
tion de Rome, lcd ans avant l'ète vulgaire. ’
C e conful y Ht un grand butin -, & enleva
le tréfor du temple d'Apollon. Les hiftoriens
«(lurent que Ccepion finit fes jours malheureux
■ Tentent, ainfi que tous ceux qui ayoient eu
part à fon ficrilége ; c’eft cie-là qu’eft venu le
proverbe aurum tolojanum. , de l ’or funefte.
Ce temple d'Apollon qui croit à Touloufe , a
fait confondre, me aie dans l'antiquité, cet or
de Touloufe avec celui de Delphes 5 8c quelques
uns fe font imaginés que Brennus, général
des gaulois, ayant pillé le temple de Delphes,
les gaulois, 8c fur-tout les te&ofages , avoient
remporté leur butin dans leur pays. Strabon
a réfuté ce conte, d'autant' mieux que le temple
de Delphes avoit été pillé par les phocéens,
avant la venue des gaulois, lefquels , bien
loin de prendre la ville de Delphes, & de
pouvoir piller fon temple, furent repouflés
avec perte, Ôc périrent tous les uns après les
autres.
TOUPIE. Voyei Sabo t.
TOUR de Mécène à Rome. Mécène avoit
fait élever une tour dans le jardin des Efquilie-s,
dont on voit encore les ruines aujourd'hui, &
que le peuple , par une tradition fabuleule,
croit être les reftes de cette tour d’où le
barbare Néron fe donnoit le cruel plaifir de
voir les flammes ravager Rome. Mais cette
dernière étoit fur le Quirinai , & celle de
Mécène, qui s'appelle encore Mefa par corruption
de Mceccnatiana , eft fur les Efquiiies.
C e fentiment eft contredit par d'autres auteurs
qui prétendent que ces ruines font les reftes
d’ un temple magnifique que le vainqueur de
Zénobie avoit fait eleyer à Rome en Thon-
peur du Soleil, divinité particulièrement honorée
à Émefa, ville des palmyreniens , dont le
temple portoit ce nom, que par fuccefîion de
temps, on a changé en ceux-ci , Terre-Me fa.
Çe qui rendroit ce fentiment vraisemblable, eft
l’autorité de Tacite qui dit ( Annal. 15. 39. 1. )
que fous Néron le feu confuma le palais de ce
prince , qui étoit à la fuite de la maifon de
Mecenas , ainfi que tous les environs : Neque
tamcn Jifti potuit, quin & palatium & domus 6'
çunaa circum haurirentur.
T our , turris ; machine de gûerre mobile,
d'une invention fingulière, & dont on fe fer
voit avec fuccès dans les lièges des villes.
C'étoient comme des efpèces de maifons' ambulatoires
, formées d’un alfemblage de poutres,
& de forts madriers qui avoient ordinairement
trente pieds en qifarré. Leur hauteur
furpaffoit fouvent celle des murailles 8c même
des tours des villés. On les faifoit mouvoir
par le moyeu de plufieurs roues » fur l«fquelle$
elles étoient portées. 11 y avoit divers étages
8c des efcaliers pour monter de l'un à l’autre.
Dans le bas étoit placé un bélier pour battre
en brèche j fur l'étage du milieu un pont-levi?
formé de deux poutres, qui s'abattait fur le
mur de la ville lorfqu'il en étoit temps , 8c
avec lequel les aftiégeafts fe rendoient maîtres
du mur : enfin des gens armés 8c des gens
de traits fe tenoient fur les plus hauts étages ,
d'où ils ne ceffoient de tirer fur les alfiéges.
Ces tours étoient revêtues de lames dè^fer
aux endroits les plus expofés1, afin detre
moins fujettes au feu. Athénée nous apprend
que cette machine de guerre fut d’ abord inventée
en Sicile : Initium , aut incremehtum
accepté ornais ksc machinalis fabrica circa Dyonifii
ficuli tyrannidem. On ,s'en fervoit aufîi fur les
vaiiTeaux, & Servius dit qu'Agrippa, ce grand
homme de mer, du temps d'Augufte, en intro-
duifit le premier l'ufage : Agrippa primas hoc tur-
rium genus invertit, ut tabulés fuipito erigerentur
( JEneid. 8. 693 * )\
T our fur les navires.
, Dans la collection de Stofch, on voit fur une
; pâte antique une efpèce de Liburne à rames
fort particulière, qui paroit être compofee de
; trois vaiiTeaux joints enfemble, fi du moins
! on en peut juger ainfi ,par deux efpèces de
chenifques qu’on y voit a la proue. On y remarqué
un mât.de mifaine fans voile, mais
avec des cordages attachés à la pouppe. Sur
le milieu du vaiffeau eft une efpèce de tour
quarrée de maçonnerie avec uYie grande porte ,
comme on en v o it ’ une dans un des ( Ant.
explicat. tom. IV . p. 2. pl. 142. ) vaiiTeaux des
bas-reliefs du duc d'Afeala cités par Montfau-
co n , à la différence près, que les trois cré-
naux qu'on obferve dans celle des bas-reliefs,
femblent plutôt être ici des • èfpècës de vafes.
• Seroient-ce des vafès remplis de matières çom-
buftibles, propres à être jettées fur les vaif-
feaux ennemis, comme ( Lib. IV . cap, 43. )
Vegece nous apprend qu'on faifoit dans les batailles
navales ?
Un autre objet q u i, dans cette pâte peut
mériter attention , c'eft une efpèce de mat
ou d'antenne qui eft fufpendue perpendiculairement
à côté de la tour vers la proue, qui
à chacune de fes extrémités, paroît terminée
par une petite traverfe. Seroit-ce encore là
une machine, celle que ( Lib. I V . cap, 44 .)
Vegece appelle ajfer3 qui étoit formée d'une
longue poutre, femblable à une antenne ,
ferrée par les deux' bouts, dont on fe fervoit
comme d’un bélier, pour frapper à droite & à
gauche dans les vaiiTeaux ennemis & y caufer du
ravage.
Sur une c o rn a lin e le taureau, Liburne dont
la proue ornée d’un grand taureau en fculpture, [
eft ce qui nous fait croire qu'elle portoit ce
nom. Ce batiment eft fort rónd , fans rames,
orné tout autour d'une galerie, avec le grand
mât au milieu, & la voile pliée'fur l’antenne,
il eft chàrgë de cinq tours rondes de maçonnerie
/favoir de deux grolfes à la proue, & à la
pouppe de trois plus petites qui font entre
deux, & enfin d’un grand bouclier qui couvre la
pouppe.
Sur une pâte antique , le cheval, Liburne.
fans rames, dont la proue eft ornée d'un grand
cheval en fculpture , & le corps du bâtiment
de deux dauphins j avec le grand mât Ôc la 1
voile pliée 8c avec fept tours rondes , favoir la
plus grolTe à la proue , deux un peu moins
grolfes avec une- porte au milieu à la pouppe,
8c quatre plus .• petites qui font placées de fuite
entre celles de la proue 8c de la pouppe. ■
Sur une cornaline , une belle Liburne fans
rames., avec le grand mât & la voile pliée fur
l’antenne, & avec fix tours rondes,, rangées
dans cet ordre} la plus grofie qui eft de ma- ■
çonnerie avec des crénaux, eft à la proue}
deux autres tours- de moyenne grolTeur aufïi
de maçonnerie, couvertes de coupoles, & qui
communiquent de l'une à l’autre par un pont, ;
font placées fur la 'poupe} enfin les trois der- ;
nières qui font les plus petites , toutes trois
couvertes aufïi de coupoles, & dont deux ont
une fenêtre , fe trouvent attenantes aux premiers
, en remplilTant tout l'efpace qu’il y a •
entre celles-là.
T our d’Ifmaël. Les arabes qui fe difoient
defcenùus d'Ifmaël , rendoient. , dit-on , les
honneurs divins à une tour bâtie par leur pa- ]
triarche , qu'ils appelloient Acdra ou Alquebila. \
T our, fur les médailles.
. Une efpèce de porte de ville ou de tour,
qui le trôuve fur les médailles depuis Conftantin,
âvec ees mots : Providentia Aug.ufi 3 défigne des
magafins- établis pour le foujageroent du peuple ;
ou comme d'autres penfent, la ville de Conf- 1
tàntinople, dont l'étoile qui paroît au-deffus !
de la tour eft le fymbole , aulfi bien que le croif-
fent.’
T our fur la tête. Voye% T ours .
TO U R E T , forte de petit tour dont les graveurs
en pierres fines, fe fervent pour travailler
leurs ouvrages. L'arbre du touret porte les bou-
terolies , qui ufent, au moyen de la poudre de
diamant ou d'émetil dont elles font enduites,
la partie de l'ouvrage qu’on leur préfente. Le
mouvement eft communiqi é à l'arbre du touret
par une grande roue de bois placée fous
l'établi, 8c par une corde fans fin qui pafle fur
cette roue & fur la poulie de l ’axe. La grande
roue fe meut par le moyen d’une marche ou
pédale fur laquelle l’ouvrier pofe le pied.
TOURNESOL, Clytie changée en toumefol.
Voyei C ly t ie . .
On dit que cette plante appellée héliotrope
fe tourne toujours vers le foleil ( Nom formé
d'jjAjos,foh ilj 8c de Tftna, je tourne.'). Mais ce nom
lui a été dorme, parce que cette fleur paroît
dans les plus grandes chaleurs , lorfque le foleil
eft dans le tropique du cancer.
TOURS fur la tête de Cybèle & fur la
tête d'ifis. V o y e C yb è le , Is is .,-
— Sur celle de Néméfis. Voyeç un médaillon
de Macrin ( Buonarotti Ojf. fopra aie, Med.
pag. 223. ). Voye^ NÉMÉSIS.
— Sur celle des villes 8c des provinces per-
fonnifiées, ‘
TOURTERELLE , oifeau , lymbole de la
fidélité entre amis, entre mari & femme, &
même des fujets .envers leurs princes, 8c des
armées envers leurs généraux. f On trouve fur
le revers d'une médaille d'Élagabale , une
femme affile , tenant fur une. main une tourterelle
avec cette inlcription : Fi des exercitus.
■ Ce fymbofe eft fondé fur ce que , dans .cette
! efpèce d'oifeau, le mâle 8c la femeile'volent
; ordinairement enfemble , 8c fur ce que celle-ci
\ femble gémir, quand elle a perdu fon pair.
Sur les tombeaux des chrétiens dans les catacombes
& ailleurs , on voit fouvent deux tourterelles
qui défîgnent l’union de deux époux.
Les tourterelles étoient un mets recherché des
friands de Rome [Plaut. Mojl. 1. 1. 43. ) ;
. Hon pojfunt omnes tam facete , quam tu vivis ,
viciibus :
- Tu tibi i f os habéas turtures y.pjfc£s3 avps.
Les cuilTes étoient la partie de leur corps la
plus eftimée ( Martial. 360.). .
Aureus immodicis turtur te clunibus implet
Ponitur in cavea mortud pica mihi.
TOXÉE , frère d’Althée,. tué par Méléagr©
fon neveu. Voye% A lthée.
i TOX ICUM, poifon dont les feythes & quel'