Caufa , quod horrendâ ftridere no etc folent. '
Les modernes traduifent ftrix par chouette. Les
poètes font entrer les oeufs & les entrailles de cet
oifeau dans toutes les compo (irions que faifoient
les magiciennes. Médée le dit dans Sénèque.
Mifcetque & obfc&nas aves
Moefiique cor bubonis & rauca ft'igis
Exfecta vivA vifeera. . . . . . . . . .
« Elle y mêle les chairs des plus funeftes oifeaux ,
le coeur d'un crapaud , & les entrailles qu'elle a
arrachées à une chouette vivante ». Horace , Ode
y. liv. V. dit que Canidie, échevelée & la tête
entortillée de vipères 3 fit préparer fur le feu magique
3 une compofirion où elfe mêla enfemble des
racines de cyprès & de figuier fauvage déterrées
dans un cimetièré ; des plumes 8e des oeufs de
chouette j no&urna, ftrïgis 3. trempées dans le fang5
d'un crapaud, des herbes de Theffalie & d'Ibérie,
’pays fertiles en poifons 3 & des os arrachés de la
gueule d'une chienne à jeun ».
Ces détails de forcellerie plaifoient apparemment
aux anciens ; car nous voyons que leurs poètes
s'étendent volontiers fur cette matière. 11 faut
pourtant avouer qu'Horace le fait avec modération
j mais il n'en eft pas de même de Lucain :
l 'Ere d o de fort fixième livre eft réellement fort
dégoûtante. Nous voulons que de pareilles image s
foient préfentées rapidement, & en peu de mots.
Mais les oeufs & les entrailles de l 'oifeau ftrix*
entroient fi néeeffàirement dans les eompofitions
magiques, que les anciens nommoient fi figes toutes
les forcières ( D. J. ).
S TROBULUS3 nom que donnoient les romains
à une efpèce de bonnet que portoient les barbares ||
& qui s'élevoit comme une pomme de pin par
plufieurs circonvolutions en fpirales j /'apex des:
romains au contraire 3 s'élevoit en pointe droite.
STROPHIUM 3 ceinture , que les femmes pla-
çoient immédiatement au-deüous de la gorge 3
& qui fe diftinguoit de la gona 3 ceinture placée
furies hanches, & commune aux hommes & aux
femmes. Winckelmann rapporte 3 que pour conserver
fous la tunique leur gorge toujours belle
ferme 8c foutenue* les femmes portoient fur la
chair même , une efpèce de ceinture., qui con-
tribuoit à la conferver. Cette ceinture , ou bande
, s’appelloit firopkium. C'eft alnfi du moins ,
que les commentateurs de Plaute ( Aululaire 3
aét. III. fcène V. ) ont nommé une bande, avec
laquelle les jeunes perfonnes foutenoient leur
fem, & fe ferroient la taille. On connoît une figure
tragique, qui fe trouve fur une urne fépulcrale
des galeries du capitolë, & que l'on peut prendre
pour la Mufe de la tragédie, Cette figure coëffée
d un mafque tragique, & négligemment appuyée
fur fon genou, porte une bande fous le fein :
mais cette bande eft fort large , elle eft ’placée
fur la tunique , feul vêtement de la figure $ elle
eft' ferrée deux .fois autour du corps , & par
devant, fur le bas ventre , retombe un grand
morceau affez large > au bout duquel eft une petite
boule en forme de gland. En confultant Caylus .
( T. V I3 plane. L X X I3 fig. y plane. LX X 1I , fig. 4. )
on trouvera deux petites., figures, qui placent
cette bande immédiatement fur leur corps. On voit
une femblable ftatue dans la galerie de Florence.
S trophium , défignoit auffi une bandelette,
dont les femmes s'entouroieritla tête.
Héfychius donne encore le nom de firopkium aux
bandelettes, dont les prêtres çeignoient leur front.
STROPHIU5 , roi de Phoçide, avoit époufe .
Ànazîbie, foeur d'Agamemnon , dont il eut Pylade., .Voye^ Greste , P y l a d e .
Strophius , fils de Pylade Sz d'Eîeétre.
STROPPUS 3 ce mot dans Feftus, défigne 1©
firopkium/de s prêtres.
S TR U C TO R É S , maçons, ouvriers employés
à élever des édifices.
On appelloit aufli fiructorcs , les efelaves qui
étoient chargés chez les romains de mettre les
plats fur la table , & de les arranger. On dontioit
encore ce nom à ceux , dont la fonction étoit
de découper, Se que l'on appelloit auffi carptqrës.
Ceux-ci étoient formés par des maîtres, qui les
exerçoient à l'art -de découper , fur difterens
animaux de bois.
STRUES y gâteau, que l'on offroit aux dieux.
Delà, vint que libare èut pour fynonymes ftruèm
movere , commovere & obmovere.
STRUPPUS , la même bandelette de tête que
le firopkium. VoyerçéVn&ot.
STRUTHIO. \
S TR U THIO CAMEL US. ƒ V. A utruche.
STRUTHION. \ Tr ç , - T T
STRUTHIÜM. ƒ V ' S a v o n * Les' Ztecs
nommoient ainfi la plante que les romains appelaient
lanaria herba, à caufe de fon ufage
dans les manufactures de-laine. Dîofcoride , en
parlant du firuthium , fe contente de dire 9 que
c’etoit une efpèce* de chardon, ou de plante
épineufe,, dont la racine étoit large , longue, de
la groffeur de deux ou trois doigts, & qui pouf-
foit des feuilles armées de petits piquans. Quoique
ce détail ne nous fane point conn'oître la
plante dont il parle à il- fuffit néanmoins pour
nous
nous prouver que ce n’étoit point celle que les
romains appelaient antkirrinum, 8c que nous nommons
en françois mujfie de veau.
STRUTOPHAGES , peuple de l'Ethiopie ,
fous l'Egypte. Strabon ( L. X V I p. 72. J , qui
place ce peuple au voifinage des Eléphantophagi, ;
di t , qu'il, n'étoit pas bien nombreux. Le nom de
firutophages leur avoit été donné, à caufe qu'ils
ne s'occupoient qu'à la chafïe des autruches,
dont ils faifoient leur nourriture ordinaire ; ris
fe fervoient de leurs peaux pour s'habiller , & pour
en faire des couvertures.
S T R YM O , fille du fleuve Scamandre , aima
Laomédon, qui la rendit mère de Tithon.
STRYMON, fleuve , qui fervoit autrefois de
borne à la Macédoine & à la Thrace , félon le
périple de Scylax ( /. IV . c. x. ). Plinë remarque
la même chofe, & ajoute que ce fleuve prend
fa fource au mont Hæmus. 11 y avoit beaucoup
de grues -fur les bords de ce fleuve } elles y ve-
noient à la fin du printemps , & en partoient à
la fin de l'automne, pour fe rendre fur les rivages
du Nil. Le Strymon eft célébré dans l'hiftoire ,
parce que ce fut fur fes bords qu'un petit nombre
d'athéniens triompha des Médes , au travers
des plus longues fatigues & des plus grands
dangers;
5 . T. T. L. fit tibi terra devis : formule ufitée
dans les épitaphes latines. Les chrétiens y fub-
ftituèrent les mots in p a c e , qui avoient le même
fens.
STUC. Cet article appartient au dictionnaire
d'architeCturè. Je dirai feulement que les romains
en faifoient ufage , non-feulement pour les temples
, les planchers & les murs î mais encore ,
ils en revêtiftbiçnt des colonnes de brique, pour
les faire reffembler au marbre.
STUP IDU S in ludis fc&nicis. Ces mots qu'on-
lit dans une infcnption recueillie par Muratori,
( 877. 1. ) défignent l'aCteur , qui jouoit les rôles
de niais. On lit encore dans le même recueil
S tvpmut* Græcus ( 876. 3. ) ; c'étoit le même
rôle c’ans 1 s comédies grecques , telles que celles
de Plaute, & c.
S TYGIUS : on trouve Pluton, appelle quelquefois
Jupiter fiygius. Voyez S t y x . ^
STYLE ( Le ) ftylus , graphium, & le burin
codum.y c<es , ou celtes , fAvtptto» , étoient les
inftrumens de l'écriture, formée fans encre. Celui-
ci étoit employé pour les marbres 8c.les métaux,
dont il falloit enlever la fubftânce > l’autre pour
les tables , enduites,de cire ou de craie, fur les-
Anciquicés , Tome V*
quelles , il fuffifoit de tracer des lettres : & c ’eft
ce qu’on exécutoit avec la pointe du fiyle. La
, cire étoit-elle nouvelle , ou fans aprêts ? le bout
oppofé ou applati, dïaçoit ce qu'on ne jugeoit
pas à propos de conferver. La cire étoit-elle
durcie par trop de vieilleffe, ou par des mélanges
qui entroient dans fa compofition ? le même
bout recourbé , fervoit à racler ce qu'on vouloi,
détruire. Lesfiyles étoient diverfement fabriqués.
fuivant qu'ils étoient deftinés à ces.différens ufagés
Les modernes ont beaucoup differté fur le
palimpfeftus , liber liturarius, autrement ckarta dele-
"tilis : on fe, fervoit du ftyle anciennement pour
effacer ou racler ce qu'on vo-uloit corriger
fur les tables'de cire ou de plâtre, ou pour
les mettre en état de recevoir d'autre écriture
j cela ne fauroit être révoqué en doute.
Allatius , après avoir fur ce fujet répandu l'érudition
à pleines mains , conclut que ce qui étoit
appelle autrefois ckarta deletilis ou palimpfefius ,
' ne différoit pas des tablettes , dont on fait ufage
. de nos jours.
On trouvoit dans prefque tous les métaux une
matière propre à. faire des Jlyles.: Ceux d'argent
étoient encore à la mode au huitième fiècle,comme
on le voit par la feptième lettre de Saint Boniface,
apôtre de l'Allemagne. Les orientaux, les grecs ,
les tofeans & les romains, ufèrent de ftylets de
fer. La plupart des auteurs àlfurent, que ces dèr-
niers en interdirent l'ufage , à caufe des homicides
, & autres abus du même genre, que ces
inftrumens meurtriers donnoient la facilité de
commettre. Cependant nous ne voyons point
qu'on ait difeontinué de s'en fervir. Céfar en avoit
u n , dont il perça, félon Plutarque, le bras de
Çafca, l'un des conjurés , qui le tuèrent en plein
-fénat. Suétone ajoute que Céfar, ayant faifî le'
bras de Caffius, y enfonça fon ftyle,t, graphio...
trajecit.
Caligula , voulant faire périr un fénateur,
fuborna des gens , pour l'attaquer , en le traitant
d'ennemi public, & pour le maffacrer avec leurs
fiylets. Du temps de Sénéque, un chevalier romain
fut maffacré dans la place publique par les
ftylets du peuple, pour avoir tué fon fils à coups de
fouet. Les mains des jeunes écoliers étoient ordinairement
armés de ftylets de fer du vivant de-Martial.
S. Caftien ne fut martyrifé par les fiylets de fes
difciples , qu’environ un fiecle avant la décadence
de l’empire Romain. Auffi Gérard-Jean-
Voffius dit que la défenfe ne dura pas Iong-tems.
On fe fervoit alors de ftyles d'os & d'ivoire, 8c
on les employa encore depuis.
Les fecrétaires des empereurs grecs , portoient
un ftyle d'une grandeur exagérée, pour marque
de leur- dignité ( Zonar. annal. /. 1. p. JÔ4. j ,
S s s