
TANTALE étoit fils de Jupite’r 8c de la nymphe
Pluto. Quelques-uns le font naître de Tmolus
& de Pluto, fille de Théoclymène. Il régnoit dans
la Phrygie, &les confins de fon empire touchoient
à celui de Tros , roi de Troye. Lorfque Jupiter
eut enlevé Ganimède , T ro s , père de Ganimede,
attribua cet enlèvement a Tantale, & lui déclara
une guerre qui obligea enfin Pélops fils & fuccefTeur
de Tantale , de fe retirer dans la Grèce, où lui
& fes enfans firent des établiïïemens confîdérables.
Les anciennes querelles * des phrygiens , avec les
defcendans de Tantale, fe renouvellèrent lorfque
Paris enleva Hélène} & il eft remarquable que cet
enlèvement outrageait en particulier les defcendans
de Tantale. Ppye^ A g amemnon, Ménélas.
Tout le monde fçait que ce prince eft au nombre
des fameux fcélérats qui font punis dans le Tartare
fabuleux j mais les anciens ne font d'accord, ni fur
ion crime, ni fur le genre de fon fupplice. Les uns
difent qu'il avoit indiqué au fleuve Afope, le lie u
où Jupiter avoit caché E g in e fille de ce fleuve,
quand il l'enleva. Les autres ont prétendu qu'il avoit
volé un chien que Jupiter lui avoit donné en garde,
& à qui celle du temple de ce dieu, en C rète, avoit
été confiée. Quand Jupiter lui demanda ce qu'étoit
■ devenu le chien, il répondit qu'il n'en favoit rien.
11 eut pour complice de ce crime, un nommé Pan-
dare, citoyen de Milet. Voye^ P(a n d a r e . Suivant
d'autres, ayant été admis à la table des dieux , quoique
mortel} de retour fur la terre, il eut l'indifcré-
tion de révéler leurs fecrets. Ils ajoutent qu’il alla
jufqu'à voler duneéfcar & de l'ambroifie, pour en
faire goûter à fes amis.
Le plus grand nombre prétend que Tantale
invita un jour tous les dieux à manger chez lui : ils
lui firent l'honpeur de s'.y rendre} & pour éprouver
s'ils étoient vraiment dieux, & s'ils connoiffoient
les chofes fecrettes, il égorgea Pélops, fon fils ,
en fit cuire les membres, & les fervit fur la table.
Les dieux connurent fon crime, & s'abftinrent d'en
manger, à l’exception de Gérés qui diftraite par
la douleur que lui çaufoit l'enlèvement de fa fille,
en mangea une épaule fans y prendre garde, Voyez
Pélops.^ . S J g g ........, ‘ \ J " j - /;.* g \
Pindare, dans une ode faite exprès pour rétablir
l'honneur de Tantale, afflue que fi fon fils difparut
le jour de ce repas, c’eft que Neptune l'avoit enlevé
pour en faire fon échanfon} que les dieux, pour rendre
à Tantale politeffe pour politeffe, l'admirent, à
leur table j que cet honneur lui fit perdre la raifon, &
qu'il voulut en porter fur la terre une preuve certaine
en donnant aux hommes les alimens céleftes, le nectar
& l’ambroifie qu'il avoit volés. Ce crime mérita
le châtiment qu'il fubit. Mais quel eft ce châtiment?
Si l'on en croit les uns, il eft dans les enfers au-
deftbus d'un rocher-énorme, fufpendu, & toujours
prêt àTécrafe? par fa chute. La crainte continuelle où
4 eft de cette-chute, qui le menace fans celle, fait
fon fupplice,
Le récit d’Homère eft celui que le plus grand
nombre a adopté. Tantale eft confumé par une foif
brûlante, placé au milieu d'un étang, dont l'eau-}
plus claire que le cryftal, s'élève jufqu'à fon menton
} mais des qu'il fe baiflfe pour en boire, l'eaudif-
paroît autour ae lui, & il ne voit plus qu’un fable
aride. Il eft également dévoré par la faim, 8c environné
de beaux arbres, d'où pendent fur fa tète des
fruits délicieux} mais toutes les fois qu’il lève le
bras pour en ceuillir, le yent les élève jufqu aux
nues, Voyc[ Pélops,
T antale , fils de Thyefte , fut le premier
mari de Clytemneftre , félon Euripide. « Quel
» époux ai-je trouvé dans Agamemnon, dit Ciytem-
» mettre ( Dans l'ïphigénie en Aulide-* aèi. y ) ? un
ravilfeur, qui m'enlève contre mon gré , • après
« avoir tué Tantale , mon premier époux ,
*> après avoir arraché de mon fein un fils, après
” l'avoir écrafé en le précipitant devant mes
« yeux. » Homère dit, au contraire, que Clytemneftre
avoit été mariée en première noce,, au roi
Agamemnon.
TAN TO melior, cri d'acclamation que l'on employait
pour féliciter quelqu'un qui avoit fait plus
qu'on n’avoit ofé efpérer : Unde illafciliçèt egregia
la.ud.Atio , dit Quintfiien , ( 8. 2. ) tantb melior. On
lit dans Sénéque deux autres formules qui fîgnifient
la meme chofe : Laudemus totics dignum laudibus , &
dicamus , tantb fortior, tantb fèlicior ( De tranquil,
c- IS J
Tâ ORMINA. Voyez T auromexium,
TAPHIA, île. t a o a i .
Ses médailles autonomes font :
RRRR. en argent , . . . . . ..Peliefîn,
O. En or:
O. en bronzé,
TAPHIUS, fils de Neptune & d'Hippothoè’.
Voyei A lcmène.
TAPJU USIUS 'lapis. Pline donne ce nom à
une efpèce d'ætite, ou de pierre d'aigle , que l'on
t-rouvoit près de Leucadie, dans un endroit appelle
Tapfiiufus.
TAPHOS. Voye^ C entaures.
TAPIS. ('Paw ) On dit que les tapis à per-
fonmges des perfans avoient déjà acquis beaucoup
de célébrité dans la Grèce, au-fiècle d'Alexandre ,
puifqu'il en eft parlé dans Théophrafte } mais il n'y
a pasde grec, ni en 'générald'auteur ancien, qui en
ait loué le deflin} car les expreffions qu’emploie Martial
en parlant des tapis de l'Aftyrie »tefquejs avoient
tant
tint de rapport avec ceux de la Perfe, fle Concernent
que u richefle de la foie, l'éclat des couleurs
8c le genre de la broderie à laquelle les mèdes, les
babyloniens 8c les perfans n’emploient que la main
des femmes, qui, dans toutl'Orient, faventmieux
broder que les hommes n’y favent peindre} car ;
elles ne peuvent précipiter fi fort ce travail, 8c
fe voient, en quelque façon, retenues par tous
les points du patron dont il faut bien fuivre les; ;
traces. C é ft donc depuis que les orientaux ont
exécuté au métier les tapis qu’ils faifoient anciennement
faire à l’aiguille, que ces ouvrages ont
beaucoup perdu de leur mérite, quoiqu'il n’ ait
jamais été difficile de les furpaffer} ptiifque de
l'aveu même des anciens, on les Lurpaifa en
Egypte où l’on n'employa pour cela que le métier.
Non ego prtLtulerim babylonien picia fuperbe
Telia Semiramiâ qu& variantur acu.
( Epig. 28 , lib. VIII.
Rien n’eft plus connu que ce diftique de
Martial.
H ac tibi memphitis tellus dat munera : vicia eft
Peéiine niliaco jam Babylonis acus.
Ammoniusnous apprend que les tapetesti avoient
du poil ou de la plucne que d,'un feu! côté, & que
les amphitapetes en étoient garnis des deux côtés.
TAPISSERIES. Voyei Rideau.
TAPPULUS furnom de la famille V il l ia .
TARANIS,nom que les gaulois donnoientjà Juiter,
& fous lequel ilslui immoloient des viéhmes
utnaines. Taranis répondoit ail Jupiter tonnant
des romains } mais ce dieu n’étoic pas chez ces
peuples le fouverain des dieux} il n'étoit placé
qu'après Efus le dieu de la guerre, & la grande
divinité des gaulois. Voye% Esus.
TARÀN en langue celtique défigne le tonnerre.
Les gallois en Angleterre difent encore tanar
pour tonner.
T A R A S , fils de Neptune , paffe pour le fondateur
des tarentins, qui le méttoient fur leurs médailles,
fous la forme d’un dieu marin, monté fur
un dauphin comme fur un cheval, & tenant ordinairement
le trident de fon p ère, ou la maffue
d'Hercule, fymbole dela force, ou une chouette,
pour défigner Minerve, protectrice des tarentins,
ou une corne d'abondance , pour lignifier la bopté
Au pays où il avoit bâti Tarente, ou enfin avec'un
vafe a deux anfes, & une grappe de raifins, avec
le thyrfe de Bacchus, fymboles de l'abondance du
vin chez les tarentins. L'aras avoit une ftatue dans
Afuiqmis, Tome Vf
le temple de Delphes, où on lui rendoit les h on
neurs dus aux héros.
TARAXIPPUS. Près de la borne du ftade d 'O
lympie, il y avoit, dit Paufanias, un autel d®
figure ronde, eonfaeré à un génie, q u ié to itl'e ffroi
des chevaux, 8c qu'on àppelloit, par cette
ra ifo n ,‘ Taraxippus ( Des mots r*feï7/]iu ,■
épouvanter, & cheval). En effet, quand
les chevaux venoient à paflér devant cet autel, ils
prenoient l’épouvante , fans que l'on fçût pourquoi
} 8e la peur les faififfoit tellement, que n’ o-
beiflant plus, ni à la voix , ni à la main de celui
qui les menoit, fouvent ils renverfoient, & 1®
char & l’écuyer} auffi offroit-on des voeux & des
facrifiees à Taraxippus pour fe le rendre favorable,
: Au refte, les grecs, continue l’hiftorien, ne font
, nullement-d'accord fur ce génie. Les uns difent que
; fous cet autel eft la fépulture d'un homme origi-
■ naire du pays > qui étoit un excellent écuyer. D'autres
, que c'eft le monument héroïque que Pélops
érigea à Myrtil, pour appaifer fes mânes^ Il y en
a qui croient que c’eft l’ombre Ü’flEnomaiis qui
épouvante ainfi les chevaux} mais la plus commune
opinion eft que Taraxippus étoit un furnom
de Neptune Hippius.
II y avoit un autre Taraxippus, dont le tombeau
étoit dans l’ Ifthme de Corinthe, que l’on çroyoit
être ce Glaucus, fils de Sifyphe, qui fut foulé aux
pieds de fes chevaux, dans les jeux funèbres qu’ A*
cafte fit célébrer en l’honneur de fon père. ■
Le fécond Taraxippus effrayoît les chevaux
dans l'endroit où l'on célébroit les jeux ifthmiques.
Le troifième étoit une grofle pierre rougeâtre ,
placée au détour de l'hippodrome des jeux néméen#.
Son éclat épouvantoit les chevaux, comme auroif
fait celui du feu, dit Paufanias. Stace rejette cependant
cet effet fur Apollon, ou le Soleil} mais
il parle en poète.
TARDIPESy furnom de Vulcain, q ui, étant
boiteux, marçhoit lentement,
TARENTE , en Italie, t a p an t in an .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en or.
v •
C . en argent.
RRR. en bronze.
Leur type ordinaire eft un homme nu porté
par un dauphin.
On croit y reconnoître le petit Taras.
On y voit encore :
Une chouette.
Un caYaliëf.
Z z z