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.•» dauphin dans fon/ceaaordinaire. Ce fut celui'qu’il
« donna au confeil delphinai & à fes autres cours',
» pour en fceller tous les adtes qui dévoient avoir
»s f’ autorité du prince. Quant à -fon grand Jceau
*> qu'il laiflbit d'ordinaire entre les mains de fon
» chancelier, & dont étoient fcellés tous les
» traités. & les aèles folemnels, le type en étoit
» fort différent. C ’étoit proprement la ville de
99 Vienne qui y étoit reprefentée avec.Tes tours ,
» fes clochers 8c Tes; murailles j il y avoit autour
99 une légende qui contenoit tous fes titres.
Calmet a publié les fceaux du duc de Lorraine.
Il met à la tête le grand fceau du duc Adelbert
qu’iLfait régner depuis Tan 979 jufqu’enTojy.i'Ge
fceau pendant a près de cinq.pouces de diamètre,
& le contrefcel imprimé au revers n'en a guères
plus de deux. Lé premier côté repréfente le duc
fur .un cheval bardé, le cafque en tê te , l'épée
levée dans la main droite, & 1 écu ou bouclier
dans la main gauche 5 l'aigle éployée paroît fur
l’écu triangulaire ; fur la houfîe 8c furie cou du
cheval caparaçonné d'étoffes qui traînent jufqu’ à '
mi-jâmbes , on lit autour cette infcriptiondont
plufieursi lettres font du plus bas gothique : f S :
A d u l b e r t i : M a r ch io n j s e t D u c i s : L o t t . ; '
l'aigle réployée eft encore la figure imprimée au
contrefcel, qui porte cette légende: t S i c i l l u m : ;
A lb e r t .,. M a r .g h tù n is : d u c i s , L o e . Ce fceau,
nous,/ paroît - des plus fufpeéts : Voici nosi
raifons,. 1 i°._Cêux, de. tous- les princes du même)
temps font beaucoup plus petits. Vers la fini du
onzième fiècle, à peine les plus grands à voient-ils
trois pouces de diamètre ; 2°. avant" le douzième:
fiècle , on ne trouve pas de contrefcel plus petit
que làyfceau ; 30; ;0ü n’a commencé qu’au treizième,
fiècle à mettre dans les fceaux des chevaux
bai*dés,c’eft-à-dire, caparaçonnés de riches étof-
fèst traînantes & ornées dé figures 8c d'arrnoiries ; '
4e. le;cainfi figuré ce 8c\'k fçrmée comme une n
mimifcûle jfe rencontrent dans ' l'infeription. Or
l’un & l'autre font dés. caractères gothiques qui
11e remontent pas au-delà du leptième fiècle;
, ;.On n’a point le,fceau de Gérard d’Alface pre-.’
mieriduç héréditaire dé.LqrrainexGelui de'Fhiearvj
• fon ftls-.&jTen fücceflèttr elf attaché en-placard "à
une charte de l’an 1078 5 ila; trois' pouces &. demi
de. diamètre 8c n’eff figuré que d’ un côté j|§ duc!
y paroît fur un cheval felle fort : Amplement;, f Sà,
fens la parure qu’on voit fur le prétendu- fceau
d’Adelbert. Thierry eft 'tourné vers la droite y
tenant une lance ; d’une main, & un bouclier
©yale" de.J’autre. ,
.Le feequ de Simon I , tiré d’un titre de l’an 113 2,
n’a pas toüt-à-fait trois pouces -de diamètre. 1
Nous n’entrerons point dans l'examen de là I
forme de tous les grands 8c -petits fceaux & -con- |
S C 'E
tre-fcels des comtes de Hapsboijrg. Lé grand riômbre
qu en a publie Hergott dans ld Genealogie Diploî
matique de l augujîe maifon d‘Autriche d“ Hapsbourg’j
ne laiffe rien a -défirer aux curieux.
Lè plus ancien & le plus fimple, eft Ie fceau
pendant d’Albert I I , qu’on fixé à l’an 1114.11 peut
avoir deux pouces & demi de diamètre, 8c n’a
point de contre-ffcël. Albert y. paroît à chëval
fans felle, fans caparaçon , fans éperon , fans
étriers, tourné vers la gauche, le. çafque-en tête,
tenant de là main droité, dans* une attitude menaçante,
une épée nue, 8c portant de la gauche
un bouclier triangulaire, chargé au milieu de la
figure d’un lion. 11 ne réftë de l’infeription que
ces lettres . r t i . C o m i t ........ i i c . , c’eft-à-dire ,
S. Alberti comitis de Habespurc. Les fceaux d’Albert
I I I j font beaucoup plus élégants que le précédent.
On voit les lis rangés dans le champ fphérique
du fceau de Rodolphe I , comme des ornemens
arbitraires uniouement deftinés à en remplir les
vuides. Dans le même temps . plufieurs familles
nobles d'Allemagne, d'Italie; 8c dé France prirent
les fleurs de lis. Eudes allemand portoir eh iié y
une bandé cottoyée de fix fleurs deTis. Parmi les
fceaux des comtefles des douzième 8c treizième
fiècles, où fe trouve la fleur de-lis, il y en a un
de l’an 1 1 5 1 : plus ancien de vingt-neuf ans que
celui de Philippe Augulie, qui commença-en1150',
à la mettre-dans* fon contre-fcêl, comme le crcît
Mabillon. Nous avons dit ailleurs'que le roi Loiiis-
le-Jeune ornoit le revers de fon fceau de ces fleurs
-de -lis; Nous en avons vu fix ali Cohtre-fegl en revers
d’un fceau de Henri,1 évêque -de Bayéüx’,
depuisTan 116$ jüfqu’ en 1295. «'Oh peut donc
» fe difpenfer de -prendre pour des lis empruntés
*> de l’ecu dès rois de France , ceux du fceau de
Rodolphe.1 Ce I fèrbnt des fleurons 3 tels qu’on
-en .trouve- au- fommêt des feeptres , aux cerclés
99 des ebuionnes, &r quelquefois aux -frifes de-èer-
99 tains- édifices des fiècles antériéüis : ornement
* connu loflg-'têmps avant 4’infi$tution des ar-
99 moiries, qui - furent -familiers aux empereuts
99 de Conftantinoplè & à d’autres fouverains ,
9s que l’on a improprement appelles du.nom de
.99 fleurs de-lis; ;&::dônt lesfântfcjfiairès ont fduvent
99 abufé daris leurs recherches fur l’époque du lis
»3 iymbolique ou armotial de iids rois *.
Nous n’avons point de fceau des diics de Brunf-
wièk Lunebôurg plus ancien que celui d’Ôtton,
Turnommé le Courageux. Ce fceau pendant à un
diplôme "donné le jour de l’exaltation de ‘la Sainte
Croix en. 1304, repréfente un dion rugiffant &
paffant* avéè cette légende : Sïgtll uja-a O t t o n i s .
D uc ts.Vd e . B r u n é s .jf' i c . e t . d e . L u n è b o r c h ^
le..revers' ou contrë-fcél qûatJre_foiS plus p etit,
offre un écu triangulaire , chargé d’ un lion en pifed
ave;e ces mots : .S e 'cr s t u 'm. d u g is . O t t g n i s .
- S-.C E
.Ün autre fc,eau très-élégant du duc de Brunf-
w ic k , de l’an 15673 repréfente un lion paflfant &
lampalfé ; le champ eft feme de fleur de lis -fans
nombre 3 & l’infeription eft : f SigiUum: Del :
gracia : magnï : ducis : in : Brunejwick. Ce grand
fceau de forme; ronde a un. contr'ê-fcel rond &.
médiocre : on y voit deux lions femblables, &
au bas un écùffon parti en pal avec cette.inferip-
tiori : f S f.cÉetum magnï. ducis. in . .Brunes-
WJ c h . ‘Ôn Voit ici que Tufagé de fubftituer les ;
armes des princes à leurs images, avoit déjà fait
de grands fifôgr'ës.f ;
: La defçription que nous venons de faire des
fqeaux: d’un nombre d’ anciens ducs & comtes ,
fuffit pour donner.unq jufte idée dé ceux des autres
dont nous n’avons point parlé. Tous ces. fceaux,
excepté ceux des princes de Capoue & de Béne-,
vent, &lës plus, anciens .des comtes de Flandres *
des ducs de Normandie, & de Bourgogne , font
équeftres , & défignent toujours des perfonnes
laïques du premier rang. On n’y voit des armoiries
qu’après le milieu du onzième fiècle, encore
y font-elles affez rares. Les, chevaux bardés n’y
paroiffent qu’ au treizième. On en voit encore'au
quinzième fiècle , dont, le harnois eft des plus
fimples. Le fceau de Hugues-le-Brun, comte de
la Marche & d’Angoulême de l’an 1301 , en eft
la preuve.
Les plus anciens fceaux font les moins grands ,
& les moins chargés d’ornemens. Tous font or- i
dinairement de figure ronde, & màrqùent le nom
& la qualité des princes qui y font très-rarement
figurés debout» Tous ne portent pas des tuniques
fur leurs cotte-d’àrmes : plufieurs paroiflent
nuds. Tel eft Alain, vicomte dé Rohan, repré-
fenté à cheval, le càfque en tê te , l’épée à la
main & le bouclier fur l’épaule. Tel eft Manafsès _
.comte de Guignes 3 repréfenté ayec une efpèce de
thiare fur la tête , un bâton eh forme de feeptre |
& un bouclier. Dès le onzième fiècle, les ducs
& les comtes font fouvént revêtus tantôt de mailles
de fer plattes, comme des écailles, ce qui s’ap-
pelloit anciennement fquamata veftis, tantôt d’autres
cotte-d’armes , coaipofees de crochets de
fer entrelalfés , & qu’on nommoit hamata yefiis.
Ils portèrent des boucliers en écus long-temps
avant que le blafon fût en ufage ; mais ces boucliers
ou n’étoient chargés d'aucune figure, ou c’ér
toient des figures arbitraires.
Au treizième fiècle, les jeunes princes eurent
des fceaux équeftres propres a marquer leurs diver*
tiflèmens SHeur jeuneffé. Au lieu de les figurer-
armés, on lés repréfenta allant à la chajffe ; tantôt
portants un faucon, tantôt fuivis d’un chien , &
précédés d’un* orfeau voltigeant. Tel étoit \e fceau
de Robert dè Béthune encore enfant, Tan 116y
Adeàque etiarn tum figülum Jiabuit-, dit Olivier de
S C I 247
Vrée , ' figura equefiri tanquam ad venatidûem precedente^
cujufmodi eJJ'e plerumque f oient juvemim innup-
torum figilla, '
Au fixième fiècle les dames avoient dëscaoneaux
à fceller. La dame ErmentrudeTailfa pat fon tef-
tament à la bafilique de S. Gervais, un anneau
d’or fur lequel fon nom étoit gravé. Mais les
dueheffes , comtefles , & autres -glandes dames
n’ont eu de grands fceaux que vers les 'commelV
çerhens du douzième, fiècle. Les unes y font repré-
fentées debout:, 8c c’eft le plus ’grand pombre.’
Alors leurs fceaux font ovales ou en ogive. Les
autres y font à cheval, tantôt à la maniéré des
femmes, tantôt à la manière des hommes 5 8c en ce
cas, leurs fceaux prennent la forme ronde. Là
plupart portent à 4a main un oifeau, une fleur
de lis , ou quelques. autres fynabolës. Erhtnè
comtefle de Guignes en 1120, eft reprefentée
debout tenant üh caducée dans fa1 main droite &
un livre dans fa main gauche. Blanche, comtefle
palatine de Troyes ou de Champagne, eft debout,
tenant dans fa main droite un rameau fleuri, aü
premier côté de fon fceau. Ses armes font au revers
8c fervent d.e contre-fcel depuis Tan 1206.
Les veuves des rois mariées en. feeobdës noce*
à des comtes confervoient leurs qualités dé reines
fur leurs^ fceaux. On en a la preuve- dans 4’àète de
partage que Hugues X , Eigneur de Lufignan 8c
comte de la Marche , fit dé fes biens en 12 4.2, du
confentement d’ Ifabelle d’Angoulême fa f.mme ,
veuve de Jean-fans-Terre roi d’Angleterre. Cet
a<fte eft fcellé de deux fceaux dont le premier eft
aux armes de Lufignan burellé d’argent 8c d’azur
avec cêtte légende: f S i c i l e , h . de L e z i n t a c o .
' c om itis . M a r c u ie . A u revers eft repréfentée
fa femme tenant en la main droite une fleur , 8c
un oifeau de la gauche, avec cette infcription :
. Ysabllla. S acra. R.EGiNAti A nglie. D ona.
H t b e r n i e .
Madox a publié les feedux de deux dames an-
gloifes du treizième fiecle. Sur l’écu on voit une
femme debout, marchant fur un horrible ferptnt
8c tenant une longue croix au pied de laquelle
s’éleye un laurier ; l’autre fceau repréfente une
dame tenant de la main droite un bâton ou feeptre
fleurdeiifé , 8c un oifeau de la main* gauche.
Les fceaux des impératrices 8c des reines font
fort rares : Heuman profefleur d’Altorf en a fait
graver quelques,-uns dans l’ouvrage intitulé : Com-
■ mentarii de rc diplomatica imperatricum auguf arum
ac reginarum Germanu, -&c. Norimbergs. , M. DCC,
XXXXIX. Le plus fingulier eft en ogive , 8c repréfente
une reine, aflîfe » .portant fut fa tête une
- efpèce de mitre à trois cornes , 8c tenant un fçep-r
tre terminé par une fleur de Iis. On lit autour,
f C o s A. D i . -G & A i R O M . J P J iT X . .S C P ,, AU G* JTZQ.
X x ij