
Chez les grecs , la manière d’opiner ne fut pas
toujours la même j d'abord chaque juge prenoit
un petit caillou avec le pouce 3 l'index 3 & le
doigt du milieu, & alloit le mettre en filence
dans l'une des deux urnes, qui étoient placées
l’une devant l’autre , dans l’endroit le plus retiré
du lieu de l’affemblée. L’une de ces urnes qui
etoit d airain, etoit appellée Yurne de la mort 3 8c
1 autre , Y urne de la miséricorde. Dans la fuite, les
trente tyrans changèrent cette manière d’opiner >
& dans la vue de fa voir l’avis des juges , ils les
obligèrent à rapporter leurs calculs publiquement
fur deux tables qu’ils faifoient pofer devant eux ,.
dont la première étoit celle de la v ie , 8c la fécondé,
celle la mort. Ces calculs étoient des
coquilles de mer, Sc enfuite des pièces d’airain
de la même figure, appellées fpondyles. Celles qui
fervoient à défigner la condamnation , étoient
noires Sc percées au milieu, les autres blanches Sc
entières.
SENTENTIA , fuffrage. Voye^ OPiNroN.
SENTIA , déeffe romaine, celle qui infpi-
roit aux hommes les penfées, les fentimens, félon
Saint Auguftin (,decivit. dei IV. 1. ) ; Ipfe.fit & deus
Confus pr&betido confilia , & dea Sentia fententias.
expirando.
S e n t i a famille romaine dont on a des médailles
:
C. en argent.
RRR. en bronze.. ;
O. en or.
Le furnom de cette famille eft S a t v e n u t y s .-
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
SENTINELLE. Les- romains pofoient les Sentinelles
au fon des flûtes militaires les relevoient \
au fon des trompettes courbées.
SENTINUS, la même divinité que Sentia. i
Cérizier expliquantes. Auguftin, n’eft pars de cet
avis. «Le dieu Sentin , dit-il, avoit pouvoir fur
» tout ce qui a du fentiment ; c'eftpoiir cela qu’on
» I'invoquoit aux couches des femmes , afin qu’il
= donnât des fens bien difpofés à leur fruit.' Saint
» Auguftin en parle dans fon traité de la Cité de
» Dieu ( Liv. VII. c. 3. ) , & s’en moque en ces.
» termes : Quelle raifon a donc obligé tant dé
=• dieux élus à de fi bas miniftères , en quoi Vi-
” tumne Sc Sentin , qu’une réputation obfcure
» enfevelit , les furpaflënt dans ce partagé de
» magnificence » ? Ce mot avoit été fait de fen-
tire, fentio, fentir, avoir du fentiment.
SENUIUS, divinité qui préfide à la vieilleflè*
SEPHEL, fimpulum, amphoreus, mefure de capacité
de l’Afîe $c de l’Egypte.
Elle valoit en mefure de France 16 pintes Sc
ïVô j félon Pau&on, dans fa Métrologie.
Ellé valoit en mefures anciennes des mêmes
pays :
i f modios.
. ou !<p loys.
| Sephel , fimpulum , amphoreus , mefure de ca-
pacité de l’Afie Sc de l’Egypte.
Elle valoit en mefure de France i boiflèau &: _?J7a_ -
Elle valoit en mefures anciennes des mêmes-
pays I | modios- (.Métrologie de Pauélon. ),.
■ SEPLASIA. X c ir - ' ■ j
SEPLASIARIUS. Ç ^ ^ etoienc-des parfums
& des drogues. Donnèrent-ils leur nom à la
place de Capoue , appellée Seplafia ( Feftus) , habitée
par les parfumeurs 3 ou la place donna-t-elle
le fien aux parfums ?•
SEPLASIARIUS étoit un parfumeur-droguifie, .
un marchand de parfums, de drogues & de couleurs.
De-la vient que les glofes de Philoxène St
de Cyrille l’appellent un marchand de tout , ttav-
TCtTdXiJS.
On lit dans deux inferiptions recueillies par
Muratoi-i ( 93 J. 7. — 970. 1. ) : Seplafiarii nego-
tiantis fer-vus infiitor^ Scinfiitor feplafiarius. Infiitor
étoit un commis, un débitant pour le compte
d’un autre.
SEPPHORENI. Voyez Z ippois..
. SEPPHORIS, dans la Palefline. cEnftfiPHNfiN,.
On n’a de médailles impériales de Sepphoris que-
celles qui ont été frappées en l’honneur de Trajan>;
quoique Vaillant en ait cité une de Domitien qu’il,
avoit mal lue..
SEPT. Ce nombre étoit regardé comme um
nombre facré (Voye% Nombres.),à caufe des fept
planètes. On élevoit fept autels, on immoloit fept
vi&imes , parce que ce nombre avoit, difoit-on-;.
la vertu de faire defeendre les génies fur la terré!
SEP TA ,. grande enceinte dans le champ de
Mars , ou le peuple s-Yffembloit pour donner fon
fuffrage , Sc qu’on appelloit encore ovile , par la
reffemblançe qu’elle avoit avec un parc ou l’on
renferme lés moutons. Il y en avoit trente-cinq
une pour chacune des trente-cinq, tribus', & elleî
étoient revêtues de planches. Jules*Céfar v ou lu t1
les faire reconftruire d’une manière plus folide 3
mais il en fut empêché par les guerres civiles, &
ce foin futjréfervé à Lépide, puis à Agrippa qui
les acheva, Sc les entoura de plufieurs portiques
immenfes, où les Céfars donnèrent fouvent des
fpeétacles au peuple , comme 'Suétone l’affure de
Caligulà ( C. 18. n. 1. ) : Innumera gladiatoria 3
partim in amphitheatro Tauri3 partim in feptis ali-
quot edidit. On y véndoit auffi toutes fortes de
marchandises. Agrippa ayant fini tout l’ ouvrage,
le nomma Sept a Julia, en l’honneur d’Augufte.
On en trouve encore quelques vertiges dans les
ruines de Rome.
S e p t a trigaria étoit un endroit dans le neuvième
quartier de la v ille, où l’on vendoit les chevaux ,
Sc où on les exerçoiL
Sur les médailles de la famille Hofiilia 3 on voit
les Septa Sc le pont qui y conduifoit.
SEPTE, en Lydie.
Theupolo poffédoit une médaille impériale
grecque, frappée dans cette ville en l ’honneur
d’Alex. Sévère.
SEP TEM UbelU fembella , monnaie de compte
des romains.
Elle étoit repréfentée.par ce ligne :
HS S -S .
Elle valoit r
| as .
©u 6 femis ærisV
ou 7 f libellas'.
©u iy fembell*.
©u 30 terunciusv
S E P T E M B R E , feptième mois dé l’année
dans le calendrier de. Romulus, qui commençoit
à l’équinoxe du printemps, Sc le. neuvième à commencer
depuis Janvier. Le fériat romain voulut le
faire appeller Tibérius en l’honneur de Tibère 5
mais ce prince s’y oppofa, dit Suétone : intercejfit
nemenfis September Tibérius vocaretur. Domitien le
fit appeller Germanicus, pour honorer fa viéi:oire_
furies germains j le fénat l’appella Antonin3 en
mémoire d’Antonin lepicajc; Commode Herculeus en
l’honneur d’Hercule, Sc l’empereur Tacite voulut
qu’il portât fon nom , parce qu’ il étoit né Sc avoit i
été fait empereur dans ce mois. Il fut d’abord de ‘
trente jours, félon l’inftitution de Romulus 5 Nu-
ma le réduifit à vingt-neuf, Sc Céfar le [rappella à
fon premier nombre. Ses noues étoient le cinq, Sc
ïes ides le treize.-
Ce mois chez les athéniens, s’appelloit Boédro-
mion, à caufe des fêtes boédromia , c’efi-à-dire *
lés fêtes du prompt fecours , établies pour perpétuer
la mémoire du prompt fecours qu’un fils de
Scutus étoit venu donner-aux athéniens, vivement
preffés par Eumolpe, fils de Neptune. Les macédoniens
le nommoient Hyperboretanus.
Ce mois étoit fous la prote&ion de Vulcain.-
On le trouve perfonnifié dans les peintures des.
manuferits, fous la figuré'd’un homme prefque
nud, ayant feulement fur l’épaule une efpèce de
manteau, qui flotte au gré des vents. 11 tient de
la main gauche un lézard, attaché par une jambe
à une ficelle : ce lézard fufpendu en l’air. fe débat
autant qu’il peut. Au pied de l’homme font deux-
cuves ou vafes prépares pour la vendange , comme
le marquent les quatre vers d’Àufone, dont
voici le fens : « Septembre cueille les grappes 3 c’eft
v,»- en ce mois que les fruits tombent. Il fe divertit
» à tenir en l’air un lézard attaché par le pied „•
» qui, s’agite d’une manière agréable *>. Les fêtes
romaines de ce mois étoient le trois 3 les diony-
fiaques ou les vendanges, le quatre 3 lès jeux
romains pendant huit jours 5 le quinze, les grands
jeux du cirque pendant cinq jours 5 le vingt, la-
naiflànce de Romulus5 le trente, lesméd-itrinales.
SEPTEMVIRIEFvzones. Voyez epulonss*
SEPTENTRION , feptentrio. C’étoit le nom oui
le fobriquet que l’on donnoit à une certaine ef-
. pèce de mimes ou darrfeurS. Caylus a fait graver,
d’ après un bronze antique , la repréfentation de
ces fortes de mimes, dont les geites &\ l’attitude
! paroiffent très comiques. Les efpèces de cafta-
; gnettes qu’il tient aux mains, ne reffemblent point
du tout aux nôtres 3 ellês fervoient apparemment à
marquer la mefure, Sc appuyoient les mouvemens
d’uné danfe qui de fa nature devoit être ridicule.
: Ce mime eft nud, il n’a qu’une écharpe autour de^
hanches, Sc elle eft renouée fur le côté. La cliaup-
! fure n’eft qu’un fîmpîe chaufton qui paroît n’avoir
' point de couture : la pointe au-delfus du talon-
remonte affez haut, Sc le devant fe rabat fur les:
. cordons qui le tiennent en état. La dénomination’
: dèfeptentrion , donnée par les romains aux mimes
ou danfeurs ainfi vêtus., eft employée dans plufieurs
inferiptions, nommément à Antibes, ou-
Caylus à copié la fuivante, D. M. pueri feptentrio-
’ n'is annor. XII. qui àntipollin. tkeatro Biduo faltavit
-&plaçait. ( Antiq. de Caylus, tom. IL ) ( D. J. ).-
S e p t e r i e , rinTtfiov 3 fête que les habitans-
de Delphes célébroient tous les neuf ans en mémoire
du combat Sc de la victoire d’Apollon contre
le ferpent Python. La tradition portôit que
le' gombât d’Apollon contre le ferpent Python
s'’étoit pâlie à Delphes 5 que le monftre
ayant été blefle, s’enfuit par le chemin qu’on1
appelloit facré, jufq.ue.dans la vallée de Tempé y