la tablette, ou le billet qui con-
feaoit le fuffrage de chaque citoyen. Les rogatores
rédèmandoient.cés tablettes où billets.
ROGATOR LEG IS , étoit celui qui propofoit
une loi.
ROGA TOR A B SCÆNA. Muratori ( 660. 3.)
a recueilli une infeription dans laquelle on lit ces
mots : ils défignent félon Ficoroni dans fon traité
( de perfonis fcoenicis ) , un valet de théâtre chargé
d'emprunter des différens" citoyens le grand
nombre de tunique & de manteaux, ou de toges ,
néceffaires pour habiller la multitude des aéteurs
romains. Horace (1. êpift. 6 verf. 40.) dit que Lu-
cullus ayant été prié de prêter 100 chlamydes pour
une pièce grecque, joua l’ étonnème'nt a cette demande
, & répondit qu'il examineroit s'il les avoit.
Peu d'heures après il en envoya" y000.
. . . . . . . . . . . Chfamydes Lucullus, ut aiunt,
Si pojfet certum. fcoena pr&bere rogatus , .
Quel pojfum tôt, ait ? tamen & queram , & quot
kabebo,
Mittam. Rofi paullo feribit fibi millia quinque ,
EJfe domi .ehlamydum. . . . . . .
ROI. Après que les athéniens eurent chaffé
les rois, ils élevèrent une ftatue à Jupiter ro i,
pour faire connoître qu'ils n'en vouîoient pas
d'autre a l'avenir. A Lébadie on offroit de même
des facrifices à Jupiter roi. Enfin çe dieu a fou-
vent le titre de roi chez les anciens.
Le fécond ma giftrat d’Athènes, ou ïe fécond
archonte , s'appelloit roi j mais il n’âvoit d'autres
fonctions que celle dè préfider. aux myftères &
aux facrifices ; de même que fa femme , qui avoit
Je nom de reine avec lès mêmes fonctions. L'origine
de ce facerdoce, dit Démofthène ( dans
l'oraîfon contre Nééra.) yenoit de ce qu'ancienr
o 1
nement, dans Athènes, le roi exerçoit les fonctions
du Sacerdoce, & la reine entroit dans le
plus fecret.des myftères j cela étant du à fa qualité
de reine. Après que Théféè eut donné E liberté à
Athènes, & eut mis l'état en forme de démocratie
le peuple continua d'élire , entre les principaux
& les plus gens de bien des citoyens, un roi
pour les chofes facrées, & établit une lo i , que fa
femme devoit toujours être de la ville d'Athènes.,
& vierge quand il l'épouferoit , afin que les
chofes facrees fuffent adminiftrées avec toute la
pureté & la piété convenables, & afin qu'on ne.
changeât rien à cette lo i , qu'on la gravëroit fur
une colonne dé pierre. Ce roi prëfidoit donc aux
miftères 5 il jugeoit les affaires qui jegardoient le
violement des chofes facrées * en cas de meurtre il
rapportoit l'affaire au fénat de l’aréopage, & dé-
pofant fa couronne , il s'affeyoit pour juger avec
lui. Le'roi & la reine avoient plufieursJminiftres,
qui fervoient fous ’eux , tels que les épimelètes,
les hiérophantes , les Géreres & les Céryces.
Roi des facrifices , rex facrorum , rex facrificulus.
Tite-Live, ( lib. XXVI. c. vj. ) raconte que fous
le confulat de Lucius Junius Brutus , & de Marcus
Valérius Publicola , le peuple murmurant de
ce que l'abolition du gouvernement monarchique
fembloit déroger à la réligion, parce qu'il y avoit
certains facrifices , qui étant réfervés aux rois personnellement,
ne pouvoiènt plus fe faire, on
établit un façrifieatéur qui en remplit les fon&ions
& on l'appella roi des facrifices j mais afin que le
nom de roz même ne fit point d'ombrage , ce roi des
facrifices fut fournis au grand pontife , fut exclus
de toutes les magiftratures , & privé de la liberté
.de haranguer le peuple.
Lorfqu'il étolt obligé* de fe trouver aux af-
femblées des comices pour les facrifices dont il
avoit l'intendance , auffi-tôt -que les cérémonies
étoieat finies, il fe retiroit pour montrer qu'il
n'avoit aucune part aux affaires civiles. C'étoit au
grand pontife & aux augures qu'appartenoit le
droit de choifirle roi des facrifices, qu'ils prenoient
ordinairement entre les patriciéns les plus vénérables
par leur -‘âge, & par leur probité,. Son
élection fe faifoit dans fe Champ de Mars , où le
peuple fe trouvoit alfemblé par centuries. LaJ
maifon qu’habitoit le roi des facrifices , s'appelloit
regia & fa femme reine , regina.
C . M. Papyrius fut le premier à qui on confia
ce miniftère ; & la coutume de créer un roi des
facrifices fubfifta chez les romains jufqu'au temps
de Théodofe, qui l'abolit de même que les
autres cérémonies religieulés du paganifme.
(D . J . )
«or- 'C'eft aînfi qu’ on appelloit le fécond des.
neuf archontes d'Athènes. 11 avoit pour lbn dép-ar-
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tetnenteequi concernoit la célébration des fêtes.,
les facrifices & la religion. Il décidoit fous le
grand portique fur les crimes d'impiété & de
facrilège. Il ftatuoit fur les cérémonies & les
myftères, fur les malheurs caufés par la chiite des
bâtimens & des autres chofes inanimées. C'étoit
à lui d'introduire les meurtriers dans l'aréopage V
il jugeoit avec cette compagnie , en quittant fa
couronne, qui étoit la marque de fa dignité.*
Pendant qu’il examinoit un procès , les parties ne
pouvoiènt afiifter aux myfteres ni aux autres cérémonies
de religion.
Pollux remarque que l’époufe du roi archonte
prenoit le titre de reine , elle devoit être athénienne
de naiffance. Son mari'comme infpeéleur
des affaires religieufes & factéês étoit honoré du
nom d3archonte roi, parce que les premiers rois
d’Athnes étoient les grands facrificateurs de la
nation. Ils immoloient les viélimespubliques, &
leurs femmes offroient les facrifices lecrets ,
avant le règne de Théfée.
„ Les romains, en détruifant la royauté, con-
ferverent un roi des facrifices à l'exemple des
athéniens. ( D. J. )
r o i de la fève , les enfans tiroient au fort avec
des fèves , à qui feroit roi. Ils pratiquoiént i
la fin de décembre, pendant les faturnales, ce
que nous avons transporté au commencement ,de
janvier, à l'occafion de la fête des rois.\C e t
ufage de fe fervir de fèv e, pouvoit tirer fon
origine de ce que chez les grecs on s'en fervoit
pour l'éleétion des magiftrats, d'où eft, venu c e
préceptë énigmatique de Pythagore , xux.y,a dirt-
X* , a fabis abftine, ne vous mêlez pas du gouvernement.
Cicéron d it , quelque part, fabarum mi-
. mum , la farce de la fève ; parce que cette royauté
de la fève , étoit une efpèce,de royauté de théâtre*
r o i du fcfiin, ou roi de la table ; anciennement
dit Plutarque , on crëoit un ch e f, un légiflateur ,
unroide fa table , dans les repas les plus fages*.
On l'élifoit de deux maniérés, ou par le fort des
dez , ou par Je choix des convives. Horace veut
que le dez en décide. Ç od. 7 lib. 1. )
........................ Quem venus arbitrant
. Dicet bibenSi.
8c ailleurs ( od. 4. lib. 1 . )
Nec régna vint fortiere talis.
Plaute , ne s'en rapporte pas au hazard j les
perfonnages qu'il introduit fe donnent eux-mêmes
des maîtres & des maîtreffes ; 4° hanc übi fioreh-
tem fidrenti , tu fiic eris dictatrix nobis , dit un de
ces auteurs , en mettant une couronne fur la tête
d’une jeune perfonne. Et dans un autre'endroit j
firategum te facto huic corivhio. Plutarque - parle