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à faire vifîtes aux gens de qui Ton efpéroit '
ieç grâces ou des bienfaits.
Pour la troifième heure , qui répondoit à nos
heures du matin , elle étoit toujours employée
aux affaires du barreau, excepté: dans les jours
que la religion avoit contactés, ou qui étoient
dêfcirés à "des chofes plus- importantes que les'
jusemens , telles que des comices. Cette occupation
rempiiffoit les heures fuivantes juifquà midi, .
ou la fixième heure, fuivant leur manière de
compter.
Ceux qui ne fè trouvoient point aux plaidôfëries |
comme juges , comme parties , comme avocats ,
ou'comme follkiteurs , aflïftoient commë fpec-
tateurs & auditeurs & pendant la République,
comme juges des juges mêmes. En effet, dans les j
procès des particuliers, comme ils fe plaidaient !
dans les temples ; il n'y avoit prefque que les. ï
amis de ces particuliers qui s'y trouvoient ;
mais v quand c'étoit une affaire où le public étoit 1
intéreffé 5 par exemple , quand un homme au ’
fortir de la mâgiftratiiré, étoit âccufé d'avoir'
mal gouverné fa province , ou mal adminiftré les |
deniers publies 5 d'avoir pillé les allies, où donné ;
quelque atteinre à la liberté de fes concitoyens ,
alors h grande place ôu le forum où les .caufes
fe phidoient, étoit trop petit pour contenir tous
ceux que la çuriofîté ou l'eTprit de patriotifme y
attiroit.
. Si ces grandes caufes maacmorent ( , ce qui
arvivoit rarement depuis que les romains furent
en poifefüôn de la Sicile , dè la Sardaigne , de
la Grèce , de la Macédoine, de l'Afrique , de
pÀfie, de l’Efpagne. & de la Gaule ) ; on n'en
paffoit pas moins la troifième , la quatrième & la
cinquième heure du jour dans les places ; 8c
malheur alors aux magiilrats , dont la conduite
n'étoit pas irréprochable y la recherche les épar-
ghoit d'autant moins, qu'il n'y avoit aucune
loi qu les mît à c cru vert.
Quand les nouvelles de la ville : étoient épuifées
, on paffoit à celles dès provinces, autre
genre de curiofité qui n'étoit pas îndiffereat ,
puifque leS romlins regardoient les provinces du
même oei , qu'\m H’s de amille regarde la terre
de fçt p.è e , àt d'ajlk urs c les étoient la demeure
fixe c'un ■ grant, nombre. de chevaliers romains
qui. y, failoient un commerce aulü avantageux
au pu3 lie , que lucratif pour, eux.
Qu 1 . les citoyens , généralement parm
, donnaffent- ces trois heures au forum, 8c
à ce qui s'y paffoit'j li -y en avoit cependant
de bien plus- afîidus que les autres. Horace -ks:
a'ppéllè fo're.ifcs. Plaute 8c Prifcien fu b b a filica n i,
& M. G^fius, écrivant à Cicéron , fubrafiranl
où fubroftrârn, Les autres moins oififs s'occupaient
fuivant leur condition, leur dignités
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leurs deffeins. Les chevaliers faifoient la banque,
tenoient regiftres des traités 8c des contrats. Les
prétendans aux eharges & aux honneurs, men-
dioient les fuffrages. Ceux qui a voient avec ..eux
quelques liaifons de fang , a amitié , de partis,
ou de tribu , les fénateurs mêmes de la plus haute
confïdération , par affedlion ou par 'complaifance
pour ces candidats, les accompagnoient dans
les rues, dans les places, dans les, temples A 8c
les recômmandoient à tous ceux qu'ils reneon-
1 troiènt. Comme c'étoit une poli telle chez les
! romains, d'appeller les gens par leur nom 8c par
; leur fur nom , 8e qu'il étoit impoiSble que les
i candidats euffent appris tant'de différens noms ,
j ils avoient à leur gauche des nomenclateurs qui
leur fuggéroient tous les notps des paftàns.
Si dans ce temps-là quelque magiftrat de dif-
tinétion revenoit de la province, on fortoit en
foule de la ville 5 pour aller au-devant de lui,
8e on l'acçoinpagnoit jufques ians .fa maifon ,
dont on avoit pris foin d'orner les avenues de
verdure & de guirlandes. De même fi un ami par-
.toit pour un pays, étranger , on l'accompagnoit
le plus loin qu'on pou voit, on le mettoit dans
ion chemin, 8e Ton faifoiten fa préfence des prières
8e des voeux pour le fucçès de fon voyage , 8c
pour fon heureux retour.
Tout ce qu'on vient de dire s’obfervoit pendant
la République, 8e fous les Géfars. Mais dans
les derniers temps, il s'introduifit.chez les grands
une efpèce de manie , dont on n'avoit point en-
core vu d’exemple. On ne fe erwyoit pas allez magnifique
, fi l'on ne fe donnoit en fpeêtacle dans
tous les quartiers de la ville avec un nombreux
cortège de litières , précédées 8c fui vies d'ef-
claves tellement vêtus. Cette vanité coûtoit cher'j
8c Juvénal qui en a fait une If belle defcrip-
tion, affure qu'il y avoit des gens de qualité, 8c
dès magiilrats , que l’avarice engageoit à groffir
la troupe de ces indignes courtifans.
Enfin , venoit la fixième heure, du jour , c'eft-
à-dite midi y à cette heure , chacun fe retiroit
chez foi, dînoit légèrement, 8c faifoit la méridienne,
,
Le pèrfonnage que les romains jo'upient après
dîner , étoit aufli naturel que celui q’u ils jouôiefit
le matin étoit çompofé. C’étoit chez eux une
.coutume- prefque, générale de ne rien prendre fut
l'après-midi pour les affaires , comme de ne rien
donner de la matinée aux plaifirs.' La paume ou
le ballon, la danfe , la promenade à .pied ou en
char -, rempliffoient leur après-midi, ils avoient
des promenade particulières , 8c ils.:,en. av oient de
publiques dans: lefquefles lès 1 : :s paifoient quelques
Heures. en cks converfation:; lu'àves ou:agréables «j
candis .que les autres, s'y «lonnoient eh fpe&acle
au peuple avec de:nombreux cortèges , 8: que
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les jeunes gens s’exerçoient dans le champ de
Mars, à tout ce qui pouvoit les rendre plus
propres au métier de la guerre.
, Vers les trois heures après midi , chacun fe
rendoit en diligence aux bains publics ou particuliers:.
Les poètes trouvoient là toiis les jours
mi auditoire à leur gré , pour y débiter les fruits
de leurs mufes,. La difpofition même du-lieu étoit
favorable à la déclamation. Tout citoyen, quel
qu'il fut, manquoit rarement aux bains, 5 on né
s'en abftehoit guère que par par elfe & par nonchalance
, li l'on n'étoit obligé de s'en abftenir
par le deuil public ou particulier.
Horace qui,fait une peinture fi naïve de ta
manière iibre dont il paffoit fa journée, fe donne
à lui même cet air.cl'homme derlngé qu'il blâme
dans les autres poètes , êc marque affez qu'il fe
foucioit peu du bain : Sécréta jsetit loca , balnea
vitat.
« La mode.ni les bienféances ne me gênent
point, dit-il, je vais tout feub où il me prend
envie d'aller > je paffe quelquefois par la halle:,
je m'informe de ce que coûtent le bled 8c les
légumes. Je me promène vers le foir dans le cirque,
le forum3 8c je m'arrête à écouter un difeur de
bonneraventurequi débite fes vifîons aux curieux
de l'avenir. De-là, je reviens chez moi,
je fais un foupé frugal, après lequel je me couche
& dors fans aucune inquiétude du lendemain. Je
demeure au lit jufqu'à la quatrième heure du jour,
c’eft-à-dire, jufqu'à dix heures. »
Vers les quatres heures après midi , temps
que les romains nomméient ; la . dixième heure’
du jour, on alloit fouper. Ce repas laifîbic du
temps pour fe promener 8c pour vaquer à des
foins domefliques. L© maître paffoit fa famille
8c fes affairés'en _ rèvùe , 8c finalement alloit fë
coucher. Ain.fi finilloit la journée romaîné. (D . J.)
VIEILLE D'OR. Lès, anciens peuples qui ha-
bitpient près du fleuve Obi , adoroient une
déeffe fous le nom de la vieille d1or , au rapport
d'Hérodote : on croit que c'étoit la terre qu'ils
avoiéat pour objet de leur culte. Elle rendoit des
oracles , 8c dans les fléaux publics ;, on avoit
une extrême confiance en fa protection.
VIEILLESSE. Elle étoit, félon Héfiede , fille
deî'Erebe 8c de la nuit. Athénée dit qu'elle avoit
un temple a Athènes. Elle, avoit un autel à
Cadix. ‘
VIENNA dans les Gaulés. '
^Ç, L V. Colohia julia Vienna. Bronze avec la
tête d’Antoine. Eckell attribue cette médaille à
M. Antoine, 8cinterprète ainfi toute la légende A.
C. I. V . Aritonius, Colonia. Julia, Vienna *
v r e |p
En interprétant de même C. I. V. on doit
rtfiituer à V ie n n a les médailles d'Augüfte j, de
Céfat , .que .Vaillant avoit attribuées à Valence
d'Efpagne. • -•
Le monument que l'on voit dans la plaine en
forçant de . la ville de Vieuné pour aller en Provence^
s'éft coiifervé prefque entier. Il mérite
l'attention des curieux par fa forme 8c par fa
cbnftruètiori. C'efc une pyramide fituée entre le
Rhône Sc ie grand chemin ; l'a rehit; dtnre n'en elt
point corredte , mais la conftruélion en eft fin-
gulière. Cette pyramide eft- élevée fur un mafiif
cqnftruit folidement en grandes pierres dures de
làqualité de celles:qu'on tire aujourd’hui des
carrières du Bugey , fur les bords du Rhône.
Cette fondation fupporte un corps d'architecture
quarré , dont chaque angle eft orné d'une colonne
engagée , & chaque façe eft percée d’une arcade.
Les murs couronnés d'un entablement peu cprreéf,
fuppOrteat la pyramide , dont la hauteur eft
d'eriviron quarante-deux pieds. On ne fait point
en l'honneur de qui ce monument a été érigé.
•VIE'RCJE. Le fixième. figne du zodiaque. Voye*
Ja so n . '
Le foleil y entre au mois d’aout, 8c c'eft chez
les poètes la maifon de Mercure. Héfiede dit que
la vierge étoit fille de Jupiter 8c de Thétis. Aratus
la dit fille d'Aftréus 5c del’Aurore'j félon Hygin
c'eft Erigone fille: d’Icare } félon d'autres elle eft
Gérés 5 Maniltus dit Ifis la même, que la Gérés
des Grecs, ou Erigone. D'autres auteurs ont penfé
que la vierge étoit la déeflë de la; juftice. Lès orientaux
donnent aufli à ce figue le nom de la vierge ;
les arabes l'appellent E/âdûri, qui fignifie une vierge}
les pet-fans la nomméhtfecdeidos de dàrzam a, qu'bn
traduit par virgo manda pue II a.
Sur les monumens anciens 8c modernes , la
vierge tient tantôt un épi a 8c tantôt une ba.knce }
quelquefois elle eft repréfentée avec les attributs
de la paix , portant d’une; main une branche
d'olivier, & de l'autre un caducée.
On ne connoît qu'une pierre gravée du cabinet
national, 8c un camée du cabinet du duc-d’Orléans,
où la vierge foit,repréfentée avec: la licorne :
c'étoit. une opinion générale que la licorne,, naturellement
fauvage 8c féroce , ne pouvoit être
prife que par une fille viergé. ^La licorne , que lés
naturaiiftes modernes rëgâiWêiiÈ! comme un animal
fabuleux, étoit repréfentée par les; anciens
comme^ le fyinbole de la pureté , 8c c'eft fans-
doute-d'après une ancienne tradition qùë la vierge,
figne du zodiaque, a été'repréfentée dans quelques
rrionumens fous l'image d'une fille qui prend une
licorne.
Vierge/ La Minerve Athènes "étoit fur